
porte. La cuifine n’en doit pas être éloignée, pour qu’il puifle y
avo;r l’oeil attendu que c’eft dans cette pièce que fe font certains
ouvrages pendant l’hiver avant le jour, Sc que c’eft là qu’on préparé
& qu’on prend les repas. - . 1 , 1
D a n s l’intérieur de la baffe-cour, § doit y avoir des hangards pour
mettre les charrettes & tous les autres inftrumcns que la pluie pourrait
® I l ferait à propos, fi le terrein eft fpacieux, d-avoir deux baflcs-
cours ; l’une intérieure, l’autre extérieure. Dans la baffe-cour intérieure,
il y jurait une citerne qui pourrait fervir de lavoir; Sc un abreuvoir,
dans lequel les boeufs, en revenant des champs, iraient boire & fe
baigner- pendant l’été, de même que les oies, Sc les cochons lorfquils
viendraient de paître. Dans la baffe-cour extérieure, il conviendrait de
faire un réfervoir, dans lequel on ferait tremper les lupins & tout ce
qui ne peut fervir qu après avoir été trempe dans 1 eau. Cette meme
cour, étant continuellement couverte de litière & de paille, que les
beftiaux fouleroient aux pieds en allant Sc en venant, ferait dune
grande reffource pour engraiffer la terre; attendu quon en enlèverait
toutes les immondices pour les- porter dans les champs. v
Fumier. Auprès de la métairie, il faut creufer deux trous a fumier;
on mettra dans l’un le nouveau fumier que l’on apportera des étables,
&c on prendra dans l’autre, l’ancien fumier que l’on voudra porter dans
les champs, d’autant que celui qui eft bien pourri, vaut beaucoup
mieux pour les terrés que celui qui eft encore nouveau. Le tas de
fumier fe bonifiera, fi on a foin de le garantir du fokil,en etendant
pardclliis Sc fur les côtés des branchages Sc des feuilles. I l ferait aufîi
à propos d’y ménager des écoulemens deau, qui puifïent Ihumeéter.
Proche de l’aire, où l’on battra le bled, on doit conftruire un bâtiment
allez grand pour contenir toute la moiffon du domaine. I l ne fçra
ouvert que du côté de l’aire, afin d’en tirer facilement les gerbes pour
ks-battre, ou pour les y retirer promptement, fi le tems vient a, changer..
I l faudra qu’il foit percé, de fenêtres du cote ou le vent pourra le
rafraîchir.le plus facilement. ; i . VfinipoA ,
Differentes- clôtures. Il y a quatre efpeces de clôtures que I on fait
pour mettre en fiireté, foit la totalité d’un fonds, foit quelquune de, fes:
parties. Çés clôtures font;; la naturelle, la champêtre, la1 militaire,
l’artificielle. . 1 'F : '
La naturelle eft celle quon forme avec des broufiaillcs ou des<pines
quon plante à cet effet. - 1 •,■ . ■
La champêtre eft faite avec du bois greffier, & diffère^ de 1 autre
en ce qu’elle n’eft point viVq. On la lait avec des pieux que ion enfonce
en. terre Sc que l’on garnit de brouffàiiies dans les intervalles.
La militaire eft un foffé Sc un rempart de terre que l’on fait ordinairement
le long des grands chemins ou fur k rivage des fleuves.
• La clôture artificielle eft faite de murailles. On compte quatre fortes
de murailles. Celles de pierre, celles de brique cuite, celles de brique
crue, Sc celles de terre & de cailloux entaffés entre deux planches.
On peut encore, fans avoir recoiirs aux clôtures, mettre en fiireté
un fonds ou une pièce de terre, en y plantant des arbres qui fer-
viront à en fixer les limites, pour éviter quil ne s’élève des rixes entre
les gens de la maifon & ceux du voifinage. C ’eft l’orme qu’il faut
planter de préférence, parce que c’eft l’arbre qui eft du plus grand
rapport; & qu’il peut, en fervant de haie, foutenir quelques ceps de
vigne. Il produit encore des feuilles qui font les plus agréables aux
brebis Sc aux boeufs, & fournit des branchages pour les clôtures, pour
l’àtre & pour le four.
ConnoiJJance importante. L ’extérieur du domaine Sc fes alentours
ont une connexion fi intime avec le fonds lui-même, que l’utilité de
la culture ne dépend pas moins de l’un que de l’autre. Il faut
donc examiner fi le voifinage n’eft pas infeéfé de brigands, fi votre
terre a des communications faciles, tant pour la vente de ce quelle
produira, que pour la traite de ce qui peut lui manquer; fi elle eft
placée fur des chemins où l’on puiffe aifément conduire les charrettes;
St s’il y a dans le voifinage des fleuves navigables : enfin, il faut
porter la prévoyance jufques fur ce qu’il peut y avoir d’avantageux ou
de préjudiciable dans les domaines voifins : en effèt, s’il y avoit un
bois de chêne planté fur les limites, vous auriez tort de planter dans
cet endroit des oliviers, parce qu’il y a une fi grande antipathie naturelle
entre ces deux efpèces d’arbres, que non-feulement vos oliviers
rapporteraient moins de fruits; mais qu’ils fuieroient même l’approche
de ces chênes au point de lè replier du côté de votre terre. Les noyers
Sc les chênes plantés en quantité fur les limites d’une terre,la rendent
ftérile. .
Objets qu’on emploie pour la culture. Ayant traité de ce qui a
rapport a la connoillance du fonds Sc de ce qui concerne l’extérieur du
domaine, Scrofa parlede ce qu’on emploie à la culture d’un fonds. Suivant
quelques cultivateurs, cet objet fe divife en deux parties; favoir, les
hommes qui cultivent, Sc les chofes qui leur font néceffaires pour
cultiver ; fuivant dautres, on le divife en trois claffes : les efclaves, les
animaux, Sc les inftrumens néceffaires pour le labourage.
Efclaves. A l’égard des efclaves,' il faut qu’ils foient forts, robuftes,
Sc qu ils n aient pas moins dê vingt-deux ans. Ceux qu’on mettra à
leur tete doivent être plus âgés que les ouvriers, ils fauront lire Sc écrire,
Sc auront en outre des, conjfoiffances fur l’agriculture, parce qu’ils n«s