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jardins payfagifles. Pour la troifième, elle n’eft
guères propre qu’à figurer dans les écoles de
botanique.
Hijîorique : L ’aigremôine du levant a été
apportée en Europe , par Tournefort , & e*eft
au jardin du roi qu’elle a été cultivée en
premier lieu. ( M. T houin. )
Ai.gremoinè fauvage , fyno'nyme françois
du Potentilia Anferitia. JL. Voye\ Pot en t il le -
Ar g en t in . (M . T ho uin. )
AIGRETTE de Madagafcar. Synonyme françois
du nom d’un bel arbrifleau farmenteux, qu’on
cultive dans les jardins de rifle de France , &
que M. le Chevalier de la,Marck, dans fon dictionnaire
de botanique , a placé dans le genre
du Combretum de Linné. Voye\ Chigomiejr. de
Madagascar. ( M. T houin. )
AIGOCERAS ou Buceras : nom qu’on
donne au fenugrec , parce que fon fruit ou fa
filique , qui eft terminée par une longue pointe,
a l'apparence.d*une corne. (M . Vabbé T e s s ie r . )
AIGUADES. Dans la haute Auvergne , un
domaine propre à nourrir des heftiaux, efl appelle
montagne , quoiqu’il y en ait une portion
lîtuéeen plaine. On le divife en trois parties, dont
une eft la fumade ; c eft fur le fol de celle-ci,
qu’on bâtit les édifices deftinés à la laiterie, &
à l’exploitation de la vacherie. L à , les vaches
parquent pendant la nuit -, là , elles ferafiémblent
deux fois par jour , pour laifler traire leur lait.
Les deux autres parties de la montagne fe
nomment aiguades : ce font les lieux où pâturent
les vaches, dans l’une le matin, & dans l’autre
l’après - midi. II doit y avoir auprès un ruiffeau
où elles puiflent fe défaltérer. Peut-être le nom
d3aiguades leur vient-il de-là , puifque faire
aiguade, en mer, c’eft faire de l’eau. S’il n’y avoit
pas de ruifleau à portée, ces animaux, qui fe
fatigueroient en allant en chercher loin , contracteraient
des maladies pendant la fécherefle.
( M. Vabbé T essier. )
AIGUILLE. Ce mot, en terme de jardinage,
.défigne le piftil des fleurs, ou la partie femelle.
. Lorfque les arbres fruitiers font en fleurs, &
qu’il fondent des gelées tardives, les jardiniers
ont grand foin de vifirer les piftils des fleurs'
les plus expofées à l’aélion du vent, pour re-
connoître fi cette partie a été endommagée ou
non. Dans le premier cas i ils difent : les aiguilles
font noires , il n'y a point de fruit à efpérer.
Les pifiiis, au contraire, n’ont-ils point iouffert
de la gelée , les aiguilles, difent-ils alors, font
vertes, il n’y a rien de perdu. (M . T houin.)
Aiguille ou peigne de Vénus. Scandix peclen.
Lin, Scandix femine roftrato. Tourn. C’eft une
çfpèce de çkcerçphyllum , dans le, diélionnaire de
botanique, Cette plante fe trouve dans les terres
cultivées en bled , dans la Beauce, dans le
Gâtinois & dans d’autres provinces. Ses noms
françois lui viennent de la forme des eapfules, j
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qui contiennent la graine j elles font réunies
plu fleurs-par la bafe feulement, & très-allongées
& terminées en pointe. Voye\ C e r f e u i l a ig
u i l l e t t e . Cetre plante eft quelquefois très-
nuifible aux récoltes. Les vaches la mangent avec
plaifir. On aflùre qu’elle leur donne beaucoup
de lait. (M . Vabbé T e s s ie r . )
A ig u i l l e de Berger, fynonyme françois du
Scandix peclen. L. Voye% C e r f e u i l a ig u i l l
e t t e . ( M. T houin. j
.A IG U IL LO N pour les boeufs. On ne fe fert
pas du fouet pour faire marcher les boeufs. Ces
animaux^ rfy feraient pas fenfibles > mais on fe
fert de l’aiguillon *, c’eft ainfi que fê nomme une
baguette ou petite perche longue de fept à
huit pieds, à l’extrémité de laquelle eft enchaflee
une pointe de fe r , qui fort d’environ fix lignes.
Quand il n'y a que deux boeufs attachés à une
charrue, le Laboureur eft armé de l'aiguillon,
pour les piquer au befoin. Quand on en attéle
plus de deux , il faut un homme exprès pour
faire ufage de l’aiguillon. Le boeuf, naturellement
lent &’ parefleux > n’avanceroit pas , s’il n’étoit
réveillé de teins en tems par ce moyen. Il
Tr a Aes chevaux plus fenfibles au fouet que
d autres 3 il y a auflî des boeufs qui craignent
plus que d’autres l’aiguillon. Si on ne les mé-
nageoit pas, ils fe ruineroient bientôt en rirant
prefque feuls, ce qui doit être tiré par plufieurs.
On a l’attention de ne point rendre trop aigue
la pointe de l’aiguillon, qui pourroit blefler les
boeufs , & les expofer à des plaies, ou à être plus
incommodés des mouches en été. Ordinairement
pour former la pointe de l’aiguillon, les Laboureurs
introduifent dans une des extrémités de la baguette ,
ou perche , un petit clou qui n’eft pas affez acéré
pour entrer bien avant dans la chair du boeuf. Afin
que la baguette foit plus légère, on la choifit,
lorfqu’on le peut, de bois de coudrier , ayant
foin que la partie qui eft dans la main de l’homme,
foit plus grofle que l’autre. C’eft auffi à l’aide de
l’aiguillon, qu’on conduit des boeufs attelés à
une charette.
A ig u il lo n des abeilles ou des guêpes. Lorfque
j'ai expofé les manières de recueillir les
efiàims, le miel & la cire, j’ai indiqué comment
on pouvoit fe préferver des piquures des
abeilles. Mais comme on peut n’en être pas
toujours à l’abri, je crois devoir dire ici quelque
chofe fur le moyen d’en guérir , ainfi que
de celles des guêpes, plus douloureufes encore &
quelquefois mortelles.
Il y a des perfonnes qui ne font jamais piquées
par ces infeéles, même en s’y expofant -, d’autres
ne le font que dans quelques circonftances 3
d’autres ne fouffrent pas des piquures qu’elles
reçoivent. Ce qui dépend de la conftitution particulière,
& du plus ou moins de fenfibilité. Les
abeilles & les guêpes femblent s’attacher de
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préférence à certaine peau qui leur plaît ou leur
déplaît davantage j car on ne fait pas fi elles la
piquent par antipathie , ou feulement parce
qu ayant du goût pour cette peau, elles s’y pofent &
s’irritent fi elles en font chaffées 3 quoi qu’il en foit,
la douleur qu’elles caufent eft vive & cuifante.
Pour y remédier, on a propofé beaucoup de-
moyen» , qui ont réufli aux uns & nom donné
aucun foulagement aux autres 3 ce qui ne doit
pas étonner, parce que le même remède ne
convient pas à tous les individus. C’eft aux gens
qui vivent à la campagne, & qui font fojets à
être piqués des guêpes ou des abeilles , à observer
les remèdes, dont ils fe font fervis avec
le plus d’avantages. On a confeillé d’ôter l’aiguillon
, de preffer enfuite , ou de fucer , ou de
laver la plaie avec de l’eau fraîche, d’employer
l’urine, l’huile d’olive ou d’amande douce , le
vinaigre, la bouze de vache, le fuc de guimauve :
tous ces moyens font bons, mais relativement
aux individus. Ceux qui me paroifient mériter
une confiance plus générale , font le laudanum
ou le fuc laiteux du pavot, l’alkali volatil , ou
l ’eau de luce , & plus particulièrement l’eau
végeto-minérale , c’en-à-dire } un compofé de fel
defaturne, d’eau-de-vie & d’eau. Pour la former,
on prend demi-once de fel ou extrait de laturne,
deux onces d’eau-de-vie & une pinte d’eau ,
qu’on agite enfemble. Cette ligueur fe cônferve
long-tems. On en applique des comprefl’es trempées
■ fur la tumeur occafionnée par la piquure.
Ordinairement les abeilles & les guêpes piquent
au vifage ou aux .mains 3 quelquefois elles fe
gliffent, fur-tout les guêpes, fous les vêtemens,
& piquent lés autres parties du corps. Dans tous
-ces cas , les trois derniers remèdes que je viens
d’indiquer, peuvent -être employés fans inconvénient.
Mais s’il arrivoit qu’un de ces infecles
piquât dans la bouche ou dans la gorge , il
faudrait bien fe garder d’y avoir recours. On
empoifonnerok le malade. Dans ce c a s i l conviendrait
de lui faire avaler promptement &
lans interruption , ce qui ferait capable d’arrêter
ou de diminuer l’inflammation , comme de petites
cuillerées d’huile , de vinaigre étendu dans l’eau,
de l’eau fraîche même. Un fa it, qui s’eft prefque
pafie ^ fous mes yeux, m’engage à donner cés
confeils. Un homme , dans: la force de l’âge,
n ayant pas apperçu une guêpe , qui fè trouvoit
au fond d’un verre rempli de moût ou de vin
doux, au tems de la vendange , avala le vin &
la guêpe , qui le piqua dans la gorge. On ne
put douter de la caufe du mal ,• puifqu’il rejera
lur-le-champ la guêpe, en fe plaignant de la
piquure. L’effet fut aufli prompt que funefte. La
refpiration étant gênée & arrêtée par la tumeur,
1 homme fut foffoqué en peu d’inftans, & mourut
avant que ceux qui •i’environnole.nt pulfent
«voir ce qu’il falloit lui donner. ( M. Vabbé
*1s s i e r .J
A I L
A I L . A z z 1 v m.
Ce genre de plante compofé de trente-neuf
efpèces connues & décrites par les Eotaniftes
modernes, fait partie de la famille des L iliacéf.s.
Il n offre qu un petit nombre de plantes utiles
ou agréables. Nous nous contenterons ici de
.généralifer la culture de celles qui n’ont d’autre
ufage gue d’occuper une place dans les écoles de
botanique *, nous réfervant de parler plus au
long des efpèces utiles clans la cuifine, & de
celles qu on emploie- à la décoration des jardins.
Efpèces.
1. A i l à feuilles de poireau , A il fauvage.
A z i I um ampeloprafum. L. <2L du levant &
des ifles de Holm, en Angleterre.
2. A i l a tuniques , ou le Poireau.
A z z ium porrum. L. ( F. le mot P oireau.)
3. A i l linéaire.
A l l ium , line are. L. ^ de Sibérie. _
4. A i l à tète ronde.
A l l ium rotundum. L. (2L de l’Europe- tempéré
®.
5. A i l à feuilles -de plantain , Ail de cerf.
A l l ium viâoriàlis. L . 22 des hautes montagnes
d’Europe.
6. Ail velu, Ail à bouquet..
A z z ium fubhirfutum. L. 22 des parties méridionales
de la France.
7?# A i l des Indes.
A z z ium magicum. L. d’Afie.
8. A i l à feuilles obliques.
A z z ium .obliquant. L. 22 de Sibérie.
9- A i l raineux.
A z z ium ramofum L. 22 de Sibérie.
10. j. Ail à fleur rofe.
A z z ium rofeum. <2p L. des environs de Mont-
pelher & du Piémont.
1 1 . A i l de Tartane.
A z z i v u Tarüricum. Lin. fil. % du nord
de lAfie.
1 2 . A i l cultivé ou commun.
A z z ium fativmn. L. de Sicile.
13. A il rocambole ou la Rocambole, Ail poireau ,
Ail d’Efpagne. -
J'corodoprajum. L. % du nord de
lLurope. Voyei au mot R o c am bo l e .
?4* A i l des fables.
A z z ium armarium. L. % d’Autriche & de
.Hongrie. -
15. A i l à feuilles carinées. -
A z z ium carinatum. L 22 du nord de l’Europe.
J
16. A i l à tête fphérique.
A zzzum fphcrrocepAalum. L. % de toutes
les parties de la France. “
1 7 . A i l -à petites fleurs.
IIVM par^ orum- L - * i’Europe aafi.
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