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ne les mène paître que dans des terreins fecs.
Après avoir mis en ufage, fans fuccès , les purgatifs,
les diurétiques & les fudorifiqueson peut
encore effayer l’application des fêtons, des véfi-
catoires &. les fcarificatiôns -, on applique le féton
ou au bas du poitrail, ou au bas-ventre, ou à
la partie inférieure des cuiffes. Voye\ Séton. Les
véficatoires fe mettent au plat des cuiffes. Voyej
Vésicatoires. Enfin, on fait les fcarificatiôns à
la peau du ventre. V°ye\ Scarifications. Rarement
ces remèdes réuffiffent, à l'époque ou on
les emploie. J e crois qu’on en retireroit plus
d’avantages, fi on y avoir recours beaucoup plutôt
, parce que la force de la vie fubfiftant en
partie, l’évacuation des eaux fe feroit mieux, on
auroit moins à craindre la gangrène aux plaies
qu’on eft obligé de faire , & on feroit plus sûr
de pouvoir empêcher le retour des eaux dans le
îiffu cellulaire de la peau.
Au refie , on doit fe conduire comme dans
Pafcite , après l’évacuation des eaux. Voyt\
Ascite.
Il y a une efpèce d’anafarque qui furvient quelquefois
à la fuite du farcin. C’eft un ligne très-
fâcheux } l’animal qui l’éprouve, eft fans reffource.
Ce n’eft que quand elle commence } qu’on peut
effayer de combiner les diurétiques avec les remèdes
contre le farcin. Voye\ Farcin.
En propofant , pour combattre l’anafarque des
animaux, une fuite de traitemens, je n’ai pas l’intention
d’engager les perfonnes auxquelles ils appartiennent
, à faire des dépenfes au-deffus de leur
valeur. Parmi les remèdes que j’indique, il y en
a qui coûtent peu , & ce font ceux - là qu’il faut
préférer. S i , calcul fait, l’animal ne vaut pas ce
qu’on dépenferoit pour le guérir, on fera bien
de l’abandonner, & c’eft le cas le plus ordinaire
dans une maladie telle que l’anafarque. J e ne répéterai
plus cette obfervation que j’étends à toutes
les maladies des befiiaux. ( M. l’abbé T e s s ie r . )
ANARGa SI. Nom indien d’un arbre des Philippines
, dont la famille & le genre font inconnus
aux Boraniftes modernes. Sa tête eft arrondie
& fort étendue ; fon bois eft blanchâtre & d’une
confiftance ferme & dure. Ses rameaux font garnis
de grandes feuilles, de fix à huit pouces de long,
marquées, dans, leur longueur, par trois nervures
principales qui donnent naiflance à plufieurs
autres. Leur couleur rouge tranche agréablement
fur celle des feuilles qui font d’un verd obfcur.
En deffous, elles font couvertes d’un duvet cotonneux,
qui les rend blanchâtres, ce qui produit,
fur la même feuille, un comrafte de trois couleurs,
aufiï agréable que fingulier. Tout ce que
nous favons de la fruélification de cet arbre, c’eft
qu’il produit un fruit qui renferme un noyau dans
lequel fe trouve la femerice.
Les Indiens tirent une forte de filaffe de l’écorce
de cet arbre, dont ils font des tiffus fort ufités
dans le pays où il croît. Ils font auffi des bracelets
avec les noyaux de fes fruits, auxquels ils attrjJ
buent la vertu de préferver, ceux qui les portent,
de l’atteinte des venins les plus dangereux.
Jufqu’à préfent, cet arbre n’a point paru en
Europe. Ses propriétés & la fingularité de fon
feuillage font defirer à tous les Amateurs de plantes
étrangères, qu’il y foit apporté quelque jour. Il
eft probable qu’il fe conferveroit aifément dans nos
ferres chaudes , & qu’il y produiroit de 1 agréments
( M. Thouin. ).
ANASSERi Autre nom indien d’un arbre de
Pifle d’Oma, l’une des Moluques, dont Rumphe
’ fait mention dans fon fupplément à l’hifloire d’Am-*
boint, pag. 1 1 , fous le nom de Cortex fcetidus.
La defcription que cet Auteur nous en donne ,
eft trop' incomplette, pour que nous publions le
rapporter à fon genre & à fa famille, qui nous
font inconnus.
L ’Anaffer eft un arbre peu élevé , fon tronc eft
droit & d’une médiocre groffeur; fon écorce eft
d’un blanc fâle & d’une odeur fétide', les branches
fe partagent ordinairement en quatre rameaux
grêles & garnis de feuilles oppofées, pointues des
deux côtés, & de fix à neuf pouces de long fur
deux pouces de large} les fleurs naiffent en grappes
courtes, au fommet des rameaux, elles font petites
& de couleur blanche. Les fruits font des capfules
charnues, de la groffeur d’un oeuf de pigeon s
qui, de vertes quelles font d’abord, deviennents
en mûriffant, d’une couleur orangée; alors'elles
s’ouvrent en deux parties égales y & laiflent leurs
graines à découvert. Ces graines font noires, lui»
fantes & entourées d’une pulpe muqueufe, d’une
odeur défagréable.
Cet arbre croît fur les petites montagnes 9
dans un fol pierreux-, fon bois eft dur & pefant*
(A4. Th ou in.)
ANAVI N G UE , A na v i n g a.
| | Ce genre, qui, fuivant M. Adanfon, fait partie
de la famille des Cistes, eft compofé de deux
efpèces, qui font des arbres originaires des Indes
orientales. Leur feuillage eft perpétuel, & quelques
unes de leurs parties font employées pour
guérir différentes maladies, dans les lieux où ils
croiffent. On ne peut les conferver en Europe
que dans les ferres chaudes.
E/pèces.
i . A n a v i n g u e à feuilles la n c é o lé e s ;,
A v A V iNG A lanceolata. Lam. Diél. n.° i„
2. A n a v in g u e à feuilles ovales.
A v a v iv g a ovaia. Lam. DiéE n.° 2.
Defcription.
i . L ’A n a v i n g u e à feuilles lancéolées , né
paroît être qu’un arbriffeau , dont les feuilles ont
environ quatre pouces de long fur un pouce &
demi de larges elles font difpofées alternativement
fur les branches , légèrement dentelées fur les
À N A
bords , vertes en-deffus, & blanchâtres en-deffous.
Dans les aiffelles de ces feuilles, vers l’extrémité
des rameaux, naiffent, en paquets de quatre ou
fix enfemble , de petites fleurs, peu apparentes,
auxquelles fuccedent des baies ovales , longues
d’un pouce , remplies d’une vingtaine de petites
femences rouffâtres.
2. A n a v in g u e à feuilles ovales. Cette efpèce
forme un arbre d’environ vingt pieds de haut,
dont le tronc droit, & élevé defept à huit pouces,
a environ deux pieds de diamètre. Il eft couronné
de branches alternes & longues , médiocrement
épaiffes & peu écartées , qui forment une cîme
conique, affez régulière. Les feuilles font alternes,
ovales, dentelées fur les bords, d’un vert noirâtre
en-deffus, & d’une teinte plus claire en-
deffous. Ses fleurs font petites, axillaires, verdâtres,
& de peu d’apparence. Elles produifent
des baies fphériques, de la groffeur d’une cérife,
qui renferment douze à vingt pépins roux, dif-
perfés çà & là, dans la fubftance du fruit. La j
peau de ce fruit eft liffe à l’extérieur, de cou-, :
leur verre, ainfi que fa chair, & comme marquée
de quatre filions , dans fa longueur. Cet arbre
fleurit une fois tous les ans : fes fruits mûriffent
au mois d’août. Il croît dans les terres fablon-
neufes du Malabar, fur-tout autour de Cochin.
On emploie les feuilles en décoétion , dans' les ’
bains, pour diffiper les douleurs des articulations.
Le fuc, exprimé de fes feuilles, eft un puiffant
fudorifique, & dont on fait ufage dans les maladies
qui ont le plus de malignité.
Obfervations de culture : Des graines de la première
efpèce, apportées par M. Sonnerat, furent
femées au Jardin du R o i, dans le mois d’avril,
fur une couche chaude, couverte d’un chalfis ,
dans une terre fablonneufe & légère. Les graines
levèrent au commencèment de juillet, & le jeune
plant avoir atteint la hauteur de cinq pouces, au
milieu de l’automne- Alors il fut placé dans la
couche de tannée d’une ferre chaude, fans avoir
été repiqué. Quelques individus périrent péndant
l’hiver, les autres perdirent feulement une partie
de leurs'feuilles, Si poufsèrent affez vigoureufe-
ment au printems ,* une grêle qui furvint alors,
Sl qui caffa la plus grande partie des vitraux de
la ferrç chaude dans laquelle ils éioient placés,
les fit périr & empêcha de prendre des renfeigne-
mens plus étendus fur leur culture. Mais il paroît
que, fans cet accident , ils auroient affez bien,
réuffi. ( M. T h o u i n . )
ANAZE. Nom d’un arbre de Madagafcar , dont
il eft parlé dans l’hiftoire des Voyages, t. V I I I ,
pag. 6 18 , mais d’une manière trop vague pour
qu’on puiffe le rapporter à fon genre & à fa famille.
Voici ce qu’on en dit'
«t Cet arbre va toujours en diminuant de grof-
95feur , à mefure qu’il s’élève, ce qui lui donne
33 la forme d’une pyramide. Il porte une , efpèce
85 de gourde ou de callebaffe, remplie d’une pulpe
A N A
jj blanche ÿ qui tire fur l’aigre 8c fur le goût de
7 7 la crème de tartre, dans laquelle fe trouvent
77 plufieurs noyaux durs, de la groffeur de noyaux
77 de pins. 77
Peut-être cet arbre eft-il une efpèce de Carica,
Voye{ Papaye. ( M. T ho vin.)
ANCHILOSE, m a la d ie d e b e fiia u x . Les os de
la colonne vertébrale & ceux dés extrémités font
tellement joints entr’e u x q u ’ils fie meuvent les
uns fur les autres, afin que l’animal puiffe exercer
tous fes mouvemens. Si quelque caufe déterminant
un épanchement du fuc offeux, il vient
à recouvrir une articulation & à la rendre immobile,
il y a alors une anchilofe.
Les caufes de cette makidie-font la rigidité ou le
relâchement des ligamens capfulaires, les coups,
les comprenions violentes, les caries de l’extrémité
des os, la dépravation de la finovie, &c.
Quand c’en la carie, il eft difficile de guérir
l’animal. M. Vitet croit qu’il faut l’abandonner»
Mais ne pourroit on pas mettre le mal à découvert
, & tenter les remèdes propres à combattre
la carie d ef os ? Voyc% C arie des os.
L ’épaiftffement de l’humeur finoviale, & la rigidité
des ligamens capfulaires occafionnés, ou par
des coups, on par une compreflion forte, exigent
le même traitement -, favoir les bains entiers, fi
l’anchilofe affeéte la colonne vertébrale*, & locaux,
fi elle eft à une des extrémités', les vapeurs d’eau
chaude, les fomentations émollientes, les onétions
légères avec la pulpe de racine de patience*, aulfi-
tôt que l’articulation paroîtra ramollie , on fera
exécuter à l’animal de légers mouvemens, qu’on
réitérera tous les jours, en l’obi, geam de marcher.
Pour aider les remède^ externes, on lui fera prendre
intérieurement des eaux minérales, ou des in-
fufions de racines de perfil, d’aunée & de gentiane,
ou de feuilles de rue , ou la diffolution de fei
marin, ou d’epfum, ou de gomme ammoniac.
Les purgatifs, les onguents, les grailles & les
huiles, font proferits par M. Vitet, comme contraires.
Lorfque l’anchilofe dépend du relâchemeur des
parties de l’articulation, on l'expofe à la fumée de
l’encéns & du cinabre, mêlés à parties égales, on
y fait des fri étions sèches, on y applique des fomentations
de vin aromatique ou des cataplafmes
faits avec la fuie de cheminée , le vin , la pulpe
de coloquinte , ou avec la fiente de montons 8c
les mouches cantharides. ( M . l ’a b b é T e s s i e r . )
ANCHOLIE, ancienne manière d’écrire le nom
d'une plante, nommée en latin Aquilegia. Voye%
Ancolée. (M . T houin.)
A N C I S T R E , A n c i s t r u m .
Nouveau genre de plante établi par M. Forfter:
il n’eft encore compofé que d’une feule efpèce,
qui eft une petite planté rampante , plus rare
qu’agréable, & qu’on ne cultive guère que "dans
les jardins de botanique. X X X i j