S i o A N A
Defcription»
1. L 'A narase non fouillée j eft un petit ~
fous-arbriffeau qui s’élève de deux à trois pieds}
fes branches font longues, flexibles & articulées.
Il a beaucoup de ' reffemblance avec i’uvetre
( E p h e d r a ). Ses fleurs qui paroiffenr dans l’été,
font petites, feffiles, & donnent naiflahce à des
baies rougeâtres dont le fuc efl jaune Elles niù-
îiffent à l automne.
2. L’Anabase feuillée eft une plante annuelle
, de huit à dix pouces de haut tout au
plus. Ses tiges font rameufes, garnies de feuilles
iùcculentes, prefque cilindriques, plus groffes à
leur extrémité qu’à leur bafe, & d’un verd un
peu glauque. Les fleurs viennent dans les aiflelles
des feuilles par petits paquets*, elles font d’un
blanc verdâtre , & produifent des .baies rouges
qui mûriffent en feptembre.
3. à n a ba se à -feuilles de tamaris. La tige
de cette efpèce èft ligneufe & ordinairement
droite , elle fe ramifie' en plufieurs branches
garnies de petites feuilles triangulaires, fuccu-
lentes, & qui reflembleht un. peu à celles du
Tamaris. Les fleurs naiflent dans les aiflelles
des feuilles, & font difpofées en épis. Au lreu
de baies comme dans les autres efpèces, celle-ci
a un fruit fec peu apparent.
4. L A n a Ra s e épineufe eft remarquable par la
quantité d’épines dont elle efl couverte. Sa tige
eft ligneufe & fe divife en un très - grand
nombre de rameaux diffus , qui , au lieu de
feuilles , ont de petites écailles. Elles font difpofées
trois à trois ou cinq à cinq à la bafe
des épines, & fe recouvrent les unes les autres.
Les fleurs viennent autour des épines auxquelles
elles adhèrent fortement-, elles produifent de petites
velfies luifantes , qui renferment les fe-
mences.
Culture.
Les Anabafes numéros 1 , 3 & 4 , fe cultivent
dans des pots, & fe confervenr pendant
l’hiver dans l’orangerie , elles aiment une terre
fablonneufe, maigre & imprégnée de falpètre ou
de fel marin. Pendant l’hiver, elles redoutent
les arrofemens trop fréquens, &. font fort fu-
jettes à périr par l’humidité des ferres, fi l’ on
n’a pas la précaution de les placer près dçs
croifées , & de leur donner de l’air rréquem-
ment. L ’été elles ne craignent pas le grand fo-
le il, pourvu qu’elles foient à l’air libre, & non
à des expofitions , qui , en leur renvoyant la
réverbération de la chaleur, les priveroient des
différens vents.
Ces trois Anabafes fe multiplient de femences,
de marcottes , & quelquefois de boutures. Les
graines doivent être femées dès la fin du mois
de mars dans des pots remplis d’une terre fa-
bionneufe 8l légère, qu’on place fur une couche
A N A
chaude, & à l’air libre à l’expofition du midi.
Au moyen d’anofemens légers & fréquens, les
femences lèvent dans l’elpace de fix femaines.
Lorfque le jeune plant a quatre ou cinq pouces
de haut, on le repique avec toutes les racines,
dans des pots à oeillet. On met au fond de ces
vafes un lit de deux doigts d’épaifleur, d’une
ferre argilleufe, légèrement comprimée, & l’on
remplit la capacité du vafe avec une terre fablonneufe,
mais un peu plus fubftantielle que celle
qui a fervià faire les ferais.
On met les jeunes plants à l’ombre jufqu’à
ce qu’ils foient parfaitement repris , & à l’approche
des gelées , on les place fur les appuis
des croifées dans une bonne orangerie, à moins
qu’on n’ait des chaflis , fous lcfquels on puiffe
leur faire palier ce premier hiver à l’abri des
gelées, ce qui feroit infiniment préférable..
Les marcottes fe font à la manière ordinaire,
fans incifer les branches *, il fuffit de les courber
& de les fixer à trois ou quatre pouces de
profondeur dans une terre un peu forte, qui
retienne l’humidité. La faifon la plus favorable
efl le milieu du printems, ou la fin d’août. Six
femaines après , ces marcottes ont ordinairement
allez de racines pour être féparées de
fleur mère, & former de nouveaux pieds. Mais
en voulant multiplier les Anabafes',- il faut bien
fe garder de les marcotter trop jeunes, ou de
faire fur le même pied beaucoup de marcottes,
on rifqueroit alors de perdre en peu de teins
la fouche principale & tous les rejetions *, il faut
attendre que les fujetsaient au moins deux ans,
qu’ils foient vigoureux , & encore ne doit-on
faire que deux marcottes tout-au-plus fur le même
pied, en choififlant des branches un peu fortes
& bien ligneufes. • I
Les boutures fe font au premier printems, à
l’époque où la sève commence à monter. On
choifit des rameaux de l’avant-dernière pouffe.
On les plante, dans des pots remplis de terreau
de bruyère , qu’on place fur une- couche tiède.
On les couvre d’une cloche de verre opaque
qu’on garantit encore du folèil pendant les trois
premières femaines. Après ce tems-là , fi les
boutures fe font confervées faines, & ont commencé
à pouffer , il y a tout lieu d’éfpérer
qu’elles réuffiront. Alors il eft à propos de^ les
vifiter de tems en tems, pour voir fi elles n’ont
pas befoin d’être arrofées , de leur donner un
peu d’air de jour en jour , & de les habituer
ainfi par degrés à le fupporter, fans en être of-
fenfées. Après quoi on les fépare en moires, &
on les traite comme les jeunes plantes provenues
de graines.
L’Anabase feuillée étant une plante annuelle
ne fe propage que par le moyen de fes graines,
qui doivent être femées de la même manière
que celles des autres efpèces. La feule différence ,
c’eft qu'au lieu de repiquer le jeune plant, il
faut fe contenter de~le tranfvafer , & de le
mettre avec^la motte de terre qui l’entoure, dans
de plus grands pots, parce que le tems qu’il
mettroif à reprendre feroit entièrement perdu
pour j la fruélification qne l’on ne fauroit trop
favorifer, fi Ion. veut que les graines viennent
à parfaite maturité dans notre climat.
UJage : Les Anabafes ne fe cultivent que dans
les jardins de botanique , & la difficulté de
s en procurer des graines jointe à la délicateffe
de ces plantes , fait quelles y font encore fort
rares. Elles donnent , par leur combuftion, de
Iajkali comme prefque toutes les plantes maritimes.
{ M. 1 }! o u i s. j
ANACARDE. A n a c a r d i v m. Lam.
Ce genre fait partie de ceux qui compofent
ia famille des B a ssamies \ il ne renferme en-
rai' que deux efpèces, qui font de grands arbres
originaires des Indes Orientales. Le port en efl
majeftueux, le feuillage permanent, & ia ver-
dure agréable j le bois de ces arbres eft employé
à la charpente *, leurs fruits ont des propriétés
médicinales importantes, & leurs amandes
fervent à la nourriture des hommes. En Europe,
on ne peut les. conferver que dans lés ferres
les plus chaudes , & leur culture eft très - délicate;
EJpèces.
I. Anacas.de à feuilles larges.
A nacardium la tifo lium . La M. Diet, n.° i ,
I) des Indes orientales.
i . Anacarde à feuilles longues.
A nacardium longifolium: La M. Diél. n.* l
A n. Semccarpus Anacardium. Lin. Fil. Suppl,
P* 182 ï> des Philippines & de l’Inde.
B. Anacarde Iigas des Indiens,
A n a c a rd ium ligas.
1. L Anacarde à feuilles larges, eft un
grand arbre dont le tronc qui eft droir, & d’une
»elfe venue , fe termine par une tête arrondie
«ans Ion contour , & qui s’élève en pyramide,
«es rameaux font garnis de feuilles alternes
ovales, qui ont ordinairement quatre pouces de
fur fix de long. .Elles font d’un verd noi-
r tre en - deffus , & blanchâtre en-deflbus. Les
urs ont peu d apparence , elles viennent en
P Uts particules , à l’extrémité des rameaux : les
® ,?!le**es produifent , font applatis & d’un
Derb» A antjde la gtofleur & de la forme d’une
Pente fève de marais.
ceuë ërfiACAA iDE à feui,les longues: Le port de
pèceell le même que celui de la précédente j
mais elle s’en diftitigue aifément par les feuilles &
.par les fruits. Les feuilles viennent très-rapprochées
les unes des autres, à l’extrémité des rameaux,
où elles forment de grandes rofettes. Leur
longueur eft de plus d’ un pied ; elles font liftes &'
d’un beau verd en-deftus, pubefeentes & de couleurcendrée
en-deflbus. Ses fleurs naiflent en petits
panicules à l’extrémité des branches ; ellesfont petites,
d’un blanc jaunâtre, & s’ouvrent en forme
d’étoile. Les fruits qui leur fuccèdent font ovales,
applatis, d’abord r o u g e s & finirent par être prefque
noirs. 11 font portés fur un corps charnu, en
forme de petite poire, d’une faveur très-acerbe.
Cet adiré croît fur le bord des fleuves.
La variété B eft un arbre de moyenne grandeur
dont les fruits font plus petits que ceux de fon efpèce
; leur faveur efl anffi plus acerbe. Du relie elle
paraît avoir les mêmes caractères, & ne devoir les
différences qu’à des circonftances locales occafion-
nées par la différence des terreins où elle croît. Ors
la trouve fur les montagnes.
Culture.
Les Anacardes font très-rares en Europe, par la
difficulté de fe procurer des bonnes graines. En
effet, foit que les fucs âcres & corrofifs, dont les
capfules font imprégnées, »giflent fur l'amande,
St en détruifent infenfiblement le germe, foit que
ces femences perdent en peu de tems leur propriété
germinative , comme celles des caffiers & de
plufieurs autres arbres des pays chauds, prefque
toutes les graines qui nous arrivent de i’inde
relient en terré fans germer. Mais quel le que foit la'
caufe de cet inconvénient, nous croyons qu’il feroit
aifé d’y remédier. Il ne s’agiroit que defemer
les graines auflirôt après leur maturité, dans des
caiffes remplies d’une terre un peu forte, & fuf_
ceptible de conferver long-rems l’humidité & de
les tranfporter ainfi en Europe. Si on arrofe ces
graines de tems en tems,.1 pendant la rraverfée '
elles germeront, & pourvu qu’on ait la précaution,
de les tenir à l’air libre, & de les garantir du froid '
& de l’eau de mer, les plantes arriveront en bon
état. Si les cailles arrivent au printems ou dans-
l’été , on aura foin de lever les jeunes planres'-
en motte, de les mettre féparément dans un vafe
profond, rempli d’une terre un peu forre, & mêlée
de terreau de bruyère, de les placer enfui te fur
une’couche tiède, couverte d’un chaflis, & de les ar-
rofer très-légèrement jufqu’à ce quelles foient bien
reprifes cette époque on leur donnera plus d’air
& plus d’eau, mais toujours en proportion de leur
vigueur, & du degré de chaleui de l’atmofphère,
X ers le milieu de l’automne, les jeunes plants feront
placés dans la couche de tan neuf, d’une petite ferre
chaude', ou mieux encorefous une balche à ananas
afin qu’ils aient plus d’air & plus de chaleur. Pendant
l’hiver , il ne faudra les arrofer que très-,légèrement
, & feulement lorfqu’ils en auront befmn.
Au milieu du printems, on relèvera les pots qui