
marchant , & finît par couvrir fa planche de
terreau, fi cela eft nécèflaire. • :
Cette opération produit !e même effet fur les
planches de terre nouvellement femées, que le
rouleau fur les plantes céréales \ Tune & 1 autre
contribuent beaucoup à Ja réuffite des femis.
( M. T houiv. )
AFFAMER , agriculture ; priver un pays, ou
une province, ou une réunion d’hommes, des
fubfiftances qui leur font néceffaires. Les enle-
vemens confîdérables de grains , faits par des
compagnies , dans les teins d'une exportation
libre , fur-tout s’ils! font fuivis d'une année de
Hérilité , peuvent affamer les provinces même
qui produisent le plus de grains. Une rivière
qui eft long-tems groffe ou glacée, des chemins
impraticables , un; défaut de vigilance, de. Iâ part
des Àdminiftrateurs , affament quelquefois une
grande ville , comme on affame une armée ou
une ville affiégée, en empêchant les; vivres d’y
parvenir,.^ M. Vabbé T essie r . )
A f f a m e r , jardinage ; c’eft retrancher
à une plante une partie de fa nourriture.
Ce procédé eft, quelquefois utile i il y a des
végétaux fur-tout parmi les plantes annuelles,
qui fe trouvant placés dans un rerrein gras &
(ùbftaneiel, abforbent une fi grande quantité de
lues, qu’ils ne produifent que des pouffes molles
& herbacées -, alors pour les déterminer à fleurir
& à fructifier, on eft obligé de les affamer en
les mettant dans des caiffes ou des pots_rgmplis
çi’une terre maigre , & en ne leur donnant que
des arrofemens l é g e r s & de loin en loin. Mais
s’il eft quelquefois utile d’affamer les plantes, il
eft bien plus indifpenfable de veiller à ce qu’elles
trouvent toujours une fnbfiftance convenable. Le
défaut de nourriture produifant fur elles le même
effet que fur les animaux , les feroit languir &
périr plus ou moins promptement. On reconnoît
qu’une plante ou un arbriffeau placé dans un pot
ou dans une caïffe, manque de nourriture lorfque
les feuilles font d’un verd jaunâtre j quelles font
plus petites, plus minces & plus molles que dans
leur état naturel. Le remède alors eft fort fimple,
il ne faut que mettre la plante ou l’arbriffeau
dans un plus grand vafe rempli d’une terre neuve,
en évitant toutefois de lui donner trop de
•nourriture. Poyei aux mots Rempoter & Re -
CHAUSSEE... (M - T n o V I * . )
A F F A N U R E S .
C’eft ce qu’on donne aux ouvriers employés
i ramaffer & à battre les récoltes. Elles çonftftent
ordinairement en grain. On peut regarder les
affanures, comme un partage entre le fermier,
ou métayer , ou granger & fes.moiflonneurs &
batteurs. Peut-être le nom à’affanûres vient-il
de ce qu’une partie des fanes ou tiges appartenoit
aulfr à ces derniers. Il y en a de deux fortes,
celles de- moijfon & celles de battage, parce que
les conventions ne font pas les mômes pour les
deux genres de travail. Cetufage, plus répandu
autrefois | ne fe conferve que dans quelques provinces,
particulièrement en Dauphiné,en Brefle,
dans la Dombes , le Beauieolois, la vallée
d’Anjou. Il y a beaucoup de pays où les affanures
qui fe payoienr en nature, fe paient maintenant
en argent. Ce changement me femble dû
aux trois caufes fuivantes. i.° Lés denrées que
prodùifent les champs, ont acquis plus de valeur.
2.° L ’accroiftement de la culture ayant néceftité
un plus grand nombre de bras pour-les récoltes,
il a failli appel 1er des hommes des provinces voi-
fines ou éloignées , qui ne pouvoient accepter des
affanures en denrées. 3.0 Les fermiers éprouvant
une augmentation à chaque renouvellement de
bail, ont cherché à économifer fur les frais d’ex-
pfeiration. Les ouvriers, plus foiblès,, & par
conféquent obligés de fubir la loi des plus forts,
ont confenti à recevoir les affanures en argent.
Les affanures, foit en nature, foit en argent,
varient félon les pays. Les plus fortes en nature,
font celles de la Breffe, fuivant un mémoire de
M. de Fenille, Receveur-général de cette province,
puilque, la dîme prélevée , elles forment, le cinquième
du produit des terres. Les affanures du
Dauphiné ne font que d’un dixième, d un onzième ,
d’un douzième même \ peut-être les ouvriers pour
ces affanures > ne font-ils tenus qu’à couper -jou
a battre les grains *, aux environs de Bourgueil,
dans la vallée d’Anjou , ils ont la feptième mesure
de grain , & chacun un demi-quarteron de
paille y mais voici à quelles conditions. Us doivent
charger les gerbes , afin qu’on les tranfporte à
la ferme , battre & nétoyer le grain ,; le porter
dans le grenier, remplir de fumier les charrettes,
& le répandre fur les champs, former de petits
ruiffeaux pour que les eaux s’écoulent des. terres
enfemencées en automne, confacrer fept journées »
dont quatre pour couper les chaumes, qui forment
une récolte dans ce pays > & trois pour faire les
foins ; on les nourrit pendant ces fept journées , &
pendant celles qu’ils emploient à charger & répandre
les fumiers, à faire les petits foffés decoulemenr,
& à vaner les grains. Ce font eux encore qui
arrachent le chanvre & égrainent la femelle,
( l’individu qu’on appelle à tort , le mâle. ) Enfin
on leur donne à moitié un arpent de terre, qu’ils
doivent façonner , enfemencer en maïs, & récolter
à leurs frais \ c’eft-à-dire, qu iis rendent au fermier
la moitié du produit $ ils le rendent en grappe.
J ’ai eftimé qu’en affanure s un ouvrier de ce pays
pouvQ.it gagner , année commune , cinquante
boifl’eaux de grains, mefure de Paris, non compris
le demi-quarteron de paille & la nourriture qu’on'
lui fournit pendant certains travaux. Il eft employé
pour, le ferviqe de la ferme , environ un tiers de
l’année 5 il lui en refte deux à fa difpofition. Les
perfonnes qui coupent les. bleds aux environs de
Bourgueil , n’ont pour toute affanure , que la
liberté de glaner, Afin d’éviter les querelles >
on diftribue à chacun les champs qu’il doit couper.
Si l’on s’apperçoit que les moiffonneurs. lai fient
tomber trop d’épis, on en choifit d'autres, que
la crainte d’être changésrend plus exaéls. On
obfervera que les bleds font très-haut , qu’on ne.
les coupe qu’à deux pieds de terre , parce quêtant
remplis d’herbes, on fait dés chaumes une fécondé
coupe, qu’on-met faner, & qui fert pour la nourriture
des beftiaux.
Selon que les bleds font plus ou moins verfés
ou mêlés, le moiffonneur, en Brie , obtient en
affanures trois ou quatre fetiers de froment j fa
tâche eft de dix à onze arpens., qui rendent'fept
ou huit pour un. Ainfi, il n’aquun peu plus d’un
vingt-fixième du produit.
Si les affanures en nature , varient félon les
provinces, celles qui fe paient en argent, varient
aufii plus ou moins. J e me contenterai de rapporter
les conventions qui fe font entre les fermiers
de quelques cantons de la Beauce, & les ouvriers
qui moiffonnent & battent pour eux.
Il n’y a pas allez de bras, dans le pays , pour
fufiïre au travail de la moifion. 11 y vient à certe
époque des Limoufins & beaucoup plus de Berrichons
qui , chemin faifant, coupent les feigles
de la Sologne, plutôt mûrs que les fromens de
la Beauce. Il y a cependant aufii des gens du
pays qui s’occupent à couper les bleds & le
peu de feigle qu*on y fait. Ces derniers, prefque
exclufivement, moiffonnent tous le s , grains de
mars. On fait avec les uns ou les autres , deux
fortes de traité. On les paie à l’arpent ou en
bloc. Le prix pour l’arpent, eft de cinq livres à
cinq livres dix fous *, en bloc, c’eft environ quarante
huit livres par homme qui peut en couper
à la faucille, en tout neuf à dix arpens. Ils ne
font chargés , que de couper & lier les gerbes.
Les charretiers & les domeftiques de la ferriie,
les chargent dans les voitures, les emmenent &
les conduifent à la grange , où des hommes du
pays nommés métiviers , quoique ce nom dût
plutôt convenir à ceux qui moiffonnent, les
prennent '& les êntàfîenr.
Ordinairement dans une ferme de quatre voitures,
trois hommes font employés à la grange,
tant pour recevoir & en raflerles gerbes, que
pour battre le feigle & former des liens avec la
paille de ce grain , & battre les gerbes déliées
& autres débris des charrettes. Pour les trois, on
donne cent vingt livres en argent, & on leur
tient compte de tout ce qu’ils' battent , à raifon
de treize livres dix fous par muid ,. ou douze
fetiers de Paris, pour le .froment, & de treize liv.
dix fous pour le muid d’avoine, qui eft de vingt-
quatre fetiers;
t À l’égard des hommes qui battent le refte de
1 année, &' ce font, encore dés .gens du pays,
depuis la Touffaints jufqu’à la Saint-Jean, les
fermiers, fans les nourrir, leur donnènt dix francs
pour le muid de froment battu h net, & fept liv.
fept fous pour la même mefure de froment battu
imparfaitement y comme on bat pour le troupeau,
en laiflànt plus ou moins de grains dans les épis,
& enfin pour l’avoine , quatre livres du muid.
(M . Vabbé T e s s ie r .)
AFFECTION entharrale. Voye^ C a t h a r e .
( M. Vabbé T e s s ie r . ) ':
A f f e c t io n lunatique. Vôye{ F l u x io n p é r
io d iq u e . ( M. Vabbé T e s s ie r . )
A f f e c t io n fous-peau, affeélion fous-cutanée 9
gale maligne, gale fous-cutanée , maladie d’entre
cuir & chair , maladie des chevaux & des bêtes
à cornes: ;
Elle a beaucoup de rapport avec la gale , quoiqu’on
en ait fait une maladie particulière. Les
auteurs qui aflurent que ce n’eft pas la gale *
auroiefit dû fpécifiér en quoi elle en différé.
Suivant un mémoire reçu par la Société Royale dé
Médecine, elle commence par un petit bouton à
l’encolure j il {en vient enfuite de femblables fuir
tout le corps. Ces boutons qui paroiflent fecs en
deffus , renferment une humeur féreufe entre
cuir & chair. Cette maladie eft comagieufe.
Lorfqu’on a employé, pour la combattre, des
fritrions faites avec des huiles, de l'euphorbe,
de l’hellebore , du foufre & des.. cantharides,
l’humeur s’eft répercutée, & les animaux en ont
été très-inçommodés, ou ils en font morts, ou
ils font devenus étiques. Il paroît donc qu’il faut
avoir recours à dès moyens contraires *, les bains,
les lotions d’eau de guimauve, les boifions adou-
ciffantes , les fêtons > les purgatifs & les préparations
d’antimoine, font les remèdes les plus
convenables. Voye^ le dièlionnaire de médecine.
Voye[ G a l e . ( M. Vabbé T e s s ie r . )
AFFERMER. L ’ufage a voulu que cette ex-
preflion lignifiât également, donner & prendre
une terre à loyer ^ mais à parler exactement,
elle ne doit lignifier que donner à loyer. On
afferme fa terre en paffant un bail pour trois,
fix , neuf ou dix-huit années , moyennant ua
prix convenu , foit en argent, foit en grain ,
foit partie en argent & partie en grain. Voye^
A m o d ie r .
On afferme aufii un champarr, une dîme ou
des droits feigneuriaux. Dans les environs de
Mirecoùrt en Lorraine les biens s afferment au
paire , c’eft le mot confacré dans le pays j il
fignifie que le fermier paie moitié des denrées
qu’il recueille *, moitié de bled, moitié d’avoine, &c.
( M. Vabbe, T e ssie r . )
A F F IL E , c’eft-à-dirè , grêle & fans confif-
tance. Voye[ E t h io l é .
Les Laboureurs appellent bleds affilés, ceux
dont les fanes font tellement étroites , qu’elles
femblent n’être que des filets. On attribue cet
effet à des froidures qui furviennent au
mois de mars , quand les bleds commencent à
C c c ij