
Travaux à faire depuis le quinze de feptembre jufqu’au premier
d ’octobre. Dans plulîcurs pays, on tait la vendange. Un ligne Certain
pour connoître lorfqu’il eft tems de cueillir le railîn, c’eft d’examiner
les pépins qui font cachés dans les grains : lorfqu’en les faifant fortir
au dehors, on voit qu’ils font tachés & qu’il s’en trouve déjà quelques-
uns qui font prelque noirs, c’eft un ligne infaillible qu’il faut faire la
vendange, pourvu toutefois qu’on ait préparé les uftenfiles nécelfaires
pour cette opération. I l ne faut pas néanmoins que ces foins détournent
le laboureur des autres opérations ruftiques; il doit alors femer les raves,
les navets, le fènu grec, la vefee, les lupins, &' moilfonner le millet
& le panis. I l femera aulfi les haricots qu’il deftine à l’ufage de
la cuilïne.
Travaux a faire depuis le premier d’octobre jufqu’au quinze.
On doit faire la vendange dans les pays froids. On sème encore dans
les mêmes pays, les bleds des premières femailles, fur-tout l’adoreum
6c le froment, dans les lieux ombragés.
Travaux à faire depuis le quinze d’octobre jufqu’au premier
novembre. On met en terre toutes les plantes qui font dans le cas
d’être tranfplantées ; ainfi que les arbriffeaux de toute efpèce; C ’eft lé
tems d’arracher les mauvaifes herbes des pépinières, de les bêcher; dé
dçchauffer les arbres & les vignes, de les .tailler; de même que les
arbres des pépinières qui n’auront point été effeuillés dans le tems
convenable. S’il eft néceffaire en agriculture que toutes les opérations
foient faites avec célérité, c’eft encore plus néceflaire à l’égard des
femailles. Suivant le précepte de Columelle, il faut commencer
d’enfemencer les lieux -naturellement froids, & finir par les plus
chauds. Les femailles étant finies, il faut herfer le grain que l’on aura
jette en terre. On frit les rigoles & les tranchées pouf, l’écoulement
des eaux. On cueille aufïï les olives dont on veut faire l’huile
verte.
Travaux h faire depuis le premier novembre jufqu’au quinze.
Indépendamment des opérations précédentes, qu’on peut achever dans
le mois d’oétobre, il fiut encore mettre en terre, le jour de la pleine
lune ou celui d’auparavant, la quantité de fèves que l’on veut femer;
on peut différer de les couvrir de terre, pourvu qu’on les garantiffe de
l’avidité des oifeaux &c des beftiaux. On fera en forte, pourvu que
]sâge de la lune ne foit pas contraire, quelles foient herfées avant le
■i 5 de novembre. U faut les femer dans un terrein qui fbit neuf &
naturellement gras, ou du moins très-fumé. On déchaufle les oliviers,
s’ils font peu fertiles; & on met -de la -fiente de pigeon au pied ,de
chaque cep de vigne.
. Travaux à faire depuis le quinze novembre jufqu’au premier
4e
de décembre. U eft effentiel qu’on ait fini toutes les femailles, avant
le premier de décembre. Les nuits étant alors très-longues, on fait
pendant les veillées certains travaux qu’on ferait obligé de Lire pendant
le jour; on taille des pieux, des échalas; on fait des ruches pour
les abeilles;on entrelace des paniers & des corbeilles; on prépare les
liens pour la vigne & on fait certains inftrumens de labourage.
Travaux à faire depuis.le premier de décembre jufqu’au quinze.
On achèvera les ouvrages qui auront été commencés auparavant, fi
l’on habite des lieux chauds ou tempérés : car il ferait trop tard pour
les finir dans les pays froids.
Travaux à faire depuis le quinze de décembre jufqu’au premier
de janvier. Pendant cet intervalle, on peut greffer les cerifiers, les
jujubiers, les abricotiers, les amandiers & les autres arbres qui fleu-
riffent les premiers. Quelques perfonnes sèment des légumes dans ce
tems-là.
Travaux à faire depuis le premier de janvier jufqu’au quinze.
Chez les Grecs, peuple extraordinairement fuperftitieux, les cultivateurs
s abftenoient de travailler à la terre pendant les premiers jours
de janvier : Columelle obfervé que cette pratique n’eft point en ufage
parmi eux, & qu’il faut achever alors les travaux qu’on avoit commencés
dans le mois précédent.
Ayant parcouru tous les ouvrages que le métayer doit exécuter
dans le cours de l’année, l’auteur ajoute à ces détails, la culture des
jardins. U dit d abord qu’il faut les clorre & mettre tout autour une
haie-vive, compofée des plus grandes épines, de ronces & d’autres
plantes piquantes ; il paflè enfiiite à la culture du jardin & des
légumes.
1 avons indique plus haut, il s agit de difpofer le terrein à recevoir les
femences. Il y a deux faifbns pour femer les plantes potagères ; le
printems & l’automne. I l vaut mieux préparer le terrein au print
s 5’ fbit parce que la temperature de la faifon favorifera la germination
des plantes; fbit parce qu’on pourra remédier à la féeherefle
de 1 ete par les eaux des fources, qui font alors plus abondantes.
On façonnera vers le premier novembre le terrein que l?on deftine
a etre enfemence au printems; & l’on retournera au contraire, au
mois de mai, celui que Ion voudra femer en automne; afin que les
mottes de terre foient expofees aux froids de l’hiver Sc aux chaleurs
de lete, & que toutes les racines des mauvaifes herbes périffent.
U ne faudra pas le fumer long-tems auparavant; mais, lorfque
le tems de lenfemencer approchera, on en arrachera les herbes
Agriculture. Tome I. B b