
doivent pas feulement commander ; ils doivent encore agir par eux-
mêmes. Le nombre des efclaves doit etre réglé fur 1 etenaue du fonds
& fur le genre de culture auquel on les deftine.
^Animaux. Quelques auteurs ont détermine le nombre des beitiaux
qui font néceffaires pour la culture d un certain fonds de terre, mais
comme il y a des fols qui font plus'faciles à cultiver les uns que . les
autres, on ne peut rien ftatuer de polîrif fur cet article; Il faut s en tenir
à trois règles que voici ; à la pratiqise du proprietaire qui a précédé ; a
celle des voifins, SC à quelques elfais quon peut faite. jf
Les boeufs quon achète pour le labourage feront choifis avec précaution.
I l faut qu’ils n’aient pas encore travaillé, qu’ils n’aient pas
moins de trois ans ni plus de quatre , qu’ils foient très-robuftes &
bien appareillés; de peur qu’en travaillant, le plus fort nexcede
le plus foible. On doit acheter de préférence ceux qui ont les cornes
lames, plutôt noires que de toute autre couleur, le front ouvert, le nez
camus, la poitrine large Sc les cuiffes épailles. I l ne faut point en
acheter qui aient déjà travaille dans des pays plats, lorfquon veut les
faire fervir dans, des terres fortes & montagneufes. On n’a pointa
Craindre le même inconvénient lorfquon les tire d un pays montagneux,
. pour les Lire travailler dans un pays plat.
Dans les.pays où la.terre eft légère, on laboure avec des vaches
ou des ânes. Avant de fe décider fur le choix de ces animaux, le
laboureur doit faire attention à la nature de fon terrein ; s il eft montueux
Sc difficile, il dort fe pourvoir d animaux plus robuftes. |
Il vaut mieux navoir que peu de chiens, pourvu quils foient
bons, que d’en avoir un grand nombre de mauvais. On doit les-
accoutumer à veiller la nuit, & a dormir le jour, quand ils feront renfermés.
} .
Pour ce qui eft des autres quadrupèdes que l’on ne foumet point
au joug, tels que les troupeaux, il n’y a quune obfèrvation a faire;
favoir, que fl l’on a des prés dans fon fonds, 8e quon nait point de
troupeaux à foi, il faut ÿ appeller des troupeaux euangeïs-, Sc le pourvoir
d’étables pour les y retirer, - _ ; !
Injlrumens. En général, un laboureur ne doit rien acheter de ce
que,le fonds peut produire, ni rien de Ce quil pourra fé procurer1 par
fes gens; comme font tous les uftenfiles quon fait avec de 1 ofter- & du
bois, oui ceux qui fe font avec du:c;hanvfe,'dü lin ,d u jpnc,&e<; Çefl
l’étendue du fonds qui doit décider des differentes efpecès d înftrutnens
qui font néceffaires, Sc d é jà quantité'qu’il en faut avoir. • ' v '
Mfpàceg! cie grains qu’il ejl le plus avantageux de Je nier.^ Agraftus
prenantJa parole, dit à: Serofa,. puifqüe vous avez achevé de,nous
■donner:ce qui qft relatif ail fonds &, aux- inftnjHieos de culture, jat"
tends à préfènt que vous traitiez des productions de la terre Sc de la
manière de les Cultiver.
Comme je pënfe, dit Serofa, que par les fruits d’un fonds, on ne
doit entendre que ce qu’il produit en conféquence d’un enfemencement
quelconque, & qui peut tourner à profit, foit d’une façon, foit d’une
autre; je réduits à deux points ce que j’ai à dire fur cette matière ;
favoir, quels font les grains qu’il eft le plus avantageux de femer, Sc
quel eft le terrein qui eft le plus convenable à un chacun : car il y a des
fols propres pour le foin, d’autres pour le bled, d’autres pour le vin,
& d’autres pour l’huile.
On doit femer dans une terre maigre les plantes qui n’ont pas
befoin de beaucoup de nourriture, comme le cyrife & tous les légumes;
excepté le pois chiche. Au contraire, il faut femer dans un terrein gras,
les productions qui demandent une nourriture abondante : comme les
herbes potagères, le froment, le feigle, le lin. I l y a encore des chofès
que l’on sème, moins pour en retirer du fruit dans le moment préfent,
que pour s’en procurer les années fuivantes; c’eft dans cette vue qup
lorfqu’une terre eft trop maigre, on eft dans l’ufage d’y incorporer,
en guife de fiimier lorfquon la laboure, les lupins avant qu’ils foient
montés en graine, Sc quelquefois la tige des fèves, pourvu que les codas
ne foient pas encore formées.
I l eft des plantes qu’il faut femer. dans les lieux ombragés, telles
que l’afperge fauvage; d’autres au contraire demandent des endroits
expofés au foleil, comme les violettes & toutes les autres plantes des
jardins.
Ici vous planterez l’ofier que vous deftinez à faire certains ouvrages ;.
la , vous planterez le bois que vous voulez laifler croître ou confacrer
a la chaffe des oifeaux; & ailleurs vous femerez le chanvre, le lin, le
jonc & le genêt d’Efpagne.
Dans un terrein gras & chaud, il faut planter les oliviers, enobfcr-
vanr que l’expofition la plus avantageufe eft celle du vent favonien.
A 1 egard de la vigne, il y a certaines efpèces de raifins, comme
1 Aminéen, l’Albe double, le petit gris, qui demandent les meilleurs
cantons Sc 1 afpeét du foleil. Le gros Aminéen, le Murgantin, l’Apicius,
veulent etre plantes dans les lieux gras & expofés au brouillard. Les
■autres efpeces de .rai fin, fur-tout le noir, s’accommodent également bien
de telle terre que ce foit.
Mefure du terris.’ Letems fe rnefiire de deux façons, par l’année,'
que le foleil réglé par fon cours; Sc par le mois, que la lune règle par
le lien. Le cours du foleil, conlîderé refpeérivement aux fruits de là
ilxv-x’i é u quatre parties,' chacune' à-peu-près de trois mois:
lavoir, lé primeras, lecé, l’automne & l’iïiyéf. On peut "encore le