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habituées à être enfemble, que s’il étoit cômpôfc de chèvres réunies pouff
la première fois. Les chèvres qui donnent deux petits à-la-fois, font de
la meilleure race; auffi'îes mâles qui en proviennent font ceux que l’on
emploie ordinairement à la propagation. Leur étable, pour être bien
placée, doit être tournée du côte de l’orient d’hiver, parce quelles font
très-fenfibles au froid. Il faut la paver avec de la pierre ou de la
trique'cuite, afin qu’elle ne foit point humide ni bourbéufe. On doit
avoir, par rapport à la pâturé, à-peu-près-. lés mêmes attentions pour
cette efpèce de bétail, que pour les brebis, quoiqu’il y ait des clâofes
qui lui font particulières ; ainli, les chèvres fe plaifent plus dans les lieux
fauvages & éfcarpés'i-que dans les prairies. Pour ce qui regarde leur
propagation, lorfquél’ôn a fait revenir lé troupeau dés montagnes dans
des champs, à la fin de l’automne, on en fop.ire les boucs, & on les
enferme dans les étables, fiiivant la pratique qui a été donnée pour les
béliers. Les chèvres qui font pleines mettent bas au bout de quatre
■mois, c’eft-à-dire, dans le cours du printems. Dès que les chevreaux ont
trois mois, on les laiflè aller avec les'autres pour compléter le troupeau:
Suivant l’opinion de quelques peuples, il êft plus -avantageux' d’avoir
plufieürs troupeaux & peu nombreux, que d’en avoir peu & bien nombreux,
parce que lès maladies attaquent ordinairement les grands troupeaux,
& y font des ravages affreux. Ils regardent un troupeau com,
pofé de cinquante chèvres, comme allez confiderablé.
Pores. Scrofa fut chargé de parler fur les porcs, & il commença ainfr.
Quand on Veut avoir un troupeau de truies , on doit les choifir d’abord
d ’un bon âge Se d’une belle forme. Les proportions requifes dans les
truies, confident à avoir les membres amples, & d’être d’une feule couleur
plutôt que bigarrées. Les verrats doivent avoir les mêmes qualités ,
& tout au moins la tête groife. On connoît fi les porcs font de bonne
race, à leur figure, à leur! progéniture & à leur pays,* A* leur figure’,
lorfquë le verrat & la truie ont leurs membres bien proportionnés ; à leut
progéniture,lorfquê les truies donnent beaucoup de petits à-la-fois; à
leur pays, lorfquils font d’une contrée où les porcs font d’une belle
taille. Ce bétail fe nourrit principalement de glands, de fèves, d’orgè
& de-toute autfe efpèce de.grain. C e genre de nourriture nôn-feule“-
■ment l’edgrailTe,'mais"- contribue' encore , à donner à fa chair un goût
très - agréable.' On .mène‘paître-les porcs:1e; matin,■ & Orties retire
’dans les endroits Ombragés & fur-tôüt: qui foient pourvus d ’eau ; avant
que la 'chaleur commence. Lorfquë’da chaleur eft oaaibée', on ■ les
fait encore paître l’après-midi.; en hiver, on ne les y mène qu après
que'la> gelée blanche a difparu,. &c que la* glace eft fondue. Pour
la propagation, il.fout féparer -les:-verrats d’avec les truies deux*mois
avant lcqr accouplementr lé pfeilkùr teins pour les foire ; couvrir.
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c’eft depuis le commencement de février jufqu’à l'équinoxe dü prin-
terns. Çomme elles1 portent quatre mois, fi l’on a pris ce moment pour
leur donner lé verrat, elles mettront bas en été, & par conféquent dans
un teins où la terre abondera en pâturages. Il ne faut pas les laifler
couvrir avant l’âge d’un an; & il vaut même mieux attendre quelles:
aient vingt mois, afin quelles ne mettent bas qua deux ans. On dit
quelles, font en état de bien porter depuis quelles ont1 commencé"à:
fouffrir . les approches du mâle, jufqu’au-delà de fept ans. Lorfqu’on
veut lés faire couvrir, on les mène dans des fentiers fangeux & dans
les endroits foies, afin quelles puilfent s’y vautrer dans la boue, qui eft
un lieu de délices pour -elles. Quand toutes les truies font pleines, on
fépare une fécondé fois les verrats d’avec .elles. 'Un verrat eft en état de
couvrir les'.truies depuis, huit mois, jufqu’à l’âge de trois ans. Les
petits cochons ne demandent pas des foins bien pénibles; on* les
lame deux mois avec leurs mères; après quoi on les en fépare,1
lorfquils font en état d’aller paître. Les pourceaux qui naiffent l’hiver
font chétifs.,1 foit à caufe du froid, foit parce qu’ils ne s’attachent;pas
a leurs, mères. L ’année , fe trouve naturellement dlvifée en deux parties
pour les truies,, puifqu’elles mettent bas deux1 fois l’a n , & quelles
emploient chaque fois quatre mois à porter, & deux à nourrir. Lorfquë
les truiespnt mis bas, il faut les fortifier par une nourriture plus abondante,
afin quelles puifient fournir du lait plus aifément. A cet effet,
pn leur donne ordinairement la valeur de deux livres .d’orge trempé
dans de l’ëau; on. .double’-même cette nourriture:'en la leur donnant
une fois ,1e matin & une;fois le foir, lorfqu’on! n’a : pas autre chofe'à
leur donner. Quand les truies nourriflent, on a foin de les faire boire
deux fois par jour, afin de leur procurer ! du lait. Il fout qu’une truie
faflè autant de petits quelle a de mammelles; fi elle en fait moins, elle
nçft pas de bon .rapport; li elle, en, foit plus, c’èft un:prodige. Les
truiqs peuvent nourrir, dans les premiers jours, jufqu a huit pourceaux;
mais quand fils .commencent à grandir, les gens expérimentés ont
coutume de leur en fouftraire la moitié, paroe quelles mères ne pouvant
plus fournir afl'ez de lait pour toute la. portée, feraient bientôt
epuifeçs| Dix jours après, que . les traies; ont..misbas,, c» leur permet
de fortir de leurs toits & d’aller paître dans le voifinage. Lorfquë les
pçtits font un peu grands, ils accompagnent leur mère.1. Voilà, en
abrège;, ce que1 dit. Scrofa. |
Boeufs. C eft ici mon rôle, dit Vaecius.- Je Vais vous entretenir de
qe qui t^ a rd e les boeufs,- & vous foire part des1 connoiffances que'j’ai'
açqui eyfor çrtte, efpeqe de bétail. De tous les animaux qui partaient
& fes travaux,.le boeuf eft celui qui mérite le
puis de .cpnfiqératipn;. Les. anciens1.l’ont.fi fort, eftimé,. quils ayoient
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