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Cap de Bonne - Efpërance. Elles font d’une culture
difficile en Europe , où la plus grande
partie dente*elles n’a point encore été cultivée.
Efpeces.
ï. Aréthuse bulbeufe.
A r e t h v s a bulbofa. L. de Virginie & du
Canada.
2. Aréthuse langue de ferpent.
Arethvsa ophioglojfoides. L. e2 f de l’Amérique
feptentrionale.
3. Aréthuse de Caroline.
A r e t h v s a divaricata. L . QL de Virginie &
de Caroline.
4. Aréthuse du Cap.
A r e t h v s a Capenjis. L. du Cap de Bonne-
Efpérance. 5. Aréthuse à deux barbes.
A r e t h v s a biplumatk. L . îZC du détroit Magellan.
6. Aréthuse ciliée.
A r e t h v s a ciliaris. L. Fil, fuppl. ^ du Cap
de Bonne- Efpérance.
Defeription.
Les Aréthufes font des plantes grêles &
peu élevées , dont les fleurs font portées fur
une tige Ample & prefque toujours dégarnies
de feuilles. Ces fleurs font en général affez
grandes, d’une forme fingulière, & nuancées de
diverfes couleurs.
Culture.
Les femences de ces plantes font extrêmement
petites; auffi-tôt qu’elles font parvenues à leur
parfaite maturité, elles fe sèment d’elles-mêmes,
dans les gazons qui les entourent; ainfi, on ne
doit pas être étonné de ce que les graines, qui
nous font envoyées des pays où elles croiflenr,
ne lèvent jamais chez nous. Le feul moyen de
fe procurer ces plantes eft d’en faire venir des
pieds en racines avec leur motte; en ayant foin
de les planter à leur arrivée^ favoir, les efpèces
qui croiflenr dans le nord de l’Amérique, dans
une plate-bande de terreau de bruyère, défendue,
des rayons- du foleil , & entretenue toujours
humide; & celles du Cap de Bonne-Efpérance,
dans des terrines remplies de terreau de bruyère,
& couvertes de moufle, on parviendra à lëscon-
ferver dans nôtre climat. (AÏ. T ho v i n . )
À R G AN , S I D E ROX I LO N.
Genre de la famille des Sapotilles, compofé
d’arbres & d’arbrifleaux , la plupart pourvus
d'un feuillage agréable & permanent. Leurs fleurs
font petites & de peu d’apparence. Quelques-unes
A R E
de ces efpèces croiffent en pleine terre dam
nos jardins & peuvent fervir à la compofition
des bofquets.
E Jp ic e s*
1. Argan à feuilles de laurier, ou bois blanc.
S i de ro x y l o n laurifoUutTi. La M. Diét. de
Madagafcar.
2. Argan à écorce grife.
S i d e r o x y l o n c in e r e um .
A n S i d e r o x y l o n in e rm e . L . ? ï) del’Ifle de
France.
3. Argan du Pérou.
S i d e r o x y l o n m a n g lillo . La M. Diét. T) des
environs de Lima.
4. Argan noirâtre.
S i d e r o x y l o n a tr o v ir e n s . La M. Dict. Ip
de l’Amérique méridionale.
5. Argan foyeux.
S i d e r o x y l o n t e n a x . L. T> de la Caroline.
6. A rgan à feuilles de faule, ou bois laiteux
de Miflîflipi.
S i d e r o x y l o n l y c io id e s . L. T) de laLouifiane.
7. Argan à feuilles iuifantes.
S i d e r o x y l o n lu c id u m . La M. Diét. ï> de
l’Amérique.
8. A r g a n d é c a n d r iq u e .
S i d e r o x y l o n d e c a n d rum . L. ï) de l’Amérique
feptentrionale.
9. Argan à petites feuilles, ou Argan de
Maroc.
S i d e r o x y l o n fp i n o f u m . L . ï) d’Afrique &
de l’Inde.
10. Argan fétide,
S i d e r o x y l o n foe t id i j j im u m . L.
B. Argan fétide à petites fleurs.
S i d e r o x y l o n p a u c ijlo r u m , Jacq. ï> de Saint-
Domingue.
1. L ’Argan à feuilles de laurier efl un arbrif-
feau qui s’élève de dix-huit à vingt pieds de
haut; fa tige efl droite & garnie de branches
longues & flexibles, qui partent du bas de la
tige principale, & s'élèvent perpendiculairement.
Cette difpofition des branches lui donne une
forme arrondie & pyramidale aflez agréable.
Ses feuilles ont à - peu - près la Forme & la
grandeur de celles du laurier ; elles viennent
vers l’extrémité des rameaux dans la longueur d’un
à deux pieds; leur couleur efl d’un verd luifant,
tirant un peu fur le noir; cette couleur des
feuilles conrrafte -agréablement avec celle des
jeunes poufles , qui font d’un rouge brun aflez
foncé. Les fleurs font fort petites, & néanmoins,
comme elles font en très-grand nombre le long
des rameaux, elles produifent un joli effet. Elles
font couleur de rofe & durent une partie de
l’hiver ; mais quoiqu’il y ait plus de dix ans
que
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que Cet arbrifleau fleurifle au Jardin du Roi, il
n’a encore produit aucune femencc.
Culture,
L ’Argan à feuilles de laprier exige, dans fa
jeunefle, le fecours de la ferre chaude , pour
pafler l’hiver. A l’âge de quatre à cinq ans, il
réuflît parfaitement dans une. ferre tempérée;
lorfqu’il eft encore plus âgé, il fe conferve dans
une bonne orangerie, & il y fleurit; .mais il
faut qu’il foit placé à une expofition aérée , où
il paille jouir de la préfence du foleil. La terre
qui lui convient de préférence, dans fa jeunefle,
efl une terre légère, meuble & fubflantielle. A
mefure'qu’il avance en âge, on la rend plus
forte, & on lui donne une confiflance proportionnée
à la force des racines. Les arrofemens
doivent être légers, & très-éloignés les uns des
autres', pendant l’hiver ; l’é té, ils font plus
fréquens & plus copieux. Mais, en général, cet
arbrifleau craint moins la féchereffe que. l’humidité
dans toutes les faifons; on le cultive dans
des pots ou dans des caifles, fuivant la force
des individus, & , chaque année, il eft bon de
renouveller la terre,foit par des demi-changes,
foit par des rempotages ; il eft préférable de faire
cette opération au printems. Cet arbrifleau peut
relier en plein air dans des pofitions ifolées,
depuis le 15 mai environ, jufqu’à la mi-oélobre,
comme les orangers.
Jufqu’à préfent, les foins qu'on a pris pour
la multiplication dé cet arbrifleau, ont été in-
fuffifans ; l'individu unique qui exifle au Jardin
du Roi depuis plus de trente ans , a fourni
annuellement des boutures & des marcottes,
qui, quoique faites en différentes faifons & de
différentes manières, n’ont jamais réufîi. Peut-
être que la voie des greffes, fur quelques efpèces
congénères, fera plus fruélueufe; mais il faut
pour cela fe procurer de jeunes fujets vigoureux
; ce qui eft encore aflez difficile à rencontrer.
Ufage. L ’Argan à feuilles de laurier eft un
des plus beaux arbriffeaux d’orangerie. 11 a d’ailleurs
cet avantage, que fon feuillage n’étant pas
fufceptible de retenir la pouffière, & d’attirer
les infeétes, eft toujours propre & net ; il con-
irafte agréablement avec l'écorce de fes jeunes
poufles, qui eft d'un rouge aflez apparent , &
avec fes petites fleurs couleur de rofe.
4. Argan noirâtre. Cette efpèce eft un arbrifleau,
dont les branches font rapprochées les unes des
autres, contournées en différens fens, & couvertes
de feuilles ovales alongées, d’une verdure
foncée tirant fur le noir. Il produit dans le coûtant
de l'été un grand nombre de petites fleurs
blanchâtres de peu d'apparence, & qui viennent
par petits faifeeaux dans les aiffelles des feuilles ;
Agriculture, Tome l , er} I I ,e Partie,
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elles n’ont encore été f u i v ie s d’aucun fruit en
Europe. Le port de cet arbrifleau eft pittorefque,
feulement fa verdure noirâtre & perpétuelle,
lui donne un air lourd & piefant. Il croît très -
lentement, & contient un fuc laiteux peu
abondant.
Culture. On cultive cette efpèce d’Argan dans
des pots ou dans des caifles qui relient en plein-
air, depuis le milieu du printems, jufqu’au milieu
de l’automne. L ’hiver on le rentre dans les ferres
tempérées, & on le place fur des gradins. Il eft
fort peu délicat fur le choix de la terre ; celle ù
oranger lui fuffit , pourvu qu'on ait foin de la
renouveller tous les ans au printems, foit en lui
donnant des demi rempotages, foit en le tranf-
vafant dans des pots plus grands. Il ne craint ni
l’humidité , ni la féchereffe ; cependant il eft bon
d’éviter ces deux extrêmes, & de tenir feulement
la terre dans un état de moiteur.
Cet arbrifleau fe multiplie quelquefois de boutures,
& plus fouvent de marcottes. Les boutures
fe font ordinairement dans les mois de mai & de
juillet, lorfqu’il eft en sève. On prend du bois
de la dernière pouflejjue l’on coupe avec un peu
de talon , s’il efl: poffible ; on plante chaque
morceau dans des pots remplis d’une terre fablon-
neufe, & fubflantièlle, que l'on place enfuitefur
une couche tiède avec une cloche pardeflùs. Ces
boutures reftent vertes fouvent des années entières,
fans pouffer de racines ; il faut du rems & de
la patience, quand on veut employer ce moyeu
de multiplication. La voie des marcottes n’eft
guères plus expéditive, mais elle eft plus fûre.
On choifit une jeune branche vigoureufe,
qu’on incife, à la manière des oeillets , précifé-
ment à la jonélion de la pouffe de l’année précédente,
avec celle de l'avant dernière sève. On
fait une ligature en fil d’archal, au-defius de Fin-
cifion, & l’on 'met un petit morceau d’ardoife,
ou autre corps folide , entre les deux lèvres de
i'incifion, pour prévenir la réunion des parties.
On courbe enfuite ces marcottes dans des pots,
en les aflujétiflant avec une terre forte & douce,
& on les couvre de moufle qu’on entretient
toujours humide. Ce n’eft ordinairement que la
deuxième, & même la troifième année , que les
marcottes ont affez de racines pour être fevrées.
Mais auparavant il faut bien s’afîùrer fi elles font
fuffifamment enracinées, parce qu’autrement on
les feroit périr. Les marcottes nouvellement fevrées
doivent être mifes dans des pots plus grands que
ceux dans lefquels elles ont pris racine, & placées
fur une couche tiède jufqu'à ce qu’elles foient entièrement
reprifes. Enfuite on les cultive comme
les viçux pieds.
Ufage. La verdure perpétuelle de cet arbrif-
j.eau,fa couleur foncée, & fa forme pittorefque,
ont très-propres îi jeter de l’agrément pendant
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