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en fui voient les- contours, & foutenoient dans le
milieu , la tige garnie defeptou huit feuilles longues,
étroites, d'un verd pâle & d’ une con-
ii(lance ferme. Quoique les * racines de cette
plante fuflent fans moufle & fans terre ,& qu'elles“
ne puflent tirer aucune fubfiftance de l’écorce de
Fanbou qui étoit parfaitement fèche, la plante n’en
vécut pas moins pendant plus d’une année, fans
autre nourriture que celle qu’elle droit de l’ air ;
elle grandit & pouffa quelques feuilles en mêine-
tems que de nouvelles racines. M. l’Abbé Nolin
l’a confervée d’abord dans une des pièces de fon appartement
; enfuite il l’a placée pendant l’hiver dans
une orangerie,où l’humidité qui y régnoit la lit périr.
Le Mandarin qui lit préfent de cette plante
lingulière , en cultivoit plufieurs autres femblables
dans des paniers fufpendus dans fa maifon & dans
fes cours à l’ombre ; elles végétoient ainli toute
l’année fans avoir befoin de terre ni d’autre eau
que celle qui-fe trouve répandue dans l’atmof-
phère. Cette plante produit une fleur dont la
forme & la couleur font aufli agréables que l’odeur
en efl fuave. Les Chinois lui attribuent en
outre des ve-rtus intérefîanres en médecine. Ils
la croient très - propre à foulager les femmes
en couches, & à purifier l’air atmosphérique ;
il efl difficile de reconnoître cette efpèce d’angrec ,
n’éri ayant point vu la fleur, mais il efl probable, d’après
fes propriétés, & la faculté qu’elle a de croître
dans l’air, que c’eft l’angrec en collier Epidendrum
moniliforme. L. Koempfer dit queles JapOnois lient
les tiges & les feuilles de cette plante , & lesfuf-
pendent en dehors , au-deffus des portes de leurs
maifonç.Elles végètent &fleuriflent ainfifufpendues
en l’a ir, comme fi elles étoient fur les rochers
arides, où ces plantes croiflent communément au
japon. L ’importance que mettent les Chinois à la
pofleflion de cette plante, ne fembléfoit - elle pas |
indiquer qu’ elle efl étrangère à leur pays, & quelle
a pu leur être procurée par leurs voilins, les Japonais?
Cependant la defeription que Koempfer
donne de l’angrec araignée, ou de Vepidendrum
flos-aeris de Linné, paroîtfe rapporter davantage ■à notre plante, & fes propriétés pourraient bien
avoir engagé les Chinois à la cultiver. Cet auteur
dit que c«tte plante efl fort eftimée des Japonois,
foit à caufe de la beauté ou de la Angularité de
fa fleur, qui reffemblé en quelque forte à une
araignée ou à un feorpion, foit à caufe de l’odeur
anufquée & agréable que cette fleur exhale. Ce qu’il
y a de plus fingulier, e’efl que l’odeur de mufe que
xépanA chaque fleur, & qui efl fi abondante,
qu’une feule fleur peut parfumer toute une chambre
, ne réfide qu’à l’extrémité du plus long pétale,
qui reflemble à,la queue du feorpion; de forte
que fi l’on coupe ce pétale, la fleur refie fans
odeur. ( M. T h o v i n . )
A N G Ü I N E . T u I C H 0 .8 AnJ T K ;ES.
Genre de plante de la famille des Cv c v m u a -
A N G
c e e s , qui n’efl compofé que d’efpèces herbacées»
La plupart font annuelles, farmenteufes & grîm-
pantes ; elle croiflent toutes dans les parties du
monde les plus chaudes ; leurs fleurs font remarquables
par l’éléganc® de leurs découpures,, &
leurs feuilles ne le font pas moins par leur forme
flngulière; on ne les a guères cultivées jufquà pré-
i fent que dans les jardins de botanique.
Efpeces.
1. Angüine à fruit long.
T r i c h o s a n t h é s anguina. L . 0 de la Chine
& de l’Inde. , . T
2. Ang üine à trois nerfs.
T r i c h o s a n t u e s nervifolia.L.. 0 de l’Inde.
3. Ang ü in e à feuilles en lance?
T r i c h o s a n t h é s cufpîdata. L . M. Diél. 0
de l’Inde.
4. Angü in e à fruit conique.
T t i c h o s a n t h é s cucumerina. L. de l’Inde.
5. Ang üine anguleufe.
T r i c h o s a n t h e s angulata. L. M. Diél* de
l’Inde.,
6. Ang üine amere.
T r i c h o s a n t h é s amara. L. © de Saint-Domingue
dans les bois.
7. Angüine cormculée?
T r i c h o s a n t h é s corniculata. L. M. Diét.
Culture.
Les Anguines fe rencontrent rarement dans les
jardins en Europe ; cependant îes graines^ qii on
reçoit des différentes parties <lu monde où elles
- croiflent fans culture, lèvent aifément dans notre
climat, lorfqu’on les-sème à la fin du mois de
mars fous des chafïïs^ il efl vrai que^ fi on n a
pas le foin de les planter fous des vitraux où
elles puiffent s’élèver, & jouir conftamment de
25 ou 30 degrés de chaleur pendant l’été, ;&
une partie de l’automne, elles fleuriffent rarement;
& encore, avec toutes ces précautions, elles ne
donnent jamis de fruit É c’eft la raifon pour laquelle
on ne les cultive que de tems à autre dans
les jardins. Cependant on y trouve plus communément
l’Anguiné à fruit long : cette efpèce eft
moins délicate ; on en obtient des fruits bien
aoûtés lorfqueles étés & les automnes font chauds ,
mais il faut toujours avoir la précaution de
femer cette plante de bonne heure fur des couches
couvertes de chaffis & enfuite de la mettre
fur une couche tiède an pied d’un mur expofé
au plein midi. Comme fes branches font très-
longues & fans foutien , il eft à propos de la
paliffer fur un treillage de huit à dix pieds d él -
Vation. Par ce moyen elle fleurit dès le milieu
du mois de juillet, & fes fruits mûriflent en
oétobre. ( M . T h o v i n . ) ,
ANGUW,nora palais d’une efpèce d’abmilon^
X N I
Connue des Botanifles fous celui dé fida afiattea*
h • Voyez Abutilon d’Afie. ( M , T ho v in . )
A N IB É . A v i s a .
Genre de-plante qui n’eft connu des Botaniftes
que par une defeription incomplète qu’en a donnée
Aubier dans fon hiftoire des plantes de la Guyane
Françoife, page 327, fig. 126. Il n’enexifte encore
qu’une efpèce.
An ib é de la Guyane.
A n i s a Guianenfis. Aubl. ï> des forêts de la
Guyane.
C’eft un arbre qui s’élève à quarante pieds de
- hauteur, & dont le tronc a deux pieds de diamètre.
Il porte an fommet un grand nombre de branches
quife répandent en tout feps.Son feuillage eft perpétuel
, d’un beau verd, & fournit beaucoup
d’ombrage*, fes fleurs font petites, de couleur herbacée,
& peu apparentes ; elles paroiffent en mai ; 1
fon fruit efl inconnu.
Les habitans du comté de Gènes, canton voifin
de Cayenne, donnent à cet arbre le nom de cidre ;
ils fé fervent de fon bois qui eft jaunâtre, & léger
lorfqu’il eft fec , pour en faire des pirogues : on
prétend qu’il pourroitfervir à faire des mâts de navires.
Sa culture n’eft point connue en Europe.
( M. T hovin.')
ANIL , nom Indien fous lequel a été connu
pendant long-tems l’indigo , ou Vindigoferatinclo-
ria. des Botanifles. Voyez le mot indigotier
( M . T ho vin.)
ANIL AO ouanilo, grand arbre des Philippines,
dont les feuilles ont fept ou huit pouces de long, fur
environ trois de large. Ses fleurs font violettes,
jaunâtres dans l'intérieur. Elles croiflent en grappes
dans les aiflellesdes feuilles. Le genre & la famille
naturelle de cet arbre , ainfique fa culture, nous
font inconnus. ( M. T hovin. )
ANIMAUX confidérés relativement à l’agriculture.
La lifte en eft nombreufe *, il me fuffira d’indiquer
ceux qui ont des rapports direéls avec
l’économie rurale, dont il fera fait mention
dans le cours "de ce Diélionnaire.
On peut les divifer en trois claffes ; favoir, en
quadrupèdes, volatils & infeéles. Les uns- concourent
à l’exploitation des terres, ou font partie
du produit , & doivent être regardés, comme
utiles y les autres font nuifibles à l’agriculturci
Quadrupèdes utiles.
Le cheval entier ou hongre, la jument, le poulain
3 l’âne, l’âneffe, l’ânon*, le mulet, la mule *,
le taureau, le, boeuf, la vache, le veau, le
jumart, foit qu’il provienne de l’âne & • de la
vache, foit du taureau & de l’ânefle*, le bélier,
le mouton, la brebis, l’agneau 3 lebouc f la çhèyre,
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le chevt'éao *, le cochon , la truio, leuré petits 3 te
chien, la chienne, le chat, la chatte, Sic.
Quadrupèdes nuifibles.
Le cerf, la biche; le daim, la dine ; 1e clic-’
vreuil, la chevrette, & leurs faons\ le fangliçr*
la laie, le marcaffin; le renard, le loup, le lièvre,
te lapin,. la fouine, la belette, la taupe, le rat,
1e loire, le mulot, la fouris, la mufaraigne, Sic.
Volatils, utiles.
Le coq, la poule, le poulet; le dindon, !x
dinde, te dindonneau; 1e ja r , l’oie, l’oifon; 1e
canard, la canne, 1e canneton; le pigeon, foit
de colombier, foit de volière, 1e pigeonneau ; te
faifan, le faifandeau; la pintade,, 1e pintadeau; ’
1e paon, lepaoneau; l’hirondelle, 1e hibou, àc.
Volatils nuifibles.
Il faut mettre dans cette clafie la plupart de ceu*
que j’ai nommés, particulièrement tes pigeons &
les faifans ; à l’égard des oies, canards, poules &
dindons, fi on ne tes furveille pas, ils mangent
beaucoup de grains, & font aufli du tort.
Le corbeau, le moineau, la perdrix, &c.
Infecles utiles.
L ’abeille, le ver-à-foie, la cochenille, i’araign&f
InfeSes nuifibles.
La fautcrelle, la courtilière, la limace, le lfc
maçon, 1e hanneton, 1e monoceros, la taon, la
guêpe, la fréion, 1e man, & autres vers, 1e puceron
, la punaife, la cantharide, & diverfes
fortes de chenilles , l’achée ou laiche, l’afille, la
fourmi, 1e charançon, le mylabre , la mite, la
teigne, l’altife, les gales, le tiquet, 1’oeftre, la
douve, les vers des finus & moïdaux, des glandes
amygdales & des inteftins, &c. ( M. VAbbd
T e s s i e r . )
A N I S , plante.
Sixième efpèce de Boucage du Diélionnaire d©
Botanique , nommé boucage à fruits Jua.vc<s
Voye\ boucage, pour connoirre la place qu’elle
occupe dans les efpèces. Apium anifüm didum ,
femine fuave olentc, majori ( 5* minori.) Tournef.
Pimpinella anifum. Lin.
11 eut été plus exaél & plus conforme au Dictionnaire
de Botanique, de ne traiter de la culture
de l’anis qu’à l’article boucage. Un renvoi
eût fuffi pour l’indiquer. Cependant, comme on
n’eft point accoutumé à reconnoître uq boucage
danslanis, & jcpie.le nom d’anîs eft celui qui.efl
le plus, connu, en Agriculture, dans le commerce.
Bbbb 2.