rarement, comme, par exemple, tous les quatre ou cinq Jours. Cette
boiflbn les préferve des maladies. I l feroit trop long de rapporter
les détails que Caton donne fur les vins ; nous nous contenterons
de les énoncer. _ '
Objets divers. U donne la manière de faire le vin des gens pour
l’hiver, le vin grec, le vin de C o ; il enfeigne la façon dapprêter
l’eau de. mer. I l indique des moyens pour favbir fi le vin fera de.duree
ou ijon, pour le rendre agréable lorfqu’il a quelque mauvais goût, pour
iui donner de l’odeur St du parfum. I l donne la recette pour faire le vin
purgatif; le vin à l’ufage de ceux qui urinent difficilement ; le vin a
l’ufage de ceux qui ont la goutte feiatique ; le vin de mirthe. Les
chapitres qui traitent de ces différens objets, font remplis de repe-r
tirions. ;
I l parle enfuite du facrifice qu’il fâlloit faire avant la moifion. La
victime qu’on offroit alors à Cérès étoit la truie Prcecidatiea. Oti
l’immoloit dans la vue de purifier une famille qui fe trouvoit fouulee,
faute d’avoir rendu les derniers devoirs à quelquun des fiens apres
fa mort. _
U indique les lieux où l’on devoir fe pourvoir de differens uftenfiles,
les arrangemens que le propriétaire devoir prendre avec celui qui le
chargeoit de_ cultiver une terre.. I l trace ce quil falloit faire fiiivant le
fit romain, avant d’élaguer un bois confacré aux dieux, St comment
on devôit purifier une terre.
Enfin, cet. ouvrage eft terminé par des préceptes quil donne au
métayer & au père de famille : à l’un, fur quelques devoirs relatifs a
Ion état ; à l’autre, fur les conventions qu’il devoir faire avec ceux qui
fe chargeoient de faire la récolte des olives St den exprimer 1 huile..
I l leur apprend fous quelles conditions la vendange doit etre vendue
fur pied, comment le vin doit être vendu en futailles; fous quelles
redevances on devoit céder le droit de pâturage pendant 1 hiver , &:
l’ufufruit d’un troupeau pour l’efpace d’une année. I l ajoute encore la
recette de certains remedes peu importans, notamment de 1 emploi
qu’on pouvoir faire des choux pour certaines maladies , ou pour lufage
de la maifbn. ,
Ufage du chou. Le chou, dit-il, l’emporte fur routés les herbes
potagères par fon utilité. On le mange crud, en le faifant tremper
dans le vinaigre. I l fe digère bien, il relâche lé ventre, St lutine que
l’on rend après l’avoir mangé, a beaucoup d’excellentes propriétés.
Veut-on boire beaucoup dans un repas fans en etre incommode? i
n’y a qu’à manger, avant de fe mettre à table, telle quantité de choux
que l’on voudra. Si quelqu’un ne pouvoit uriner que difficilement, 1
■faudrait prendre un chou', le jetter dans de l’eau bouillante St ne f
JaifTer qu’un moment, de façon qu’il fut à demi-cru; enfuite on jette-
roit une partie de l’eau, on y ajouteroit beaucoup d’huile, de fel, St
un peu de cumin, St loi} feroit bouillir un moment ce mélange. On
en prendroit un petit bouillon lorfqu’il feroit refroidi, St on mangerait
le chou. On pourrait prendre ce remède tous les jours, pour
accélérer la guérifbn.
Pilez du chou, appliquez-en für tous les ulcères, bleflures & tumeurs,
jl les guérira fans douleur, Si diffoudra les enflures en les faifant
aboutir.
C ’efl: un excellent remède pour les cancers, de quelqu’efpèce qu’ils
foient ; il faut piler du choux St l’appliquer fur ces fortes de maux.
Avant d’en faire l’application, il faut bien laver la partie malade avec
de l’eau chaude.
Rien n’eft plus propre pour châtier la goutte, que de manger du
choux crud, coupé par morceaux, avec de la rhue, de la coriandre ;
ou bien avec.du lafer ratifié deflùs, en y ajoutant du fel, du vinaigre
Lit avec de l’eau de mer St du miel.
La fin de cet ouvrage amionce que Caton n’écrivoit que pour des
gens fimples, St qu’il ne cherchoit qu’à les inftruire. C ’efî une attention
générale qu’il ne faut point perdre de vue, avant de porter fon
jugement fur cet Auteur. Si quelqu’un étoit bleflè des répétitions que
nous avons remarquées dans cet ouvrage, St de quelques minuties que
nous avons rapportées dans notre analyfe, il doit fé rappeller que ce qu’il
y a de plus grand St de plus admirable dans tous les arts, èft fou-
vent dû aux plus petites obfervations, St que la première qualité d’un
Auteur didactique, e’eft de mettre fes préceptes à la portée de tout le
monde.
M. Terentius Varron, l’un des defeendans de ce collègue de Paul-
Emile, que le peuple romain remercia pour n’avoir pas défefpéré de
la république après la bataille de Cannes, a vécu fous les règnes de
Jules-Célâr St d’Augufte. I l joignoit à cette illuftre naiflance qui le
fit parvenir aux premières charges de la république, üri titre bien plus
glorieux encore; cetoit, dit Cicéron, l’homme le plus fàvant de tous
les Romains. Sa réputation étoit fondée fur une quantité prodigieufé
d’ouvrages excellens qu’il avoir donnés, entre lefquels fon économie
rurale tient un rang diftingué. I l n’aurait peut-être jamais entrepris
décrire fur cet important objet, fi une circonftance particulière ne l’y
avoir détermine. ïundania, fon époufe, avoit acheté un fonds de terre
qui avoit été négligé, mais qui, d’ailleurs, pouvoit produire beaucoup
par une culture bien entendue : en conféquence, elle pria fon mari de
1 inftruire fur la manière de tirer le meilleur parti poflîble de fâ nouvelle
^cquifition; Varron, quoiqu’âgé de 8o ans, s’en chargea d’autant plus
Varron.