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l’âge de cinq ou fit ans> l’acacie porte-cdrne cottï- !
mence à donner des fleurs 3 elles paroiffent dans
le mois de feptembre, lorfquil a fait chaud pendant
l’été, l’hiver, il fe dépouille Couvent de fes
feuilles.
% Ufage : On cultive cet arbriffeau dans les Jardins
par rapport à fes épines, dont la forme eft
fingulière, & à fes fleurs qui font agréables à
l’oeil.
18 . A c a c ie à épines d’ivoire. Celui-ci eft un
grand arbriffeau de l’Inde, dont les branches font
garnies d’épines blanches de la longueur de quatre
pouces. Ses feuilles font composées d’un grand
nombre de pinnules d’un, vcrd g a i, & fes fleurs
tlifpofées en boule le long des jeunes rameaux,
font d’un jaune agréable.
On propage cet arbriffeau par fes graines qui
font envoyées de l’Inde 3 femées fur couche au
printems, .elles lèvent dans les trois premières Cernâmes
, fi l’on a eu foin de les mettre tremper
auparavant trente-fix heures dans Peau. Le jeune
plant peut être féparé au commencement de l’automne
} mais, comme il eft délicat, il ne faut pas
manquer de le rentrer dans la ferre chaude aux
approches de l’hiver. Au printems fuivanr, on le
fortira des ferres pour le mettre en plein air, à
lexpofition la plus chaude, & il y reftera pendant
toute la belle faifon *, à l’automne, on le
changera de vafês, & on le rentrera d'ans la ferre
chaude pendant l’hiver. En fuivant ce procédé
jufqu’à la troifième année, cet arbriflèair pourra
paffer enfuite l’hiver dans l’orangerie 3 il y perd;
ies feuilles, mais il n’en a que plus de vigueur
•au printems 3. il faut avoir foin feulement de modérer
les arrofemens, il fuffira de lui en donner
“trois ou quatre pendant tout l’hiver.
Comme les fieur.s de cet arbriffeau ne pouffenr
<iue lur le jeune bois, on ne doit le tailler que
3orlqu’il eft défleuri-. A l’âge de fepr à huit ans ,•
il peut faire décoration dans les jardins.
- Ufage : U mérite d’y être, cultivé à caufe de la
multitude de fleurs agréables dont il fe couvre
dans le mois de feptembre;
19. -Acacie de Farnefe. Arbriffeà u' rameux de'
dix à quinze pieds de haut, très-épineux, couvert
de feuilles infiniment déliées, & d!mr beau verd,
il aime les terreins fecs & fablonneux. Ses.fleurs,
qui forment de petites- houppes jaunes, font très-
odorantes. 11 eroît dans les quatre parties du
inonde, dans les lieux les- plus chauds; cependant
il s'efi acclimaté dans les pays tempérés ■
tels que l’ Italie r la Provence etc., il fupporte,
fans paraître en fouffrir, des gelées paflagères- de
quatre à cinq dïgrés-
. Dans quelques jardins de ce pays-ci , on le cultive
en pleine terre au pied d’un mur,. à l’expo-
fition du midi r & on le couvre foigneufement
pendant l’hiver- Il faut que les jeunes pieds r que
l ’on defline à. être ainfi cultivés, aient au moins
quatre ou cinq ans* mais il eft plus ordinaire &
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beaucoup plus fur de les mettre dans des caifleg
que l’on rentre dans l’oratfgerie pendant l’hiver.
Les graines font le moyen le plus fûr & le plus
expéditif de multiplier cet arbriffeau ; on les
sème fur couche au printems, le jeune plant croît
affez vite , & produit ordinairement des fleurs
vers la quatrième année, elles paroiffent dans les
mois d’août & de feptembre, les femenc'es viennent
fouvent à parfaite maturité dans- les ferres.-
OBfervation ; Les racines de cet arbriffeau font
pivotantes •, l’écorce en eft jaune, & le chevelu,,
dont elles font garnies, exhale une odeur de poi--
reau pourri très-défagréable.-
Ufage : On fait des haies de défenfe avec cet
arbriffeau dans tous les pays chauds 3 en Italie, oit
en forme des paliffades qui ont le double' avantage
d’orner les jardins & de les parfumer au tems de
la fleuraifon. Avec les fleurs., on compofe des
pommades odorantes , fort eftimées'; Enfin cetr
arbriffeau doit êtvs recherché & tenir un place-
diftinguée dans nos.jardins, tant à caufe de l'élégance
de fon feuillage , que de l’odeur douce-
& agréable de fes fleurs.
20. Acacie des Indes. Cet arbriffeau1 qui eft
regardé par les botaniftes comme une variété de-
l’aeacié de farnefe, s’en diftingue cependant par
fes feuilles qui font plus découpées, par fa verdure
cendrée, & par lès fleurs inodores ; peut-'
être fes ftliques fourniroientf-elles encore des d i f férences
, mais nous ne les connoiffons pas.- .
Il fe multiplie comme l’acaçie de.farfrefe, mais;
il eft plus délicat 3 il lui faut le fecours des ferres^
chaudes pendant fa jeuneffe, & enfuite celui1 desferres
tempérées, pour paffer l’hiver. Ses fleurs;
. qui font d’un beau jaune, raffembiées en-houppes,,
paroiffent dans les années chaudes , dès la mi~-
août, & fe fuccèdent jufqu’à la fin de feptembre.-
Obfervation ; Le chevelu qui accompagne les-
racines de cet arbriffeau , donne naiffance à une-
grande quantité de petites bulbes oblongues &
charnues-, de lagroffeur d’un poids. Il a-, comme-
celui de Fefpèce précédente, une odeur d’ail om
de poireau très -défagréable.
Ufage 1 On cultive cet arbriffeau pour la couleur
de fes fleurs & l’élégance de fon-feuillage.
21-. A c a g ie d’Égypte. Arbre d’environ vingt"
pieds de haut, qui croît dans plufieurs parties de-
l Afrique. Il fe plaît dans les terreins fablonneux y
' fes branches font longues, rameufes-& garnies’
d?épines 3 fes feuilles font compofées d’un grand’
nombre de. folioles très-menues , & d’un verdi
1 pâle 3 fes fleurs- font- jaunes & affez apparentes^
Cette efpèce d’Acacie neft qu’un arbriffeau2
dans notre climat ; on le multiplie par fe$'
graines- qui doivent être femées au printems fous»
Ichaflïs. Elles lèvent ordinairement dans le cours- d’un mois, & les jeunes plants peuvent être re—
• piqués à la. fin de feptembre-3 ils- doivent être1
’ rentrés l’hiver dans les ferres ch a u d e s& ex-'
t pofés èn plein ait tous- les étés 3, cet arbriffeau;
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'fleurit très-rarement, & ne fructifie jamais chez
tious *, on le multiplie encore par le moyen de
fes racines,
Ufage : On le cultive dans quelques jardins
d’Europe, à caufe de la forme & de la couleur
agréafile de fon feuillage. Lorfquil efl vigoureux ,
fes jeunes pouffes, qui font alors d’une couleur
purpurine, font un joli effet 3 en Afrique , cet
arbre eft un de ceux qui produifent la gomme
arabique , d’où lui vient fon 'nom de gommier
rouge, que lui donnent au Sénégal les Français
qui y habitent.
22 . A c a g ie dit Sénégal. Arbriffeau de quinze
à vingt pieds de haut, aune forme peu élégante,
irrégulière comme celle d’un buiffon. Ses feuilles
font compofées de pinnules d’un verd bleuâtre 3
fes fleurs forment des épis longs de trois pouces, •
de couleur blanche. A ces fleurs fuccèdent des
filiques applaties, longues de trois pouces & demi,
remplies de fonences 3'il croît fans culture dans
les fables du Sénégal,
On multiplie cet arbriffeau par fès femences
qui font envoyées d’Afrique 3 on les sème & on
les cultive comme celles de l’efpèce précédente 3
cependant le jeune plant a Beloin d’être placé
dans les tannées des ferres chaudes, pour paffer
i’hiVer, enfuite il peut être mis fur les tablettes
ou gradins des mêmes ferres.
■ Ufage : Cef arbriffeau peut-être employé à fortement
de nos ferres chaudes 3 en Afrique, la
gomme qui s’exfravafe naturellement' de fon tronc
&. de fes branches > fait l’objet d’un commerce
environ fix millions entre les Maures & les
Français, Gette gomme fert de nourriture aux
peuples qui en font le commerce-pendant les
Voyages de long-cours- qu’ils font obligés de
faire, pour apporter cette fubflance aux comp^
foirs Français. Elle eft employée dans les arts
fous le nom de gomme arabique.-
Hiflorique : Les graines de cet arbriffeau, vrai-1
ment intéreffant, furent envoyées y pour la première
fois ,, au jardin du roi en 1748 par
M. Adanfon j alors au Sénégal, Elles levèrent affez
bien 3- les jeunes arbres s y font cônfervés plufieurs
années dans, les ferres chaudes 3 ils furent
depuis transportés à Gayenrre ,, où ils= périrent par
accident.
23. Agagie quadrivalve. Cette efpèce croit à là
Véra-Crux , dans les fables les plus arides & les
plus chauds 3 fes racines y tracent à une grande
diftance, & produifent des- tiges herbacées qua-*
drangulaires & épineufes. Elle font garnies a un
feuillage lurcompofé & d’une verdure tendre ,
fes fleurs font petites , raffembiées en boules ,
*& de couleur purpurine, elles font remplacées
par des filiques quadrangulaires remplies de fe-*
fftences.- -
- Les graines de cette plante ont befoin de Ja
plus grande chaleur pour lever. On en cultive
e jeune plant comme celui- des autres elpèces de
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fenfitive, & il fe conferve affez bien l’hiver dans
les tannées des ferres chaudes. En mettant cette
plante âu printems de la deuxième année', fous
des bâches à ananas, on parvient à la faire fleurir
vers la fin de l’été * & quelquefois on en obtient
des graines dans les années chaudes. (M. T hovin. )
ACAJOU. J^nacardiurn Occidentale} Lin.
Arbre de la famille des térébinthes, dont M. lê
chevalier de la Marck a fait un nouveau genre
dans fort diélionnaire de botanique , fous rie nom
de Cdjfuviurn. Voye\ T é r é b in th e . Nous n en
connoiffons qu’une efpèce qui comprend plufieurs
variétés intéreffantes.-
Êfp'écé.
1 . A c a jo u à pommes.
Cajfuvium pom^ferum. La M. diéht
A. îderti. à fruit rouge mammeloné.
B. Idem, à fruit rouge arrondi.
C. Idem, à fruit blanc mammeloné,
D. Idem, à fruit blanc arrondi.-
L ’acajou à pommes & fes variétés , font des
arbres de l’Amérique méridionale, dont le fruit
eft bon à- manger. Ils cro-iffent naturellement dans
les plaines fablonneufes qui font au bord de la
mer. On les cultive dans les jardins à l’ifle de
Fance , & dans diverfes parties de l'Inde les plus-
chaudes. Ils s’élèvent de vingt à vingt-cinq pieds,-
l’afpérité de leur tronc & 1 irrégularité de leurs-
branchés en font des arbres vraiment piftorefques
leurs fruits font de la groffeur d’une poire plus
ou moins allongée 3 ils font d’abord verts, enfuite-
jaunâtres-& finiffe-nt par être rouges ou blancs
leurfubftance intérieure eft aqueufe, épaiffe comme
de la gelée, d’un goût vineux , un peu âcre-,’&
néanmoins affez agréable v il eft à prélumer que, ft
l’on prenoit foiïi de' greffer 1 acajou,'on parviens
droit à épurer le fuc de fon fruit, & à- le rendre
un des plus fuaves des deux Indes 3 oiije nomme
.indifféremment poire ou pomme d’acajou, & la
femence qui eft au bas noix d’acajou.
La culture de l’acajou à pommes / eft extrême^
ment diflicile en Europe. Il eft rare-, quelques-
foins que l’on prenne qu’on parvienne à le con-^
ferver plufieurs années, même dans nos ferres les-
plus chaudes. Il craint l’humidité & un air trop’
ftagnann Les engrais rirés du règne animal lui
font contraires ,. .& il paroît préférer aux terres les-
plus végétales, un fable fubftanciellégèrement
imprégné de fel marin.
Get arbre fe multiplie par le moyen de fes- fe--
mences ou noix qui viennent des Antilles ou de*
l’Inde, On les sème à la fin du mois de mars- dans-
des pots qui doivent avoir au moins- fix pouces d&
diamètre, & dix-huit à vingt pouces de proton--
deur. Ces dimenfions ne font rien moins qu’ar--
bitraires 3 elles' font néceflaires au: développement
du jeune plant dont- les racines font pivotantes
» & garnies de chevelu». Mais- comme il eft rare dss