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neuf pieds quarrés ; ils feront voûtés &■ éclairés par de petites fenêtres
qui ferviront en même-tems de paffage à la volaille : les murailles doivent
être bien bâties & blanchies très-proprement en dedans & en dehors.
Pâture de la volaille. Indépendamment de la mangeaille que les
oifeaux de bafle-cour trouvent à la campagne, il faut leurdonner du grain
ou quelqu’autre pâture, deux fois par jour, à une heure réglée & dans
un endroit fixe & déterminé : on donnera le premier repas au lever du
foleil; & le fécond, une heure ou deux avant fon coucher, afin que les
volailles aient le tems de fe retirer à leur aife. La nourriture quelles
recherchent avec le plus d’ardeur, c’eft le millet & les criblures des
bleds: quelquefois on y ajoute du gland piqué, des herbes hachees,
des fruits découpés & du fon bouilli. Pour les faire pondre, on leur
donne de l’avoine pure, du bled farrafin; mais pardeffus tout, la graine
de chanvre. La volaille fe plaît auffi beaucoup à fouiller dans le fumier,
pour manger la vermine qui s’y engendre.
Sixième lieu. L’excellence de l’agriculture, dit de Serres, confifte
à avoir de beaux jardins: en effet, outre l’agrément que procure un
jardin bien cultivé , c’eft de-là qu’on retire la plus grande partie des
mets qu’on fert fur la table du cultivateur. On diftingue quatre fortes
de jardins, le potager, le bouquetier, le médicinal & le fruitier.
Le potager fe fubdivifê en deux : le jardin d’été & le jardin d’hiver.
L ’un &: l’autre doivent être ordonnés de manière qu’ils produifent des
racines, des feuilles & des fruits.
Le jardin bouquetier fera planté d’arbuftes & orné de tourelles &
de berceaux. Ses compartimens feront bordés d’herbes & garnis des
plus belles fleurs, d’oeillets, de violiers, de muguets, de violettes, de
penfées, de marguerites, d,e foucis, dç pafle-velours, de paffe-rofè,
d’herbes au foleil, de belles-de-nuit, d’iris, de tulipes, de martagons,
d’anémones & de couronnes impériales.
Le jardin médicinal contiendra lps plantes fuivantes : à l’orient,'
l’angélique, la valériane, le pain de pourceau, la queue de cheval,
l’argentine, le chiendent, le thaliâxurn, le piffenlit', la nummulaire,
le bouillon-blanc, la centaurée, la fanicle, le mille-feuille, l’orpin, le
chardon-notre-darne, k crepinette, la grande cpnfoude, la velvote,
l’hièble, la mercuriale, k chaufle-trappe, le plantain, le dicfamne, la
bourfe-à-pafteur, le peigne-de-vénus. A l’occident feront la renouée, la
fcabieufe, l’aigremoine, 1a fume-terrc, la fougère, le mouron, k fçrv
pentaire, la bardane, k fçrophukire, l’arrête-boeuf, 1a pilofçlle,
l’abfynthe, k quinte-feuille, l’euphraife, k chelidoinç, k biftorte, la
ftaphifaigre, l’herbe-aux-teigneux, 1a petafite, k pervenche, le feneçon,
le bacinet, le chèvre-feuille, ie lierre terreftre, le pas-d’âne, la lifinu-
fhic, la barbe-de-çhèvre. Âü feptentrion on plantera: k gentiane, Je
cabaret,
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cabaret, la verge-d’or, le mors-du-diable, k bétoine, le fceaû-de-fàlo
mon, 1a fcolopendre, la langue-de-chien, 1a kngue-dc-ferpent, la
germendrée, 1a tormenrille, l’aulnée, k perficaire, le pied-de-lion, le
gremil, le chardon-roulant, 1a pfeucedane, le grateron, k pariétaire; &
au midi, on mettra le chardon-benit, 1a vervaine, les mauves & guimauves,
1a véronique, 1a faxifrage, 1a pivoine, l’herbe-au-turc, la
branc-urfine, lariftoloche, le millepertuis, le pied-de-veau, 1a bugle, la
carline, 1a fraxinelle, 1a germendrée, 1a nicotiane, le coquelicot, 1a
pafferage, k bugloflè, la camomille, l’agripaume, l’ortie & le marrube.
En parlant du jardin fruitier, notre auteur traite de k pépinière, de
k batardiere, de 1a manière de planter les arbres, de les enter & de,
provigner les arbres fruitiers pour en augmenter le nombre. U s’occupe
de k récolté & de k garde des fruits, des ferres où on doit les- mettre
& de 1a culture générale & particulière des arbres fruitiers ; il ordonne
encore de pratiquer dans l’intérieur du jardin des enceintes pour y
mettre le fâfran, le chanvre, le lin, 1a garance; les chardons à drap &
les rofêaux. r
important a rechercher dans un domaine, que k commodité de l’eaa
& du bois : notre auteur fait de ces deux objets 1a matière du feptièmé
lieu. Il diftingue les eaux fouterraines & manifeftes, les eaux fouter-
raines & cachées & les eaux de pluie.
Les eaux de 1a première dalle font fiibdivifées en groffes fontaines,’
en nvieres & en ruiflèaux. Il enfèigne comment on peut conduire ces
eamc dans le domaine, en fo lervant de canaux couverts.
, Olivier de Serres traite dçs eaux de k féconde claffe, en premier lieu,’
des fources quon cherche dans 1a terre pour les mettre à découvert; &
en fécond lieu, des fourpes profondes, qui ne pouvant couler, fom>
deltinees a former des puits.
Les eaux de pluie peuvent être mifps en réferve, de deux manières;
en les réunifiant dans des pîternes ou dans des mares,
. Quant aq bois, qui fait le fécond objet principal de ce lieu, il le
divile en bois fec & en bois aquatique. Le bois fee de haute-fotaie
lert pour .la charpente & pour le-chauffage d.e la maifon ; le bois
aquatique eft employé a divers ufages, à faire des fa u fa ie s , des peu-
n CS • Cette dernière,claffe étant compôfée d’arbres 8c
-Tl j ' 5 £ U?e JÉfll feçpndaire. L ’auteur entre dans de
gran s etâils fur les articles que nous venons d’indiquer. I l enfeigne
a maniéré de trouver les eaux & ,de les conduire dans l’intérieur de la
mai pn, ecpnftruirq.lçs, puits, les citernes & les mares; il donne des
P § H « « P -e; Plaîltçr 5 $ arbres dont il eft queftion dans
Agriculture. Tome I . Kfc