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AUGET. Agriculture, diminutif d’Auge ;
c'eft un petit vaiûeau de bois , qui fert à contenir
la nourriture des oifeaux , qu’on élève ou
qu’on engraiffe. Il n’a fouvent qu’un ou deux
pouces de haut y il eft quelquefois léparé au milieu
par un petit ais, c’eft-à-dire, une petite
planche , afin de mettre le boire & le manger
a part dans fes deux côtés ( M. P Abbé Te s s ie r .)
AUGET. Jard.ina.ge. On donne ce nom en jardinage
à de petites excavations de terre de deux
à quatre pouces de profondeur fur 18 à 20 pouces
de diamètre, dans lefquelles on feme les graines
délicates qui ont befoin d’être arrofées dans leur
jeuneffe.
Ces Augets fe font à la houe, à la binette ou
à la bêche, fur un terrein nouvellement labouré.
On en unit l’intérieur avec la main* fi les graines
qu'on veut y femer font fines, enfuite on les
xeconvre d’une terre bien divifée & on met par-
deffus une mince couche de terreau. Si les graines
font groffes , comme par exemple , celles des
haricots, on fe contente d’y placer cinq ou fix
femences également efpacées, & on les recouvre
d’un demi-pouce de terre du fol.
Cette pratique de femer en Auget eft ufitée dans
les jardins potagers, pour plufieurs efpèces de
légumes , telles que les pois, les fèves > &c. On s*en
fert auffi très-fréquemment dans les écoles de botanique
, pour un grand nombre de plantes annuelles.
Elle a l’avantage de fournir un moyen facile
d’arrofer les plantes, de les mettre plus à l’abri
du hâle dans -leur jeùneffe, & de les chauffer &
butter plus commodément quand elles exigent cette
culture.
Les Augets fervent encore à provigner ou
marcotter cerraines efpèces d’aibuftes, & ils remplacent
ce que les vignerons appellent Augelot.
{ M. T houin.)
AUGEON. On donne en Sologne, cç nom à
l’Ajeon, ou Jo-Marin, Vltx Europaus. Voyez
J o-M a r in . ( M.fAbbe T e s s i e r . )
AULNAYE ou AUNAYE. Lieu planté d’Au-
nes, en latin Betula Alnus. L. Var. A. Voyez Au-
Wà y e dans le Diél. des Arbres.(M. T houin.)
AULNE ou AUNE. Betula Alnus. L. Var. A.
Voyez B o u l e a u glutineux ou A u n e commun
dans le Diéh des Arbres. (M.Thouin. )
AULNETTE ou AUNETTE. Jeune plantation
d’Aunes. Voyez A u n e t t e dans le Diélion.
des Arbres. (M. T houin.)
AUNAIE ou AUNAYE. Plantation d’Aune.
Betula Alnus. L. Var. A. Voyez A u n a y e dans le
Diéh des Arbres. (M- Thouin.)
AUNE. Betula Alnus L. Voyez B o u l e a u
c l u t in e u x ou A u n e commun dans le Diét.
des Arbres. (M. T houin.)
Les feuilles d’Aune font très-bonnes pour les
moutons \ on s’en fert pour faire des feuillées.
Voyez F e u il l é e , Le bois d’Aune eft employé
A t J N
pour la chauffure des payfans en hiver. II fe
coupe aifément; il n’eft pas lourd & forme de
bons fabots. Voyez Aune , Diétionn. des Arbres.
( M . P Abbé T e s s i e r . )
Au n e noir, fynonyme , impropre du Rhamnus
Yrangula. L. Voyez BourGÊn e ou N f r p r u n
des taillis dans U Diéhdes Arbres. ( M. T h o u in . )
A u n e a b a y e s . Nom impropre & peu ufité
du Caffine Morocenia. L. Voyez Cassine à feuilles
convexes. { M . T h o u in . )
AU NÉE, fynonyme de Vlnula Helenium. L.
Voyez I n u l e O fficina le . ( M . T h o u in . )
AVOCAT. Nom qu’on donne dans les Antilles
, au Laurus Perfea. L. Voyez Laurier.
(Af. T h o u in . )
AUMAILLES. <c Terme des Eaux & Forêts
55 & de plufieurs coutumes , pour défigner les
55 bêtes à cornes & mêmes les brebis. 55 Cours corn*
plet if Agi i culture. Ce mot vient, fans doute ,
d’Anima lia.
Il y a des pays où par bêtes Aumail!es,on
entend feulement les bêtes à cornes. (M. P Abbé
T e s s i e r . ) ,
AUTOMNE.Une des quatre faifons de l’année.
C’eft celle qui procure le plus de jouiffances dans
le climat de Paris & dans le milieu de la France,
Alors on ne manque de Tien à la campagne;
gibier, volailles, fruits, légumes de diverfe forte,
tout y abonde. Auffi, les gens riches préfèrent-ils
d’aller s’établir dans leurs terres &.maifons des
champs y en Automne ou à l’approche de l’Automne.
Pour ne confidérer ici que le cultivateur,
repofé au commencement de cette faifon , des
fatigues exceffives de la moiffon, jouiffant d’un
air plus tempéré, il contemple d’un oeil Content,
là grange remplie, les meules énormes, qu’il a
été obligé de faire, fa baffe-cour fourmillant de
poulets & d’autres volailles,fon colombier garni
de pigeons, qu’il peut porter au marché. Il conçoit
, à la vue de ces richeffes, l'efpoir de payer
fon maître , de folder fa part des impofitions
royales, de fatisfaire à fes engàgemens envers fes
domeftiques, envers les ouvriers qu’il emploie pour
les harnois, uftenfiles & infirumens ; & enfin
envers les marchands qui lui prêtent les objets qu’il
ne peut tirer de fon fond ou fabriquer lui-même,
De nouveaux foins l’occupent cependant. Il
arrache de la terre les racines deftinées à fa nourriture
ou à celle de fes beftiaux. Il continue à
donner les dernières façons aux terres qu’on doit
enfemencer_avant l’hiver ; il prépare les femences
d’ayance, ou en les achetant pour les renouveller,
ou en épurant celles qu’il prend dans fa récolté. Il
fume les champs qu’on n’a pu fumer plutôt. Il procède
à l’enfemencement de fes terres, & ne fe repofe
tout-à-fait que quand fes guerets font couverts de ce
qui fait l’elpérance de l’année fuivante. Je n’entre
ici dans aucuns détails, parce qu’ils fe trouvent à
chaque mois de l’Automne. (.ikf, P Abbé T e s s i e r .)
A V O 7 5 '
A V O I N E , A v 'i n a.
Genre de plantes de la famille des graminéeî,
d’autant plus mtéreffant qu’il renferme des efpèces
cultivées en grand, pour nourrir les hommes & jf
les animaux.
Les Avoines cultivées occupent un rang diüm-
gué parmi les graines Cercales. On les place ordinairement
après les orges.
Les campagnes-de la Flandres Françoife, celles
de l’Artois, de la Picardie, de la Champagne,
de la Lorraine, de I’Ifle de France, de la Franche-
Comté, de l’Orléannois, de la Normandie & de la
Bretagne, font en partie couvertes d Avoines.
On en fait de riches récoltes dans ces provinces,
comme dans tout le nord de l’Europe. Le midi
de la France & de l’Europe connoît peu cette
production. On la dit originaire de llm- de
Juan-Fernandès dans la Mer du Sud , près le
Chyli. Mais., avant la découverte du Nouveau
Monde, l’Avoine étoit connue en Europe. Pline
obferve que les Allemands vivoient principalement
de bouillie de farine d Avoine*, & que les
Médecins fe plaignoient que cette nourriture rédui-
foit, à peu de chofe , l’exercice de leur art. Cette
plainte, fi elle a eu lieu, n’étoit pas fondée; la
vie fobre & laborieufe de ces peuplera, fans
doute , plus contribué à les rendre fains que la
qualité de leurs alimens. ^ .
La remarque de Pline, prouve, au moins, qu il
y a longtems que l’Avoine étoit cultivée eu Allemagne,
puifque lorfqu’il écrivoit, c étoit déjà la
nourriture commune de ce pays. Je ne me livrerai
point à de vaines conjedures pour rechercher la
véritable patrie de l’Avoine, & pour trouver dans
les efpèces fauvages, celle qui a formé les efpèces
cultivées. La lifte qui va fuivre, fera connoître
qu’il y a des Avoines en Europe, en Afrique &
en Amérique. Dans quelques pays du monde qu’elles
croiflent, on peut affurer ou que ce n’eft pas dans
ceux qui font chauds, ou que c’eft dans les lieux
élevées dont la chaleur en Été n’excède pas celle
des climats froids ou tempérés.
Efpèces fuivant le Dictionnaire de Botanique,
1. A v o in e cultivée.
'AvtrfA fativa. L. 0 de tous les Royaumes du
Nord & du milieu de l’Europe. Cette efpèce
a plufieurs variétés.
2. A v o in e nue.
ArENAnuda. L. 0 d’Angleterre & d’Efpagne.
a. A v o in e follette, folle Avoine , Averon.
A ven a fatua. L, de Picardie, de i’Ifle de
France, de l’Orléannois, &c. Elle a fa variété en
Languedoc. Le Dictionnaire de Botanique attache
à cette efpèce comme variété, 1 Avoine
ftérile, Avenafierilis, dont Linné fait une efpèce.
4. A v o in e élevée, fromentale.
A v e n a c la tio r . L« 0de France Angleterre.
a v o
Elle a fa Variété à racine noneufe;
5. A v o in e ftrièe.
Avenu, ftr ia ta . L. > du Dauphiné.
6. A vo in e ftipiforme. •
A v e n A ftip ifo rm is . L. du Cap de Bonne-ElpCrance.
. „ _.
7 . A v o in e de Penfyivame.
A v e n A P e n fy lv a n ic a . L. de Penfyivame en
Amérique. I l® ®
8. A v o in e de Leffhng.
A v e n A L e JfUngiana.L . d’Afrique & d Efpagne,
9. Avoine pourpre. _
A v e n A p u rpurea. L. de la Martinique.
10 . A v o in e lupuline.
A f en A lupulina. L. du Cap de Bonne-Efpé?
Tance. , r . 1 1 . A v o in e pubelcente.
A v e n A pubefeens. L. ^ Elle a fa variété.
12 . A vo in e jaunâtre.
A v e n A fla v e fe en s. L. de l’Europe. Elle a t*
variété. . . .
1 $ . A v o in e bigarrée.
A v e n A verjicolor. L. de l Auvergne.
14 . A v o in e diftique.
A v i s a diflicha. L. du Dauphiné. Elle a fa y«
riéié.
i ç . A vo in e des près.
A v e n A pratenfis, L.
16. Av o in e à épi. ,
A v i s a fp ic a ta . L. de Penfyivame.
17 . A vo in e fragile.
A v i s a fr a g il i s . L. 0 de 1a Provence, du Lan,
guedoc & du Dauphiné.
18. A v o in b du Cap.
A v i s a Capenfis. L. du Cap de Bonne-E p
^Suivant l'ancienne Encyclopédie , les Canadiens
>nr une Avoine plus groffe & plus délicate que
a nôtre. On la compare au ns pour la bonté.
V’ed-ce pas l’Avenu Penfylvanica:
J ’ai cultivé bien des fortes dAvotne, venues
le loute part, que j’ai gardées en herbier de çue
i’ai fait peindre. N’ayant pu comparer ces Avoines
avant de donner cet article à 1 mipreflion , j ai
adopté les efpèces de Lmné, me réfervant d établir,
dans la fuite, des drfhnatons , qm ^ront
peut-être plus exaâes, & fur-tout de bien défignet
les variétés & les efpèces d’Avoines cultivées.
AVOINES CULTIVÉES EN GRAND.
Temps de femer les Avoines.
Il y a des pays où l’on ditlingue l’Avoine eu
Avoine d’automne & en Avoine de prtmems ,
parce qu'en effet on y en feme à ces deux époques
Cette diflinaion ne peut Être adm.fe f — e