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rendre, avec le plus d’efficacité & le plus promptement,
des focs à la terre exténuée où languiffent
les plantes. Celles qu’on tient captives dans des
pots ou des caiffes, ayant bientôt épuifé la petite
portion d’alimens contenue dans le peu de terre
qu’on peut leur donner, ne fauroient, par 1 exten-
fion des racines, en aller chercher plus loin;
elles ont befoin de reftanranj. Ils conviennent
auffi aux arbres malades & défaillans, ou fur-
chargés de fruits ; on les rétablit, on les fouticnt
en leur donnant de teins à autre un bouillon.
Le plus fort de toits qui s'emploie pour les
orangers, ffi cortipofe avec du crotin de brebis,
de l a lie-de-vin & du fang de boucherie. K o yq ,
dans le livre de l’Abbé Roger Shabot, la com-
polition de celui qu’il emploie pour les pêchers.
Suivant Mortimer, le fang de boeuf eft un excellent
bouillon pour tous les arbres fruitiers. Les
terres alumineufes détrempées font un effet prodigieux
fur la végétation ; çeft à-peu-pres à
quoi fe réduilent les nombreufes expériences de
M. Home, fur les effets de différais tels.
Lorfquè les plantes fe trouvent couvertes d’une
foule d’infeéles de l’efpèce de ceux que la féche-
reffe multiplie, tels que les altiles, de limples
arrofemens réitérés fur les feuilles, les écarteur
& lés diffipent. A l’égard des autres infeétes
comme les chenilles, l’eau dans laquelle on a
infufé de la coloquinte, de la fuie, ou de fem-
blables amers, & dont on inonde la touffe des
arbres par le moyen des pompes-,- eft un des
meilleurs moyens de fe débarraffer de celte engeance
dévorante ; pour les taupes-grillons, il faut
arrofer la terre qu’ils fréquentent, les trous quils
habitent, ceux où l’on a fu tes attirer, avec de
l’eau mêlée d’huile de chenevis. L’eau de chaux
détruit les loches & les limaces. ■
An relie,fi l ’on a foin de bien effondrer les potagers
, & d’y enterrer des couches épaiffes defumier,
les arrofemens n’y feront pas auffi néceflâires, & ils
feront plus profitables. (Cet article eft de M. le
aron de Tfchoudi.) (M. ï ’houiw.)
A r r o s e r par itnmerfion. Vovi\ Ab r e u v e r .
(A i. T n o v ix . )
A r r o s e r par imbibition. Voyc\ Plakche
S L A IS É E . [M. T hOUIS.)
ARROSOIR (.uftenfile de jardinage), Vaiffeau
qui fert à arrofer. C’eft un des ufienfiles les plus
néceflâires aux- jardiniers. On les conftruir de
différentes matières, en terre cuire, en bois ,
en radie, en fer-blanc & en enivre; ces derniers
font les plus félidés- &. les , plus .généralement
employés. On leur donne diverfes formes; dans
quelques endroits, ce font des cônes tronqués;
à Paris, ils ont la figure d’une poire, cette
forme eft la plus commode pour les arrofemens,,
& la plus agréable -à l’oeil. -Leur capacité.eft en
général d’un fceau d’eau ; tout remplis, iis pèfent
d e , . . . . .livres la paire- ,
'goût Arrofoir eft compofé de ciaqlparties;.
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i.° du corps qui contient Veau , 2.® d’urt fond
avec (on rebord, $.° de la gueule ou ouverture
par où il s’emplit, 4.0 d’une anfe, &
5.0 du conduit par où il fie vuide.. ( V o y t\ la
planche des ufienfiles de jardinage. ) . _
Relativement à leur ufage, les Arrofoirs font
de deux efpèces, favoir à pomme ou à goulot.
Ce qui eonfiitue l’Arrofoir à pomme,, eft un
cône renverfé qui s’adapte au conduit par une
foudure, & quelquefois par une emboiturg, afin
d’avoir la facilité de le retirer au befoiir, & qui
fe termine, dans la partie fupérieure, par une
plaque percée de petits trous. Cette plaque eft
ronde, on lui donne ordinairement dix-huit à
vingt-un pouces de circonférence-, elle eft régulièrement
convexe du centre à la circonférence,
dans la proportion de fept- à neuf lignes. Les
trous font du diamètre d’une aiguille à-tricoter|
ils font placés par rangs ;çirciüaires , . partir du
point du milieu de la plaque, & diftans entr’eux, dans-
tous les fens, de quatre lignes environ. Ces di~
menfions font celles des grands Arrofoirs. Il y
en a de petits qui font de moitié moins grands
dans toutes leurs parties.
Les grands Arrofoirs à pomme fervent au*
maraîchers, & font propres à tous les arrofemens
des femis.de pleine terre j tels que lalades,
légumesgazons, &c. &c. Les petits font plus
particulièrement ,deftinés à la culture des femis-
en pots au badinage des plantes des ferres , &c..
L ’Arrofoir à goulot diffère de ceux-ci, en ce
qu’au lieu de pomme, le conduit fe termine par
un bec alongé,. coupé en bïfeau, dont 1 ouverture
peut avoir un pouce de diamètre.. Il y era
a pareillement de grands & de petits-
Les grands font plus particulièrement deftinés
aux arrofemens des plantes & des arbuftes. cultivés
dans des pots, des vaf.es, des caiffes, &c».
& les petits font employés pour les arrofemens
des poteries difpofées fur des gradins, on jl on
eft obligé de fe fervir d’échelle, ou pour ceux
que l’on fait dans les bâches à Ananas r lorf-
qu’il eft important que l’eau des arrofemens ne
tombe point fur les feuilles. ( M , T h q z t l n . )
ARROUSSE, nom qu’on donne en Auvergne
& en Bourgogne à une efpèce de vefee, commune
dans les bleds & le feigle des environs de Paris.
v i c ia f y l v e f l r i s incana. , m a jo r & p r e c o x P a r i j î e n f l s ,
f l o r e f a u v e r u b e n t e , T o u r n e f. (M . V A b b é T e s s i e r . )
ARSEROLE o u Ar s ir o l e , fynoriy.me. peu
ufité aujourd’hui,. d’une efpèçe de Cr a t ^eg^us^
Voy. le mot NirfLXER., dans le DicHqnnâire
des arbres & aibufies. ( AL T hqvin. .)
ARSÏLLQNNER, terme du bas Poitou , aux
environs de Montaigu- Dans ce pays, on cultive:
beaucoup de choux , pour, les beftiaux j on ^les-
fème au mois.de mars:s;on les repiqué éü*
dans une terre, préparée, à un pied & demi les.
uns des autres* -Un, mois après, on paffe la char-
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me pour former des filions-, c’eft ce qu’on appelle
ArflUonmr les choux. ( M. P Abbé T e s s i e r . )
ARSENIC, fubftançe demi - métallique, pelante,
volatile, qui fert dans les Arts, & plus1
fouvent comme un poifon pour détruire les fou-
ris & les raïs. Il y en a de plu fleurs fortes. Le
plus commun eft le blanc ou cryftallin, connu
-fous le nom de mort-aux-rats.
LArfenic eft fans odeur , à moins qu’on ne
le jette fur des charbons ardens. Alors il exhale
une odeur d ail ; ce qui peut fervir à le faire
reconnaître dans les compofitions dont il fait
partie. Sa couleur , blanche comme celle de la
poudre à poudrer & de la farine, ajourée à fa
qualité inodore, le rend propre à tromper les
animaux. Aufti l’emploie-1-on avec fuccès, ou
feul, ou mêlé à d autres ingrédiens, pour em-
poifonner ceux qu’on veut détruire. On en place
dans les. greniers, dans les granges, dans les
•caves, dans les étables des fermes, &c.
Il y a des cultivateurs qui font dans l’ufage de jeter
de 1 arfenic dans la diffolution déchaux, qu’ils def-
tinent pour préferver leurs bleds de carie. Quand
leurs récoltes font pures, ils croient le devoir
principalement à cette fubftançe.
Si 1 arfenic n’éroit jamais employé que par des
maips fages, fi l’abus n’étoit pas toujours à côté
de 1 utilité, fi on n’avoit pas à redouter fans ceffe les
malheurs .caufés par la négligence, les fermiers, les,
jardiniers, les cultivateurs de tout genre, leshabitans
des villes^ & des campagnes } tous fe garantiraient
bientôt d une foule d’animaux qui vivent à leurs
dépens, & dévprent leur nourriture. Mais i’arfenic
eft une fubftançe fi dangereuse, qu’on ne fauroit
être trop févère dans la vente .& la diftribution
qu on en fait. Néanmoins il faut en permettre
lufage avec des précautions. Sans doute , on en
abufe*, & de quoi n’abufe-t-on pas ? Cet abus eft-il
une raifon de prôleription totale? Le fer & la
pierre à cautère, les acides minéraux concentrés,
le beurre d’antimoine, &c. font dès poifons auffi
aéh'fs, dont oti fait,cependant un 'ufage journa-
Kér. On en dïrbit prefque autant du fer & du
feu, qu’on peut,tourner contre la vie ou la fortune
des hommes.
Faut-il laiffer confumer le ’ produit dès plus
belles récoltes, parce qu’il eft pôffible qu’en cherchant
à détruire les- rats & lès fouris, ôn erii-
poifonne d’autres animaux précieux 1 L ’imprudence
même, feroit quelquefois1 capable,de caufer
la mort à des liommés qui mangeroient des ali-:
mens imprégnés par hafard d’arfemc. Ces àcci-
dens h arrivefofit^as,l ou feront très-rares, quand’
1 arfenic ne fera_confié’, fuiyant’ les Ordonnances,
qu àdés ^eôs connus, qui lé placeront dans, des
endroits Jnaçceffibles aûx enfans, & loin des'
beftiaivîçc, & le mêleront avec pés ingrédiens^
que les^cnats & lés chiens ne mangent point y
par exemnjé, dans de la fariné, du fyro p, des
pommes cuites &c. ; r ?
À R S
Mais je crois qu’il doit être énuèfen^eht banni
dé j à préparation des bleds de femencé , i.° parce
quil n’y eft pas néceffàire, pouvant être remplacé
par la chaux ou par dés Tels aéfàfs qui coûtent
moins^ 2.0 parce qu’il éftfunefte aux pigeons & aux
perdrix, qu,i ramaftent les grains de bled, mal
enterrés par la herfe-, 3.0 enfin, parce que les
hommes qui préparent les femences, & plus encore
ceux qui Les répandent dans les champs, font
expofés à de grandes, incommodités. Ils éprouvent
des inflammations confidérâbles au nez, aux.
yeux, fur la poitrine, fur le , ventre , fur les
bras. On en a vu de très-malades, à la fuite
des femailles-.
J e dirai quelques mots des1 fymptômes: caufés
par l’arfenic pris intérieurement, & des moyens
qu’il convient d’employer pour en arrêter les.
effets, afin de mettre à portée de les reconnoître >
& de s’oppofer à leurs progrès. Ils font prompts
& terribles. On peut croire qu’une perfonne a
avalé de i’arfenic, lorfqu’elle eft tourmentée d’une
chaleur1 brûlante, de douleurs atroces dans l’ef-
tomac & lès inteftins, d’envies de vomir, de
fyncopes, de hoquets, de Tueurs froides, de vo-,
roiffemens de matière noire & fétide. Si 0/1 ne
remédie pas aces fymptômes, ils font bientôt fui vis
de convulfions, de foibleffe, de la gangrène
dans lés, entrailles, & de la mort.
Un émétique, dans les premiers inftans, fan*
verôit le malade , expulfanr au dehors une
partie de l’arfenic, ou tout l’arfenic, avant q.u’il
fût diflbus, & qu’il eut pénétré au-delà de l’estomac.
On a cnrifeillë l’ufage d’une leffive
qu’on feroit avec quelques poignées de cendres,
dans une pinte d’eau chaude,. ayant foin de la
paffer après l’avoir agité. Ce dernier remède a
pour objet de former un fel neutre avec l’arfe-
nic & l’aikali des cendres. Mais cet aikali é,tant
doué lui-même d'une qualité corrofive, on doit
craindre que La neutralifation ne fe fa fie pas, &
& qu’en voulant foulager le mal, on ne l’augmente.
J ’aurois plus de confiance dans un émétique
, pourvu que ce fût dans les premiers mo-
tnens. Si on les manque, ou fi l’on n’eft pas averti
affeztôt pour iesfaifir, il faut avoir recours aux adou-
ciffans, tels que le lait, l’huile, le beurre fondu, le
petit Jait, l’eau de poulet, l’eau de veau, l’eau
pure, 1g décoèlion de graine de lin, de racines
& de feuilles de guimauve, de mauves, de bouil-
lon-bl^pç, de Bon-henri., & autres herbes émoi-
lientes. On en fera boire abondamment, pour
empêcher ou pour diminuer La cauftjcité de l’ar-
fenic. Après l’ufage del’émétique, on doit auffi faire
prendre de ces remèdes..( M. l ’Abbé T e s s ie r . )
. ÀR.SURIAU, nom donné aux environs de Dreux,
à de petites monticules ou inégalités de terrein.
( M. l ’Abbé T e s s ie r . )
A R T E D I E . A r t e d 1 a .
Genre de la famille des Om b e z z ie e r e s s d ont
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