fuffifance ; mais pouvant profiter des excellens matériaux de l’ancienne
édition, pouvant également faire ufage des nouvelles découvertes,
des hommes célèbres qui honorent notre fiècle, comptant fur les
fecours de plufieurs cultivateurs inftruits , j’ai cru devoir céder aux
follicitations des perfonnes refpeétables qui m’ont engagé à me charger
de cette tâche laborieufe. Si je ne puis ajouter beaucoup aux connoif-
fances a étudiés, je tâcherai du moins de prouver, par mon application
à décrire les objets & à raffembler le plus grand nombre de faits 8c
d’obfervations, tout le defir que j’ai de contribuer à l’avancement ÔC aux
progrès de cette intéreflànte partie de l’hiftoire naturelle»
A A L
A A L , aalius, Rumph.herb. amb. vol. I I I , p. 207,
genre de plantes dont les botaniftes ne connoiffent
<jue deux efpèces, qui croiffent dans les forêts de
rinde, & qui font des végétaux ligneux.
Ces plantes n’ont pas encore été cultivées dans
les jardins de l’Europe \ mais il eft probable qu’en
raifon du pays où elles croiffent, elles exigeront
ici la même culture que les végétaux de la côte
de Coromandel & de l’Inde. ( M T h o u i n.)
ABAISSER, en terme de jardinage, c’eft raccourcir
les branches d’un jeune arbre, dont la tête
eft deftinée à s’élever. Dans les fujets jeunes & vigoureux
, on coupe les branches à deux, trois ou
quatre pouces de la tige *, dans les grands arbres,
on les coupe tout près du tronc , & alors
cette opération s'appelle émonder. Voye[ ce mot.
( M. Th o vin.)
ABATTRE. ( médecine des bejliaux. ) -
Pour fe rendre maître d'un cheval, auquel on
doit faire une opération délicate & douloureufe,
on l’abat, c'eft-à-dire, on le couche par terre
avec précaution. ^
La place la plus favorable, dans une ferme, eft
ordinairement le fumier, dont l’épaifleur ne permet
pas au cheval de fe blefler en tombant. Si cependant
l’endroit où eft le fumier n’eft pas affez fpa-
cieux, ou fi le tems où doit fe faire l’opération
à l’animal eft celui où il n’y a que peu ou plus
de fumier dans la cour , on lui fait un lit de paille
très-épais, d’une étendue fuffifante, & on le place
fur le bord. On attache une entrave à chacun des
paturons des pieds} une corde paffe dansées anneaux
de ces entraves. Plufieurs hommes tirent en
avant la corde, qui rapproche les pieds du cheval,
& le difpofe à tomber. Quand on le voit pencher,
d’autres hommes, qui font placés derrière le lit de
paille, ou de l’autre côté du cheval, le tirent à eux,
afin d’aider fa chute & de la rendre plus douce. Le
cheval étant à bas,on lui fixe la tête, en s’appuyant
fortement fur l’encolure, & on arrête la corde en
la paffant dans les anneaux des entraves. Un feul
homme la tient, ou on l’attache à un poteau.
On conçoit facilement que , s’il s’agit de faire
une opération entre les cuiffes ou aux jambes du
cheval, on ne peut laiffer tous les pieds rapprochés.
Dans ce cas , on dégage des autres
celles des jambes qui gênent, & on leur donne
la pofition la plus commode pour l’opérateur,
en les affujettiffant d’une manière folide.
Quand l’opération eft finie, on lâche la corde,
on défait les entraves, on foulève la tête de l’animal
, pour,l’aider à fe relever. ’
On doit* avoir l’attention de laiffer le cheval
quelque tems fans manger, avant qu’on Y abatte;
la fecouffe qu’il éprouve & la douleur de l’opération
, peuvent troubler fa digeftion & lui caulçr
des tranchées. ( M. V abbé T e s s i e r . )
A B A
A b a t t r e u n c h e v a l , expreffion des écorcheurs,
employée pour fignifier 1 aélion de le tuer. Il y a
deux manières d ’ a b a t t r e un cheval •, la première
confifte à lui plonger un couteau dans le poitrail \
dans la fécondé manière, on l’affomme avec une
maffue , comme on affomme un boeuf à la boucherie.
( M . V a b b é T e s s i e r . )
A b a t t r e l ’ e a u \ c’eft enlever avec un couteau
la fueur dont eft couvert un animal qui vient de
travailler ou de courir. Cette attention eft très-
importante dans les poftes, les fermes & pour les
chaffes. Elle empêche la rentrée de la tranfpiration,
qui pourroit occafionner des maladies. Il faudroit
peut-être la porter plus loin qu’on ne la porte, &
ôter même l’eau des animaux qui fortenr des marre«
ou rivières, ou qui onr été mouillés par la pluie ou
la neige, fur-tout s’ils font échauffés. C’eft un ufage
qui me paroît bien condamnable & nuifible à U
confervation des chevaux des maîtres de porte,
que celui où font les portillons, de les mener à
l’abreuvoir aufti-iôt qu’ils arrivent de courfe ; il
vaudroit mieux attendre qu’ils fe fuffent repofés
& refroidis, ou plutôt il vaudroit mieux leur faire
boire, une demi-heure après, même de l’eau de
puits qu’on auroit laifféeà l’air dans des baquets
ou cuves pendant quelque tems.
Si ce diélionnaire n’étoit pas deftiné aux
agriculteurs feulement , je dirois que les cochers
de Paris ont une pratique qui me paroît
funefte aux chevaux, dont ils lavent les jambes
& le ventre auffi-tôt qu’ils rentrent. Afin d’en
mieux détacher la boue & de s’épargner la peine
de l’ôter le lendemain après quelle eft séché, ils lan-
cent avec force fur ces animaux des féaux d'eau froide
& quelquefois glacée, lorfqu’ils font écumans de
fueurs, &parconféquent lorfqu’ils ont les pores de
la peau ouverts. Il eft aiféde voir par-là qu’ils les
expofent à de fréquentes maladies.
On confeille encore de bouchonner avec de la
paille les animaux dont on a abattu l’eau. (M . V a b b é
T x s s 1 s r ).
A b a t t r e , ( s ’ a b a t t r e ) fe dit des animaux qui,
en marchant ou en travaillant, tombent fubitement ;
ce qui dépend ou des mauvais chemins qu’ils rencontrent,
ou d’une conformation vicieufe, ou d’une
ferrure vieille. On remédie à ce dernier inconvénient
en renonvellant les fers. (M . V a b b é T e s s i e r . )
ABCES , amas de pus dans l’endroit où il sert
formé. On diftingue les abcès en internes & externes.
Il eft difficile de juger de l’exiftence des
abcès internes-, les hommes feuls de l’art en connoiffent
bien les lignes & les moyens d’en favorifer
la guérifon. Les abcès externes font fenfibles à
l’oeil & au toucher. On voit, dans quelque partie
de la furface du corps, une élévation ou rumeur,
qui fait fouffrir l’animal lorfqu’on appuie deffu«.
Si en touchant un des points de cette tumeur avec
R ij