
fleurs. Ils font employés à l’ornement cîes jardins:
on les cultive <*n pleine terré & dans les ferres.
Efpeces.
i . A z e d a r Ac b ip in n é .
M e z i a A z e d a r a c h . L. de l’Inde.
B. A z e d a r a c bipinné tardif.
M e z i A A zedAüA c fc rotino.
M e l i A A z e d A r a c 'h fempervirens. L. V. B.
jtJÜ, de Syrie &. de Perfe, naturalifé dans les provinces
Méridionales de la-France & de l’Efpagne.
2 . A z e d a r a c ailé.
M e z i a A z a *d i r a c h t a . L. des Indes
Orientales, du Malabar & de Ceylan.
Defcription du port des ejpcccs.
i.° La première efpèce originaire de l’Inde a été
tranfportée dans l’Amérique méridionale, & dans
un grand nombre d’autres climats chauds, où
elle s’eft parfaitement naturalifée. Dans toutes les
Colonies françoifes, on la nomme lilas des Indes j
& on la cultive pour l’agrément & la bonne odeur
de fes fleurs. Elle forme un petit arbre qui s’élève
de vingt-cinq à trente pieds de haut, dans
les lieux où il croît- en pleine terre, mais qui
n’acquiert prefque jamais ici plus de neuf pieds
de haut. Son tronc eft lifle, & de couleur grife ;
il eft garni de branches grêles» longues & par-
femées de feuilles bipinnées, ou compofées d’un
grand nombre de folioles.,'' dentées fur les bords,
d’une verdure pâle qui devient jaunâtre en vieil-
liflant. Cet arbre perd fes feuilles toutes les années
•, elles paroiffent dès le commencement du
Prinrems & tombent vers le milieu de l’Automne.
Ses fleurs commencent à s’ouvrir dans le mois
de Mai} elles font difpofées en grappes ou -pani-
cules à l’extrémité des rameaux, & partent des
aiflelles des feuilles : elles font d’un blanc
bleuâtre, mêlé de violet. Du milieu de la fleur
s’élève un tube cilindrique qui porte les étamines,
lequel eft d’un pourpre foncé, ce qui produit
un effet très-agréable. A l’avantage de la
forme, de la difpofkion & de la couleur, ces
fleurs en réunifient encore un autre non moins
intéreflanr, celui de répandre une odeur douce
très-agréable, fur-tout aux approches de la nuit.
Il arrive fou vent que cet arbre fleurit deux fois
dans l’année, au Printems, & à l’Automne, &
quelquefois même en Eté, mais rarement, de manière
que les fleurs fe fuccèdent pendant prefque
tours la belle faifon. Ces fleurs produifent des
fruits à capfules, fortement jointes enfemble ïef-
qudles renferment chacune une femence oblon-
que. Ces femences font recouvertes d’une pulpe,
& celle-ci d’une peau allez épaiffe, qui d’abord
eft verte & qui devient jaune-en mûriffant, elles
font de la groffeur d’une cèrife fauvage. Les
fruits, qui proviennent des fleurs du Printems, ar^
rivent ici i leur parfaite maturité vers le mois
de Septembre, ceux des fleurs d'été mûriflent en
Novembre dans l’orangerie *, mais prefque jamais
les'femences, produites par les fleurs d’Automne,
ne parviennent en maturité, à moins qu’on ne
rentre les pieds dans une ferre chaude, où l’on
entretient leur végétation *, dans ce cas, les fruits
fe trouvent murs au printems fuivant, & , par ce
moyen , on a des fleurs & des fruits" mûrs fur le
même individu dans lé même tems.
La variéré B. de la première efpèce eft originaire
de Ptrfe & de Syrie •, elle a éré tranfporté®
en Efpagne, en Portugal, & dans les provinces
méridionales de la France, cù elle s’eft naturalifée
en pleine terre. Elle y devient un arbre de
quarante-cinq à foixante pied-; de haut , garni
d’une belle tête arrondie & de figure conique. J a mais
cet arbre ne s’élève ici à plus de quinze
ou vingt pieds, parce«qtu 1 eft forr fenfible à
la gelée , & qu’il arrive tous les cinq ou fix ans
que fes tiges péri fient par le froid , quelque
foin que l’on prenne de le garantir par des abris
& de l’envelopper de couvertures. Cette variété,
qu’on pourroit avec plus de juftice nommer efpèce,
puifqu’elle diffère de la première par fa
nature & par fa forme, fe diftingue de la pré*
çédente. i.° Par fa tige, qui eft beaucoup plus
élevée. z.° Par fes rameaux plus gros, plus rares,
& qui fe terminent en pointe très-obtufe. 3.*
Par fes feuilles qui non-feulement font beaucoup
plus étendues & plus noires, mais ont encore
un moindre nombre de folioles. 4.0 Par fes fleurs
plus grandes & de couleurs plus foncées. 5.*
& enfin par fes fruits, qui font d’un tiers plus
gros que ceux de la précédente. Les différences
relatives à fa nature , ne font pas moins remarquables.
Celle-ci ne fleurit qu’une fois l’année ,
& au Printems -, elle pàfle les hivers en pleine
terre en. la couvrant foigneufement, tandis que la
première fleurit deux ou trois fois & gèle au moindre
froid. Enfin J es femences de ces deux arbres
ont toujours produit une variété confiante,
fans que jamais ( autant du moins que nous
avons pu nous en aflùrer ) les graines de l’ef-
pèce aient donné lavariété, & celles d é la v a *
riété aient reproduit i’efpèce. Ainfi , tout paroît
devoir les faire regarder comme des efpèce«
' diftincles & féparées.
2.0 L ’a.zedar aç ailé eft un arbre de moyenne
grandeur & toujours vert. Son tronc efi épais
formé d'un bois blanc jaunâtre , & recouvert
d’une écorce noirâtre, Sa cime eft compofée de
branches, qui s’étendent au loin & fort irrégulières
dans leurs dimenfions. Elles font garnies
de feuilles Amplement ailées , & compofées
de fix à huit paires de folioles oblongues ,
terminées en pointe , d’une verdure pâle & Iluifante. Les fleurs font petites, d’un blanc tirant
fur le jaune, & difpofées en longues grappes
à la fomroité des rameaux. Leurs fruits ont
la forme
la forme de' petites olives 3 ils font d’abord jau- ,
nât res& prennent une teinte purpurine en mû-
rifî’ahr. . . .
Culture. L ’A z e d a r a c bipinné fe cultive ici dans
des pots avec une terre légère 3 fl a befoin aêi re
fréquemment arjrofé pendant 1 été , & d être
expofé au midi, Fendant 1 hiver, il lui fautle
fecours de l’orangerie, fur-tout dans fa jeunefle.
Lorfque le plant a cinq ou fix ans, on peut en
rifquer quelques individus en pleine terre, en
les mettant à une expoûtion abritée. Mais il convient
de couvrir les racines d une forte couche
de feuilles, & d’empailler la tige avec foin. Malgré
ces précautions, lorfque les gelées viennent
à fix & fept degrés., les branches périffent à rafe-
terre, & lorfqu’elles font plus fortes, & fe trouvent
accompagnées d’humidité, 1 arbre périt entièrement^
'
L’azedarac bipinné tardif eft plus ro-
bufte. Celui-ci n’a befoin du fecours de 1 orangerie
que les deux ou trois premières années *,
on peut, après ce tems, le mettre en pleine terre,
dans un terrain fort & fubftantiel. Cependant il
eft toujours .à propos de couvrir fes racines de
feuilles sèches, & d’empail ler fes tiges. Lorfque les
gelées ne partent pas dix degrés 8c qu elles ne (ont
pas accompagnées de circonfiances particulières,
telles qu’un faux dégel, un partage fubit du froid
au chaud, 8c fur-tout d’une grande humidité,
il fe conferve très-bien à une expofition abritée.
Ses jeunes branches périffent quelquefois » parce
quelles font herbacées -, mais on en eft -quitte
pour les fupprimer, 8c bientôt il en repo.ufle de
nouvelles qui les remplacent. Dans nos provinces
méridionales , ces deux efpèces ou. variétés fe.
confervent en pleine terre fans beaucoup de foin,
parce que les étés étant plus longs, &.la chaleur
plus forte , leur bois a le tems de s’aoûter parfaitement
, 8c devient alors plus en état de lùp-
porter les froids de l’hiver, qui, d:ms ces climats,
font beaucoup moins rigoureux que dans le nôtre.
3, L ’a z e d a r a c ailé eft un arbre de ferre
chaude dans notre climat. Pendant les trois ou
quatre premières années de fa jeunefle, fl exige
d’être placé vers le milieu de l’Automne, dans la
ferre chaude fur une couche de tannée où il doit
refter jufqu’à la fin du mois de Mai. On peut, à
cette époque , l’en retirer pour le mettre fur une
couche de chaleur modérée & fous chaflîs, pour
paffer la belle fai:'on. Loîfqu’il eft plus âgé, il
fuffit de le rentrer à l’automne, dans la ferre chau-
' de 8c de le placer fur des gradins. L’écé, on peut le
tenir à l’air libre, à l’expofition du midi pendant
les quatre mois1 de l’année les plus chauds.
Mais, à tous les âges, 8c dans toutes les faifons,
il craint l’humidité \ c’eft pourquoi il eft bon de
ne Parrofer , que lorfqu il en a un véritable
befoin. La terre dans laquelle il fe plaît davantage
eft une terre meuble , légère 8c fubfiantielle,
fur-toutlorfqu’il eft jeune. Dans unâge plus avan-
Agrlcuhure, Tome I, I l s Partie*
cé, on peut lui donner une terre plus forte & plus
pelante. , - . . ; , , ' .. ,
Multiplication. -Ces trois Azédaracs te multiplient
pro.fqu’uniquement de grainesrarement
de marcottes, & prefque jamais de boutures :
nous ne croyons pas qu’on ait jamais, tenté de les
greffer les uns fur les-autres.
te s graines des Azédaracs te. fement ait commencement
de Mars, dans des pots on -terrines
remplies d’une terre légère; on les recouvre,
d’environ fis lignes, d’épai fleur, & l’on place les
pots for une couche chaude; mais différemment:
difpofés en raifon des graines-qu ils contiennent:
celles des deux premières efpèces, à lair libre St
à l’expofltion du midi & celles de la troiticme
efpèce, fous chaffis & au grand foleil. Il faut
enfuite leur donner des b affinages légers & répétés
deux ou trois fois par jour , lorfque le ciel
n’efl point couvert de nuages , afin d amollir les
capfules St d’accélérer la germination des graines ;
lorfqu’elles font germées & que les plantules com-
mencent à fortir hors de terre, il convient alors
de modérer lesiarrofemens; & de ne les admin ftrer
que. lorfque là terre devient fèche à la furface
des vafes. Quoique chaque fruit d’Azédarac contienne
cinq femences , il eft plus sûr_de le femer,
entier, que de vouloir féparer, les graines que l’on
ne pourrait ôter fans effort, en sVxpofant à les.
brifer ou à les rompre ; d’ailleurs cette opération
eft aflêz inutile, & les graines réüfliffebt bien
fans cela. Elles lèvent ordinairement fix femaims
ou deux mois après qu’elles ont été femëes ; le .
jeune plant fécondé par la chaleur de la faifon
& par desarrofemem fréquens, mais légers , ne
tardé pas à fe développer , & il parvient, avant
la fin de l’Automne , à fix ou huit pouces de hauteur.
A cette époque, celui des deux premières efpeces
commence à annoncer la fin de fa végétation,
par la chùte de fes feuilles ; mais il eft bon
d’attendre jufqu’aux premières g-'Iées. blanches
pour le rentrer , afin quefon bois pmffe mieux;
s’aoûter, & que les jeunes plants deviennent plus .
robufies & plus en état de fuppotter l’hiver. Mais
auffi-tôt que le tems paroît difpofé à la gelée,
on les rentre dans une bonne orangeiie, & on
. les place, fur les appuis des croifées. Le jeune
plant delà troifième efpèce exige gu contraire de
n’être point arrêté dans fa végétation. C eft pourquoi
il convient de le rentrer dès le milieu de
1 Automne, & de le placer dans les ferres chaudes
auffi-tôt que les couches de tan font renouvellées.
Le lieu ie plus chaud, & en même-tems le plus
aéré de la ferre, eft l’emplacement qui lui convient
le mieux. En général, ces jeunes plants exigent
peu d’arrofemens pendant 1 hiver, & il ne faut
les leur donner que quand ils en ont befoin, &
lorfque le tems eft beau.
Le Printems eft-il arrivé 1 c eft le moment de
.s’occuper du repiquage des femis des deux^premières
efpèces. Il faut le faire quclqtfe jours
* E e e e e