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- La partie aqueufe ou ïe flegme qu’on tire des plantes ; ’a : de la
faveur, & de l’odeur, qualités qu’il tire des fubftânces falines, huileufës
& fpiritueufes avec lefquelles il eft plus ou moins combiné ; & cette
combinaifon elle-même eft le lien qui unit les parties qui conftituent
le végétal.
La partie terreule qu’on fépare des végétaux par la ptitréfaélion
ou par l’incinération & la lixiviation, donne trois fortes de terres :
la vitrifiable. que l’on tire des plantes.farineufes & nourriflantes ; l’ab-
forbante, qui èft celle que fourniffent les plantes aromatiques, & la
calcaire, que l’on obtient uniquement des plantes les plus folides &
des arbres. Ces terres font différentes de toute terre minérale ; elles
font la baie des végétaux & leur donnent la folidité qu’ils ont.
Les fols effentiels que l’on tire fans feu des plantes, ne font que
l’acide combiné avec leurs parties terreufos & huileufes, qui a pris
de la confiftance & qui s’eft cryftalifé : ces fols font cômpofés de
parties qui fe volatifent par l’aétion du feu, & ; ne font point de.vrais
fols neutres. Us different des fols minéraux, en ce qu’ils font plus doux
& moins corrofifs.
Les huiles font ou effentielles ou graffes , ou empireumatiques. On
obtient les huiles effentielles par un fou lent, &c quelquefois par la foule
expreflîon de l’écorce de quelques fruits. Elles diffèrent entr’elles par la
couleur, 1 odeur, le goût, la confiftance, la pefanteur.,.en raifon des
végétaux, dont elles ont été tirées,
, , Les huiles graffes font plus tenaces & moins volatiles, par la quantité
de terre & de graiffe dont elles font chargées. On les obtient par
expreflîon, de.la plupart des plantes, -fans le fecours du fou.
- Les huiles empireumatiques prennent la confiftance de la poix,’ &
Contiennent beaucoup de terre & de fol. On ne peut les avoir qu’à
laide du fou. U faut remarquer que ces huiles fout compofées d’une
fubftance inflammable & terreufe , qui, par le moyep;, d’un.acide, font
combinées avec de l’eau. Elles diffèrent des huiles -minéfales. -
: La fubftance muqueufe, qui ne fe trouve point dans les. minéraux,-
mais feulement dans quelques végétaux, & qui fe diffout dans feau
& non dans l’efpnt-de-vin , eft compôfée d’eau-, d’un acide, de terre
& d’une très-petite portion d’huile.
La gomme n’en diffère qu’çn ce quelle contient moins d’eau...
z. La fubftance favonneufo eft compofée d’eau, de terre , d’huile &
de fol, combines de manière à fe diffoudre dans l’eau ô£ dans l’efprit-
de-vin.
Les refînes, qui ne fe diffolvent que dans l’efprit-de-vin, font cam-
pofces dune huile & d’un acide. .Ces trois différentes fubftânces né fo
trouvent point dans le règne minéral.
P R E L I M I N'A 1 R E.
: L ’ambre Sr le.füccin, qui paroiflènt approcher de là nature des1
refînes', préfcntent une différence' confidérablë1, lorfqiie l’on compare:
leurs propriétés avec les expériences q u o n 'a faites.
L ’air ou le principe aérien eft un fluide élaflique que l’on ne périt
féparer fans la décompofîtion totale de là plante, ou un fluide fans
élafticité. . : , : pi» t! s
La partie- fpiritueufe , quj eft; différente dànsl prefqüe toutes les
plantes, a un poids peu fenfible. Elle eft foluble daiis l’eau & dans
l’efprit-de-vin. Elle provient des acides & des fols combinés avec
les huiles.
. On doit donc diftinguer j deux: efpèces delémens dans les végétaux v
les prochains & les-éloignés. ;
Les élérnens prochains font l’eau, la terre , le fol ü j l’huile -le s,
elemens éloignés comprennent l’eau , la terre & le-phlogiftrque. ",
C hap. .IL Principes de,la végétation.-L a végétation, n’eff autre
choie que le changement infonfibie & la croifl.mce des plantes,, due
au mouvement des liqueurs très -.déliçes par le . moyen duquel les
parties nutritives contribuent à faügméntffibn des plantes, l'oit par
jnxrapbfition , fort par ititcrpofirion, fpit papl’un ou -fautre. à-la-fois.
' U finit aux plantes pour léür acëroiffëmént, des fubftânces’ fimilaires
& nullement minérales. Le double principe moteur de ces fubftânces,
eft l,air modifie par la chaleur & l’énergie de la plante elle-même.
C hap. I I I . F acuité, interne que, les plantes ont de fe rnulti-
flier. 'Les végétaux ont deux facultésprincipaies','celle de fo nourrir
&: celle de fe riiultiplfef.’ Cette dernière faculté parbît dépendre de
la première , fans que cependant ellé ait le même degré de force :
fouvent la faculté .nutritive- eft 'forte / tandis que la faculté jnulripli-
catiye eft trës-foible. Après ürf examen fur cette matière importante ,
fauteur conclut'' que la faculté • dé fe multiplier , confifte dans „un
mouvement de fétmefitàtion , - & qu’elle dépend de la matière fermentante,
qui durant la végétation , ell communiquée à chaque graine,
en raifon de fa nature particulière-s le principe d e là germination des"
^rainés eft une; fermentation dont le. levain'eft la pouflîère des
^ -TV. Fa chaleur conflderée. comme un moyéri qui contribue
a lâ végétation. La chaleur contribue’ beaucoup à la végétation.
Ellé agit formellement fur les plantes, en prodüifant & favorifant le .
mouvement des focs1; & elle agit matériellement,-en leur fourniflant
une. certaine fubftance nutritive inflam’màblè. L’aétion du feu opère
encore fur la terre: de deux ' manières différentes ,: en réfolvant en
vapeurs : l’eau & la partie graffe de là terre -1; & en combinant la
partie inflammable, .qui fe trouve foie dans la terre même, foit dans