
dételés, le bouvier les frottera après les avoir étrillés, & leur preffeîti'
le dos avec la main > en foulevant fa peau pour 1 empechcr de s attacher ail
corps , ce qui leur cauferoit une maladie dangereufe. Il leur fera bailler
le col Sc leur verlera du vin, s’ils ont trop chaud. Il ne faut les attacher
à la mangeoire qu’après qu’ils auront ceffé d’être en fueur & qu’ils
auront repris haleine. Lorfqu’enfuite, il fera tems de les faire manger,
il faudra leur, donner la nourriture peu-à*peu & par parties. Apres
qu’ils auront un peu mangé, on les menerâ boire : on fifflera pour
les exciter à la bdilïon ; Si on leur donnera enfoite amplement du
fourragé*
Tems du labour. Les terres grades, où l’eau féjourne long-tems ,’
■iorfqu’élles fo font repofées ou qu’elles n’ont pas encore etc labourees,
doivent recevoir le premier labour dans fe. faifon ou il commencera a
faire chaud, & lorfque toutes les herbes feront fanées, mais avant
quelles foient montées en graine. Alors il faut faire les filions fi
multipliés & fi ferrés les uns auprès des autres, quon puiffe a peine
dilfinguer les traces du foc, parce que ceft le moyen de faire périr
toutes les herbes en coupant leurs racines.
Les terres humides recevront le premier labour après le r 5 d avril.
Lorfqu’elles auront été labourées pour la première fois dans ce tems-la,
il faudra les biner quelques jours après le folftice, qui eft le huit ou
le neuf des calendes de juillet ( i ) ; & les tiercer enfuite vers le
premier de feptembre. Mais .en tel tems que 1 on laboure, on aura
l’attention de ne point toucher à un champ qui fera bourbeux, non
plus qu’à celui qui n’aura été qu’à dèmi-humeéfce par des pluies legeres.
Cela arrive, lorfqu’après une longue féchereffe, il fument des petites
pluies qui ne font que mouiller la foperficie de la terre, fans pénétres
dans l’intérieur. La véritable feience du laboureur confifte a trouver
le jufte milieu entre ces deux extrêmes, il doit choifïr le tems dans
lequel elles ne font ni trop humides, ni abfolument dépourvues des
focs. U n joug de terre bien humeété peut être labouré en quatre
journées de travail.
Les collines dont le fol eft gras, doivent recevoir le premier labour
aufîi-tôt après qu’on aura femé le ttémois, ceft-a-dire, au mois de
mars ou mêmes dès le mois de février, fi le tems le permet ; enfuite
il faudra les biner depuis le milieu d’avril jufqu’au folftiee, les tiercer
en* feptembre vers l’équinoxe. I l fout autant de journées pour cultiver
un joug dë terré de cette nature, que pour les terres humides,
Loriquon aura une montagne à labourer, il faudra obfervef dy
faite des filions en travers de fon talus, par ce moyen on évitera la
(i) Les calendes étaient le premier jour de chaque nspif.
«difficulté du travail en diminuant la peine des hommes & des
animaux. On aura foin cependant, dans tous les féconds labours qu’on
y fera, de diriger le fîllon un tant foit peu obliquement, tantôt for le
côté le plus élevé, tantôt for le côté le plus bas du coteau, afin que la
terre foit également ameublie des deux côtés, & que le fort de l’opération
ne foive pas toujours une feule & -même trace.
Une plaine maigre & couverte d’eau, fera labourée pour la première
fois vers la fin du mois d’août: enfuite elle fera binée en feptembre
& prête à recevoir les femences vers l’équinoxe. Le travail qu’exige,
une pareille terre eft bientôt expédié : trois journées fuffifent pour
labourer un joug.
Les terres dont le grain eft léger ne feront pas labourées avant les
calendes de feptembre, attendu quelles feraient épuifëes par les ardeurs
du foleil ; mais on fera bien de leur donner le premier labour avant
le dix de ce mois; on les binera tout de fuite, 'afin quellespuiffent
etre enfemencées aux premières pluies de l’équinoxe. Dans ces efpèces
de terre, il ne fout pas femer le grain for les raies qui font élevées entre
deux filions,. mais fous le fillon même.
Manière de fumer les terres. Avant de biner une terre maigre,
il convient de la fomer. A cet effet, on arrange des tas de fomier
dans les champs, de façon qu’ils foient plus éloignés les uns des autres
dans les plaines, & plus près fur les collines. On laiffe dans les plaines
entre chaque tas huit pieds d’intervalle en tout fens, au lieu qu’un
intervalle de fix pieds fera fuffifent for les collines. Cette opération doit
fe foire for le déclin de la lune; &, dès que le fomier fera répandu
for la terre, on la labourera pour le couvrir; afin que le hâle du foleil
ne lui foffè point perdre fa force, & que la terre étant incorporée avec
cet aliment, puiffe s’en engraiffer.
Differentes efpèces de grains. Les premières & les plus utiles
lemences, font lè bled, le froment & le grain adoreum. Parmi les
differentes efpèces de froment, celui qui mérite la préférence, eft
celui qu on appelle robus, parce qu’il l’emporte for tous les autres ;
tant par fon poids que par fe netteté. Le filigo doit occuper la fécondé
place ; & le trémois doit être placé tout de fuite après. Il y a quatre
fortes d adorea ; le clufum, qui eft d’un blanc brillant ; le rouge ôc
le blanc appellé venucula, qui font tous deux glus pefans que le
clujium ; & celui qui vient en trois mois , qu’on appelle alicojlmm. .
C eft le premier de tous eu égard à fon poids & à fe bonté. Chaque
cfpece de froment & à’adoreum demande un fol particulier. Le
froment vient mieux dans un lieu fec & l’adoreum dans une terre
humide.
Différentes efpèces de légumes £ de fourrages. Les légumes qui
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