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à l’automne.’Il convient même de les empailler
pendant cette faifon, ainfi que les vieux pieds.
Ufage. Les feuilles de cet arbrifTeau, confites
dans une faumure de fel, d’eau & de vinaigre,
le mangent en falade dans quelques-unes de nos
provinces méridionales. L ’ArbrifTeau lui-même
peut être employé dans la compofition des bof-
que.ts d’arbres & d’arbufies toujours verdsj fon
port pittorefque & fa verdure argentée y produiront
de la variété.'
i & 5. Les Arroches, n.os 2 & 3, font desarbuftes
rampans qui s'élèvent à peine à la hauteur d’un
pied & demi-, leurs branches partent d’une fouche
commune, & s’étendent, dans toute la circonférence,
à la diftance de huit à dix ponces. Elles
font couvertes de petites feuilles d’un vert
glauque, fort rapprochées les unes des autres.
Leurs fleurs verdâtres & fans corolle , n’ont
aucun agrément, & prefque jamais elles ne font
fuivies de femences dans nos jardins.
Culture. Quoique ces arbuftes croiffent naturellement
fur les bords de la mer dans nos provinces
maritimes, ainfi que dans celles d’Angleterre
, on les conferve diflicilèment en pleine
terre aux environs, de Paris. Seulement ils réfifient
plus long-rems aux froids dans les terreins graveleux
& en pente, expofës au levant, que dans
toute autre efpèce de terrein, & à une expoli-
tion différente,- mais il faut avoir l’attention de
les couvrir de litière sèche pendant les gelées.
A défaut de graines, on mültiplie ces arbuftes de
marcottes & de boutures comme l’efpèce précédente,
excepté qu’au lieu de faire, les boutures
en pleine terre, on les fait dans des pots que l’on
place fur une couche tiède & à l’ombre 3 leur
délicateffe & leur foible flature nécefurent cette
précaution.
La variété B. de l’Arroche pourpière, venant
des côtes de Barbarie, eft encore plus fufceptible
des impreffions du froid -, il lui faut néceffai-
rement le fecours de l’orangerie pour paffer
l'hiver 3 mais quoique les deux efpèces précédentes
foient moins délicates, cependant on .fera
très-bien d’en conferver quelques individus dans
des pots pour les rentrer aufii dans les grandes
gelées, afin de ne pas courir les rifques de tout
perdre à-Ja-fois.
Ufage. Ces arbuftes. peuvent figurer 1 fur la
première ligne des bordures des bôfquets dans
les jardins payfagiftes, mais mieux encore &
plus fûrement pendant l’hiver, fur les gradins,
parmi les plantes d’orangerie. Les feuilles &
les jeunes pouffes de l’efpèce n.° 2 , macérées
& confites dans le vinaigre, entrent dans les
fournitures de falades, & fe mangent comme
la crifie marine.
4 à 12. Les Arroches, depuis le n.° 4 jufques &
compris le n.° 1 2 , font des plantes annuelles
qui ne fönt propres qu’aux jardins de bots-
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nique. Leur culture fe réduit à les fcmer en
place, dès le mois de mars, à éclaircir le jeune
plant lorfqu’il eft levé trop épais, à l’arrofer
dans les grandes féchereffes, & à recueillir les
graines vers la fin du mois d’août. D’ailleurs
toute efpèce de terrein, toute expofition leur
convient. On eft même fouvenr plus occupé à
les détruire dans le voifinage du lieu où elles
ont été cultivées qu'à les faire croître, parce
quelles fe resèment d’elles-mêmes-, & viennent
en très-grande quantité.
13 . L ’Arroche du Bengale eft une grande plante
annuelle, qui s’élève à la hauteur de cinq à fix
pieds*, elle forme une pyramide touffue, d'abord
d'un beau vert qui devient à l’automne d’un
rouge obfcur, affez fingulier. Les graines de cette
plante doivent' être femées au printems dans des
pots, fur une couche chaude , couverte d’un
chaflis, & enfuite être arrofées fou vent. Elles
lèvent dans l’efpace de huit jours, de, vers le
commencement de juin , le jeune plant qui en
provient ,eft en état d’être repiqué en pleine terre 3
elle aime un fol plus fec qu'humide, & l'expo-
fition la plus, chaude lui eft aufli la plus favorable.
Malgré ces précautions, il arrive fouvent
que cette plante, furprife par les gelées, n’a pas le
rems de frudifier dans notre climat. G’eft pourquoi
il fera bon, dans les pays, plus feptentrionaux
que le nôtre, de mettre quelques pieds dans des
pots, pour avoir la facilité de les rentrer à l’automne
dans les ferres chaudes, & donner aux
femences le tems de venir à maturité.
Ufage. Cette efpèce eft mife dans l’Inde, au
rang des plantes potagères. On en mange les
feuilles préparées comme celle des épinards-, il
eft probable qu’on pourroit en faire autant dans
nos provinces méridionales.
1-4. Arroche des jardins. Cette plante annuelle
s’élève en trois mois à la hauteur de cinq à fix
pieds 3 fon port eft pyramidal, & fon feuillage
d’un vert pâle, tirant fur le blanc. On en compte
deux variétés qui n’en diffèrent que par la couleur
plus ou moins rouge. Cependant il paroît,
d’après ce que dit Miller, que ces variétés font
confiantes , puifque les ayant femées pendant
quarante ans, leurs graines ont toujours produit
les mêmes plantes.
Culture. On cultive de préférence dans les
jardins potagers la variété blanche-, c'eft une des
•plantes légumières la plus aifée à cultiver. On
raie les premiers femis dès le mois de février dans
nos provinces méridionales, & au mois de mars
dans notre climat, après que les gelées font pafl'ées 3
on a foin enfuite d’enfenaer des graines de quinze
jours en quinze jours, jufqu’an mois de fep-
rembre3 & , par ce moyen, on a, pendant tout
ce tems, des feuilles tendres & bonnes à manger 3
fans cette précaution., on ne joujroit que peu de
tems de ce légume , parce la plante monte eq
graine très-promptement. Les femis du printems j
& d’automne doivent être faits dans un terrein
meuble, plus fec qu’humide, & ceux d’été au
contraire, dans un fol plus fubftantiel & plus ,
humide que fec. 11 eft bon de femer fort clair,
& enfuite d’éclaircir encore le jeune plant de
manière à n’en laiffer fubfifter que trois ou quatre
dans rérendue d’un pied quarré. Le refle de la
culture fe borne à des farclages dans la jeuneffe
des plantes, & à des-arrofemens pendant les tems
de léchereffe. Il eft à propos de réferver quelques
pieds des femis du printems pour s’approvifionner
de graines. Comme elles ne tombent pas aifément,
on arrache la plante lorfqu’elle eft defféchée, &
on la tranfporte dans les greniers pour la battre
pendant l’hiver & en recueillir les graines Elles
peuventfe conferver cinq à fix ans lorfqu’elles font
placées dans un lieu fec.
Ufage. L ’Arroche ou Bonne- Dame blanche dort
être mife au rang des plantes potagères 3 on en
mange les feuilles cuites1-, foit dans les potages,
foit dans la farce avec de l’ofeille. Les deux
variétés de cette plante peuvent être employées
dans les jardins payfagiftes, fur les bordures des'
bôfquets, dans les parties où Les arbuftes ne gar-
niffent pas affez le terrein 3 leur couleur rouge
plus ou moins foncée, & leur port affez élégant
y jetteront de la variété.-( M . T h o v i n .)
Arroche puante bu vulvaire , fynonyme du
Chenopodium vulvarïa L. des Botaniftes. Voyei
Ânsérine fétide. [M . T h o v i n . )
A R RO C f l E S , ( L E s ) A t r i p l i c e s .
Famille nombreüfe de végétaux, qui comprend
plufieurs genres, parmi lefquels fe trouve ' celui
des Ar r o c iié s , qui, étant un des plus anciennement
& des plus généralement connus, lui a
donné fon nom.
Cette famille n’eft compofée, pour ainfi d ire ,,
que de plantes annuelles herbacées, dont un
quart feulement font des arbrifleaux & des arbuftes
peu élevés. L ’Europe & le nord de l’Afie font,
les lieux ou elles fe trouvent le plus abondamment
répandues. Leurs fleurs font peu apparentes, &
leur port n’a rien d’inréreffant. Mais fi elles ne
peuvent fervir à la décoration des jardins, ce
défavantage eft plus que coinpenfé par l’utilité
d’un grand nombre d’entr’elles. Plufieurs font des
plantes alimentaires , d’autres font d’ufage en.
médecine, & d’autres enfin font employées dans
les arts.
En général, la culture de ces plantes eft très^-
facile. Il y en a très-peu qui exigent le fecours
de la ferre chaude pour fe conferver pendant
l'hiver. Quelques-unes feulement veulent être
rentrées à l’orangerie, toutes les autres -fe cultivent
en pleine terre. Elles croiffent par-tout &
à-toutes les expofitions 3 cependant elles préfèrent
les terrains meubles, fablonneux & plus fecs que
humides.
Voici les genres qui compofent cette famille.
I. * Fr u it s cap$ v iAir .es.
L a Pe t iv e r e ............. T e t iv e r ia .
L a Policneme. . . . . .F olycnevmvm.
L a C amphrée . . . . . . .Cam p horos m a .
L a Ga l ien e . . . . . . . .G a l e n ia .
2 , * S emences couvertes pAr le cAlyce >
5 E t am in e s .
L a B a s e l l é ............ .B a s e l l a .
L ’A nabase : ...> .. ; . . .À n a b a s is .
L a Soude. . . . . . . . . . .S a l so l a .
L ’E pin a r -d ... • - . . . . SpinjAc ia .
L ’A cnide . . . ; . . . . .A gnida.
L a Bet e ......... i . .B e t a .
L ’An s e r in e . . . . . .C henopodium.
L ’A rroche . . . . . . . . A t r i p l e x . ■ .
3. * Semences couvertes p a r le cAl y c e /
■ MOINS DE .5 E T AM INES.
L a Cr u z it e ,. . . . . . . . . Cr u z it a .
L ’A x ir id e . .« . . . . . . . . A x y r i s .
L a B l e t e . . . . . . . . . . .B l it u m .
L e Ceratocarpe . . . . CerA tocarpus.
L a Sa l ico r n e ........... Sa l ic o r n ia .
4. * S emences non couvertes
. PAR LE. CALICE.
L a C o r is p e rm e . . . , . Corispermum,
Voye{ ces différens noms pour la culture par-
culière de ces plantes. (M . T hovin.)
ARROSEMENT, arrofer. Agriculture. S i , dans
beaucoup de pays & dans certaines circonftances,
on doit fe garantir des eaux abondantes , il y
a des polirions & des faifons où l’on a befoin
de ménager les fources pour en abreuver les champs
& les prés. J ’aurois pu traiter ici la manière de
faire ces-uriles arrolemens 3 mais le mot d’irrigation
me paroiffant corifacré pour exprimer
cette opération d'agriculture, je crois devoir y
renvoyer. On peut lire aufli: l’article Ri[ière~
( M. VAbbt T e ssier . ) . .
A RR O s EM E N T, arrofcr, ja r d in a g e . . La terre
eft pénétrée d’une humidité bienfaifante & -d’ua
feu modéré qui s’exhalent de fon fein:, & que
lui rendent » les régions de l’air par les rayons-
folâtres > les pluies & les rofées. Ce font Ies> grands:
moteurs de la végétation des plantes. Dieu leur
difpenfe avec mefure & la chaleur des jours &
la fraîcheur des nuits..
Cependant cette balance n’eft pas toujours li
égalé, que ks végétauxm’atent à fouffrir par fon/