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ravons, on les tenante & on les arrofe Couvent.
Elles ne tardent pas à reprendre, & , dès le printems
fuivant, on peut les tranlplanter^ à leur
d edi nation. Comme cette plante s’élève d environ
deux pieds de haut, & Corme des touffes allez
fortes, il eft bon defpacer les jeunes pieds qui
font deftinés à relier en place, à quinze ou dix-huit
pouces les uns des autres. Cette diftançe ell lum-
lantc y parce que la plante, lorfqu elle a pallé
trois ou quatre années dans le même terrein ,
s'appauvrit, &. qu’il ell nécelTaire de la rajeunir
& de la changer de place.
Pour avoir continuellement del’Eftragon tendre,
& bon manger en Calade, il convient de couper
à rez-terre, de quinze en quinze jours, un certain
nombre de pieds de cette plante *, en 1 arrofatit
fou vent, elle réponde avec vigueur, & procure,
pendant toute la faifon, de jeunes pouffes aulli
rendres que délicates*, fi l’on n’a pas cette attention
, on ne recueille, pendant l’été, que des
tontes dures & coriaces , défagréables à manger.
Vent-on prolonger encore plus long-tems les
jouifiànces, & les faire durer même tout l’ hiver?
on lève en motte, & l’on plante fur couche,
vers la Toufiainrs, quelques pieds d’Ellragon, auxquels
on donne les mêmes foins qu’aux afperges,
& aux autres légumes qu’on fait venir de primeur,
& , par ce moyen, on les conferve jufqu au
printems. Il fufiu de les mettre dans un mélange
de terre & de terreau de couche de fix à huit
pouces dépaiffeur , & d’entretenir une chaleur
modérée. Il ell vrai que les pieds dont on hâte
ainù la végétation, meurent pour l ’ordinaire j
mais cette perte n’ell pas difficile à reparer.
Les foins qu’exige la culture de l’Ellragon fe
réduifent à des binages, des farclages de tems en
tems, à un labour à l’automne ou au printems,
& à des arrofemens journaliers & abondans pendant
les grandes chaleurs. Vers la Touflaints, il
convient de couper les fanes à rez-terre, & de
couvrir les racines d’un pouce ou deux de têi>
reau, o u r à défaut de terreau, de terre légère
pour les réchauffer, parce qu’elles montent toujours
à la furface de la terre. Quoique cette
plante ne craigne pas le froid, les jeunes pouffes,
qui font tendres, font cependant fujertes à être
gelées par les froids tardifs j on peut les préferver
de cet accident, en les couvrant de paille ou
de paiilaffons , lorfque le tems eft difpofé à la
gelée dans cette faifon. (M . T b o v in ).
A R M O S E L L E , S e r i p h i v m.
Genre de Plante de la famille des Co r ym -
e ite re s y compofé d’une douzaine d’efpèces.
Elles ont toutes leurs tiges ligneufes, forment
de jolis arbuffes, toujours verds, touffus, &
p un port agréable. Leurs fleurs font petites, mais
elles viennent en fi grand nombre quelles pro-
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duifent de l’effet. Toutes ces cfpèces font originaires
d’Afrique, & croiffcnt naturellement au
Cap de Bonne - Efpérance & en Ethiopie. On
les rencontre rarement dans nos jardins d’Europe,
où l’on ne peut les conferver que dans les orangeries.
Efpèces,
* L es a b r o t A n o i d e s ,
i . A r m o s e l l e cendrée.
S e r i p Hi v m c ir e n e um . L. f> d’Ethiopie!
i . A r m o s e l l e paniculée.
S e r i p k i v m p lu tn o ju m . L. d’Afrique.
A r m o s e l l e blanche.
S e r i p k i v m in c a n um . La M. Di<5E ï) de
l’Inde.
4. A r m o s e l l e à feuilles de mélèze.
S e r i p k i v m la r i c i fo l iu m . La M. Diél. 1?
d’Afrique.
5. A rmoselle diftique.
S e r i p k j v m d ijH c k um . La M. Diéh
A n S e r i p k i v m am b ig a u m . L ? T) du Cap de
Bonnc-efpérance.
$. A r m o s e l l e pafferinoide.
S e r i p k i v m p a j j e r in o id e s . La M. Diél. T> de
l’Ifle de Bourbonr
7. A r m o s e l l e à queue de renard.
S e r i p k i v m ai.opecuroid.e s, La M. Diêl, ï>
d’Afrique.
* L e s G v a p k a i .qj.d e s ,
8. A r m o s e l l e brune.
S e r i p k i v m f u f e u m . L . ï) du Cap de Bonne-
efpérance.
9. A r m o s e l l e gnapha pid-e.
S e r i p k i v m g n a p h a lo id e s . L. î> du Cap de
Bonne-efpérance.
10. A r m o s e l l e gomphrenoide.
S e r i p k i v m g om p h r e n o id e s . La M. DiéE
S t c e b e g n a p h a lo id e s . L . du Cap de Bonne-,
Efpérance.
1 1 , Armoselle à feuilles de genevrier?
S e r i p k i v m ju n ip e r i fo l iu m . La M. Diêt.
S t c e b e OE th io p i c a . L. d’Afrique.
iz . A r m o s e l l e couchée.
S e r i p k i v m p r o fir a tum . La M. Diéf.
S t (e b e p r o fir a ta . L . ï> du Cap de Bonne*
Efpérance.
Tous ces arbuffes erpiffent dans des terreins
très-légers, quelques-uns même dans le fable le
plus aride*, ils aiment les polirions sèches & les
lieux les plus chauds, Leurs femences vieiliïffent
très-promptement *, l’efpace de tems qu’il faut
pour les apporter en Europe,fulfit pour leur faire
perdre leur propriété germinative, & le tranfport
des plantes en nature eft prefque impraticable)
ce qui les rend très,-rares dans nos jardins.
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Il feroit cependant fort aifé de tenter lin moyen
de fe les procurer, qui ne feroit pas plus difpen-
dieux que difficile à mettre en pratique. On fait
que les graines les plus fines, & qui vicilliffent
le plus promptement, fe confcrvenr pendant long-
tems lorfqu’elles font enterrées à une certaine
profondeur. On a des exemples de graines qui, enterrées
depuis plus d’un liècle, ontgermé & produit
des récoltes abondantes: d’après cela, il eft probable
que des femences de ces arbuffes , mélangées
avec de la terre, & renfermées dans une
caiffe, arriveroient ici en bon état } mais il
faudroit que la terre ne fût ni trop humide, ni
trop sèche, parce que, dans le premier cas, elle
pourroit faire pourrir les graines, & que, dans
le fécond, elle abforberoit leur humidité radicale,
ce qui les empêcheroit également de lever.
jNous n’en voyons pas qui pût mieux remplir
cet objet que celle qui leroit prife à la furface
d’un terrein, dans un endroit où il n’auroit pas
tombé de pluie depuis quelques jours. Une pareille
terre, auffi éloignée de la léchereffe que de l’humidité
, ne feroit point fermenter les graines,
& leur conferveroit la faculté de lever & de
fe reproduire *, ceci d’ailleurs n’eft pas une
fimple conjeélure. 11 eft arrivé plufieurs fois que
des terres dans lefquellcs on a-.oit envoyé des
plantes en nature , ayant été répandues fur des
couches , ont produit des plantes dont les
femences s’étoient confervées pendant'plufieurs
années. C’eft ainfi que nous avons obtenu quelques
efpèces de fougères d’Amérique, Ces plantes,
comme on fait, ont des femences qui échappent
à la vue, & ne lèvent qu’autant qu’il fe rencontre
un concours de circonftances favorables à leur
germination *, d’ après cela, il eft prefque certain
que celles des Armofelles, qui font moins délicates
, réuffiroient également en employant le
même moyen.- Mais il eft bon d’avertir qu’il ne
fuffit pas de mélanger les graines avec de la terre,
il faut encore que la quantité de terre foit dans
une proportion allez confidérable; nous avons
reçu plufieurs fois de la Chine des femences
renfermées dans des vafes hermétiquement bouchés,
& mêlées avec deux ou trois livres pefant
de terre, fans que pour cela elles nous aient
mieux réufli que celles qui étoient, dans des facs
de papier. La chaleur quelles avoienr éprouvée
au double paffage de la ligne, avoit pénétré la
maffe, defféché la terre & les graines, malgré
l’épaiffeur de la caiffe qui les renfermoit, & l’emballage
qui la recouvroit. 11 faut donc que la
terre foit dans une proportion un peu conficlé-
rable, comme, par exemple, d’un ou deux pieds
cubes y& fi à cette précaution on joignoit celle
d ouvrir en-deffus la caiffe qui' renfermeroit ce
mélange, en la garniffant feulement de moufle,
& en la plaçant, pendant le voyage , fur les
do vaifieau, il- eft prefque lïir que toutes
clpèces de graines fe conferveroiem parfaitement
ARM
dans les voyages les plus longs. Ri en têt ttom
aurons la certitude de cette préemption, au
moyen de quelques expériences que nous avons
faites, & dont nous ferons en état de donner
les réfui ta ts avant la fin de cet Ouvrage.
Les graines des Armofeli (pii feront envoyées
de cette manière , pourront être femées, avec
la terre qui les accompagne, vers le mois de
février, lur une couche chaude, couverte d’un
chaffis. Mais , au Heu du terreau de touche
dont on fe fert ordinairement pour recouvrir le
fumief, il feroit à propos de faire un mélange,
compolé de terre à oranger , avec une partie
de terreau de bruyère, & d’en établir un lit de
huit pouces depaiffeur fur lequel on sèmeroir
les graines, eniuite on les recouvrir oit d'une
ligne ou deux de terreau de bruyère pur, bien
ramifé. On ne rifquera rien darrofer le nouveau
femis foir & matin, mais rrès-ligèremenr
avec un arrofoir à pomme, donr les trous foienc
bien fins, & cela jufqu'à ce quon voie lever les
graines j alors il faudra diminuer le nombre des
arrofemens, & les proportionner aux befoins des
plantes, & fur-tout avoir foin de leur donner
de l’air le plus fouvent qu’ il fera poffihle- Dès
que le jeune plant aura deux ou trois pouces
de haur, il fiera néceffaire de le lever en motte s
& de le tranfplanter dans de petits pars I
oeillets, avec du terreau de bruyère, mêlé d’un
quart de terre franche. Sans cette précaution,
le jeune plant s'appauvrirait fous les chaffis au
lieu de profpérer, parce que s’il faut de la chaleur
pour faire lever les graines de ces plantes,
l’air libre, principalement lorfqu il eft doux,
n’eft pas moins utile pour leur faire prendre de
l’accroiffemenr & leur donner de la rigueur. Les
jeunes plants, nouvellement empotés, feront tenus
à 1 ombre pendant quelques jours, & enfuite 00
les laiffera expofés au foleil, enterrés fur une
vieille couche, où ils pourront refter jufqu au
milieu de l’automne -, alors on les placera fous
un chaffis, avec les autres plantes du Cap de
Bonne-Efpérance. Pendant l'hiver , il faut les
furyeiller fouvent pour ne les arrofer que lorsqu'ils
en auront befoin, parce qu’ils craignent
l'humidité*, à l’âge de deux ou trois an s ,lo rf-
quils feront devenus plus forts, on leur fera
paffer 1 hiver dans les orangeries fur des ©radins
vis-à-vis les croifées, et on les mulripHera de
marcottes & de boutures à la manière des autres
plantes d’orangeries. ( M. T kovsn.)
AROBE o u ARROBE, poids d’Efpagne, de
Portugal, de Goa, du Bréfil, & des poffeffions
Efpagnoles de l’Amérique. Voyez À R o c e .
( A l . F A b b é T e s s i e r .')
AROMATiQE. (Plante) Cette épithète efi
donnée aux plantes qui ont une odeur forte >k
en même-tems agréable, telles que les fauses,
le romarin, la lavande-, le thim, l’hyffope" la
marjolaine; le haffiic, h faxiette, la rçeiJfc;