que le fameux cofîus des anciens, dont parlent
Diofcoride, Pline & Galiçn,eft une plante de ce
ce genre, qui a beaucoup de rapport avec notre
gingembre, fi ce ii’eft pas le gingembre lui-même.
On fait que les Romains s’en fervoient dans la
composition des. aromates .& des parfums , &
qirils l’offroient aux dieux comme -l'encens le plus
fuave.
En Europe, les racines de ces plantes, ne multiplient
jamais aflez, pour qu’on en puifle tirer
un parti qui dédommage des dépenfes que né-;
ceffire leur culture j c’eft pourquoi on fe contente
de cultiver ces plantes dans quelques jardins de
botanique, où Ion a pour but de raffenibler de
grandes colleclions de végétaux. Elles figurent
fort bien dans les tannées des ferrés chaudes,
lorfqu elles y fleufiffent, mais cela eft très-rare.
(M . T h o v in ),
Amome, fynonyme du Sifon Amomum. L. des
botaniftes. Voyez Ber lé Aromatique. ( él.
T h o v i n :)
AMOMUM j bâtard des boutiques, Sifon Amer
muni, L. Voyez .Be r l e Aromatique. CM.
T ho vin. ) . • • ■
Amomum des jardiniers, Solarium pfeiido cap-
Jicum, L. Voyez genre des Morelles. (M ,
T h o v i n . )
Amomum de Pline^, Solanifm pfeudo capfîcum,
L . Voy. le genre dès Morelles. [M. T ho vin,)
j AMORPHA ou Indigo bâtard. Amorphv, genre
d’arbrifTeau de pleine terre , dont il fera traité
dans le diélipnnaire des arbres & arbufteSr Voy.
cet ouvrage. (M . T h o v i n .)
AMOUR, (pomme d' ) Solànum Lycoper*
fît on, L. Voyez M o r e l l e T o i« a t e . Y M
T h o v i n . }
Amour , ( poire d’ ) nom d’une variété de
poirier , cdmprife dans Pefpèce du pyrus com-
fnunis , L. des botaniftes. Voyez , dans le dictionnaire
des arbres & arbuftes, le mot Po ir ie r .
{ M. T ho v i n '.) '
Amour de la terre , ou ferre en amour.
Expreflion dont fe fervent les j'ardiniers & les fermiers
mêmes. Ils difenr: la terre entre en amour
ou eft en amour, lorfque les pluies printannières
ayant commencé à tomber, & le foleil devenant
fort, il s’établit, dans la terre, une fermentation qui
fait monter la sève dans Jes végétaux. Ils difent encore
, d une ferre trop maigre ou trop humide, que
l’homogénéité des parties rend peu fufceptible de
fermentation, qu’elle n’a point d’amour j & , par
la même raifon, ils appellent terres amoureufes,
celles qui étant bien ameublies , & par des labours
& par des engrais, font plus fufceptibles
de fermentation que les autres.. .
La terre eft en amour ou en fermentation , dans
notre climat, depuis la fin de février jufqu’au
mois de juin j elle fe repofe enfuite jufqu\ la
mi-juillet, & rentre en amour depuis eette époque
jufqu’â la fin d’août ; pendant tout le refle de
l’automne & tout l’hiver, ,elle ne fermente pas.
Ces époques ne font pas exaélenient les mêmes
toutes les années*, des teins de féchereffe & des
vents fqes:, les retardent, comme des' pluies douces-
& prématurées, fuivies de coups de foleil v if, les
avancent.
En jardinage, on doit profiter avec empreffe-
ment de cette fermentation de la terre, pour faire
les femi9, les marcores, les boutures, les greffes t
Sic. Ce tems eft d’autant plus précieux, qu’il dure
peu , & qu’il eft fujet à eftùyer des variations
perpétuelles. Aufli un jardinier intelligent ne remet;
jamais au lendemain , ce qu’il peut faire la-
veille avec fuccès.’
Lorfque la fermentation de la terre eft retardée
par trop de fécherefle dans l’air , on y
remédie par des arrofemens faits à propos. Ce
moyen eft employé fréquemment pour les cultures
en plein air, mais il faut que la chaleur atmo-
fphérique ait un certain degré de force% il eft
bien plus aifé de l’exciter pour le^ petites cultures,
les couches-les cloches , les çhaftrs, les
arrofemens & Tes abris , font autant de moyens
qu’on peut employer & varier fuivant les befoins.
(M . T h o v i n J)
AMOUROCHE , nom donné , aux environs
d’Honfle'ur en Normandie, à la ma route. Cha-*
moemelum foetidam , Jîve . eotul^r foedda. Tourna
Anthémis cotutâ."Lr ( M. l’abbe T e s s i e r . )v
A M P A C. A m p A c v s *
Genre établi par Rumphius, dam fon herbier
d’Ainboine. M. Adanfon le regarde comme devant
faire partie de la famille des 'Pis t a c h ie r s ; &
M. le Chevalier de la Mardi croit qu’il, a plus
de rapport avec les genres de la famille des
Ga t il z ie r s , ce qui prouve que les parties de
la ‘fructification font peu connues. Il eft compofé
de deux efpèces, qui font des arbriflëaux réfineux,
originaires des ifl'es d’Amboine, dont le bois eft
employé à la charpente, & la réfine, à différens-
ufages économiques.
Efpèces*
1 . A m R a c à f e u i! les la rg e s .
A m PAC-vs latifolius. Rumph. Herb. Amîv
Vol. I I , p. i8<>, pl. LXL-
2. Ampac à feuilles étroites.
A mpac us angufîifotius. Rumph. Herb. Amb*
Vol. I I , p. 18 8 , pl. LX IÏ.
Description.
. i . L ’à m p a c à f e u il l e s l a r g e s , e f t u n a r b r if f e a u
de d o u z e à q u in z e p i e d s d e haut, d o n t l e t r o n c
eft ordinairement tortueux & couvert d une écorce ■
rougeâtre. Son bois eft tendre, blanc & fec. Ses
feuilles font oppofées deux à deux, difpofées en
croix, & compofées de trois folioles, de huit à
douze pouces de large , fur à - ^eu - près moitié
moins de largeur. Leur furface eft lifte en-deffus,
blanche & cotonneufe en deffous. Les fleurs font
petites', elles naiflent en panicules dans les aiffelles
des feuilles, & produifent des fruits à deux loges,
qui renferment chacune une graine.
Cet arbriffeau fleurit en juin.; On le trouve
communément dans la grande ifle .de Baleya, ou
il croît proche de la mer, dans de petites forêts
bien expofées au foleil, & dépourvues de grands
arbres.
2. L’Amp ac à feuilles étroites, eft un arbriffeau
naturellement plus petit que le précédent *, mais
lorfqu’on le cultive , il s’élève quelquefois à la
hauteur d’un fapin de.moyenne grandeur. Son
bois, quoique nouvellement coupé, eft très-fec,
dur & pefant. Son écorce eft d’un brun tirant
fur le noir. Ses feuilles font plus étroites & moins
longues que celles du précédent*, elles font liftes
des deux côtés , & d’un rerd foncé. Ses fleurs
viennent de même en panicules , mais elles font
en plus grand nombre. . ... .
Il croît fur les montagnes d’Oma, dans 1 Inde*,
fes qualités & fës ufâges font les mêmes que ceux
de la première efpèce. .
Rumphius, décrit une troifième efpèce d’Am-
pac, dont il ne donne point de figure. Suivant
lui, c’eft un arbriffeau encore plus petit que les
deux précédais , & dont les grappes de fleurs
font beaucoup plus grandes, Les femmes d Am-
■ boine broient fon écorce , & en font une efpèce
de pommade , dont elles fe frottent Ie.vifagé,
pour adoucir la peau, & fe procurer une couleur
agréable. '
Culture.
Nous avons reçu de l’ifle-de-France, un jeune_
individu d’Ampac , à larges. feuilles , que nou.s
avons cultivé pendant deux ans. Il s’accommodoit
très-bien de la chaleur d’une ferre chaude, pendant
l’hiver , & l’été, il reftoit fort bien en plein
air, fur une couche tiède, àTexpofition du.midi.
11 nous a paru qu’il craignoit l’humidité, & qu une
terre douce, légère & lablonneufe convenoit à fa
nature. La pet te de cet arbriffeau a été caufée par
la trop grande précipitation quon a mis à vouloir
le multiplier *, il avoit pouffé ;deux jeune-s
brahehes du collet de fa racine, dont on fit deux
marcottes : foit qu’elles aient été faites avec mal-
adrefle, foit que la terre des pots, qui les ren-
ferinoit, entretint, au pied de l’individu principal
, une trop grande humidité, il fe dépouilla
de fes feuilles pendant l’hiver , (on bois noircit,
& il mourut au printems. L ’examen de fa racine
nous fit voir quelle étoit pourrie depuis long-
teRis. (M . T h o v i n .)
AMPELITE , e f p è c e d e t e r r e q u ’om e m p
l o i e , c o m m e m o y e n m é c h a n iq u e , p o u r d i v i f e r
l e s t e r r e s compactes. Voyez P i e r r e N o i r e .
(M . Vabbc T e s s ie r .)
AMPHYBIES. {plantes) On donne ce nom
aux végétaux qui ont la faculté de croître en
pleine terre & dans l’eau. Ceft une des divifions
de la méthode, qui a pour objet de claffer les
plantes, fuivant l’ordre de leurs habitudes. Dans
cette feélion , il en eft qui font amphibies , à
différens degrés. Les unes, font Amplement des
plantes qui crôiflenr fur les bords des eaux , &
dont le pied étant couvert par ces mêmes eaux,
pendant leur débordement , fe confervent &
croiffent, pourvu que leur extrémité foit conf—
tamment au-deflùs des eaux. Les autres, font des
plantes dont les racines font fixées dans la vafe,(
au fond de l’eau , dont les tiges & les feuilles
s’élèvent à fa furface, & qui, s’il furvient des
féchereflès , n’en vivent1 pas moins dans le fol ou
elles ont cru *, mais elles font infiniment moins
vigoureufes.
Parmi les plantes de cette divifion, il en eft
beaucoup qui font in réreflan tes par la beauté de
leur feuillage, la grandeur & la couleur de leurs
fleurs. Celles-ci font propres à jetter de la variété
dans les eaux des. jardins payfagiftes. D’autres
! bnf dés propriétés .médicinales, qui les font rechercher
*, & d’autres , enfin, ont des racines
charnues, qui, au moyen de quelque préparation ,
font propres à la nourriture des. hommes.
En général , ces;plantes fe multiplient plus
abondamment-que les plantes terrefties, &' leur
culture fe réduit à leur donner un fite femblable
à celui où elles croiftent naturellement, & un
degré dé chaleur analogue à celui des climats
d’ou elles ont été tirées. {M . T ho vin.) ,
AMPHITHEATRE. Jardinage. Ce mot s’entend
de plufieurs chofes , placées les unes au-
deffus des; autres , fur différens plans , ou de
•plufieurs,.objets qui fe départent graduellement ,
& s’ élèvent au-deflùs Je s uns des autres, quoique
le plan fur lequel ils font placés, foit à-peu-
près de niveau. ,.
Un jardin, fi tué fur la pente d’une montagne,
laquelle a été coupée par plufieurs terrafles, qui
dominent les unes fur les autres ,& fonr orientées
au même point de l’horizon , porte le nom de
jardin en amphithéâtre.
Ce qu’on nommoit anciennement vertugadin ,
éfoient dès amphithéâtres de gazon , qu’on pra-
tiquoif dans les jardins, foit pour terminer un
point, de vue-, foit pour faire difparoître un
côteau ou une petite montagne , qu’on n’avoit
pas deffein de couper où de foutenir par des
terrafles. On y pratiquoit des eftrades, des gradins.
& des piein-pieds, qui conduifoient infen-
fiblement depuis le bas jufqu’aüx parties les plus
élevées. On ornoit ces amphithéâtres de caiffe»
S f f ij