
t o t A R E
.2. Arec à épî.
A r e c a fpicata. La M. Diél. des Indes.
5. Arec gîandiforrae.
A r e c a glandiformis. La M. Diél.
B. Arec glandiforme à grappes lâches.
A&eca glandi formis , fruâibus laxioribus. ï>
des ifles Moluques.
4. Arec' globulifère.
A r e c a globulifera. La M. Dièt. ï) des ifles
Moluques & Célèbes.
4. Arec d’Amérique , chou - palmifte ou pal-
mifie-franc.
A r e c a oleracea. L . ï> des Antilles.
L ’Arec n.* 1 , eft un arbre fruitier qui s’élève
dans l’Inde de trente à quarante pieds ; fon tronc
eft droit & cylindrique, dur & compaét comme
de la corne-, il a depuis vingt jufqu’à trente pieds
d’élévation-La cime en eft couronnée par lix ou
huit feuilles qui ont quinze pieds de long fur une
largeur une ou.deux fois moindre. Elle font découpées
en folioles longues & étroites, d’un verd
brun - luifant. Les fleurs viennent en groifes grappes
ou régirues qui fortent des aiffelles des feuilles ;
elles fon^ petites & blanches. Il leur fuccède des
fruits qui ont la grofteur & la forme d’un oeuf
de poule , pointu par les deux bouts. Leur peau,
lorfqu’ils font murs, devient d’un beau jaune doré
ou orangé*, elle recouvre une chair blanche*&
fucculenee , épaifte de trois à quatre lignes, &
tifluede fibres durëTqui s’amolliffent fous la dent;
au centre du fruit & fous cette chair, fe trouve une
amande.
La chair du fruit de l’Arec fe mange avec le
betel lorfquelle eft fraîche ; mais fon amande eft
d’un ufage beaucoup plus général dans tout l’In-
douftan. Elle fe mange verte ou sèche, mais plus
communément verte. On la coupe en trois ou
quatre portions, que l’on enveloppe feparément
dans une ou deux feuilles de betel, avec autant de
chaux qu’il en faut pour couvrir Pongle. Tels
font les ipgrédiens qui cqmpofent. ce mets fi...re-
cherché des Indiens, & que l’habitude leur rend
fi néceflaire.
Culture. L ’Arec fe trouve dans l’Inde, pref-
que par-tout où croît le coco, mais en moindre
quantité, & moins près de. la mer: il eft-cependant
des'pays où il ne fe trouve pas, comme la
côte de Coromandel de Bengale; aufti eft-ce
pour ces pay s qti’on en fai t la récolte ; & comme
il devient un objet dé commerce affez conlîdéra-
ble, on le cultive avec foin. On choifit les fruits
abandonnés fur'les arbres les plus vieux , on les
enterre dans- une foffe qu’on recouvre d’un peu
de terre , & quand ils ont germé, on les repique
en cercle autour des maifons, ou en allées
qui forment un effet aufti agréable que le cyprès
en Italie; il croît plui vite fjûè te coco , rétif*.
A R E
fit bien dans toutes fortes de terreins, mais beau^
coup mieux fur la côte maritime.
L ’Arec produit dès la cinquième année jufqu’à
la trentième, où il commence à dépérir. Alors
les feuilles font en moindre nombre ; chaque
année il les perd fucceflivement, & végèteainfi
jufqu’à cinquante ans. La récolte de fes fruits fé
fait en arrachant, ou en coupant fes régimes entiers
; ce font les enfans qui font chargés de cette
opération , parce qu’ils montent plus aifément, &
qu’ilsfont moins pefansqueles hommes quiferoient
plier le tronc fous leur poids. Lorfqu’on veut
conferver tendres les amandes du fruit pour les
manger journellement dans -les voyages fur mer,
on en fufpend les régimes dans le vaifléau , & on
a foin de tordre & de brifer le pédicule, afin que
le fuc ne retourne plus des amandes dans le régime
, qu’elles né sèchent pas aufti promptemenh
Les Portugais de Suràte & du Pégu pratiquent
une autre méthode; ils cueMletitces fruits encore
verts, les détachent de leur grappe, & les mettent
par lits dans des corbeilles, de manière qu’ils
ne fe touchent pas, & les couvrent de fable ; ils
prétendent que,par ce moyen,l’amandes’attendrît &
devient plus facile à digérer;
En Europe,la première culture de cët arbre
confifte à ferner les graines auflWôt qu’on les
reçoit, dans des pots qu’on place fur.des couches
chaudes, & fous des chaftis, Elles doivent être
enterrées à la profondeur de trois à quatre pouces,
dans une terre à oranger, qu’il eft néceflaire
d’humeéler fouvent ; malgré ces précautions, il eft
rare quelles lèvent, foit que les fruits aient ésé
cueillis avant leur maturité, ce qui eft affezordi-
naire^foit qu’ils perdent promptement leur propriété
germinative. Si les graines arrivent pendant l’hiver,
on lè$ met dans les. tannées des ferres.chaudes
, en attendant qu’on puiffe les placer auprin*
tems fous des chaffis.
Dès que les germes des fruits commencent àfortir
de terre, on modère les arrofeqiens., & on les
arrofe de tems en tems avec une eau dans laquelle
on. a fait diffoudre un peu de fel marin.
Pendant l’été, on a foin de les tenir fous des
bâches, & l’hiver on les place dans les tannées
des ferres les plus chaudes.
S’apperçoit - on que les racines fortent par les
fentes des vafes ? Alors il eft à propos de les
dépoter, & dé les mettre dans de plus grands
pots fans toucher à la terre qui les environne,
& fur-tout fans couper aucunes racines. Lorfque
les jeunes pieds.ne pourront plus être contenus;
dans'.des pots, on les mettra dans des cailles
que Fon placera à demeure dans la tannée d’une
bonne ferre chaude.
C’eft dommage que cet arbre foit fi rare en
Europe ; fon port très - pittorefque contribuèrent
à l’ornement de nos jardins; mais peut-être y auroit-
il un moyen de le rendre plus commun , ce feroit
d’envoyer des graines bien aoûtées & ftratifiées
A R E
avec de la terre dans-des caifibs. Il eft à préfumef
au moins quelles réufliroient mieux que celles
qu’on reçoit ordinairement, & pour kfquelles
on n’a pris aucunes de ces précàutions. |
Arec h ép i, ou Arec de montagne. Cette efpèce
fe difiingue de la précédente par fon tronc qui
eft plus épais, par fes grappes ou régimes qui forment'un
é'pi de dix à douze pieds dé long, & par
fes fruits qui ne font pas plus gros que dès cerifes,
& qui font de couleur jaune orangée larfqtf ils font
mûrs.
Culture. Cet arbre ne croît ni dans les jardins
ri dans les petites forêts, mais feulement fur les
montagnes, à l’ombre des arbres de haute futaie.
Ufage. On fait avec le tronc de cet arbre,
qui fe fend aifément, des fblives. On mange fes
amandes dans les lieux où Ton n’a point rArec
cultivé ; quoiqu’elles foient plus dures que celles de
ce dernier, cependant un coup fuffit pour les brifer
en éclats, &, malgré leur goûrauflère , & même
leur amertume, elles font préférables à toutes les
autres efpèçes fauvages.
Cet arbre ne fe rencontre dans aucun jardin de
l’Europe.
Arec glandiforme. Le tronc de cette efpèce eft
plus grêle & plus élevé que celui de l’Arec cultivé.
Ses régimes font en forme de grappe, longues
d’un pied & demi; fes fruits qui ont la forme & la
groffeur d’un gland , ’ font rouges dans leur
maturité“*, leur chair eft douce, fibreufe & recouvre
lin noyau dont l’amande peut fe manger à défaut
dés deux efpèces précédentes.
Culture. Ce palmier croît »également fur les
rivages, & fur les montagnes^des ifles Moluques,
où il eft femé par-tout par les chauve-fouris,
qui aiment beaucoup la chair de fes fruits ; fon
bois fert à faire des poutres & des planches.
Les habitans de rifle Célèbes tirent de les jeunes !
feuilles du fil dont ils font dès facs.
La culture de cet arbre, en Europe^, ne nous
eu pas connue, & nous n’avons jamais eu oc-
cafion de le cultiver nous-mêmes; mais il y a
beu de croire que venant du même pays que
1 Arec cultivé, les foins qu’il exige doivent être
les mêmes.
Arec globulifère. Cet arbre a le tronc très-grêle
en comparaifon de fa ha-uteur. Il s’élève devingt
a vingt-cinq pieds de haut, & fa tige n’a pas plus
de quatre à cinq pouces de diamètre,- les feuilles qui
couronnent le fommet ont huit à neuf pieds
ce long. La fruélification de cette efpèce eft portée
fur un régime qui fe partage en vingt ou vingt-fix
branches couvertes de petites fleurs , kfquelles donnent
naiffanceà des fruits fphéroïdes, delà grofteur
d un pois, d’un rouge de fang, lorfqu’ils font mûrs,
& qui contiennent une fort petite amande.
Cet arbre eftrareà Amboine , & très-commun
A R E £07
d'ans les moyennes forêts dëlïfle Célèbes, où les
habitans mangent les faits entiers, dont la chair
sèche a le même goût , à très-peu - près, que
l’amande.
Nous^ ne croyons pas que cet arbre ait jamais
; été cultivé en Europe.
Arec d’Amérique ou chotr-pàlmifte. Ce palmier
eft un des plus grands, arbres de l’Amérique.
1 Sa tige eft droite , nue, haute1 de quarante à cinquante
pieds , & fe termine au fommet par un
feifeeau de feuilles qui. ont environ dix pieds
de long. Ses fleurs naifient fur des panicules déliés
qui fortent par paquets, des aiflelles des
feuilles, & donnent naiffance à des fruits de la
1 grofteur d’une olive , d’un beau bleu pourpre;
Cet arbre relativement à fon port, eft un des
i plus pitrofefques dit nouveau monde.
| Ufage. Ce palmier croîf naturellement dans
les forêts dès Antilles ; fon bois eft brunr compaél &
; plus dur que l’ébène ; il a peu d’épaiflèur, parce
que l’intérieur eft rempli d un tiffu fpongkux
beaucoup plus confidérable que la partie lignëufe.
Les Américains font dans l’üfage de couper, 8i
•de manger le bourgeon terminal qui eft au centre
du faifcéau de feuilles de ce palmier. Ce bourgeon
eft compofé de jeunes feuilles non développées,
pliées enfemble eh un paquet affez fermé, droit,
pointu comme une flèche, blanc & très - tendre.
Ils donnent à cette partie le nom de chou du
palmifte, & la mangent avec plaifir. C’eft réellement
un mets très-délicat, fort recherché des
Européens qui réfîdent en Amérique. Mais comme
il faut détruire l’arbre pour avoir le bourgeon,
& qu’on n’a pas la prévoyance d’en faire de nouvelles
plantations, il eft à préfumer qu’il difparoî-
tra bientôt. L& tronc de ce palmier eft encore
employé à faire des tuyaux pour la conduite deseaux
, & fon bois eft recherché pour la charpente
des cafés.
Cet arbre eft cultivé dans les ferres chaudes de
quelques jardins de botanique de 1 Europe. Sa
culture étant la même que celle de l’arec, n.° 1 ,
nous y renvoyons le leéleur. ( M. T ho v i» .)
A REK, manière d’écrire le nom de Vareca.Voye1
A r e c (M. T h o u i n .)
AREQUE, autre manière d’écrire le nom de
Vfireca Voyej^ Ar e c . (Af. T h o u i n.)
ÀREMBERGE , nom , qu’on donne aux environs
de Bourgeuil, vallée d’Anjou , à la mercuriale,
mercurialis annua. L. dont on fe fert
pour la dernière diflication des pruneaux, lorfqu’ils
font au four. ( M. VAbbé Tessier. )
A R É T H U S E , A r e t v s a .
Ce genre de plante fait partie de la famille
des O rc h ide s; il eft compofé d’efpèces vivaces
exotiques qui croiffent dans les lieux humides
& ombragés de l’Amérique feptentrionale, & du