
ie premier, au bout de huit jours, à fendre l’enduit de cire vers la partie
fupéricure Severs la parue inférieure. La fente augmenta infenfiblement,
& la cire fe fepara en deux valves, dont l’une fut trouvée au pied de
l’arbre ; l’autre refta attachée au bouton. Dans la concavité de celle-ci,
il y avoir une goutte de liqueur très-fucrée, ayant un oeil jaune très-leger
& un peu épaiffe. Le bouton continua à fe développer, ôe il fleurit
prefque auffî-tôt que ceux qui étoient abandonnés à la nature.
Le bouton de l’arbre qui n’étoit ni le plus voifin ni le plus éloigné
du bâtiment, par lequel étoit intercepté le foleil du midi, fut le fécond
à fe débarrafler de la cire; elle fe fendit, comme dans le premier,
en deux valves, mais il ne fe trouva pas de liqueur fucrée dans l’une
d’elles. ' - f ■ '
Enfin letroifième, dont l’enduit de cire étoit le plus épais, 5c qui
fe trouvoit le plus près du bâtiment, ou, ce qui eft la même chofe,
le moins expofétau midi, ne fendit la cire qu’après les autres, également
en deux valves, fans qu’on y trouvât de liqueur. Ayant réuni
toute la cire tombée des boutons précédens , M. Hallé fit une couche
de deux lignes ou environ d’épailfeur à un bouton foutenu par une
courte branche , c’étoit fur un vieux poirier vigoureux , taillé en godet
& planté fur la même ligne que les trois autres & plus voifin du bâtiment
dont lia été parlé. Ce bouton avoit lafpeêt du couchant; il
étoit très-gros & fort développé. La cire fut rompue très-promptement
en deux valves prefque égales, ainfi que les autres.
M. Hallé avoir déjà tenté ces expériences avec des couches de cire
moins épailfes. Le développement des boutons n’avoit pas été ralenti,
ce qui l’engagea à augmenter, par degrés, l’épailfeur des couches
de cire.
Vers les premiers jours d’avril, tems où la vigne commence à
pleurer, M. Hallé ehoilk un cep qui ne pleuroit pas encore, quoique
plufieurs ceps des environs pleuraflènt déjà. Il étoit bien conftitué ; fes
bourgeons jettoient de la bourre. Il recevoir le foleil du midi & du
couchant.
Sur la même ligne & à la même expofirion, M. Hallé avoir renfermé
dans des bouteilles les extrémités de plufieurs autres ceps pour en
recueillir les pleurs, dont un, comme je l’ai dit, en a donné par deux
incifions une chopine.
L ’avant-dernier cep avoir, dans fa moyenne grandeur, un demi-
pouce de diamètre & neuf lignes à fon pied, fur quarante-deux pouces
de hauteur. La ferpette l’avoit taillé à treize endroits. Ayant deffëin
d’arrêter les pleurs, M. Hallé couvrit chaque taille d’un enduit de deux
ou trois lignes de cire vierge; il mit par-deflus des bandes de peau
liées avec de la ficelle en les ferrant ctès-forcement, évitant cependant,
dans l’application de cet appareil, de comprendre, autant qu’il a été
polfible, les bourgeons.
Tout eft relié en cet état pendant plufieurs jours. Au bout de huit
jours la peau s’eft un peu humectée à deux tailles l’une après l’autre ;
il s’en eft échappé quelques gouttes de pleurs ; mais elles ont été bientôt
sèches. Le développement des bourgeons a été fingulièrement retardé,
au point que M. Hallé a cm que le cep périrait; mais peu-à-peu les.
bourgeons ont pris du volume & ils ont pouffé des branches allez
longues. Tout a été moins avancé que dans les ceps voifins les moins
développés ; le cep ayant repris là force & pouffe avec vigueur, l’appareil
fut défait environ vingt jours après avoir été applique.
La cire étoit très-adhérente aux extrémités qui avoient fuinté. On
ne pouvoir: l’enlever fans enlever en même - tems 1 ecoree qu’on fut
force de lailfer en plufieurs endroits ; ce qui intérelfa le plus M. Hallé, ce
fut de voir, malgré l’épaifleur de la cire, malgré la force avec laquelle
elle étoit maintenue par la peau & la ficelle, fix bourgeons, dont
trois fe font calfés, qui seraient fait jour à travers l’enduit; deux avoient
déjà jetté leur bourre & laiflbient diftinguer facilement les feuilles 8c
les grappes ramaflées en peloton, à caufe de la eomprelfion quelles
avoient fouffertes. La cire n’en étoit pas moins adhérente aux environs
de ces bourgeons, qui fembloient y être enchalfées.
A 1 egard des ceps, dont les extrémités ont pleuré dans une bouteille,
les bourgeons qui le lônt trouvés renfermes ont pouflé avec une
vivacité lurprenante, & ceux des ceps ainlî renfermés, dans lefquels ce
développement a eu lieu de bonne heure, ont donné peu de pleurs.
Ces poulies etoient fi tendres qu elles s ecrafbient fous les doigts fans
nul effort ; en retirant le cep de la bouteille, elles fe font caflees très-
facilement. Les petits bourgeons même qui étoient les moins développes
etoient tendres & d une delicateffe plus grande que celle des
bourgeons qui n’avoient pas été renfermés.
.^Ces expériences, de M. Hallé ont été faites fous mes yeux; elles
m’ont tellement intérefle que j’ai cru devoir faire fur des fleurs, fur des
. capfules Sc fur des graines, ce qu’il avoir fait fur.des bourgeons d’arbres
& de vigne.
e 2.3 avril,j ai lie dune manière folide, mais avec une eomprelfion.
qouce, deux fleurs diris, qui n’éraient pas encore épanouies. L ’une
déliés commençoit a percer de quelques lignes le haut du (path; la
ig.mire faite avec un fil allez fort, & noué, n’a pas empêché celle-ci
: de selever; elle seft,pour ainfi dire, gliflee en s’alongeantdans lefpath,
en forte quelle a paru au-delfus, & le fil eft relié autour du fpath. La
SdPÎq'm déjà elevee, nétant pas développée, je l’ai lié vers le
milieu avec un fil pareil.. Son développement, comme on le conçoit,
Agriculture, Tome I. I