
AMANDIER, en latin Amygdalus, nom d’un
genre d’arbres de pleine terre. ( Voye\ le 'Didion-'
noire des arbres & arbüftes > au mot Ama ndier.)
(.M, T h o v i v . )
Ama ndier d’Afrique , fynonyme impropre
du nom d’un arbre du Cap de Bonne-Efpérance,
connu des Botaniftes fous celui de Brabtjum Sttllu-
îifolium L. ( Voyei BrabEl a feuilles en
étoile. (M . T ho v iv . )
A M A N I T E , Aman 1 tAi
Genre de plante de la famille des Cv a m p i -
g v o v s , nommé par Linné Agaricus. Il eftcoro-
pofé de plus de cinquante efpèces, fans y comprendre
les variétés qui font encore en plus grand
nombre. Ces efpèces font décrites & figurées avec
foin dans divers ouvrages de botanique, & particulièrement
dans celui de M. Bulliard, qui a-
pour objet les champignons de la France.
Mais quoique le nombre des efpèces connues
de ce genre fçit très - confidérable , cependant,
comme nous ne connoiffons guères que celles qui
croiffent en Europe, il eft à préfumer que li les
Voyageurs Botaniftes s’étoient occupés à rechercher
& à décrire celles qui fe trouvent dans les
pays étrangers, ils en auroient de beaucoup augmenté
la lifte.
Les Amanites, en général, font des plantes qui
ne vivent que quelques jours , & que, par cette
raifon , on peut regarder comme éphémères. Leur
fubftance eft charnue & aqueufe j elles varient
dans leurs formes, & particulièrement dans leurs
couleurs, dont quelques-unes font agréables à la
vue. Elles croiffent la plupart fur des végétaux
«nourans ou morts, & fouvent fer leurs propres
débris réduits en terreau. Les faifons les plus
favorables à la'végétation de ces plantes font le
printems & l’automne. Une pluie chaude, fuivie
de quelques rayons de foleil, les fait croître ;
les vents du nord & les grandes chaleurs les font
difparoître. C’eft ce qui a fait croire à quelques
perfonnes peu inftruitës, que ces végétaux n’é-
toient que le produit de la fermentation de la
terre, ou, pour ainfi dire, fes excrétions.
Les Amanites paroiffent fc-plaire de préférence
dans les prés, dans les bois & à l’ombre des
forêts, parce que c’eft-là quelles rencontrent une
plus grande quantité de matières végétales en
décompofition, & qu’elles font mieux défendues
des vents & des rayons du foleil.
Ces plantes ont toutes des propriétés^ plus ou
moins malfaisantes dans l’ufage économique. Les
expériences faites avec foin, par plufieurs Phyfi-
ciens célèbres, tant anciens que modernes, prouvent
que les efpèces regardées comme innocentes,
contiennent des principes délétères, & qu’aucune
ne fournit de parties nutritives. Cependant on fait
ufage tous les jours, dans les cuifines, de quel-?
ques-unes d’entr’elles, fans que les accidens fu-
peftes.» qui arrivent en grand nombre chaque
année, foient capables de faire renoncer à ce
dangereux comeftible. Il faut que le plaifir de
fatisfaire fon goût foit bien fort, puifqu’il l’emporte
fur toute conlidération de famé, & même
d’exifterice perfonnelle.
Nous ne préfenterons ici la lifte que des efpèces
les moins dangereufes, & dont on fait un ufage
plus ou moins habituel. Pour toutes les autres,
nous renvoyons au Diélionnaire de Botanique
de M. le Chevalier de la Marck.
A m a n it e turbinée, ou Agaric turbiné. Bulliard.
A m a n it a turbinata. La M. Dicl. n.° 14.
A m a n i t e tigrée, ou Agaric tigré. Bulliard.
A m a v i t a tgrina. La M. Diéi. n.° 22,
A m a n i t e odorante , ou moufferon.
A m a v it a odorata. La M. Di«51. n.° 2$.
A m a n i t e orangée, ou oronge vraie.
A m a v i t a aurantiaca. La M. Diél. n,° 46*
A m a n i t e édule , ou champignon des couches.
A m a v i t a edulis. La M. Diél. n.° 51.
A g a r ic u s campeftris. L.
La culture des Amanites eft négligée dans toutes
les .efpèces de jardins, à caufe du peu davantage
qui en. réfuiteroit. Qn ne cultive dans les potagers
que le champignon des couches *, dans les
Ecoles de Botanique on fe contente de mettre à
la place qu’elles doivent occuper, l’effigie des
efpèces les plus intéreffantes, modelées en plâtre,
& peintes d après nature. Ces effigies fuffifenc pour
faire connoître les plantes vivantes, lorfqu’on les
rencontre à la campagne; elles ont en outre
l’avantage de durer beaucoup plus que l’original
d’après lequel elles font faites, & de fournir
ainfi les moyens de les étudier en tout tems.
Les Botaniftes ne font entrer dans leurs herbiers
que des figures coloriées de ces plantes
à cet égard, l’ouvrage entrepris par M. Bulliard,
avec autant de courage que d’intelligence & de
foin, leur fournit un moyen auffi commode que
sûr de les étudier & de les connoître, & doit lui
mériter toute leur reconnoiffance.
Voyez les mots Moùfieron, Oronge & Champignons
de touche, pour i’hiftoire & la culture de
^es plantes.[M . T h o v i v .) >
A M A N O I E R , A m a v o a .
Genre de planre établi depuis peu d’années par
Aublet, dans fon Hiftoire des plantes de la Guiane
Franço'ife, dont il n’exifte encore qu’une efpèce
de connue.
A m a n o i e r de la Guiane.
A mAn o A Guianenjis. Aubl. hift. p. 256, fol. IOÏ.
C’eft un arbre qui s’élève jufqu’à foixante pieds
de haut. Son tronc a ordinairement trois pieds
de diamètre; fes branches, qui font placées vers
le fommet, s’élèvent & fe répandent en tout fens;
elles fe divifent en rameaux garnis de feuilles
ovales pointues, d’une confifiance ferme & d’un
verd foncé, lefquelles font difpofées alternativement.
Ses fleurs font petites, & ont peu d’apparence;
elles paroiffent dans le mois de novembre.
Cet arbre croît dans les forêts défertes, à quelque
diftance de la rivière de Sinemari, au-deffous
du premier. faut qu’elle fait en partant de fa
fource. Les Galibis l’appellent Amanoa, d’où
Aublet a tiré fon nom générique.
Nous ne pouvons donner aucuns détails fur la
culture de cet arbre, qui n’a point encore été
tranfporté en Europe. Mais, d’après la connoif-
fance des lieux & du pays où il croît, nous pré-
fumous qu’on pourroit le traiter avec fuccès comme
les arbres de la zone torride ; c’ëft-à-dire, qu’il
faudroit en femer les graines au printems, fous
des chaflis ; mettre le jeune plant dans la tannée
des ferres , pendant fa jeuneffe , & lui donner
beaucoup de chaleur & d’humidité , lorfqu’il
feroit en végétation. (M . T ho viv .)
AMAQUAS. C’eft le nom que les Hottentots
donnent p un arbriffeau du Cap de Bonne-ef*
pérance , dont il eft parlé dans l’hiftoire générale
des Voyages, vol. 5 , p. 185). Cer arbriffeau
, que les Hollandois nomment Keurbôom,
eft trop peu connu des Botaniftes, pour quon
puiffe le rapporter à fa famille naturelle , &
même à fon gehre.
Suivant Kolben , le tronc de l’Amaquas eft
affez gros ; il s’élève à la hauteur de neuf à
dix pieds ; fes feuilles reffembient à celles du
poirier, qui porte la pierre d’oifeau ( ne feroit-ce
pas du forbier des oifeaux, dont il veut parler ).
Sa fleur eft couleur de rofe , comme celle du
pommier, & répand une odeur fort douce. Elle
donne bàifi’ance à des coffes,. dont chacune renferme
cinq à fix femences de la groffeur d’un
pois , de couleur brune , de forme ovale &
d’un goût aftringent. Son écorce eft mince, Tort
unie & de couleur de cendre. Les vers attaquent
difficilement le bois *, il eft affez flexible torfqu’il
eft vert, mais en féchanr il acquiert une dureté
prefque incroyable. Si l’on coupe une branche
de cet arbriffeau, elle rend une gomme jaune &
luifame.
Il eft à regretter qu’un arbre auffi intéreffanr,
qui pourroit fe conferver dans nos orangeries ,
pendant l’hiver , & peut-être même en pleine
terre, dans toutes nos provinces méridionales,
P°*nt encPre été tranfporté en Europe.
(M . T h o v i v . )
AMARANGA. Arbre de l’ille de Ceylan ,
dont 1 écorce s’emploie pour les abfcès de la
gorge ; Knox , qui vérifia la'vertu de cette
ecorce, par fa propre expérience, dit qu’on lui
€n fit mâcher pendant un jour ou deux , en
avalant fa falive, & que, quoiqu’il fut très-mal,
\ e trouva guéri en vingt-quatre heures. ( H fi.
V|§ P f * Tome X V I I I , page 544.)
Les Botaniftes n’ont que des prèfotflprions fur
le véritable genre de cet arbre ; ils le croient
une efpèce de Carambolier. Voy t\ ce mot. Il eft
bien étonnant qu’un arbre, qui a des propriétés
auffi avantageuses, n’ait pas encore été tranfporté
dans quelques-unes des colonies européennes des
Antilles , d où il eût pu être envoyé avec plus
de facilité en Europe ; ce feroit un vrai préfent
à faire à l’humanité. (M . T hovik.)
AM ARA N T H E . A m a r a s t h v ,.
Ce genre a donné fon nom à une famille de
plantes, très-naturelle. Il eft compofé, dans ce
moment, de vingt-trois efpèces, qui fourniffens
encore un plus grand nombre de variétés ; elles
forment enrr’elles des nuances fi fines , & font
tellement liées les unes aux autres, qu’il eft peu
de Botaniftes qui puiftent circonfcrire les caractères
qui diftinguenr chaque efpèce. En général,
les Amaranrhes croiffent fous la Zône torride &
dans les climats tempérés ; elles fe trouvent
anffi dans les paÿs moins chauds , mais elles
viennent plus tard , & durent moins long-tems 5
c’eft par cette raifon que leur végétation ne
■ commence chez nous qu’au moment où la chaleur
de l’atmofphère eft réglée à dix degrés environ
; quelles ceffent de végéter , lorfque la
température n'eft plus qu’à cinq degrés, & quelles
périffent auffi-tôt qu'il furvient des gelées d’un
à deux degrés. Mais auffi ces plantes peuvent
fupporter les plus grandes chaleurs, fans en être
incommodées-, elles n’en croillent, au contraire,
■ qu’avec plus de vigueur, fur-tout fi les chaleurs
viennent par gradation , & fi l’on a foin d’y
proportionner les arrofemens ; il eft vrai qu’alors
leur exiftence eft moins longue.
Les tiges des Amaranthes font herbacées ;
elles s’élèvent à une grande hauteur, & leur
végétation eft rapide. Elles commencent à fleurir
à la lin de l’été , & durent jufqu’à l’approche
des gelées. Toutes ces plantes“ font annuelles.,
& plufieurs même ne durent que fix mois.
Quelques-unes d’entr’elles ont un port agréable,
& leur feuillage eft teint de différentes couleurs.
Celles-ci fervent depuis long-tems à l’ornement
*8es parterres , d’autres ont des propriétés alimentaires,.
qui les font rechercher dans les pays
où elles croiffent, & le relie occupe des places
. dans les jardins de botaniques.
Efpèces,
. I. A map-a n t h e ' blanche.
A m a s a u th u s albus. L. 0 d’Amérique &
d’Italie.
X. A m a e a n t h e à feuilles étroites.
A m a s A« Tu u s grezeifans. L. 0 d’Alie 8c d’Amérique.
5. A m a r a n t h e tricolor.
A m A s An t n u s tricolor, L. 0 de la Chine,