
tôt ni trop tard. La.faifon la plus favorable , c’eft, félon Théo-
phraftc, le printcms, l’automne . & le lever de la canicule; mais
cependant, ce tems varie fuivant la différence des lieux & des femences
mêmes, fl f
Les. graines de la troifîème efpèce, c’eft-à-dire, celles que l’on prend
.fur un arbre, S£ que l’onmet en terre pour y prendre racine, ne doivent
être prifes de l’arbre que dansi un rems convenable; favoir, avant quil
ait commencé à bourgeonner ou à fleurir. Quand on fépare de d’arbre
la branche que. l’on deftine à fervir de femence, il faut la couper
le plus près du tronc qu’il eft poilîble ; parce que plus le pied fera étendu,-
plus il fera afluré, 8c par conféquent plus cette branche trouvera de
facilité à prendre racine.
Pour la ■ quatrième efpèce de femence que l’on tire d’un arbre pour
la 'greffer fur un autre , il faut faire attention à l’arbre duquel on la
.prendra,, à celui fur lequel on-1 appliquera, au' tems 8£ à la manière
dont oii fera cette opérarion : car le chêne ne reçoit point une greffe
de poirier, quoique le pommier la reçoive; & fi l’on ente fur un
poirier fauvage une branche de poirier franc,/ce dernier fut-il excellent,
les fruits qui en .proviendront ne feront pas aufli agréables , que fi on
l’eut entée fur Un poirier cultivé; En général, de quelqke efpèce que
foit l’arbre que l’on greffe, il faut que celui dont on emprunte la greffe
foit de meilleure qualité que celui fur lequel on l’applique.
Terni de greffer. Autrefois on greffoir tous les: arbres an prin-
■tems ; mais- aujourd'hui on. .à reconnu que cette rfaifon n’étoit pas-
également propre à greffer toutes fortes d’arbres. Les figuiers, par
exemple, dont le bois eft très-corn parité, ne doivent être greffés qu’au
foiftice même d’été. L ’humidité eft très-nuifible aux arbres nouvellement
entés-; c’eft pourquoi oti eftime,''en général, que le meilleur tems .pour
greffer, c’eft celui de la-.canicule,
:: Quantité, des femences. La luferne demande ton fol qui ne foit
ni trop fec ni trop fangeux : fuivant quelques auteurs., un médius &
demi de femence fiiffit pour un joug de terre-;, tandis qu’il faut quatre
modii de fèves pour enfemencêr le même efpace de.terrein«
Les cultivateurs/expérimentés emploient ordinairement cinq mùdii
de bled, fix ri’orge:.&dix de froment,'pouf enfemencer .un joug de
terre.- l i e n faut néanmoins-un peu plus ou un peu moins, dans certains
lieux, félon la qualité duterrein;plus,s’il eft gras; moins, s’iLeft maigre,
Gbfervations fu r Vaccroijjement dès plantes, Stolon ayant ainfi
parlé, Agrius le pria de dire Un mot fur le troifième degré‘par où
paffent les fruits. Il reprit.ainfi -: Lorfqüe les femences font levées,-elles
prennent leur croiffanée \ dans lé fonds ;■ erifuite, lorfqu’elles font
. devenues adultes, elles conçoivent ; & enfin après avoir cô’nçu & porté
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Je tems néceffaire, elles enfantent des fruits où des épis ; de façon que
chaque femence reproduit toujours un individu femblablc à celui
qui lui a donné naiflance.
L ’orge ne commence ordinairement a lever que fept jours après
qu’il a été femé. Le bled ne lève pas beaucoup plus tard. Pour les
légumes, ils lèvent prefque tous au bout de quatre pu cinq jours,
excepté la fève, qui eft un peu plus tardive. Il en eft de même à-peu-
près à l’égard du millet, de la fefame & des autres graines.
Lorfqu’un terrein fera trop froid, il faudra couvrir de feuilles ou de
paille pendant le foiftice d’hiver, les jeunes plants des pépinières, qui
feront d’une nature délicate ; & quand le froid aura été fuivi de pluie, il
faudra prendre garde que l’eau ne féjourne fur .la terre, parce que la
gelée eft un poifon, tant pour les racines qui font fous terre, que pour
les tiges qui en font forties.
Précautions à l ’égard des prés. Pour les herbes qui viennent dans
fes prés, & qui donnent l’efpérance d’une fenaifon abondante; non-
feulement il ne "faut pas les arracher tant qu’elles prennent leur nourriture
; mais il faut même fe garder de les fouler aux pieds. On doit
par conféquent éloigner alors des prés les troupeaux , ainfi que
tous les beftiaux & les hommes eux-mêmes : car le pied de l’homme eft
la ruine des herbes qu’il foule, comme il eft le fondement des nouveaux
chemins qu’il trace.
Récolte des fr u its „ Après que Scrofà eut parlé avec beaucoup de
précifion fur les grains qui font dans la claffe des bleds, & qu’il vit qu’on
ne lui fàifoit aucune queftion fur la nutrition des plantes;.il crut
dès-lors qu’on ne vouloir pas en favoir davantage fur cet article ; il
annonça donc qu’il alloit parler de la récolte des fruits : en effet, il continua
en. ces termes : .
Eenaifon. Aufli-tôt que l’herbe a ceffé de croître, &: que la chaleur
a commencé à la jaunir, on doit la faucher & la remuer avec des
fourches, jufqu’à ce quelle foit entièrement féchée: alors on la met en
bottes, &t on la porte dans la métairie : enfuke il faut paffer le rateau
fur les prairies, pour en enlever toute l’herbe qui fera reftée fur terre.
Quand cela fera fait, il eft expédient encore de couper l’herbe que les
faucheurs auront oubliée, & qui forme de petites touffes fur la furface
de la prairie.
Moijfon. On doit Lire la moiffon dès que le bled eft mûr. Il y a
trois façons de moiffonner le bled, l’une qui eft ufitée dans ÏOmbrie,
la voici : Après avoir, fauché la paille à rez de terre, on la lai fie par
poignées fur le lieu même à mefure qii’on l’a coupée; lorfqu’il s’en
trouve une grande quantité de poignées à terre, on revient fur fes
pas, & on coupe de nouveau chaque poignée entre l’épi Se la paille,