
important de préfenter difFérens moyferis dé traiter une même maladie f
afin qu’un malade puifl'c à fon choix & de l’avis de fon médecin,
employer celui qui lui paroîtra le plus facile & le plus convenable à
fon goût & à fon tempérament.
Quant aux arts, comme la ■ peinture, la gravure, la chimie, la
pêche, la chaffe, &c. on a fuivi à-peu-près le même plan de réforme.
Dans les doutes, qui nailïoient fur quelques articles dépendâns dès arts
& des métiers, on a confulté les maîtres les plus habiles, afin de ne
rien avancer qui ne fût conforme aux principes de chaque art, & qui
ne fût appuyé fur l’expérience.
Sans réformer entièrement lé ftyle -, on s’eft contenté de rétablir
plufieurs endroits fi négligés qu’ils ne préfentoient à l’elprit qu’un fcns
obfcur ou équivoque. 'On a aufli corrigé un grand nombre de mots
furannés ou d’expreffions vicieufes qu’on ne fournirait point aujourd’hui
dans notre langue.
T el étoit en 1709 le diétionnaire de M. Chomel, & telle eft la
forme fous laquelle il fe préfente aujourd’hui. Lorfqu’il fut publié par
t l’auteur, c’étoit un ouvrage rempli d’érudition, qui avoit coûté des
peines &c des travaux immenfes> mais il eft devenu meilleur par les
foins des éditeurs, qui l’ont fiicceflivement enrichi de leurs lumières.
Qn pourrait le comparer à un cabinet précieux d’hiftoire naturelle,
qui eft fans ceffe augmenté &c embelli par des produétions nouvelles.'
M. de Lamarre a concouru à cette amélioration plus particulièrement
que les autres éditeurs, en y adaptant les principes qu’on trouve dans
les ouvrages modernes, La partie du labourage a été augmentée & corrigée
d’après les préceptes de M. Duhamel & le fyftcme d’Agriculture
de M. Tull: ainfi, cette dernière édition qui a été faite, en, 1767, a
l’avantage de réunir les obfervarions des meilleurs écrivains en agriculture
qui ont paru dans ces derniers temS.
Duhamel. Dans -un fiècle où toutes les vues fe portent vers futilité publique,
on a vu une foule de bons citoyens s’empreffer de ranimer par leurs
écrits le goût & l’amour de l’agriculture en France : chacun a pra-
pofé fes obfervarions ê>c fes expériences, & il en eft .rpfiiké un avantage
réel & des fuceès dont l’influence commence déjà à fe faire fentir ;
mais aucun n’a contribué plus efficacement aux progrès de cet art!,
que M. Duhamel du Monceau. Ce favant académicien s’eft, pour
ainfi dire, confacré à cette partie, & a engagé, par fon exemple, tous
les phyficiens à diriger leurs recherches vers un' objet fi inréreflant.
Après avoir donné un traité fu r les arbres & les arbujles qu’on peut
naturalifer en France; une pkyfique des arbres ; & plufieurs volumes
fu r i e Je m is , les plantations & l’exploitation des fo rê ts tous
enrichis d’expériences exactes Sc détaillées, il publia, en 1763, fes
élémens d?agriculture & du labourage. L ’au teu r a réuni d an s ce t
o u v rag e , fes principes fu r l’a g r ic u ltu r e , avec le fyftême d e M . T u l l ,
a n g lo is , fur la nouvelle culture. L e s m a tiè re s y fo n t traitées d a n s l’o rd re
q ui fuit. I l re c h e rc h e q u e l eft e n gros le m é c h a n ifm e d e la v ég étatio n ;
quels fo n t les m eilleurs m o y en s d e d é frich e r les terres ; en quoi c o n fid e n t
les bons labours & ce q u ’o n d o it en efpérer ; quels fo n t les difFérens
e n g r a is , la meilleure m an iè re d e les em p lo y er ; le ch o ix & la p ré paration^
des fem en c e s, les d ifféren tes manières d e les r é p a n d r e ; les
foins q u e x ig e n t les grains p e n d a n t q u ’ils fo n t fur p ie d ; la fa ço n d e
les récolter , d e les b a t t r e , d e les n e tto y e r , d e les conferver ; quels
fo n t les meilleurs in ftrum en s p ro p re s au lab o u rag e ; Futilité des prés
naturels ou artificiels , les moyens d e les fo rm e r üc d e les am é lio re r;
la culture particuliè re de, quelques p lan te s utiles ; e n fin il ex p o fe &
c om b a t q u e lq u e s abus q u i fo rm e n t u n obftacle au p ro g rè s d e fao-ri-
cu lm re . T e l e ft en ab rég é l’o rd re q u e l’au teu r a établi d an s fo n ouvrage.
ConnoiJJance préliminaire. P o u r travailler m é th o d iq u em e n t au x
p ro g rè s d e l’a g r ic u ltu re , p o u r fe m e ttre en é ta t d e ju g e r fa in em en t
d e la culture des te rre s , & p o u r fen tir les av an tag e s q u u n e m é th o d e
p e u t avoir fu r u n e a u t r e , M . D u h am e l r e c om m a n d e d ’ex am in e r
1 org an ifa tio n des p la n te s , les fecours q u e lle s re çoivent d e leurs
ra c in e s & d e leurs feu ille s, la qualité d e la fub ftan c e q u i les n o u r r it,
& la n a tu re des te rre s q u i leur fo u rn iflèn t ce fuc nou rricier ; enfuite
il o b fe rv e -fép a rém en t les parties q ui co n ftitu e n t. les p l a n t e s , leur
influence récip ro q u e p a r r a p p o rt à la v é g é ta tio n ; il a jo u te des obfer-
v a tions fur la n a tu re & le m o u v em en t d e la sè v e , & il te rm in e ce
p rem ie r livre p a r q u elq u es con fid é ra tio n s fur les différentes qualités
d e s terres. 1
Terres franches. M . D u h am e l ap p e lle terres franches celles q u i
c o n tie n n e n t plus d e fuc n o u r ric ie r , & q ui fo n t p a r co n féq u en t plus
p ro p re s a la vég é ta tio n . I l e n d iftin g u e trais efpèces ; les b la n c h e s ,
les brunes & les rouffes, ... ..
Les terres blanches fo n t ainfi a p p e llé e s , p a rc e q u ’a i f e d e f fé c h a n t
f r o m e S ennenC Un oe il b k n c h â tr c : t c fo n t fos meilleures p o u r le
Les terres brunes font celles qui, enfe defiéchant, conferventencore
un peu de leur couleur : quoique peu inférieures aux précédentes, elles
font neanmoins encore fort bonnes pour -les o-rains.
Les terres roujfes font affez bonnes pour le froment dans les
années humides; mais fi peu que la féchereffe fe fàffe fentir, elles
deviennent -alors; fort inferieures aux terres brunes & aux blanches
naturellement très-fertiles, font effervefcence avec
les acides. Lorfqu elles font seches, ff on les liumefte, elles ré