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reprifé de fes drageons eft plus lente & moins
fûre. On les fépare des vieux pieds en les coupant
avec la ferpette, & on les plante dans
une plate-bande de terre meuble à l’expofition
du nord, & dans un lieu humide. Il convient
de ne pas trop les enterrer & de les efpaCer
à un pied de diftance les uns des autres. Lorf-
qu’ils ont paffé trois années en pépinière , ils
forment des touffes affez fortes pour être plantés
à leur deftination. Les graines doivent être femées
à l’automne qui fuit leur maturité-, fi l’on attend
plus tard/.il eft rare qu’elles lèvent. On les sème
dans des terrines remplies d’une terre fablonneufe
& légère *, elles lèvent au printems fuivant, &
le jeune plant eft affez fort pour être repiqué en
^pépinière à l’automne.
Ufage. Cette efpèce n’eft guères recherchée
que dans -les jardins de plantes médicinales à
caufe de fes propriétés ; on pourroit cependant
«’en fervir avec fuccès pour tapiffer le fol des
futaies humides > fur lequel il ne croit point
de végétaux,- mêlée avec les différentes efpèces
de Pervenche , elle y formeroit un tapis d’une
verdure foncée affez agréable.
2. A sar e t d e C a na da . Celle-ci reffemble
beaucoup à la première; elle sen diftingue néanmoins
aifément par fes feuilles qui font plus
grandes, & terminées par une pointe-, leur couleur
eft aufîi moins foncée. Elle fleurit dans la
même faifon, & produit des graines qui mûriffent
en feptembre.
Culture. Cette plante aime aufli les lieux ombragés
, mais elle préfère une terre forte & moins
humide que celle qui convient à la première. Ôn
la multiplie de la même manière, & elle peut
fervir aux mêmes ufag.es.
3. As a r e t d e V ir g in ie . Les racines de
cette rroifième efpèce font moins traçantes que
celles des. deux précédentes ; elles forment un
faifeeau defilamens, charnus & noirs, qui s’enfoncent
en terre à fix ou huit pouces de profondeur.
Des côtés de ces racines torrent plufieurs
feuilles qui font portées fuy de longs pédicules,
& qui ont la forme d’un coeur. Leur couleur
eft d’ un vert foncé-, leurs fleurs qui naiffent du
milieu des racines, font d’un pourpre noir* elles
paroiffent dans les mois d'avril & de mai, &
font fuivies de femences qui mûriffent en juillet
& août.
Culture. Cette efpèce eft infiniment plus délicate
que les deux autres ; il convient de la cultiver
dans des plates-bandes de terreau de bruyère,
à l’expofiiion du levant. Nous l’avons vue périr
plufieurs fois en pleine terre par l’effet des gelées -,
c’eft pourquoi nous croyons à propos de recommander
de la couvrir clans les grands froids, &
même d’en cultiver quelques pieds dans des
pots qu’on rentrera l’hiver dans l’orangerie, fur
les appuis des croifées. ^
Qa la multiplie aufli par le moyen des oeille-
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tons; mais, comme elle eft plus délicate que les
autres, il faut attendre qu’ils foient biep enracinés
pour les féparer de la Touche, & ne fairtf
cette opération qu’au premier printems. On les
plante dans des pots de terreau de bruyère qu on
place fijr une couche prefgue fans chaleur, â
l’expofition du levant; ils doivent y refter juf-
qu’aux gelées de trois à quatre degrés; enfuite on
les rentre dans l’orangerie pendant le refte de
l’hiver, & au printems fuivant, on peut les placer
en pleine terre, foit fur les gradins, parmi les
plantes alpines, foit dans des planches de terreau
de bruyère. . •
Ufage. Cette plante mérite d’être culüYée p»«*
les jardins d’agrément, à capft de l'odeur aromatique
&, poivrée de fes feuilles. Elle eft encore
rare chez nous. ( M. T hùvin. )
ASARINE. Afarina, ancien genre de Lobel,
dont Linné a fait une efpèce fous le nom d’Ati-
tirrhinum Afaritup. Voye\ Mu f l i e r reniforme.
(M. T houin.)
ASCARIDE. Sorte de petit ver rond & court,
qui s’attache affez fréquemment à la racine des
plantes qu’on cultive dans des pots; il les ronge
& les détruit infenfiblemenr, ce qui occafionne
des maladies aux végétaux qui en font attaqués,
& fouvent même les fait périr. ..
Le moyen d’en délivrer les plantes , eft de
prendre les pots qui les renferment, de les placer
dans des terrines remplies d’eau, & de les
y laiffer vingt-quatre heures. L’eau montant par
les ouvertures du vafe, imbibe la terre de pro-
che en proche, jufqu’à fa furface, & chaffe devant
elle les Afcarides qu’on prend à fon aife &
qu’on écrafe. ( M . T h o u i n . )
ASCARINE. Afcarina. Nouveau genre da
plante établi par M. Forfter. C eft une plante
dioique, dont le port, la culture & l’ufage nous
font inconnus. ( M . T h o u i n . )* .
ASCENSION de la Sève. Mouvement du bas
en haut du fluide, qui donne aux végétaux leur
accroiffémént. On n’eft pas d’accord fur certains
mouvemens de la fève; par exemple, tout le
monde ne convient pas que la partie qui a monté
jufqu’aux extrémités des branches & des feuilles,
redefeende vers les racines. Mais perfonne ne
doute que la fève ne parte des racines pour aller
nourrir & accroître le tronc ou., la tige & les
rameaux. L ’époque de l’Afcenfion de la Sève eu
très-importante à connoître pour le jardinage ,
à caufe des tranfplantations, marcottes, greffes,
&c. C’eft au printems que“ la Sève commence
à monter dans les plantes ; elle monte d’une
manière plus fenfible, lorfqu’après des arrofemens
naturels ou artificiels, il furvient de la chaleur,
Voye\ le deuxième difeours préliminaire, pages
ç6 & fuivantes, & le Diélion. des Arbres, par
M. de Fougeroux. ( M. l’Abbé T e s s ie r . )
ASCI. Plante qui croît en Amérique. : elle
s’élève de c»nq ou fix palmes, & même davantage*
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fille eft fort branchue; fa fleur eft blanche, petite
&. fans odeur, fon fruit a le goût du poivre.
Les Américains en affaifonnent leurs mets ; les
Européens en font aufli ufage. Il pouffe des ef-
pèces^de gouffes rouges, creufes, longues comme
le doigt ; ces gouffes contiennent des femences.
( anc. Encyclop. ) Cette plante eft une efpèce de
Capjîcum qui pourroit bien être VAnnuum de L .
Vo y ei Pimen t. ( M. T h o v in .')
ASCITE. Hydropifie du bas -ventre. Dans cette
maladie , lé ventre eft tuméfié, les flancs font
avalés, la préfence des^ eaux fe.fait fentir, lorf-
qu’en preflant d une main un des côtés du ventre,
on pofe l’autre fur le côté oppofé.
LAfcire eft caufée- par fobftruélion d’un ou
de plufieurs vifeères du bas-ventre.
L animal, qui l’éprouve, ri*a point ou prefgue
point d appétit; fes forces diminuent; il maigrit;
fes jambes enflent; les urines ne coulent qu’en
petite quantité, ,& font troubles & épaiffes ; la
refpiration devient difficile & laborieUfe ; la
mort eft ordinairement la fuite de cet état.
maladie, parce qu’on ne l’attaque que quand elle,
a fait de grands progrès. S i, à cette époque ,
1 animal .n’eft pas précieux, il faut le laiffer
mourir s’il eft précieux, on peut tenter quel«
ques moyens.
Au commencement de *la maladie, ce qui
convient le mieux, ce font les doux purgatifs en
breuvage & en hivernent, à petite dofe , & fou-
vent réitérés. Quand lAfcite exifte depuis quelque
tenus, les purgatifs font nuiffbles. Alors on
doit recourir aux réfolutifs & aux diurétiques ,
& en conféquence , donner aux animaux des
feuilles dé cheli-doine, de fumeterre , de chicorée,
du fuc d’oignon avec de l’eau-de-vie, du
vin blanc, dans lequel on fait macérer des cloportes.
& des b'aies de genièvre, ou des cendres
de genêt, enfin une infufion de racine de chicorée
fauvage & de perfif.
r 2 *tet Pro^cr^ traitement de l’Afcite, les
ludorifiques, le mercure doux, l’euphorbe, la
gomme guite, même les préparations d’antimoine,
tes remèdes en augmentent l’obftruélion & diminuent
les forces vitales, ou échauffent les
animaux malades & leur caufent de violentes
coliques,
La dernière reffource eft la ponélion. Cette
opération fe fait dans l’efpace compris entre les
ernières fauffes côtes & les os pubis, en plongeant
dans le ventre, un inftrument, appellé
trois-quart, & en évitant de toucher le mufclc
ongitudinal de lVbdomen.. Le trois-quart eft
compofé d’une canule & d’un poinçon , à ex-
1 ^tguë t'iangulaire. On retire le poinçon
& on laine ’a canule pour donner paffage
aux eaux. Il ne faut pas évacuer la totalité des
aux en une fois, parce qu’on affoibUroit trop
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l’animal ; quand donc on en a retiré îa moitié,
on ôte la canule^ on applique fur la plaie de
l’étoupe fèchc, cardée, affujétie avec un emplâtre.
Deux jours après, on réitère la ponélion,-pour
retirer le refte des eaux. Chaque fois que les
eaüx s’évacuent, on comprime le ventre avec un
bandage , qu on ar-rofe de tems en tems avec du
vin chaud, faturé d’alun de vitriol.
Cette opération n’exclut pas lés remèdes qu*
doivent faire couler les -Urinés. Au contraire , leur
! effet concoure avec elle à la guérifon des animaux.
Quand la poné^on a été faite & qu’on
peut efpérêr que toutes les eaux font évacuées,
c eft alors qu’il faut, aux diurétiques, joindre des
boiffons toniques, telles que des eaux ferrées,
des infufions de plantes aromatiques.
Il me fembîe qu’au lieu d’attendre totalement
i’infuffifance des autres moyens, on devroit faire
la çonélion auffi-tôt qu’on eft afiuré qu’ il y a
de l’eau dans le ventre. En hâtant cette opération,
on prévient le relâchement & l’atonie des dibres,
que les toniques le plus fouvent ne rétabliflènt
pas, quand elles ont été trop long-tems abreuvées
d’eau.
Encore une fois, à moins que ce ne foit un
animal précieux, il y a plus à gagner à ne le
point traiter du tout dans cette maladie. ( M. l’Abbé
T e s s ie r . )
A S C L E P I A D E . A s c z e p i a s .
Ce genre, qui fait partie de la famille des Apor
c in s , ne renferme que des plantes vivaces, prefque
toutes étrangères à l’Europe, & qui ctoiflent dans
les pays chauds. Elles donnent un fuc laiteux très-
abondahr, qui eft âcre & cauftique, & dont on
fair ufage en Médecine. La-plupart des efpèces
font de jolis arbuftes ou arbriffeauxr toujours
verjs, & les autres font des plantes plus où
moins élevées, dont les tiges herbacées périffent
tous les ans. Prefque toutes les fleurs des plantes
de ce genre font apparentes & de couleurs éclatantes;
elles ont une ftruélure fort fingulière ,
dans laquelle on a cru reconnoître la configuration
des parties génitales de l’homme.
Les arbriffeaux fe confervent dans les ferres
chaudes, & les plantes vivaces fe cultivent dans
l’orangerie ou en .pleine-terre. Toutes fe propagent
aifément par le moyen de leurs graines ; les
efpèces ligneufes reprennent de marcottes, &
quelquefois de boumres , & les herbacées viennent
facilement d’oeilletons.
Les tiges de quelques-unes de ces plante#
donnent une filaffe foyeufe, qui peut fervir X
faire des toiles; les.aigrettes de leurs femences
font plus ou moins propres à faire des ouates,
& à former différent liffus, en les mêlam avec
d’autres matières.