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à deux feuilles oppofées, divifées en cinq Lobés, J
& affez femblables à celles du maronnier dinde ,
mais dont les bords étoiem fans dentelures. Bientôt
elles furent fmvies de plufieurs autres feuilles *
de même forme, dont la verdure étoit claire. Dans
l’efpace de deux mois, cet individu s’éleva c) environ
un.pied. Alors, comme fes racines fortoient
par les fentes du vafe, il fut dépoté , & placéj
avec fa motte, dans une caiffe dun pied en carié,
remplie de vieille terre à oranger, bien meuble
& fubftanrielle. JI ne parut pas être fatigué de
cette tranfplantarion, & continua de croître, juf-
qu’au mois de janvier, dans la couche de tannée
d’une ferre chaude, graduée à dix degiés, où il
avoir été placé à la fin de l’automne. Sa hauteur
pouvoir être alors de vingt pouces. Mais, pendant
le refie du mois de janvier, fes feuilles jaunirent
& tombèrent les unes après les autres 5
l ’extrémité de fa pouffe noircit, & il mourut in-
fenfiblement jufqu’à la racine. Les recherches que
nous fîmes enfuite fur la caufe de çet -accident,
nous donnèrent occafion de reconnoître que les
racines étoient mortes depuis long-tems, & que le
.pivot, qui étoit arrivé au fond de la^ caiffe, &
s’étoit un peu replié, étoit pourri à l’extrémité.
II eft probable que cet individu ne feroit pas morr,
s’il eût été mj» dans un vafe plus profond, & où
fa racine eût pu defcendre plus bas. Plufieurs
arbres font dans le même cas*, dès que leur pivot
touche le fond du vafe dans lequel ils font plantés,
ils s’arrêtent, font attaqués par le chancre3
& la gangrène monte infenfiblement jufqu’au
collet de la racine, tandis que la tige meurt en
même proportion, depuis le haut jufqu’en bas.
( M. T n q v i n.)
. A ND AIN ou ANDIN. Le foin coupé-avec
]a faulx, & difpofé fur le fol en bandes féparées
les unes des autres par des intervalles à-pëu-près
égaux, eft en andain ou andin j d’autres difent
en ondain, peut-être parce que ces bandes repré-
fentent imparfaitement les ondes ou les vagues de
la mer ou des fleuves..Dans beaucoup de pays,
on, arrange de cette manière les herbes des prairies
artificielles, foit annuelles, foit vivaces, les
orges , les avoines, les fromens même & les fei-
gles, quand ils, ont les tiges trop baffes pour être
coupées à la faücille. L'homme qui fauche, n’a
pas befoin de s’inclinér autant que celui qui coupe
Ù la faucille. D ailleurs, quand les pailles font
courtes, pour en avoir davantage, on préfère de
faire faucher les grains, de quelque nature qu’ils
fpiepx.
Laiffer andiner les avoines, c’eft les lai fier quelque
tems en andin, pour en compléter la maturité
, & faire renfler le grain à l’aide des rofées
911 des pluies. Y°Tel Avoine.
Dans quelques pays, en Beauce, par exemple, on
difiingue deux fortes d’andains *, l’andin proprement
dit, & \zfangle. Le premier eft toujours formé de
jjkux couchesl’yne for l’autre ^ dont les épis font en
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fens^ contraire. Le faucheur, parvenu à l’extrémité
du champ, fe retourne pour recouvrir, en revenant,
la première couche qu’il a coupée, & recommence
enfuite une nouvelle couche, féparée
& éloignée de la première , qui fera auflï recouverte
au retour. Par ce moyen, il ne perd pas
de tems , & fauche en allant & revenant. Mais
il faut que l’air foit calme *, car s’il fait du vent .,
il eft obligé de fang le r, c’di-â-dire , de revenir
fans faucher $ quand il eft au bout de ce qu’il a
embrafie, <& de recommencer à chaque fois une
nouvelle couche fimple. Sans cette précaution, il
y auroit un fens où les* épis s’embarra lier oien t
dans fa faùlx *, il féroir gêné & égraineroit beaucoup
d’épis. Il a foin de faucher, dans ce cas,
en fuivant la direction du vent. ( M. Vabbé
T e s s i e r . )
A N D A R È S E , P r e n n A.
■ Genre de la famille des P e r s o n n e e s Les deux
efpèces connues de ce genre , font des arbres de
médiocre grandeur, qui croilfent dans les Indes
orientales- On leur attribue des propriétés médicinales
intéreflantes, mais leur port n’offre rien
dp remarquable. Ils fe confervent en Europe,
pençjanf l’hiver., dans des ferres chaudes,
Efpèces.
1 . A n d a r e s e à feuilles entières.
P r e m n a inugrifolia. L. ï) des Ifles de France
& de Bourbon.
1. A n d a r è s e à feuilles dentelées.
P r e n n A ferratifolia. L . ï> des j fies de Mo-
luques & |ë Ceylan.
1. L ’Andarêise à feuilles entières, eft un petit
arbre qui a le port du citronnier, & qui ne s’élève
pas beaucoup plus. Ses feuilles font oppofées,
ovales, & d’un vert,pâle tirant fur le jaune. Ses
fleurs, qui font petites, & de peu d’apparence ,
font d’un blanc lâle. Elles font difpolees eh co-
rymbes , à l’extrémité des rameaux , à-peu-près
comme celles de notre fureau. Les fruits font de
petites noix fphériques, recouvertes d’un brou
îucculent, qui leur donne l’apparence de baies.
Leur couleur eft noirâtre.
2. L ’A n d a r è s e à feuilles dentelées, pourroit
bien nçtre qu’une variété de l’efpèce précédente.
Son port eft le même, ainfi que la difpofttion &
la forme de fes fleurs qui font dentelées dans la
moitié de leur partie fupérieure.
Obfervatiqns. Nous avons fouvent reçu des
graines d’andarèfe. Çonimerfon nous en avait fait
pafier plufieurs fois, & noiis en avons reçu er?
luire de M, Sonnerai*, mais quoiqu’elles aient été
recueillies en parfaite maturité, & qu’on les a.t
préfervées des infeéles, & de la très-grande chaleur,
pendant la traverfée, elles n’ont jamai:- levé
çjîçz qQUS, Il eft très - probable que ces graines
perdçyt
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•perdent promptement leur propriété germinative,
& que fi l’on veut s’en procurer de fertiles dans
notre climat, il convient de les femer, dans des
caiffes, quelques femaines après leur récolte, &
de les envoyer enfuite en Europe. Ces arbres fe
conferveront indubitablement chez nous dans les
ferres chaudes, & leur culture fera la même que
celle des plantes que nous avons tirées du même
^ V f âge : Les feuilles dé la première efpèce d’An-
darèfe -ont une odeur forte & défagréable. Appliquées
fur le front, elles appaifent les maux de
tête. Commerfon éprouva lui-même leur efficacité.
( M . T r o u i n . ) : ■ i ü .
ANDILLY. ( pêche d’ ) Synonyme d’une des
variétés de l’Amygdalus perjîca. L . Voye\ le mot
Pêcher du dictionnaire des arbres & arbuftes.
( M . T h o v i n . ) ' * :-
A n d i l l y . (la blanche d’ ) Autre fynonyme
d’une variété de l’Amygdalus perfica. L . Voye\ le
diéi. des arbres & arbuftes. ( M . T h o v i n . )
AND JUK I. Grand arbre des ifles Moluques,
qui, fuivant M. Adanfôn, fait partie de la famille
des Ci s t e s . Il eft décrit & figuré par Rum-
phe, dans fon Herbarium Amboinehfe, vol. I I I ,
pag. 52 , tabl. 29-, fous le nom de Carbonnaria. j I
* Cet arbre s’élève à une grande hauteur j fon
tronc eft droit,-couvert d’une écorce épaiffe, d’un
jaune cendré. Il fe divife en plufieurs branches.,
qui forment une cîme touffue, dont les rameaux
font pendans. Ses feuilles font longues de trois à
quatre pouces, & larges d’un pouce & demi h
deux pouces. Elles font vertes, de confiftance un
peu ferme, & portées fur des pétioles affez courts.
Les fleurs qui paroiffent en novembre,font petites,
de couleur blanche, & difpofées en épis courts
à l’extrémité des rameaux. Elles font uni-fexuelles,
& vraifemblablement les fleurs mâles naiffent fur
des pieds différens de ceux qui portent des fleurs
femelles. Les fruits de cet arbre font des efpèces
de noix ovoïdes 'qui reffemblent à des olives non
mûres, & dont la peau, qui eft verte, recouvre
une coque dure & épaiffe. Elles contiennent un
noyau applati, couvert d’un duvet noirâtre.
L ’individu femelle de PAndjuri a les feuilles
beaucoup plus grandes & plus molles, l’écorce
plus blanche, le bois plus pâle & plus mou qfüe
l’individu mâle. Celui-ci fe plaît plus volontiers
fur les montagnes pierreufes, abondantes en ar-
gille rougeâtre, dans les lieux découverts & ex-
pofés- aux grands vents. L ’individu femelle croît
de préférence dans les plaines fablonneufes.
V f âge : Le bois de cet arbre eft d’un roux
"jaunâtre , très S* dur, pefant, compofé de fibres
groffières, facile à fendre & à s’éclater , & difficile
à couper en travers. On en fait du charbon
dont les forgerons Macaffars fe fervent habituellement
pour fondre le fer. Ils lui donnent la
préférence fur tout autre, parce qu’il fe confmne
beaucoup plus lentement.
Agriculture. Tome I.eü 17 / Partie.
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Les orfèvres de la même nation le préfèrent;
tous les autres , pour fondre leur or en petite
maffes*, & comme ils n’ont pas l’ufage des creu-
fè.ts, ils prennent le charbon fait avec fon écorce,
le creufent en godet, y dépofent leur o r , qui »
au moyen du feu-dont ils le recouvrent, s’y fond'
avant que l’écorce charbonnée , qui lui fert de
creufet, foit rompue ou confumée.
Le bois de l’Andjuri n’eft pas feulement employé
à faire du charbon, les Macaffars s’en fer-^
vent encore à beaucoup d’autres ufages, à caufe
de fa folidité*, ils en font des pilons, des mortiers
, des javelots, &c. Ce bois fert auflï à la
charpente civile :, & peut être employé à faire
des paliffades de défenfes. Il réfifle long-tems en
terre, lorfqu’on a eu la précaution de le char-
bonner extérieurement.
Cet arbre inériteroit d’être cultivé dans nos'
colonies de l’Ifle de France & dé Bourbon , à
caufe des ufages intéreffans de fon bois,. Ju f - 1
qu’à prélent il n’a point été apporté en Europe.
( M . T h o v i n . )
A N D O N Y I L L E .
Village de la Beauce, fitué au fud-fud-oueft
de Paris, à environ 37,000 foifes de certe capitale
,:aunord-nord-oueft d’Orléans, dont il eft diftant
de 21 à 22,000 toifes, fur la gauche de la grande
route de Paris à Orléans, vis-à-vis de la trente-
feptième borne milliaire. Un chemin ferré y conduit
d’Angerville, qui en eft à une lieue.
Le plafeau du canton, dont Andonville fait
partie, eft à 456 pieds au-deffus du niveau de la
tner. La plaine y feroit entièrement découverte,
& offriroitun horizon immenfe, fans des rideaux
de bois qu’on apperçoit à une ou deux lieues, de
plufieurs côtés, & fan^s quelques reinifes, avenues
& saillis, qui ornent les approches du village.
La forêt d’Orléans en eft à fix lieue?.
Près d’Andonville commence un petit vallon,'
d’où, à une lieue de fon origine, il fort plufieurs
fourees affez abondantes pour former prelque
auffi-tôt la rivière de Juin e, qui paffe à. JVIéréville.
L à, elle fait les agrémens des beaux jardins de
M. de la Borde, coule enfuite vers Etampes, & va
à Corbeil fe jeter dans la Seine.
Le terrein d’Andonville n’eft pas suffi fertile
que celui de la Beauce Chartraine. il fe rapproche
davantage du fol du Gâtinois, qui l’avoifine.- En
général, il eft médiocre. On peut le divifer en
plaines & en pentes. Dans les plaines, fous une
couche de terre végétale, qui a depuis fix jufqu’à
dix pouces j fe trouve une terre rouge ' & comp
a re , aflîfe fur un tuf calcaire. Il n’y a point de
terré rouge dans les pentes, mais le tuf calcaire
eft prefque à la fiirface. Beaucoup de champs
font couverts de pierres à chaux.
Il ne'faut pas penfer à planter, dans cè Pays,
d’autres arbres que ceux dont les racines font tra-
Y y y