i i s D I S C O U R S
jours après qu’elle a commencé à repouffer : avec de pareils foins, on
peut faire fix récoltes par an , & elle produira pendant dix années de*
fuite.
On greffe les oliviers dans les climats tempérés.
I l faudra achever de bêcher les vignes avant le quinze de ce mois
dans les pays froids &c terminer lés opérations qui n’auront pas été
achevées dans le mois précédent.
Le millet & le panis feront femés dans les lieux médiocrement
fecs.A
près le quinze de ce mois, on donne le premier coup de. charrue
aux terreins plats & humides : on eft affuré de détruire par ce fécond
labour les mauvaifes herbes : attendu que toutes les graines qui
étoient renfermées dans le fein de la terre ont alors pouffé, &C
leurs nouvelles femences ne font point parvenues à leur point de
maturité.
A la fin du mois, on sème‘certaines plantes potagères ries choux
que l’on veut confommer en tiges ; l’ache, qui vient également dans
toutes fortes de terres ; l’arroehe qui demande à être arrofée continuellement;
les melons, les concombres & les porreaux. Les jardiniers;
sèment aufli la laitue, la poirée, la ciboule, la coriandre, la chicorée:'
enfin on plante les courges & la menthe, fcit en racines, foit en
pieds.
On plante en avril& on greffe les grenadiers, les figuiers, les citronniers
, les cormiers.
Les veaux naiffent ordinairement dans le cours de ce mois: il fàur
donner aux mères du fourrage en abondance, afin quelles foient en
état de faire le fervice qu’on exige d’elles, tant pour le*travail que
pour la nourriture de leurs petits. Quant aux veaux, on leur donnera
du millet grillé & moulu avec du lait. On tondra les brebis dans les
pays chauds, & on fera faillir les brebis pour la première fois. Ce
premier accouplement efl: le meilleur, parce que les agneaux qui en
proviennent font déjà forts quand l’hiver arrive.
Travaux du mois de mai. Si le climat efl froid & humide, on
sème le panis & le millet; on fauche les foins dans les pays chauds..
C ’eft auffi à préfent qu’on donne le premier labour aux terreins gras;
& pleins d’herbes; mais iorfqu’on veut donner cette première façon à
des terres incultes, il faut examiner auparavant fi elles font sèches on
humides, couvertes de bois ou de graminées, d’arbriffeaux ou de fougère.
Si elles font humides, on les defféchera en y creufaut des fofles;
de toutes parts. Lorfque le terrein efl couvert de bois, il faut abattre;
les arbres dont l’ombrage efl nuilible, ou n’en laiffer qu’un petit
nombre. On parviendra à détnjire le jonc, les graminées & la fougère
P R E L I M I N A I R E . i z 7
en multipliant les labours. On fera. difparoître la fougère en peu de
tems, fi on sème dans le champ des fèves, des lupins;*ou fi on la fauche
de tems en tems à mefure qu’elle repouffera.
C ’eft la faifon propre à mettre en terre la coriandre, les melons,
les courges, l’artichaut, les raiforts &c la rhue. On tranfplantera auffi le
porreau en pied & on Tarrofera fouvent pour le faire croître.
On châtre les veaux & on tond les brebis dans les contrées tempérées.
Après quelles ont été tondues, on les penfo avec un onguent
dont voici la recette : on mêle enfemble une quantité égale de bouillon
de lupins, de lie de vin vieux & de lie d’huile : lorfque ces drogues font
bien amalgamées, on en frotte les brebis trois jours après. Si 1 on efl à la
proximité de la mer, on les plonge dans les eaux du rivage ;& fi l’on
efl dans l’intérieur des terres, on leur jette fur le corps de leau de
pluie, tant foit peu bouillie avec du fel. On prétend que le bétail qui a
été foigné de la forte, n’eft point galeux de toute l’année 8c que fâ,
laine efl plus fine, plus longue & plus foyeufe.
Ceux qui veulent avoir du bon fromage -, feront cailler le lait pur,
foit avec la preffure d’agneau ou de bouc, foit avec cette membrane
intérieure qui efl communément adhérente au ventre des poulets, foit
avec des fleurs*de chardon fauvage, ou avec du lait de figuier. Il faut
retirer du fromage tout le petit lait; & quand il commence à être
forme, on le met dans un lieu ombragé & frais, après l’avoir comprime
en y ajoutant fucceffivement de nouveaux poids pour le raffermir de
plus en plus ; & on le faupoudre de fol égrugé & grillé. Quelques jours
après, les fromages étant bien durcis, on les arrange fur des claies; de
façon qu’ils ne fo touchent pas mutuellement. On doit mettre le fromage
dans un lieu clos & où l’air ne pénètre pas, fi l’on veut quil, fo
conforve tendre & gras. On peut donner au fromage le goût que 1 on
jugera à propos, en y ajoutant des affaifonnemens, tels que le poivre
ou toute autre forte d’épicerie.
Travaux du mois de juin. La première opération qu’on doit faire
dans ce mois-ci, c’eft de préparer l’aire fur laquelle on doit battre le
bled. A cet effet on. commencera par bien nétoyer un terrein en arrachant
toutes les herbes qui s’y trouveront; enfuite on le bêchera lege-
rement & on l’applanira après avoir mêlé avec la terre de la paille Sc
de la lie d’huile extraite fans fol; ce qui éloignera de faire les rats
& les fourmis : enfuite on comprimera le fol avec un cylindre qu’on
roulera pardeffus pour le confolider , & on le laiffera fécher au
foleil.
On ne commence qu’au mois ale juin là récolte des grains. Cellç
de lorge eft la première: onmoillonne le froment vers la fin du mois
dans les pays chauds qui font fur le bord de la mer. Les cultivateurs
F f i