
de productions, peut être' réparé par le fumier ,„qui lui rendra les forces
& les vertus qu’il a perdues.
Pour ce qui concerne les différentes efpeces de fumier, & leur
ufage, nous renvoyons à i’analyfo de l’économie rurale de Varron, où
nous avons traité cet article.
Culture des prés. Les anciens Romains donnoient à la culture
des prés la préférence fui; tous les autres objets d’agriculture, parer que
les mauvais rems ne font -point dp. tort aux herbes des prairies , comme
aux autres productions végétales ; & d’ailleurs, fans exiger des frais, ils
produifent toutes les années un revenu alluré, qui eft divife en deux;
branches, puifqu’il ne rend pas moins en pâturages qu’en foin-
I l y a deux cfpèccs de prés; ceux qui font fecs , & ceux qui font,
arrofés.. Le meilleur foin eft celui qui vient de lui-rriême dans-un terrein'.
plein de focs.» & qui n’a pas befpin d’être arrofé pour produire. Le;
lieu qu’on deftine a meme en prairie, ne doit être ni une profonde;
vallée, ni une colline trop roide; l’u n a f in que l’eau ny féjourne pas;
trop long-tems; l’autre, afin quelle ne s’écoule pas trop précipitamment.;
Ce font les plaines for-rout qui font excellentes, pour cet objet ; lorfque
formant une légère pente , elles ne permettent pas, aux pluies ou, aux.
ruilfeaux qui les arrofènt, de s’y arrêter trop long-rems.
La culture des prairies demande plus d’attention que de travail-
I l faut d’abord n’y laiftfer ni Touches, ni épines;, mais les arracher-:
toutes; les,; unes avant l’hiver & pendant l’automne , comme les:
ronces, 1 les. ■ hrouflailles, les, joncs; les autres, au retour du printems,;
comme lachicorée & les épines.. Les porcs, ne doivent jamais y entrer
ni les grands beftiaux, à moins que le fol fie - foit très-fec : attendu,
qu’ils plongent la corne de leurs pieds dans la terre , qu ils foulent,
l’herbe, qu’ils en coupent les racines. Les terreins, maigres, & qui
font .en pente, forontfomés aux- mois de février, pendant que- la-lune;
eft: dans fon premier quartier.. Les vieilles prairies, qui font couvertes
çle moufle, j pourront être rajeunies en y répandant de la cendre , &C
en y incorporant des femences nouvelles-
Le meilleur tems pour couper le foin, ç’eff avant qu’il foit defleche v
parce qu’il foifonne alors davantage ,.ôç qu’il fournit une nourriture plus
agréable aux beftiaux.. On, ne doit le ramaffor ni trop fec ni trop verd
s’il eft trop fec, il perd fini fuc ; s’il eft trop , verd', il pourrit fur les.
planchers,-il s’y échauffe, & il peut occafiotmer- un incendie.
, Tems de la moijfon. -Le tems de recueillir le bled, touche a celui
de la fenaifon.-Avant de feier les bleds, il faut préalablement préparer
les inftrumens néceflaires : pour cette opération..
L ’aire,doit être ratifiée, labourée- & arrofee avec de la lie dihuile fins.
f e l , dans laquelle on aura mêlé de la paille : enfuite on l’applanira
à la hie, on l’affermira avec une meule, S: on la battra de nouveau
pour la laifter enfuite fochet'au foleil.' ^
s A l’égard de la moiflon, il faut la faire promptement avant qu’elle
foit brûlée par les chaleurs du foleil, & dès que les grains Commencent
à tiret fur le rëuge. L e s différentes manières de moiffonner
Ont été décrites dans VarrOn. '
Dans le troifième & quatrième livre dé fon ouvrage, Columelle
traite dés vignobles. I l donne des préceptes for les lieux qui leur font
les plus convenables , fur les diverfes efpèces de raifin qu’on doit choifir,
& il entre dans les plus petits détails for la maniéré de les planter & de
les cultiver. ' . '
Un vigneron éclairé doit regarder comme certain que les efpeces
de vignes qui fopportent, fans en etre endommagées, les neiges &
les frimats, font propres aux plaines ; que celles qui fopportent la
fécherefle St les vents, font propres aux collines; il aura foin aüfli de
placer dans un champ gras & fertile une vigne maigre ; &C, au contraire,
dans une terre maigre, il plantera 1 efpece de Vigne la plus féconde. Il
faura qu’il ne faut point mettre dans les lieux humides lés vignes, dont
le grain eft tendre & gros; mais plutôt celles dont lé grain eft dur,
petit, & fourni de beaucoup de pépins. Si 1 on peut choifir a voronté
un terrein & un climat pour les vignes, le meilleur fera celui qui,
fans être trop épais ni trop léger, approche plus de cette derniers
qualité ; celui qui, fans être maigre ni fertile, approche plus de la
fertilité; celui qui, fans être en plaine ni efearpe, dent dune plaine
élevée; celui qui, fans être foc ni humide, eft modérément arrofo;
celui qui, fans avoir beaucoup de fources deau for fa forfàce ni dans
fos entrailles, fournit néanmoins aux racines de la vigne une humidité
foffifante qu’il tire des lieux circonvoifins.
Plantation des vignes. L a plantation de la vigne-;fo fait ou au
printems ou dans l’automne ; au ptintems préférablement, fi le climat
éft pluvieux ou froid, fi le fol eft gras, ou fie eft ùne plate campagne
humide & marécageufo : dans d’automne, au contraire, fi c eft dans
un pays foc & fous un climat chaud, fi le terrein eft aride, ou fi ceft
une colline maigre & efearpée. La plantation du printems fe fait
pendant quarante jours à-peu-près, depuis le commencement de février
jufqu’à l’équinoxe; &C celle d’automne, depuis le i o- doctobre jufquau
i T décembre. ' ^ • -oï ?. - - ^ ;
imputation du pampre. I l eft néceffaire dè façonner la vigne
dès quelle commence à pouffer, Se d’en fiipprimer toutes les parties
foperflues, en l’épamprant fouvent. On lui laifle dans le commencement
deux pampres, afin qu’il y’en ait un qui ferve de relfource1, au cas
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