ces oifeaux tft très-confidérable. On n’eft obligé de leur donner jjp
manger que pendant deux mois, le refte de l’année ils cherchent eux-
mêmes leur nourrimre. Leur fécondité eft prodigieufc ; dans l’efpace
de quarante jours ils pondent leurs oeufs, ils les couvent & nourriflent
leurs petits. Ils font des couvées prefque tous les mois ; & ne fe repofeht
que depuis le folftice d’hiver jufqu’à l’équinoxe du printems. C ’eft Une
chofe merveilleufe de voir les mêmes pigeons nourrir leurs petits &c
pondre ou couver en même-rems une nouvelle portée. Dès que les
pigeonneaux font allez grands, ils s’accouplent avec leurs mères. La.
nourriture qui plaît le plus aux pigeons, c’efl: l’ers, le fenu grec, le
pois, la lentille, le bled & l’ivraie. I l faut prendre garde que les pigeons'
ne s’éloignent du colombier & qu’ils n’aillent pondre leurs oeufs
dans les colombiers étrangers. On ne doit pas les laifler fortir, ou fï
des circonftances exigent d’en lâcher quelques-uns, ce fera ceux qui
ont des petits, parce qu’ils reviennent aufli-tôt après avoir pris leur
nourriture pour leur en faire part. Florentinus.
Dans le quinzième livre, il eft queftion des antipathies & fÿmpathies
naturelles, du foin qu’on doit prendre des abeilles, & de la manière de
faire la cire. !
Sympathies & antipathies naturelles. U exifte dans la nature
certaines fÿmpathies & antipathies lïngulières, dont parle Plutarque
dans le douzième livre de fes propos de table; c’eft pourquoi il
m’a para convenable de parler de celles qui font les plus extraordinaires.
Mon but n’efl point uniquement de me rendre utile aux agriculteurs
, je veux encore plaire aux philofophes. Apprenez donc que
l’éléphant, quand il eft en furie, s’adoucit en Voyant un bélier, &
qu’il frémit d’horreur lorfqu’il entend crier un cochon de lait. Si on
attache un taureau furieux à un figuier, il fe calme tout de fuite. U n
cheval qui a été mordu par un loup, devient plus léger à la courfe.
Les brebis qui ont fenti la dent meurtrière de cet animal, ont la chair
plus tendre, mais elles font , plus fiijettes-à la vermine. Voilà ce que
dit Plutarque, Pamphile allure que les jambes des chevaux fe roi-
diffent lorfqu’ils marchent dans des chemins où les loups ont paflé.
La fcille fait tomber à la renverfe les loups lorfqu’ils la touchent : de-là
vient que les renards^ ont foin d'apporter quelques-unes de ces plantes
à l'entrée de leur tanière. Si le loup apperçoit l’homme le premier,
.dit Pla ton, il le reriS muet & comme imbécille : fi, au contraire,
l’homme voit le loup le premier, cet animal devient plus fbible. Le
lion frilfonné en paffant fur des feuilles de chêne-verd : il craint auffi
exceffivement le coq & fon ramage ; quand il voit cet oifeau , il prçnd
auifi-tôr la fuite.
Dan? le feiàème livre , on traite des chevaux, des ânes, des chat
ifteaux j de leur nourriture & des maladies auxquelles ces animaux font
fujets.
Remèdes pour certaines maladies particulières aux chevaux.
Si le cheval maigrit infenfiblement, il faut lui donner une double inclure
de bled rôti, & le faire boire trois fois par jour. Si la maigreur
augmente, on mêlera du fon au bled & on fera prendre un peu d exercice
au cheval. A-t-il perdu tout-à-fait l’appétit ? écrafez des feuilles de
fblanum & de pouliot, mettez-les infùfer dans l’eau & donnez-en au
•cheval: ou bien prenez de l’orge, de l’ers; &, après les avoir fait macérer
dans l’eau, mêlez-y trois verres d’huile & une hémine de vin, &
Lûtes avaler cette boiffon au cheval. S’il éprouve des naufées, on lui
fait avaler de l’ail broyé dans une hémine de vin : s’il furvient une
•rétention d’urine, il faut1 ajouter dix blancs d’oeufs au remède dont
nôus venons de parler, ylpjirthus.
Le dix-feptième livre parle des boeufs & des vaches, de la manière
de les nourrir, & du foin qu’on doit en prendre.
i - Secret pour engraijjèr les boeufs. Le premier jour, en revenant du
pâturage, il faut leur donner des choux macérés dans le vinaigre ;
enfùite, pendant cinq jours, leur nourrimre ordinaire fera de la paille
mêlée avec du fon de froment; le fixième jour, on leur donnera quatre
he-mines d’orge broyé, &, pendant lesfix jours fiiivans, on augmentera
leur nourriture. Tel eft encore le régime qu’il faut fiiivreà l’égard de
ces animaux pendant l’hiver: ils prendront le premier repas à minuit;
;le fécond, à la pointe du jour; le troifième, à midi, & alors on les
fiera boire ; & le quatrième, à trois heures après-midi, & on les fera
boire encore. On doit leur préfenter de l’eau chaude en hiver, & tiède
en été. I l faut leur laver la bouche avec de l’urine, leur ôter la pituite
& les vers qui s’attachent à la langue ; enfuite on la frotte avec du fèl
&: on a foin de leur fournir une bonne litière. Sotion.
î Le dix-huitième livre eft pour les moutons, les brebis,, les chèvres
& leurs différentes efpèces. I l y eft parlé de leur fécondité, des remèdes
•qui conviennent à leurs différentes maladies, & de la manière de faire
Je beurre & le fromage.
- Remède pour préjèrver les troupeaux des maladies pefiilentielles.
•Au commencement du printems, on donnera aux brebis, pendant
quinze jours, une boiffon où l’on aura écrafé de la fauge des montagnes
&: du marrabe. On continuera ce même remède en automne:
•. PaillÇ de cytife donnée pour nourriture aux brebis, ainfi que les
•racines de ronces ecrafées dans leur boiffon, fourniflent un excellent
antidote contre 1 epidemie. U faut avoir grand foin.de féparer les brebis
malades de celles qui font faines, & prendre garde que l’air ni l’eau
ne communiquent la contagion. Leôntinus,