
amandiers au mois de décembre, janvier & même en février dans les
pays froids.
Le noyer defire un lieu élevé, humide, froid & qui foie couvert de
pierres : on le tranfplante dans les pays froids lorfqu’il a deux ans, &C
dans les pays chauds lorfqu il en a trois. On greffe le noyer fur 1 ar-
boifier, au mois de février. Suivant quelques auteurs, il eft mieux de Le
greffer fur luiùnême ou fur le pruniex.
En janvier on fait l’huile de mirthe, de laurier, de lentifqué & on
çoupe fur le décours de la lune-le bois de conftruétion.
A la fin de ce fécond livre & des fuivans, Palladius donne la rnefure
des ombres fuivant leur augmentation ou diminution, qui eft toujours
fubordonnée au cours du foleil.
Travaux du mois de fe/vrier. Pendant le mois de février, on
donne le premier labour aux coteaux gras dans les pays chauds; & dans
tout autre climat, on fait la même opération lprfque le tems eft doux
& fcc. ,
Toutes jes efpèçes de trémois doivent être femés ayant la fin de
février. ' . a
On femera la lentille dans un terrein médiocre Sc ameubli; ou meme
dans un terrein gras, pourvu qu’il foit très-fec. Un modius de frmence
fuffrt pour un joug.
On met en terre le chanvre fur la fin du mois. Cette plante veut
une terre graffe, filmée & arrofée; ou une campagne plate, humide
& labourée profondément. Six grains fuffifent pour un pied quarré de
jerrein. .
U faut donner le fécond labour aux champs que l’on doit enfe-
mencer en luferpe 8c les couvrir de fumier. On les laifïe dans cet état
jufquau rpois d’avril. .
Pans tout le courant du mois, on sème l’ers ht le lin. I l faut dix
modii de graine de cette dernière plante pour un joug de terre,
Après avoir répété les préceptes qu’il a prefçrits dans le premier
livre de fôn ouvrage, fur la manière de planter la vigne, Palladius
obferve q.ue p’eft au mois de février dans les pays chauds, quil faut la
tailler. 1} n’oublie rien de ce qui concerne cettp opération doqt nous
avons déjà eu pccafion de parler plufieurs fois.
U faut planter les oliviers & les autres arbres fruitiers.
On peut femer, ainfi que dans le m°is de novembre, le chardon
cultivé, le creffon des jardins, la coriandre, le pavot, l’ail, 1 oignon,
la farriette, la ciboule, l’apet, le fenouil, l’origan, le phoju $f le
navet.
Les cultivateurs sèment aufli en février les poiriers, les çoignalfiers,
les figuiers, les mûriers. L ’auçetir preferit ce qui a rapport à la culture
de ces arbres, &c il parle de l’ufagë auquel on peut employer leurs
fruits.
Vers la fin de février, on livre les truies au verfat.
Travaux du mois de mars. Dans les pays froids, on taille les
vignes au mois de mars. Au moment où les larmes qui coulent des ceps
commencent à devenir moins claires & moins limpides, e’eft le terris
de les greffer. U y a deux obfervations à faire, lorfqu’il s’agit de greffer
la vigne vil faut premièrement que le cep que l’on veut greffer foit
folide & plein de fuc nourricier ; fecondement, il n’eft pas moins
effentiel que la greffe foit ferme, ronde & bien fournie de boutons.
On doit nétoyer &c clorre les prés; défricher les coteaux gras, ainfi
que les campagnes marécageufes & leur donner le premier labour. Il
faut donner la fécondé façon aux terres qui auront reçu le premier
labour au mois de janvier.
C ’eft le tems de femer le panis èc le millet dans les pays chauds.
Ces plantes demandent une terre légère & ameublie : elles viennent
non-feulement dans le fablon ; mais dans le fable même ; pourvu que
le climat foit humide & le fol arrofé. Elles dédaignent cependant un
terrein fec & argilleux. On sème les pois chiches & la cicerole. Il
faut trois modii de femence de pois chiche pour enfemencer un joug
& quatre de cicerole.
Ceux qui ont des vignes auront foin de les bêcher, de les échalaffer
& d’extirper les mauvaifes herbes.
U eft très-avantageux de s’occuper au commencement du mois, de
la culture du jardin. On- sème l’artichaut dans une terre ferme &
meuble, pendant le premier quartier de la lune; le melon dans un
fol fablonneux ; & les afperges dans un terrein gras, humide & labouré.
On eft dans l’ufage de femer aufli la mauve, le raifort, la chicorée, le
porreau, les câpriers, la poirée, les courges, le cümin & l’anis.
Si 1 on defiroit de connoître à fond la culture du grenadier, il
faudrait lire le chapitre qui traite de cet objet : il eft queftion enfuite
des boeufs, des chevaux, des abeilles ; ces divers articles ne préfentent
rien de nouveau, & nous n’en ferons point mention ici pour éviter les
redites,.
Travaux du mois d’avril. On femera la luferne dans les terres
quon aura préparées d’avance : auffi-tôt que le grain a été femé, il
faut le recouvrir de terre avec des rateaux de bois ; fans cette précaution
le foleil ne tarderait pas à le brûler. On coupe la luferne tard la première
fois, afin que fa graine le difperfe & que la luferniere devienne
plus epaifle : dans les récoltes fiibféquentes, on peut la prématurer, fi
on yeut, pour la donner aux beftiaux. Après que cette herbe a été
fauchee, il faut l’arrofer fouvent &c arracher toutes les herbes quelques
Agriculture. Tome I, F f