
plus fréquemment. L ’é té , lorqu elles font eti plein
air & qu’il vient des chaleurs continues, on peut
les arrofer aulfi fouvent que les autres plantes ;
mais lorfque les nuits deviennent longues & que
les rofées font abondantes, il faut éloigner les
arrofemens, & les fufpendre tout-à-fait, à Rapproche
de la rentrée de ces plantes dans les ferres,
&,choifir, autant qu’il eft poffible, un teins fec
pour faire cette opération.
Un autre foin qui contribue beaucoup encore
à maintenir] les Aloès en bonne famé dans notre
climat, eft celui qu’on a de les vifiter les uns après
les autres, au mois de juillet de chaque année ,pour
fupprimer les feuilles mortes, mettre des tuteurs
aux efpèces qui ne peuvent fe foutenir dalles-
mômes j oeilletonner celles dont la trop grande
quantité^ de drageons pourroit nuire au maître-
pied , d examiner enfuire leurs racines, pour voir
il ellesremplilTent la capacité des pots, & , dans
ce cas, les mettre dans de plus grands vafes avec
de la terre neuve préparée comme nous l’avons
dit ci-deffus, eu égard à l ’âge & à la vigueur des
individus. ( Voye[ Rempotage. ) Les autres pieds
d’Aloès, dont les racines ne rempliffem point
encore les pots, & dont la terre n’eft point épuifée,
fe contentent d’un demi-change. ( Voye^ ce mot).
Mais foit qu’on les change entièrement ou à :
moitié, il eft bon de leur donner, dans l’un & i
1 autre cas, une forte mouillure pour affermir
h terre autour des racines, & de les abriter enfuite
du grand foleil pendant quelques jours;
Multiplication : Les Aloès fe propagent de
graines à de drageons , d’oeilletons, de boutures,
quelquefois par le moyen de leurs feuilles. '
La voie des graines eff la plus naturelle pour
multiplier les efpèces qui en produifent dans
notre climat, mais elle eff suffi la plus difficile
& la plus longue; cependant on ne doit point
la négliger quand on eff à portée d’en faire ufage,
parce quelle produit fouvent de nouvelles variétés. -
On sème les graines d’Aloès. au printems,
dans des pots remplis d’une terre femblable à
celle que nous avons indiquée pour les efpèces
délicates. On place ces pots Tuf une couche
chaude recouverte d’un chaffis, & on traire les
Remis comme ceux des autres plantes. Ces graines
lèvent en général vers le milieu de l’été; il faut
alors modérer les arrofemens , 8c les remplacer
par de légers baffinages. Ces jeunes plantes croiffent . •
très-lentement, en conférence on leur laiffe .palier
l’hiver dans les pots où elles font nées, & on
les place de bonne heure fur la tannée d’une ferre
chaude près des -vitreaux. L ’année d’après, on les .
Répare, & on les traite de la même manière que
les plantes délicates de ce genre.
La multiplication des Alo,ès, par le moyen des ,
dragedns, eff infiniment plus expéditive.; il. ne .
«agit que de les féparer des mères racines, à
1 époque où ils .ont eux-mêmes des racines par-
Aiiuiières garnies de chevelu. Il ne faut pas fe j
pfeffer pour faire cette réparation, parce que les
drageons profitent bien plus lorfqu’ilsfonr fur leurs
Touches, que lorfqu’on les force, trop jeunes, à
vivre fur leurs propres racines. La faifon la plus
favorable à leur plantation, eff le mois de juillet
par un teins fec & chaud ; on les fépare avec
une ferpetre bien tranchante, enfuire on les laiffe
fécher à l’ombre, pendant cinq à fix jours, fur
la tablette d’une ferre, pour que la plaie fe raf-
fermiffe & puifl’e fe confoüder ; après quoi on
les plante dans des pots remplis d’une terre prefque
sècne, que l’on place fur une couche tiède recou*
verte d un chaffis. Il eff bon de les ombrager 8c
de ne point leur donner d’eau pendant dix à
douze jours. Lorfqu’ils commencent à pouffer,
on les laiffe jouir du foleil & on les arrofe légèrement.
Il y a pluffeurs efpèces de ce genre, dont
les drageons réuftiffent très-bien, fans autre précaution
que celle de les féparer de leurs racines
meres, & de les planter à l’air libre.
Les oeilletons doivent être féparés de leurs
fouches dès le mois de juin, afin qu’ils aient le
tems de pouffer des racines & de prendre de la
force avant l’hiver ; ils exigent encore, lors de
leur plantation, d’êrre garantis du foleil , & veulent
être préfervés de toute humidité beaucoup
plus long-tems que les drageons. D’ailleurs, pour
tout le reffe, leur culture eff la même.
La multiplication, par le moyen des feuilles|
eff douteufe à l’égard d’un grand nombre d’efpèces ,
& l’on ne doit l’employer qu’à défaut d’autres
{ moyens. Elle confifte à féparer des feuilles* avec
tçut leur petiole, du bas des tiges ou du collet
de la racine des efpèces que l’on veut multiplier,
à les laiffer fécher, pendant quelques jours, à
Rombre, & enfuire à les planter dans de petits-
pots remplis de terreau de bruyère prefque fec
que l’on place fur une couche tiède, & que l’on
couvre d’une cloche de verre fort épaiffe.
Lorfqu on s’apperçoit qu’il fort du periole de
la feuille de petits corps charnus qui ont la figure
dun grain de bled, on arrofe alors légèrement
ce terreau de bruyère, on donne un peu d’ak
fous la cloche, & on l’ombrage un peu moins. .
Dès que les petits corps: charnus viennent à
pouffer quelques feuilles, on les traite comme nous
l’avons dit pour les efpèces délicates.
De toutes les plantes connues, les Aloès font
■ celles qu’il eff le plus aifé de faire voyager à de
grandes diffances. Elles peuvent refterfix mois
& même des. années entières, hors de terre fans
périr , pourvu qu’elles foient confervées fécheinenc
8c qu’on les.garamifle des gelées. On les emballe,
fans terre, dans des caiffes, avec du foin bien -
fec <, des étoupes de filaffe ou de la monde fëchée.
au four, & même avec du fon, deèrrognures de
papier, & en général avec toutes, fortes de .matières
sèches & douces. Il faut .feulement avoir
la précaution dé les placer, de manière qu’elles-
ne fe touchent pas les unes les autres ;. & pç
puiflent fe froifler, & <jue tous les vuides de la
caifle foient exactement remplis, afin que 1er
cliofes quelle renferme n’éprouvent aucun bal-
lotage.
Ôbfervation : Quoique les Aloès pourrifient
fouvent par l’humidité des ferres, & qu’ils affectent
de croître dans les lieux les plus chauds &
dans les terreins les plus fecs, il n’eft cependant
pas fans exemple de les voir fe conferver & croître
dans des polirions abfolument oppolées. Nous en
avons vu dans des vafes de verre remplis d’eau,
pofés fur les tablettes d’une ferre chaude* qui
fe font non - feulement confervés, mais qui ont
encore pouffé affez vigoureufement pendant cinq
années confécutives, fans autre attention que celle,
de remplir les vafes à mefure que l’eau diminuoit.
Cette expérience curieufe a été imaginée &
fuivie par M. Jean Thouin, le plus jeune de mes
freres. 11 l’a faite enmême-teins l'ur des Cierges,
des Euphorbes & autres plantes graffes. Nous n’anticiperons
point fur le réfuitat de fon expérience,
mais il paroît qu’on en peut tirer des indudions
avantageufes pour la culture particulière de ces
plantes, & pour la phylique dès végétaux en
général.
Ufage : On cultive les Aloès dans les jardins
des curieux, pour en orner les ferres pendant
l’hiver, & les gradins pendant l’été. Le port fin-
gulier de quelques efpècé?, & Réclat de leurs
fleurs, y produifent un fort bel effet. Ces plantes
font employées quelquefois , dans les jardins pay-
fagiftes,^ former, pendant l’été, des fcènes pit-
toreiques ; on en garnit- des rochers fadices, &
on en place des pieds à Rentrée des grottes fau-
vages; entremêlées avec les Raquettes, les Cierges
& les Euphorbes ligneufes, elles ajourent à l’intérêt
du tableau, & ne contribuent pas peu à
lui donner un air étranger.
Dans les grandes villes, les apothicaires s’en
fervent à parer les appuis de leurs boutiques.
Les fucs goffimo- .rélineux , employés dans la
médecine humaine & vétérinaire, fous les noms
d Aloès fuccotrirr, d’Àloès hépatique , & d’Aloès
cabalin, fe tirent, le premier de la fécondé efpèce
d Aloès, & les deux autres de. la troifième.
( M. Tkou ik.)
Aloès des marais, fynonyme impropre du nom
duneplanre aquatique, connue des botaniffes fous
celui de Stratiotes A loi de s L . Voye% Stratiote.
Aloès à peau de ferpent, fynonyme impropre
du nom de VAletris guinenfs de JVI. Jacquin ,
qui eff la. variété B. de V Aletris kyaciriihoiaçs de
Linné. V. Aletris d e -Guiné e. ( M. T houik. )
i_ Aloes de Ceylan, autre fynonyme également
impropre du nom d’une plante nommée par
Linné, Aletris hyacinthoides varietas, A & par
TV <v ^evaüer de la Maick. Aletris Zeylanica.
n*°{M, Tnov i4p* mf m Albtjus de .rCbylan.
ALLOUCHE , nom du fruit d’un arbre nommé,
dans quelques-unes de nos provinces, Allouchier,
& par les Botaniffes , Cratcegus aria. L. Voy.
le mot Al is ier , du Diélionnaire des Arbres.
(M , T ko u n i.)
A L O U E T T E , Oifeau.
Alauda , genre d’oifeau qui comprend plu-
fieurs efpèces. Elles ont toutes, pour caractère,
i.° le bec fait en alaine , & les narines découverts
; 2.° les partes couvertes de plumes
jufqu’au talon ; 3.° quatre doigts , dont trois
en devant , & un en arrière , tous féparés ju f- .
ques près de leur origine. Celui de derrière a
un ongle prefque droit , plus long que le doigt
même. Pour connoître les différentes fortes-,
d’alouettes, il faut lire ce qui les concerne dans
le diélionnaire des oifeaux v Encyclop. méthod. ,
par M. Mauduir.
Dans les plaines de la Beauce, on remarque
trois fortes d’alouette3 , l’une , qui eff hupée ,
nommée Calendre , Alouette hupée , grojfe
Alouette; celle-ci ne s’écarte pas des villages;
elle fe percha fur les murs , fur les toits des
inaifons , & fait fon nid par terre dans les
environs. Cette alouette ne s’engraiffe pas ; fa chair
eff toujours rougeâtre. L ’autre , qui eff l’alouette
commune , s’écarte des habitations. Elle eff de la
groffeur d’un moineau. La defeription qu’en
donne le Diétionnaire économique, après Ravoir
vérifiée , m’a paru fi exaéle, que je la copie
toute entière. c< L ’alouette commune eff d’environ
>3 fept pouces de l’extrémité du bec à celle de
33 fa queue; & fon vol eff d’un pied & quelques
33lignes; fa queue a environ deux pouces trois
33 quarts de long. Dans prefque tout le deffus
33 du corps, ainfi qu’à la tête, chaque plume eff
33 noirâtre au milieu, d’un gris rouffâtre fur les
93côtés, & bordée de blanchâtre, ce qui rend,
»3en général, tout ce plumage varié. De chaque
33 côté de la tête , eff une bande d’un blanc
33 rouffâtre , placé au-deffus des yeux. Il y a
33 au moins fix lignes depuis la pointe du bec ,
33 jufqu’au coin de la bouche. Le demi-bec fu-
33périeur eff noirâtre ou de. Couleur de corne,
33l’inférieur tire fur le blanchâtre; la gorge eff
33 blanche ; le bas du coi eff dun blanc prefque
33 rouffâtre , avec une longue tache noire Vu
33 milieu de chaque plume; celles de la poitrine,
33 du ventre, des jambes & de deffousles ailes & de
33 la queue font blanches avec une légère teinte
33rouffâtre. Dans les plumes qui couvrent l’aile,
33les unes font grifes , bordées de blanchâtre,
33 d’autres brunes, bordées de fauve , & d’autres
33encore d’un gris brun , bordée de blanchâtre,
33 & terminées de fauve. L ’aile eff brune : chaque
33 plume eff plus ou .moins brodée de fauve, &
33 blanche à fon extrémité ; 8c les moyennes
33 plumes font échancrées en coeur par le bour.
p La quçue a douzç plumes ; celles du milieu