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Lorfqu’il s’agira d’une plante cultivée, elle fera délignée, i.° fous
fes noms françois; z.° fous les noms latins que lui ont donné Tour-
nefort ôc Linnæus. Une courte defcriprion, tirée du diétionnaire de
botanique de M. le chevalier de la Marck, ou de mes propres obfer-
vations, la fera connoître de manière à empêcher quelle ne foie
confondue avec d’autres plantes ou du même genre, ou d’autres genres.
Je dirai en quels pays elle croît fpontanément, en quels lieux on la
cultive le plus en grand, & quelles font la polîtion ôc la latitude de
ces lictrx.
Je fuivrai cette plante depuis le moment où on en sème la graine;
jufqu'à celui où on la récolte, & même jufqu’au degré de perfèétion
quelle acquière avant de palier dans le commerce. Far‘exemple-, à
l’art,c!e chanvre, je parlerai de la préparation des. terreins propres à en
produire, de la qualité que doit avoir la bonne graine, du tèms de la
femer, des foins qu’exige le chanvre pendant fa végétation, de ce qui
la favorife ou lui nuit, de la récolte de l’individu mâle, & de celle de
l’individu femelle, de la manière de rouir les tiges, de les brifer ou
teiller pour en obtenir la filaffe, enfin du produit d’une bonne chene*-
vicre, .& des ulages du chanvre.
• Les plantes-nuifibles aux moiflons font trop importantes, pour que
je ne m’étende pas fur leur végétation, fur le tort quelles font, ÔC fur
les moyens de les arracher ôc de les détruire.
Un diétionnaire encyclopédique d’agriculture ne doit pas embraffer
feulement la France ôc l’Europe; il doit contenir toutes les manières
de cultiver du monde entier, ôc tous les objets cultivés, connus dans
le pays où il fe publie. Ainfi, on verra dans celui-ci la canne à fucre,
les patates, le manihoc, Sec.
Si c’eft a un animal domeftique qu’on cherche le nom, on y trouvera
fon éducation depuis fa naiffance, les degrés différens par lefquels
il paflè avant de fe reproduire, comment il faut le nourrir, le foigner,
laccoummer au travail, en tirer un parti avantageux, ôec.
A l’article d’un inftrument d’agriculture, j’en décrirai la forme. Je
dirai de quel bois ou de quel métal il convient de le faire, dans quels
pays on s’en fert, quels en font les avantages, &c.
, - Une des grandes difficultés que préfente un travail fur l’agriculture,'
ccft la différence des poids & des mefures, foit de grains, foit de
terres, qui varient félon les pays, & quelquefois félon les Cantons d’un
même pays. Je ferai en forte d’être inftruit de ces différences. Afin de
me Élire entendre de tout le monde, je rapporterai les poids à la livre
de Paris, qui cft de feize onces, & la mefure des terres à 1 arpent de
Paris, qui eft de neuf cens toifes, & celle des grains au fetierde Paris,
compolé de douze boifleaux, chacun pefant vingt livres de froment.
A VA N T-P R^O P O S: jo*
Des tables placées aux mots livre, arpent, fe tie r , formeront des
articles principaux auxquels je renverrai. Les fubdivifions de poids 6c
mefures feront expliquées ôe répandues dans le cours du diétionnaire.
Ce que je prendrai dans l’ancienne Encyclopédie ôc ailleurs;
fans y rien changer, fera marqué par des guillemets.
Je nommerai les auteurs qui m’auront fourni des articles entiers,
afin qu’ils en répondent ôc qu’ils reçoivent du public l’hommage qui
leur eft dû.
A la fin du diétionnaire, je donnerai la lifte des perfonnes qui- auront
répondu à mes queftions, ou qui m’auront donné d’elles-mêmes des
renfeignemens de peu detendue, oh dans les écrits defquelles j’aurai
puifé des idées ôc des faits qui m’auront fervi. Il eft jufte de rendre à
chacun ce qui lui appartient; on concevra facilement que j’ai dû
chercher les lumières qui me manquoient.
Je préviens d’avance que mes confrères les médecins, affociés ôc
correfpondans regnicoles ôc étrangers de la fociété royale de médecine,
m’ont témoigné le plus grand zèle ôc m’ont été très-utiles. Je leur en
rends ici un tribut public de reconnoiffance. Leur amout pour tout
ce qui intéreffe m’eft fi connu, que j’efpère qu’ils continueront à me
procurer les éclairciflemens qui me feront néceflaires pour mes travaux,
dont l’Encyclopédie fait partie.
A la fuite du diétionnaire, on trouvera deux tableaux, dont l’un
indiquera l’ordre dans lequel on peut lire les mots, pour fo former un
traité d’agriculture fuivi, ôc l’autre, la marche de l’efprit humain, dans
tout ce qui concerne cet art.
Je rétablirai, dans un fupplément, les articles qui m’auront échappés;
ôc j’y corrigerai les fautes qui fc feront gliffées, malgré mes foins, dans
le corps de l’ouvrage.