
Influence d
fen ou de 1
chaleur.
D I S C O U R S
plantes contiennent beaucoup d’air & plus ou moins les unes que les
autres, ajoutons ce qui fe paffe fous nos. yeux dans la végétation.
Les fleurs qui s’élèvent dans nos appartenons, où la portion de
l’atmofphère qui y eft renfermée eft trop raréfiée par la chaleur, n’ont
qu’une exiftencé fragile & éphémère. On ne voit guère réuffir les
femis & plantations qu’on fait dans des endroits où- l’air ne circule
pas librement, comme au milieu d’un bois. En élaguant des arbres
qui arrêtent le cours de l’air, ceux qui en étoient privés pouffent avec
plus de vigueur.
Il en eft de l’air comme de l’eau à l’égard des. plantes ; aux
unes il en faut beaucoup, aux autres il en faut moins, quelques-
unes n en ont befoin que d’une petite quantité. Les graines, qu’on
appelle céréales, ne viennent bien qu’en plein air : on voit, à la furfàce
des eaux, les extrémités de certaines, plantes qui s’élèvent pour y pomper
feulement un peu d’air; des racines, telles que les trufles, grolfiffent
dans la terre, où elles ne reçoivent qu’une foible imprelfion de cet
élément. L ’air fe modifie félon les circonftanccs où il fe trouve; léger
for les montagnes, condènfé dans les plaines,-humide au-deffus des
marais, foc aux environs des terreins fablonneux, froid dans lé nord
& chaud dans le midi, il eft approprié aux diverfes plantes qu’on doit
cultiver dans les climats & dans les polirions où elles fe plaifent. Car
fi un air de la même qualité ne convient pas à tous les hommes, il
ne convient pas davantage à toutes les plantes. Je n’entrerai pas ici
dans les diftinétions que la chimie moderne fait des diftérens fluides
qui compofent l’air atmolphérique. Ce ferait m’éloigner de mon objet,
lorfqne je dois craindre déjà de trop m’en écarter,
u Le feu, l’ame de la nature, eft difféminé par-tout. I l fe manifefte
a par la chaleur, qui a d’autant plus d’intenfité, que les rayons du foleil
frappent plus perpendiculairement la terre. Dans la zone torride,
la chaleur, comme on fait, eft toujours brûlante. Entre les tropiques,
& , a mefore qu’on s’éloigne de l’équateur, elle diminue fenfiblement,
mais elle éprouvé, fous ces zones, des variations annuelles qui dépendent
de 1 afeenfion du foleil. La végétation eft fobordonnée aux mou-
vemens apparens de cet aftre, ou, ce qui eft la même chafe, à la
chaleur plus ou moins forte que fom&pproche excite, felon la difi-
tance des climats. Il y a des pays que le foleil ne peut jamais échauffer
ou n échauffé que très-peu; il y en a qu’il échauffe une-grande partie
de 1 année. Sans nous écarter de la France, nos provinces du nord
ont des hivers de plufieurs mois, tandis que celles du midi n’en éprouvent
que de très-courts. Ordinairement c’eft vers l’équinoxe de prin-
tems que le froid, totalement retiré, eft remplacé par un commencement
de chaleur;.la végétation fe renouvelle alors; elle eft dans fa
force au folftice d’été, quand la grande chaleur fe fait fentir ; elle décline
& s’éteint vers l’équinoxe d’automne, parce que les nuits font
déjà froides. Dans cet intervalle, d’environ fix mois, les plantes annuelles
, telles que la plupart de celles qui nous nourriffent, accom-
plillènt toute leur végétation; car celles qu’on feme avant l’hiver
' relient prelque fans végéter pendant cette faifon. Les. vivaces au prin-
tems augmentent leuraccroiffeinent, quelles fufpendencen hiver pour
le continuer enfoite.
Il ne faut pas â toutes les plantes le même degré de chaleur;
aulfi ne peut-on les cultiver toutes dans le même climat. L ’art eft
parvenu en cela à imiter la nature, autant qu’il eft en lui, en faifant
croître, d’une manière imparfaite fins ,doute, des plantes de tous les
pays dû monde, à l’aide de la chaleur diverfement graduée. Haies a
placé dans fa ftatique des végétaux une table des degrés de chaleur
qui conviennent en Angleterre à un certain nombre de plantes étrangères,
originaires des pays chauds. Une belle remarque, qui ne fera
pas déplacée ici, & qu’on trouve darts un mémoire de M. Laurent de
Juilîeu, troifième volume des mémoires de la fociété de médecine,
c’eft que fous les mêmes parallèles du globe , foit en comparant
chacun des deux continens avec lui-même, foit en comparant l’un avec
l’autre, on retrouve une partie des mêmes plantes, comme on en a
des preuves à l’égard des environs de Pékin comparés aux environs dé
: Pans, à l’égard de fille de France, en Afrique, comparée avec l’Ille
de Samt-üommgue, en Amérique; à l’égard du Canada, fitué au
nord de cette dermere partie du monde, & du détroit de Magellan
qui eft à la même diftance dans l’hémifphère auftral. On en conçoit
la radon, c’eft que, fous-les mêmes parallèles-, la même chaleur a
heu. Dans un climat de température égale, il y a des plantes qu’il
: taut placer au midi, d autres au levant, d’autres au nord, parce quelles
ont encore befoift qu’on nuance pour elles, les degrés de chaleur; il y
en a quon femeroit inutilement de bonne-heure au printems elles
ne event que quand la terre-eft foffîfamment échauffée : on y fo’nplée '
quelquefois, pour les avancer, en les faifant venir for des coucheFde
f o M o 'n n iV & Ü ^ H ^ concentrent les rayons d t
Î ô i Fai P B etab, lr f e f f M <lue fans S I K point de végéde
froinenr dé?“ 5 A Egi de JU“ ’ par des j°ürs chauds, des tifes
à ceu? éuoone *de dCUX P°UoeS m a cette epoque, croit encore avec une ravpiTid-itqé» paltursc f ehnefuibreles.. La vigne,
• a ma,'.lcre J1 ^eu s mttoduit par-tout. Quoiqu’il n’y ait pas d’expé-
r.ences qm conftatent quelle entre dans la compofition des^égétaiL
néanmoinT “ P? r len renrf . comme l’air & le principe aqueux,’
néanmoins on ne doute pas quelle n’y foit répandue en g rL feq u an ’