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fuivantes ori les cultive de la même manière,
jufqu’à ce que les oignons aient acquis toute
leur grofleur , & qu’ils foient en état de fleurir.
Alors on les plante feul à feul, ou bien cinq à
cinq dans des pots à oeillets. Il eft plus convenable
de cultiver ces plantes dans des vafes, que
de les mettre en pleine terre, fous chaflis, comme
on en a l’ufage dans quelques jardins, parce qua-
lors on peut les tranfporter , foit fur les gradins
dans les ferres, foit dans les appartemens lorfqu elles
font en fleurs , & par ce moyen en jouir plus
commodément. ,
Les cayeux fe féparent des oignons, lorfqu on
lève ceux - ci de terre', on les laifle sécher quelques
jours à l’ombre fur les tablettes d’une ferre, enfuite
on les plante avec les oignons •, leur culture eft
la même , tant pour les arrofemens dont ils ont
befoin, que pour les foins qu’exige leur confer-
vation pendant l’hiver. Par ces deux voies de multiplication
, on obtient des plantes qui fleuriffent,
pour l’ordinaire, de la quatrième à la fixième
année. C’eft communément vers le mois de mai
que les fleurs paroiflent lorfque les plantes font
cultivées fous des chaflis abrités du froid, fans
autre chaleur que «celle du fumier. Si on les place
l’hiver dans les tannées des ferres chaudes, on obtient
des fleurs en février , mars ou avril, fuivant
que la chaleur aura été plus ou moins confidéra-
ble. Mais alors les épis font plus grêles, moins
garnis de fleurs, & les couleurs moins vives. C eft
ainfi que la nature fe venge toujours des jouiflances
qu’on veut lui arracher avant le tems.
Ufages. Les Autholifes méritent d’occuper une
place diftinguée parmi les plus belles plantes bul-
bëufes ; elles figurent également bien fous lés
chaflis, dans les ferres chaudes, & fur les gradins
de fleurs étrangères. Les fleurifles Anglois &
Hollandois en font un objet de commerce avec
les autres nattons de l’Europe. (M . T ho u i n .)
ANTHQRE. Synonyme françois de laconitum
anthora. L. V. A c o n i t falutifere. {M. T h o u i n.')
A N T H O S P E R M E . A n t h o s p e r m u m .
Genre de plante originaire d*Afrique , & de
la famille des R v b i a c é e s . Il eft compofé de
trois efpèces , dont deux font des arbrifleaux
agréables par leur port, leur verdure perpétuelle,:
& fur-tout par leur odeur ambrée. On les cultive
dans les jferres tempérées de quelques jardins
de l’Europe. -
Efpèces.
j . A n t h o s p e r m e d’Ethiopie ou arbrifleau
ambré.
Anthospermum Æthiopicum. L. ï) du cap
& d’Ethiopie.
i. A n t h o s p e r m e c i l i é .
A n t h o s p e r m u m ciliare. L. ï) du cap de
Bonne-Efpérance.
A N -T
A n t h o s p e r m e herbacé.
A n t h o s p e r m u m h erb a c eum . L. fil. fupplé-
ment, du cap de Bonne-Efpérance.
Culture.
Comme les Anthofpermes fruélifient rare*
ment en Europe , parce qu’ils font dioiques,
& qu’il faut pofféder les deux individus pour
obtenir des graines, on les multiplie ordinairement
de boutures & de marcottes. Mais fi par
hafard on peut fe procurer des graines dans le
pays où croiflent ces arbrifleaux, il conviendra
de les femer au printems , fur une couche à
Pair libre , rdans une terre meuble, fablonneufe
& légère •, fi les femences font de la dernière
récolte, elles lèveront très - bien, & le jeune
plant, qui en proviendra , fera aflez fort pour
être féparé vers le*mois d’août. On le met dans
de petits pots qu’on enterre fur une vieille couche,
& qu’on laifle expofés en plein air jufquau
milieu de l’automne, après quoi on les rentre
dans les ferres.
Les boutures fe font avec fuccès deçuis la
mi-mai jufqu’à la fin de l’été *, lorfqu’on les
fait plus tard, il eft rare quelles aient le teins
de pouffer aflez de racines & d’acquérir aflez de
foree pour fe conferver pendant l’hivér. On choi-
fit de jeunes branches de l’avant-dernière pouffe,
parce que celles de l’année font en général trop
herbacées , & par conféquent fujettes à pourrir.
On les plante dans des pots que l’on place fur
une couche tiède , & que l’on couvre de cloches.
La terre qui leur convient le mieux eft une
terre fubftantielle , meuble & légère. A Pégard
des arrofemens , il faut les adminiürer avec
beaucoup de prudence & de diferétion ,' parce
qu’une trop grande humidité feroit périr les
boutures. On doit avoir foin de les ombrager,
fur-tout pendant les douze ou quinze premiers
jours -, enfuite on leur laifle paffer les nuits
à l’air libre-, & quand elles commencent à pool-
fer , on les habitue infenfiblement & par degrés
àfupporter la lumière & les rayons du fo-
leil. Ces boutures prennent ordinairement des
racines dans l’efpace de fix femaines \ on peut
alors les féparer avec leur motte, & les mettre
| dans des pots à bafilics, que l’on place à l’ombre
fur une couche , enfuite on les cultive comme
les jeunes plants.
Dans les pays où rathmofphère eft plus chargée
de vapeurs humides, & où les hàles qui deffe-
client la terre & enlèvent une partie de la fève
des plantes , font moins fréquens, on fait les
boutures de ces arbrifleaux en pleine terre , pendant
l’été, fans, autre précaution que de les placer
dans un tërrein très-féger, & de les ombrager
pendant les premiers jours * elles reprennent
très-bien de cette manière , & les plants
qui en proviennent font en général plus robufles que
ceux qui ont été élevés fur couche.
Les marcottes fe font au printems lorfqu’on
fort les plantes des ferres. Il eft inutile, &même
il feroit dangereux, d’incifer .les branches qu’on
veuf marcotter , il fuffit de les enterrer à la
profondeur de cinq ou fix pouces *, elles ne
tardent pas à pouflér des racines fi l’on a foin
de les arrofer de tems en temsi & dans l’efpaçe
d’un mois ou fix femaines, elles font en état
d etre fevrées j on les cultive enfuite comme
les boutures nouvellement tranfplantée$|'vc*’)
Les Anthofpermes craignent, pendant l’hiver,
le froid, la trop grande chaleur-, l’humidité &
l’air corrompu ; ils ne réufiiflènt bien que dans
les ferres tempérées, où la chaleur n’eft jamais
portée, par le feu, au-deffus de dix degrés, &
encore faut-il les placer dans des polirions aérées,
où ils puiffent être éclairés par le folcil, comme
fur les appuis des croifées. On les rentre dans
les ferres vers la mi - oélobre, & ils y relient
ordinairement jufqu’à la mi-mai •, il ne leur faut
alors querdes arrofemens très-légers & feulement
lorfque la terre du vafe , dans lequel ils font
plantés , commence à fe déffécher à la furface.
Ces arbrifleaux s’élèvent de trois à quatre pieds ;
ils forment des pyramides quarrées, d’une verdure
foncée prefque noire , & croiffent fort vite*,
mais ils font très-délicats & ne vivent que cinq
ou fix ans,‘ c’eft pourquoi il efi bon d’en faire
chaque année des boutures ou des marcottes,
tant pour prévenir les accidens qui peuvent arriver,
que pour remplacer les vieux pieds qui
périffent. Quelques amateurs de formes fymmé-
triques taillent ces arbrifleaux en boule , ou
en éventail-,-.ils fe prêtent jufqu’à un certain
point à leur goût ; mais, outre que ces formes
contournées & bizarres font infiniment moins
agréables que celle que la nature leur a donnéë,
il arrive fouvent que eés tailles occafionnent la
chiite d'une partie des feuilles, & par conféquent
la difformité de l’arbriffeau.
Ufage. Les Anthofpermes font propres àjeter
de la variété fur les gradins dans les ferres tempérées;
leur verdure foncée y produit un effet
agréable, & leur odeur ambrée ajoute encore
beaucoup à ce premier avantage. ( M . T h o u i n ).
A N T H R A X , maladie de befiiaux : Voye[
charbon. ( M . Vabbi T e s s i e r ).
A N T H Y L L E , nom d’un genre de plante,
»ommé-en latin , anthyllis. V. Anthyllide
C M . T h o u i n ) .
A N T H Y L L I D E . A n t h y z z i s .
Ce genre, qui fait partie de la famille des
L é g u m i n e u s e s , renferme des plantes herbacées,
des arbufies & des arbrifleaux, dont la plupart
lont remarquables par leur feuillage argenté. Ils
font prefque tous originaires des pays tempérés
de l’Europe & de l’Afic. On les cultiva dans dif-
férens jardins de l’Europe, pour l’agrément de
leur port & de leurs fleurs. Ils aiment un terrein
fablonneux, fec & chaud.
Efpèces.
P Z A n T E S H E R B A C E E S .
1. Anthyllide à quatre feuilles, ou vulnéraire
à quatre feuilles,
A n t h y Z z i s t ç t ra p liy lla . L . 0 des pays méridionaux
de l'Europe.
2. Anthyllide vulnéraire, ou vulnéraire
ruflique.
A n t h y l l i s v u ïn e ra r ia . L .
B. Anthyllide vulnéraire à fleur rouge.
A n t h y z z i s vulneraTia purpurafeens. 6 ’
C. A n t h y l l i d e vulnéraire à fleur blanche
A n t h y z z i s vulncraria alba. % des collines
lablonneutes de la France. : "
3. Anthyllide cornicine.
A n t h y z z i s cornicina. L. © d’Efpagne.
4. Anthyllihe à feuilles de lotier.
A n t h y z z i s lo to id c s . L. © d’Efpa»ne. "
5. Anthyllide à fleurs nu| s_ ‘
A n t h y z z i s g e r a r d i. L. © de Provence.
é. Antyllide de montagne.
A n t h y z z i s montana. L. 2f des Alpes.
ii'âciANTHYLLiDE colletée.
A n t h y z z i s involucrata. L . du Cap de Bonne-
efpérance.
** P z h n t z s z i g n e Îi s e s .
8. Anthyllide à feuilles de lin.
A n t h y z z i s lin ifo t ia . L. ï> du Cap de Bonne-
efpérance.
$ . A n t h y l l i d e argentée, ou b a r b e de Jupiter
A n t h y z z i s b a r b a - J o v i s . L . h de Provence ’
d ’E f p a g n e & du levant. ' rrovence,
10. Anthyllide de Crête, ou ébène de Crète
A n t h y z z i s cretica. La M. Diéh
E b e n o s cretica. L. Tj de bille de Candie.
11. Anthyllide du Cap.
A n t h y z z i s Capenfis. Ea M. Diél.
S p a r t iv m cytifoidcs. L. Fil. Suppl. î-, du
Cap de Bonne-efpérance.
12. Anthyllide hétérophille.
A n t h y z z i s k e t e ro p h y lla . L. h d’Efpa<me &
de Portugal. 0
13. Anthyllide faux cytife.
YL11S cytifoidcs. L. i) de Languedoc
& dEfpagne.
14. Anthyllide hériffonné.
A n t h y z z i s erinacca. L. jf, des lieux fecs &
arides de l’Efpagne.
Voyci pour VAnthyllis hermanniæ. L . l’article
Afpalat.
Culture.
1 Les cinq premières efpèces font des plantes
C c c q i