
très-réfervé fur l'ufage de ces différais procédés,
& n’employer que ceux qui ont pour objet d’aider
la nature & de la féconder. Tous ceux qui
rendent à la contrarier, font en général trop dif-
pendieux & d’un trop mince avantage , pour
qu'on doive y recourir. Audi la culture des fruits
de primeur eft - elle aujourd’hui négligée dans
beaucoup de jardins de France; on ne s’en occupe
plus guères qu en Allemagne St dans le
Nord de l’Europe , où les ferres à fruits font
plutôt une affaire de iuxe & d’oilentation qu’un
objet d’utilité.
On fupprimera par-tout cette vaine & dénie
magnificence, quand - on connoitra mieux fes
véritables intérêts & l’avantage qu’on peut retirer
d’une culture éclairée. Au lieu de contrarier la
nature & de la tourmenter fans relâche, pour
en arracher quelques productions infipides, qui
il’ont d’autre mérite que celui de paroître dans
une faifon 'qui n’ed pas la leur , combien ne
vaudroit - il pas mieux employer 1 argent que
coûte l'établiffement des ferres & leur culture ,
à fe procurer fes végétaux utiles qui croiffent
dans les différentes, parties du monde & qiii
pourroient s’acclimater dans notre fol. Il en exifie
un grand nombre qui réulfiroient parfaitement,
& n’attendent.que le moment d’être apportés,
pour augmenter nos reffources St multiplier nos
jouiffances. ( M. T h o u in .) _ ,
AVANT- COEUR, maladie de befliaux. Ceft
une tumeur inflammatoire , qui fe forme fur le
devant du poitrail des chevaux & des^ bêtes à
cornes , & qui s’étend quelquefois jufqu’au fourreau
& aux mammelles. Son nom lui vient de la
place quelle occupe. A peine cette tumeur a-t-elle,
paru quelle prend , en pçu de teins, un volume
çonfidérable & dégénère en un abcès de mau—
vaife qualité qui rarement efl gangreneux.
Les chevaux y font plus fujets que les bêtes
à cornes. : . ' ............
Les fympiôroes, qui accompagnent cette maladie,
font, l'uivant'M. Vitet, la trifteffe del’ani-
njal ,.Te dégoût unimfel, les ljatremens de coeur
forts & fréquens, & lés défaillances jufqu’à tomber
par terre. Le boeuf penche le col , il a la
bouche pleine de falive, l’épine du dos roide St
le poil hériffé ; il eft dégoûté, rumine peu &
tombe quelquefois par terre de foibleffe. La plupart
de ces fymptômes me paroiflent communs à plufieurs maladies. Ce font, à ce que je croîs,
les bauemens de coeur forts' &._fréquens, & les
défaillances, qui, avec la tumeur, çaraéjérifent
l’Avant-coeur.
11 furvient fouvent au poitrail des animaux, des.
efpèces de tumeur follicuieufes, qu’il ne faut pas
confondre avec l’Avant-cceur* Ces tumeurs ne fo'nf
pas accompagnées de fymptômes graves comipe
J’Avant-coeur, ce qui luffir pour les faire, diftin-
guer. On a pris an Si des tupieurs çnkiflées. pour
dçj Arant-CCOirs,
On allure que T Avant-coeur eft d’autant plus
funefte que les animaux Vivent dans un climat
plus chaud. Mais cette affertion n’eft pas prouvée.
Sans m’attachër à combattre les méthodes employées
par lès maréchaux , je me contenterai
d’indiquer celle qui me paroît la mieux fondée,
& que je puife dans M. Vitet.
Si l’animal eft famguin, on le Alignera une,
fois au plus à la veine du plat de la cuiffe -, on lui
donnera des lavemens compofés d’eau blanche &
d’un verre de vinaigre faturé de nitre. Il naura
pour nourriture & boiftbn que, de l’eau blanche 5
les forces venant à s’atfbiblir, on lui fera avaler,
le matin & le loir, un demi-fetier de vin_d’ab-
fynthe. Il faut enlever la tumeur avec le biftouri,
lorfqu’elle aura acquis la groffeur du poing. Après,
l’avoir laiffé faigner & l’avoir lavée avec du vinaigre
, faturé de' fel commun , on appliquera deftus
un cataplafme compofé de feuilles d’abfynrhe, de
rue & d’eau, dans laquelle on aura fait diflbudre
du fel ammoniac -, on lç changera "toutes les douze
heures, Quand la fupptiration commencera à par-.
roître, on panfera l’ulcère avec l’onguent Egyp-
tiac. M. Vitet, à caufe de l’urgence du cas, fans
doute, confeille défrayer d’enlever avec adreffe
& promptitude, la tumeur , même lorfqu’elle
s’étend jufqu aux mammelles & au fourreau , &
d’appliquer fur la plaie des écouppes couvertes
de vitrjol blanc & de poudre de lycoperdon, en les
comprimant fortement avec un bandage circulaire.
On conçoit qu’il eft encore plus important
d’extirperfur-le-champ jufqu’au vif, l’Avant-coeur
menacé de gangrené , & eje laver la plaie avec
l’infufion d’abfÿnthe dans du vinaigre faturé de
fel commun , .pu avec une fimple infufion dq
feuilles de rue.
Dans le cas où il y aurait du pus dans la tu-»'
meur, ce qu’on reconnoîtra à la fluéluation, on
l’ouvrira pour le faire couler, & on la panfera
avec l’onguent Egyptiac, couvrant l’emplàtre d’un
cataplafme de feuilles d’abfynthe. ( M . V A b b é
TçssiEp. )
AVANCOULE, Dans les environs de Viviers
en Vivarais, on donne ce nom à l’ers, Ervum Uns,
L. Voyez Er s . ( M. l 'A b b é T e s s i e r . )
AVANT-COUR ou ANTICOUR. La première
cour que l’pn trouvç dans les châteaux on
dans les grandes maifons,
A la pmpagne cet efpace eft ordinairement
tapiffé de gazon & bordé d’arbres communs,
tels que des tilleuls, des peupliers d’Jralie, des
marronniers d’Inde, dont le bois n’a que très-peu
de valeur. C’e# donc un terrein à peu-près inu-*
tile au propriétaire & perdu pour l’agriculture. Il
fçroit à defirer qu’on fe proppfjàt au moins d’en
tirer quelque parti, & rien ne feroit plus facile,
il ne sYgiroit que de planter dans cet efpace,
des arbres rares dont le bois pût être de quelqu’un-
luè clans les arts, Une telle plantation donpefçif
nue plus hante idée de la richefTè & du goût des
poffelîeurs., dont la vanité tournerai^ du moins
au profit de la chofe commune. D’ailleurs ces
arbres beaucoup plus refpeétés que ceux qui bordent
les grands chemins & qui arriveroiem tranquillement
à leur état de perfection , formeraient
des portes-graines qui approvifionneroiem les
provinces, & fourniroient les moyens de les irml-
tip’ier pour les afages. économiques. Le nombre
des arbres étrangers qu’on pourrait employer à ces
plantations , ne laiffe pas que d’être déjà fort
étendu Si permet de faire un beau choix pour les
différentes natures dé terrein. Le fol eft-il humide
? Vous prenez les platanes, les frênes d’Amérique,
le tulipier de Virginie, &c. Eft-.il fec Si
montueux ? Vous avez les cèdres du Liban, les
in-'lYes, les pins du Lord Veimouih, Jés cèdres
rouges, &c. Si le terrein eft d’une bonne qualité
on y plante les noyers noirs de Virginie , les
érables à fucre , les bouleaux à canots, les charmes
d’Amérique, &c.
Il en eft beaucoup d’autres , mais nous ne fai-
fons qu’indiquer ici les principaux j on en trouvera
la lifte dans le Dictionnaire dés Arbres &
Arbuftes, auquel nous renvoyons. ( M. I houiv.)
AVANT-PÉCHE.On en compte de trois fortes
qui font la blanche, la rouge & la jau ne. Eli es
font partie des nombreufes variétés qui conflituent
l’efpèée du pêcher', nommé en latin Arnygdalus
perjiça. L. Voyez l’article Pêciter dans leDiéî.
des Arbres & Arbuftes. ( M. T houin.) _
AVANT-PIEU.On donne Çe nom à une efpècè"
dé pince de fer, pointue par l’extrémité inférieure
& applatie par la partie fupérieure, laquelle ferr
à faire des trous pour planter des jalons, des,
piquets , des échalas de treillage & des tuteurs $
on s en fert particulièrement lorfque la terre eft
trop ferme & quelle eft recouverte d’un aire de
recoupes. Ce nom lui vient de l’ufage auquel on
l’emploie. ( M. T houin.)
A VEINE voyez Avoine. (Af. l’Abbé T eis-
sier .)
AVELANEDE ou VALANEDE. Nom que
les Italiens donnent à la cupule qui renferme le
gland du Quercus Ægilops L. ils appellent l’arbre
qui le produit Velanï. Voyez chene à groffçs
capfules dans le Diélionnaire des arbres.
( M. Thouin, )
AVELINE on AVELLINE Fruit du Coryl-
lus Avtllana L. Voyez Noisetier dans le Diél.
des arbres ( M. T houin. y
AVELINIER. Corylus Avellana L. Voyez Noisetier
dans le Di61.'des arbres!7:(M. T houin. )
AVENUEj efpace de terrain long, étroit &
bordé d’une ou de plufieurs lignes d’arbres,
lequel conduit ordinairement à des habitations,
leur fert de perfpeéliveou les annonce.
La conélruélion des avenues appartient à i’ar-
chiteélure des jardins. Voyez Le Diélionnaire qui
traite de cette partie.
Enfuite comme le choix & la plantation dtrs
arbres dont on fait les Avenues doit être traité
dans le Dictionnaire des arbres & arbuftes nous y
! renvoyons.
Il ne refte donc pour la partie du jardinage,
que ce qui a rapport à la tonture, à Vélaguage
& à l'échenillage des arbres. Nous trairerons
chacun de ces objets à leurs articles refpeétifs.
Voyez ces mots. (M. T houin . )
AVER NO. Non^ donné dans quelques-unes de
nos Provinces au Betula Alnus L. Voyez Auue
Commun dans le Diét. des arbres.
( M. T houin. )
s? A VERTIN ou AVORT1N, maladie des bêtes
55 2 u mai lie s,.( c’eü-à-dire des bêtes à cornes &
>5 des brebis ) qu’on appelle aufïi Vertigo, Etqur-
55 diffament, Sang, Folie & Tournant Si dans :1a-
55 quelle elles tournent,fautent, ceffent démanger,
55 &.ont la tête & les pieds dans une grande cha-
55 leur. Le foleil de Mars & les grandes chaleurs
55 là donnent aux brebis. 55 L’Auteur de cet article
dit, que pour la guérir, on faigne à la tempe,
ou à la veine qui paffe fous le nez , & qu au lieu
de faignée , on emploie anfîi le fuc exprimé de
poirée, en l’infinuant dansle nez de l’animal, ou
le jus d’crvale coulé dans foreillè. La faignée
me paroît convenir, fi l’avertin eft oCcafionné par
le fang trop dilaté ou trop épais dans la tête 5
mais elle eft*mortelle, lorfque ce mal eft dû à
de la férofité amaffée dans le cerveau , ou à des
hydatides qui y font cantonnées , & qui n’ont lieu
que dans les conftiiutions lâches. Voyez les mots
T o u r no iem en t & V ertigo. Au refte, on
ajoute que l’avertin donne lieu à l’aélion rédhibitoire.
( M. VAbbé Te s sie r .)
AVET où SAPIN. Pinus Picea L. Voyez
Sapin commun dans le Di6h des arbres.
( M. T h o u in . )
AVICENNE, A v i c e x x i a .
Genre de la famille des gatdliers, qui n’eft
encore compofé que de deux efpèces. Ce font
des arbres très-élevés qui croiffent fous la Zone
torride, & dont le bois eft employé dans les arts.
Ils n’ont point encore été cultivés en France.
Efpèces. '
1. Avicenne cotonneux.
A v ic e n n i a T ome n to s a . L. des Antilles
&jdu Malabar.
2. Avicenne lnifant ou Palétuvier gris. ^
A v ic e n n ia N i t tu a . L. ï) de la Martinique.
‘ » ,,
La première efpèce eft un arbre élevé or d un
beau port, dont le tronc acquiert jufqu à feize
pieds de circonférence , & foutiem une cime étalée
& arrondie dans Ton contour. Ses rameaux font
chargés de feuilles"entières, portées fur de courts
pédicules,d’un beau verd en défias & cotonneufes
en deffons. Leur longueur eft d’environ trois