
étoit au jardin du roi , furent recouvertes d’une
couche de terre d environ trois pieds. Dix ans après,
comme on fouiiloit dans le même endroit, on
trouva des poules de ces mêmes femences, qui
étoient arrivées à un demi-pied de la furface de
la terre. Elles étoient très-vigoureufes & très-fortes,
& il eft plus que probable qu’elles auroient traverfe
la male de terre qui les recouvroit , & percé
au-dehors, fi on leur en eût laiffé le tems.
3. A c a .ç ie à fleurs pleines. Cette plante annuelle
.s’élève de deux pieds & demi à trois pieds de
haut3 fes branches font flexibles & garnies d’un
feuillage léger dans toute leur longueur. Ses fleurs
qui viennent en août , font peu apparentes. A
ces fleurs , fuccèdent des filiques remplies de
femences , qui mûriflent dans les années
chaudes, ou lorfqu’on accélère la végétation de.
cette plante par une chaleur artificielle.
Elle Ce multiplie par le moyen des graines
que l’on sème au printems fous des chaflis. Le
jeune plant qui en provient , veut être levé en
inotes, & mis dans des pots qui doivent refter
fous les chaflis jufqu’à la parfaite maturité des
femences.
Ufage : Cette plante eft agréable par la dé-
ïicatefle de fon feuillage, qui efl fufceptible d’un
peu. de fenfibilité dans les grandes chaleurs3 elle
- croit naturellement à la Véra^crux & aux Barbades,
dans Jes lieux marécageux.
4. Acacie à filiques «étroites , vulgairement
fenfitive parefleufe. Cette efpèee çft un arbrifleau
d’environ fix pieds de haut , fon feuillage eft
fort délié & d’un beau v e rd , mais il le perd en
grande partie l’hiver 3 il fleurit dans le courant
de l’été, & fes femences mûriflent en oélobre 3
les graines de cet arbufte femées au printems fous
chaflis , produifent de jeunes plants qui, étant
repiqués à demeure dans des platte-bandes de terre
meuble, à Texpofidon la plus chaude , pouffent
avec une vigueur étonnante, & arrivent à lahau-r
teur de quatre pieds avant le mois d?oélobre,j
ils ne craignent pas des gelées d’un ou deux
degrés, mais de plus fortes les font périr, ç’eft
pourquoi il eft bon de les rentrer dans les ferres
tempérées.
Ufage : On cultive ce joli arbufte dans les
jardins curieux , à caufe de l’élégance de fon
feuillage.
5 . A ç a c ie ponctuée. Cette plante eft vivace dans
les ifles de l’Amérique méridionale , où elle croît
naturellement , les tiges s’élèvent à la hauteur
de fix à fept pieds -, elles font garnies de feuilles
fiircompofées, d’une verdure gaie -, fes folioles
font.fufçèptibles d’un mouvement d’irritabilité,
lorfqu’on les touche par un tems très - chaud.
Ses fleurs font jaunes & allez agréables , elles
donnent naiflance à de petits filiques d’un brun
fqncé, qui renferment trois ou quatre femences
applaties, noires & luifantes.
On tire les graines de cette plante des .Antilles 3
& on les sème fur des couches chaudes, couvertes
de vitraux. Les jeunes plants ont- befoin de la
pluS'grande chaleur pour croître , & fe conferver
enfuire jufqu’à la fin de l’automne*, à cette époque,
ces plantes dépériflem, , malgré tous les loins
qu’on a pu leur donner, on n’eft point encore
par venu à leur faire palier l’hiver dans les ferres
les plus chaudes.
6. A c a c ie en arbre , Yulibrizin, arbre de fuie
de Conftantinople. C’eftun arbre de pleine terre,
qui s’élève à plus de trente pieds de haut, La
beauté de fon feuillage, l’éclat de fes fleurs, &
la noblefle de fon port, contribuent également
à le rendre intéreflant & à le faire rechercher.
11 fleurit vers le milieu de l’été, & fe dépouille
de fes feuilles pendant l’hiver. O11 multiplie ce
bel arbre de fe3' graines , qui nous font
envoyées d’Italie ou du levant Elle doivent être
femées au printems dans des terrines ou dans des
cailfes à femences, remplies par portions égales de
fable de bruyere, & d’une terre à oranger mêlées en*
fembîe. On place enfuite les terrines ou les cailles,
fur une couche tiède à. l’expofition du levant,
& on les y laifl'e jufqu’à l’automne. Lorfque les
graines font fraîches, elles lèvent ordinairement
dans les -vingt premiers jours, & produifent un
jeune plant qui a fix à huit pouces de hauteur
avant l’hiver. A l’approche des grandes gelées
il faut rentrer des cailfes dans les orangeries, les
placer auprès des croifées, & ne les arroferque
légèrement , & de loin en loin. Sur- la fin do
l’hiver, & avant que les.jeunes plants ne .commencent
à entrer en végétation , on aura foin de»
les repiquer à un pied de diftance les uns des
autres, dans des terres meubles, fablonneufes^ &
un peu humides , & de les mettre à . l’abri d’un
mur ou d’un brife-vent, à l’expofition du levant.
S’il, furyenoit, après cette opération, des. gelées
tardives ou de grands hâles qui nuifent également)
au jeune plant, il faudrait, dans le premier cas ,
l’en garantir avec des couvertures, 8c dans^ le
fécond,- avec un lit de fumier court, que l’on
étendroit fur la terre, de l’épaifî’eur de trois à
quatre ponces. Le jeune plant peut refter trois
ans. en pépinière fans aucun inconvénient 3 à
cette époque, s'il a été bien conduit, & s’il ne
lui çft arrivé aucun, accident, il aura cinq à fix
pieds de haut 3 mais alors il faut éclaircir' les
rangs, 8c fup primer alternativement ..un individu
fur trois. Les jeunes pieds que l’on arrachera
pour laifler plus d’efpace aux autres ^peuvent
être plantés à demeure dans l’endroit qui leur
eft deftiné. Ils fleuriflent, pour l’ordinaire la
feptième ou huitième année de leur âge, A défaut
de graines , on. multiplie cet arbre avec fes
racines coupées au premier printems , & mifes
fur couche dans des pots.
Çet arbre devient moins délicat à niefure.qu’il
vieillit 3 dans fa jeunefle & fur-tout .lorfqu’il. poufle
Yigoureufepicnt, fes jeunes branches doivent être
empaillées
fetnpailléêi afec foin pendant les gelée* ‘ friais
lorfqu’il eft fort, il fuffit de mettre fes racines
& le bas du tronc à l’abri des froids, au-deffus
de cinq degrés, en les couvrant de paille, de
fougère ou de feuilles sèches. Il aime les rerreins
fablonneux, fubftanciels , un peu humides 8c
l’expofition du levant.
Ufage : Cet arbre eft un des plus beaux pré-
fens que nous ait fait l’Afie. Son port élégant,
fon feuillage délié d’une verdure tendre qui
réjouit la vue, l’éclat de fes fleurs, qui reflemblent
à des houpes de foie purpurines , leur odeur
douce & agréable, tout concourt à le faire rechercher
& à lui faire trouver place dans toutes
fortes de jardins. Il peut entrer dans des maflifs
de verdure ou refter ifolé.
Hifiorique : Cet arbre originaire de Perfe ,
eft fort eftirné des Turcs & de tous les Orientaux,
qui leconfervent foigneufeme'nt dans leurs jardins.
Il eft culrivé, depuis long-tems au jardin du roi
dans les ferres 3 mais ce n’eft que depuis quinze
ou vingt ans, que l’on a effayé de le faire croître
en pleine terre. M. le Monnier eft le premier qui
ait tenté cette expérience. Il en a planté un jeune
individu,dans fon jardin , près de Verfailles,
au pied d’un mur , 8c. à l’expofition du levant.
Cet effai a parfaitement réufli 3 l’arbre fleurit
tous les ans, mais il n’a point encore produit de
graines,. Il eft à préfumer que cet arbre, que
l’on commence à cultiver dans nos provinces
méridionales , y fructifiera bientôt , & que les
individus qui proviendront de fes graines, ayant
acquis un degré de naturalifation, s’acclimateront
j)lus aifément dans notre fol.
. 7. A c a c i e de Malabar, Sur la côte de Malabar,
& dans différentes parties de l’Inde, où cet arbre
croît naturellement, il s’élève à la hauteur des.
plus grands arbres. Son tronc eft droit , lifle
cl d’une belle proportion. Ses branches font
garnies d’un feuillage léger, d’un verd gai, terminées
par des houppes de fleurs jaunes, qui ont
jufqu’à fix pouces de long. A ces fleurs, fuccèdent
des paquets de gôuffes plates & longues , qui
font un effet pittorefque. Cet arbre croît très-vîte 3
en dix ans, le tronc acquiert ordinairement une
circonférence de trois pieds. Son bois eft propre
à la conftruèïion & à la menuiferie.
En Europe, la culture de cet arbre exige des j
foins particuliers. Gn le multiplie de femences, i
Ses graines, qui nous viennent de l’Inde, veulent
être femées au printems, fous chaflis 3 il eft à
propos de les mettre tremper dans l’eau pendant
trente-fix heures environ, pour en accélérer la
germination 8t le développement 3 avec cette
précaution, elles lèvent en quinze jours de tems.
Trois mois après, le jeune plant eft déjà aflez
fort pour être repiqué 3 on le met dans des pots
qui doivent refter fous chaflis jufqu’à la fin de
l’automne , alors oh le tranfporte dans les tannées
Agriculture. Tome I er. I l . cPartèt.
des ferres chaudes , pour y pafler l’hiver. Au
milieu du printems , on le jehange de vafe , fans
couper aucunes racines, & on le met dans des
pots plus grands, que l’on enterre fur une couche
tiède, à l’air libre , pendant tout L’été. On doit
avoir foin de donner au jeune plant, pendant
cettc faifdn, des arrofemens rréqueris. A l’automne,
il faut encore le changer de vafes, & lui donner
une terre plus forte & plus fubftancielle 3 lorfque
! l’hiver eft arrivé , on le rentre dans la ferre
chaude 3 mais au lieu de le remettre dans la tannée,
on le place fur des tablettes. En lui faifant perdre
infenfiblement de fa délicatefle, pendant les deux
premières années, on pourra lui faire pafler le
troifième hiver dans une ferre tempérée 3 il ne
faut pas s’inquiéter de lui voir perdre une partie
de fes feuilles, elles tombent allez fouvent fans
qu’il en fouffre.
Ufage : cet arbre fait l’ornement des ferres
chaudes 6c tempérées , par fon port agréable &
par la forme 6c la couleur de fon feuillage.
Obfervation : d’après les rapports allez marqués,
: qu'a cette efpèee avec l’acacie en arbre , nous
croyons qu’il eft poflible de l’acclimater en peu
d’années, au point de lui faire pafler l’hiver en
• pleine terre , fur-tout dans nos provinces mé-,
ridionales, où il ne tarderait pas à fructifier.
Hifiorique :. cet arbre , originaire de l’Inde, a
été tranfporté à l’ifle de France 6c au cap de
Bonne-Efpérance, où il croît avec une vigueur,
prodigieufe.
8. A c a c ie à tête blanche. Arbrifleau qui s’élève
en Europe à la hauteur de douze à quinze
pieds. Ses branches font grêles , flexibles 8c
garnies de feuilles à l’extrémité. Son feuillage eft
léger, d’une verdure pâle 3 fes fleurs, qui comv
mencent à paraître en juin, fe fuccèdent jufqu’au
mois d’oélobre 3 elles font blanches, raflembiées
en tête, fortant des aiflelles des feuilles. Elles
font remplacées par des filiques larges, applaties,
de quatre à cinq pouces de long, qui renferment
des femences.
Cet arbrifleau fe multiplie de graines récoltées
dans notre climat 3 on les sème fur couche au
printems 3 elles lèvent au bout de trois fémainesj.
le jeune plant eft en état d’être repiqué jvers l©
mois d’août , 6c il a ordinairement la hauteur
d’un pied à la fin de l’année. Il doit pafler 1©
premier hiver dans la ferre chaude, où il perd
quelquefois fes feuilles* Les hivers fuivans, on
peut le conferver dans les ferres tempérées, 8c
l’expofer à l’air libre tous les étés.
Ufage : cet arbrifleau eft propre à garnir les
tablettes des ferres pendant l’hiver , 6c l’été, à
orner les jardins curieux 3 il n’eft point délicat
9. A c a c ie à feuilles étroites, ou tendre à caillou
franc. Arbre des ifles de l’Amérique méridionale»
aflez élevé, dont le tronc eft grêle par rapport
à fa hauteur, Ses feuilles font larges, djvj$c* 00