
Les bergers cueillent alors les feuillages pour hiverner le bétail. Ils favent
que pour empêcher la feuille de pourrir, il faut attendre pour faire cette
provifion que la lune doit dans fcn décours & que' la feuille foit sèche
& fanée avant de la cueillir. Les vendanges font un des travaux les
plus importans de cette faifon. La nature indique elle - même, quand
cft-ce qu’on doit recueillir le raifin ; lorfque les pampres fe panchent
vers le cep, c’eft une marque que le raifin eft mûr. On s’en affure
d’une manière moins équivoque, en ôtant un grain de raifin d’une
grappe bien ferrée. Si les grains circonvoifins ne rempliflent point en
o-roflifiant, la place vide de celui que vous avez ôté, foyez certain
qu’il eft tems de vendanger. I l ne faut point couper le raifin lorfqu’il
eft fec, ni lorfqu’il eft couvert de rofée ; mais on doit attendre le
retour de la pluie &t que la rofée ait été diffipée par les rayons du
foleil. Si l’on vendange dans les deux premiers quartiers de la lune,
la récolte fera beaucoup plus abondante. Un feul preffurage doit
donner vingt culées de vin. Autrefois on ferroit le preffoir avec des
cordes, des bandes de cuir & des leviers; mais cent ans avant Pline,
on avoit introduit les preifoirs à la grecque dont l’arbre étoit à vis.
L ’on y attachoit un engin qui avoir la figure dune étoile & qui fou-
tenoit de gros quartiers de pierre que l’arbre élevoit en même-tems
qu’il fe levoit lui-même. Vers l’an 730 de la fondation de Rome,
vingt-deux ans avant que Pline compofât fon ouvrage, on avoit
inventé des petits preifoirs, dont l’arbre ou la vis étoit au milieu. Ail'
deifous de cette vis, on mettoit fur le raifin qu’on vouloir preflurer,
une efpèce de couvercle de planches, qu’on furchargeoit le plus qu’il
étoit polfible.
Enfin c’eft en automne qu’on cueille les fruits, qu’on exprime la
fie du vin A qu’on fait le raifiné. Les grappes qu’on emploie pour
le faire, ne doivent pas être prifes d’une vigne,nouvelle, ou fituée dans
un lieu marécageux; mais elles feront cueillies dans un vigne qui fera
dans toute fa vigueur & dans une belle expofirion. I l faut écumer le
raifiné avec un rameau de feuilles ; car on prétçnd qu’il auroit un goût
de fumée, fi un inftrupient de bois touchoit fçu}ement le vaiffeau où on
le fait cuire. .
Rapport des travaux rujliques avec les vhafes de la lune,
P ’apres les préceptes des anciens, un laboureur doit régler fes travaux
fur le cours de la lune. Sur le déclin decetaftre,il doit tailler & rehaufter
les arbres, cueillit les fruits, châtrer les animaux, les arbres, femer les
grains dans les lieux humides, vanner les bleds & les légumes, couper
le bois. Avant que la lpne foit pleine, il faut mettre couver les oeufs
fumer les terres.
La théorie des vents n’eft pas moins néceffaire pour les travaux
ruftiques,
ruftiques. Lorfque le vent eft au nord, il ne faut ni labourer les. vignes
ni tailler les arbres; & lorfqu’il eft au midi, il ne faut toucher ni aux
arbres ni aux vignes. . , ,
P amodies fu r le tems. Ce: chapitre eft termine par une-lifte de
pronoéfics fur le tems. Pline, a beaucoup mfifte fur le detail de ces
connoiffmees, qui font en effet très - neceffaires aux habitans -de la
K P S tirés du foleil. Lorfque le foleil eft brillant « fon lever,
fans être fort chaud, c’eft un figne de beau tems Quand il eft pale,
c’eft figne de grêle: pourvu que ce foit en-ete. Sil fe couche biulant
& fe lève de même le lendemain, on doit être affure d avoir un beau
jour. Lorfqu’en fê levant il eft comme enfonce dans un nuage, celt
marque de pluietlorfqu’à fon lever, on apperçoit des nuees rouges,
c’eft figne de vent. Si parmi ces nuées rouges il s en trouve de noires,
on aura de la pluie. ' . . . - . , r
Quand les rayons du foleil font rouges, foit a fon lever, foit a fon
coucher, on doit s’attendre à une abondante pluie. Les nuees rougeâtres
qui environnent le foleil à fon coucher, annoncent le beau tems pour
le lendemain. Lorfque cet aftre fe lève fur l’horizon, fi les nuees font
répandues vers le midi ÔC vers le nord, c’eft figne de pluie & de vent»
quoique d’ailleurs le ciel foit ferein auprès du foleil.
Lorfqu’au lever ou au coucher du foleil, fes rayons parodient
raccourcis, on doit s’attendre a la pluie. - .
S’il pleut lorfque cet aftre eft à fon coucher &. fi fes rayons attirent
les nuees, cela pronoftique un'violent orage pour; le lendemain.
Quand, au lever du foleil, fes rayons ne font pas vifs & bnllans,
quoiqu’ils ne foient pas environnés de nuages, ceft encore une marque
de pluie. I , > n. r
Si avant l’aurore on voit des nuages amaffes en pelotons, c eft ligne
d’un grand froid. Les nuages qui s’éloignent de l’orient & fe portent
vers l’occident, préfagent un beau tems. 1
Si les nuées entourent de toutes parts le foleil, plus elles lpbjcur-
ciront, plus il y aura de mauvais tems; & fi elles forment un cercle
autour de fon difque, le teins fera encore pire. Lorfque cela arrive
au lever du foleil & que les nuages qui l’environnent font rouges, ceft
figne d’un très-grand orage.
Les nuées qui n’environnent pas le foleil, mais qui le touchent
feulement, annoncent que de ce côté-là il y aura du vent: fi elles font
placées du côté du midi, foyez affuré que vous aurez du vçnt & dç
la pluie. ■ • ■ _ ■ ' , . ,
Quand le foleil à fon lever eft entouré duo çerçle, oa doit attendre
a » . m T I I H Agriculture. Paint I D d