
On place ordinairement les Arrêts à la diflance
de quatre à fix toifes les uns des autres, 'fuivant
le degré de pente du terrein & fa largeur, afin
que la maffe d’eau, calculée daprès un grand
orage, ptiiffe être détournée, fans paffer par-defi'us
les Arrêts, maisil ne faut placer des Arrêtsdans
les allées, que lorfqu’iî n’cft pas poflîble de les
bomber. Ces fortes d’ados produifent toujours des
inégalités non moins défagréables à 1 oe il> qu incommodes
pour la promenade. ( M . T h o u i n . )
A R R Ê T E-B EU F , bugrande ou bugronde ,
bougianne Ononis. Lin Cette plante a des racines
très-fortes ; elle fe pîaî dans les terres cultivées.
Les boeufs, qui labourent, font obligés de
faire de grands efforts lorfque la charrue rencontre
fes racines, d’où lui vient fon nom. Elle eft très-
commune en B eau c e , en Gàtinois, &c. où on
l’appelle par corrupûon arebceuf; voyer Bou-
g r a n n e , dans le Diélionnaife de Botanique.
( M . V A l l é T e s s i e r . )
ARRÊTER. Opération de jardinage, qui con-
fifie à couper la fommité de la tige ou des branches
d’une plante, pour l’empêcher de s’élever
ou de s’étendre davantage. _ . -
Cette opération a pour objet de faire fruélifier
plutôt les plantes qu’on y foumet, de leur faire
produire des fruits plus beaux & d’une meilleure
qualité. Voye\ les articles C o n c o m b r e &
M e l o n s .
On arrête aufli les arbres & les paliffades,
les uns pour les retenir à une-certaine hauteur,
& les autres pour les faire garnir du pied.
Il en eft de cette opération comme de beaucoup
d’autres*, elle a fon utilité lorsqu’elle eft
faite avec intelligence -, elle eft nuifible quand
elle eft pratiquée fans difcernement. Que conclure
de-ià, qu’il faut la bannir entièrement du
jardinage ? Non -, ce feroit vouloir fe priver
d’une infinité de jouiffances agréables, mais qu’elle
ne doit être faite que par une perfonne inftruite
& qui connoiffe fon métier. Les inconvéniens
font toujours la fuite de l’impéritie ; les avantages
font dûs à l’opération bien raifonnée.
(M . T h o u i n . )
A R R IE R E -FO IN , on appelle ainfi le regain
de foin, à ce que je préfume, dans les environs
de Saint-Jean-de-Luz. On en nourrit les boeufs
en hiver. ( M . I Abbe T e s s i e r
A R R IE R E S -F L EU R S .. On appelle ainfi les
fleurs qui viennent dans une faifon, où celles
de la même efpèce font entièrement paffées.
Dans les années où il furvient des froids tardifs
qui retiennent-la lève des arbres & empêchent
les bourgeons de fe développer , on voit fouvent
des fleurs fur les arbres fruitiers au milieu de
l ’é té, & plus fréquemment encore à l’automne,
lorfque les autres végétaux perdent leurs feuilles.
Ces Arrières-fleurs annoncent ttès-fouvent un
état de maladie dans l’arbre qui les produit.
Lorfqu’à la fuite d’une plantation d’arbres faite
au printems* il furvient des féchereffes, il y en
a prefque toujours quelques-uns qui reftent pendant
toute la faifon fans pouffer, & dont la fève
ne commence à fe mettre en mouvement qu’à la
fin de l’été, ou même au commencement de l’automne
-, alors ils donnent des Arrières-fleurs,
mais en petite quantité. Dans Ce cas, il eft bon
de les arrofer, & de les entourer d’ un fumier
court pour empêcher l’évaporation des arrofe-
mens, & entretenir une humidité favorable à
leur végétation.
Quelquefois on voit aufti des Arrières-fleurs
fur les arbres, qui ont fleuri dan§ la faifon.
Cela vient de ce que la fève eft encore très-
abondante, & fe porte avec force aux extrémités
des branches. Mais cette vigueur accidentelle eft
fouvent nuifible aux arbres qui fe trouvent en-
fuite épuifés, ou du moins très-fatigués L’année
fuivante. (Af. T h o u i n .)
ARRÜÎ3E , nom qu’on donne à l’E r s , ervum
Uns Lin. aux environs de Die en Dauphiné. Voy.
E r s . [M. l’Abbé T e s s ie r .')
A R R O C H E . A t r i p l e x .
Genre de plante qui a donné fon nom à la
famille des A rroches. Il eft compofé aux trois
quarts, d’efpèces annuelles qui croiffent prefque
toutes en Europe, particulièrement dans le voi-
finage de la mer. L ’autre quart eft formé de végétaux
ligneux remarquables par leur feuillage
permanent, de couleur cendrée, dont les oifeaux
font très-avides. Les efpèces annuelles n’offrent
rien dans leur port ni dans leurs fleurs , qui
puiffe les faire rechercher dans les jardins d’ornement.
Elles ne fe trouvent que dans les Ecoles
de Botanique, à l’exception d’une feule dont on
mange les feuilles, & qui, pour cette raifon,
fait partie de nos plantes lég-umières. Les arbuftes
croiflent en pleine terre, on fe confervent chez
nous dans les orangeries.
Efpeces. ■,
i . à r r o c h e h a lim e, halimus, ou pourpier de
mer.
A t r ip e e x halimus. L. d y des parties maritimes
de l’Europe, de l’Afie & de l’Amérique
tempérées,
2. A r r o c h e pourpière.
A t r ip l e x portulacoides. L . ï> des Provinces
maritimes & méridionales de l’Europe.
B . A r r o c h e pourpière argentée.
A t r ip l e x portulacoides argentea. T) de la
côie de Barbarie.
3. A r r o c h e glauque.
A t r ip l e x glauca. L. des côtes-méridionales
de la France & d’Efpagne.
4 . A r r o c h e à fruits en rofe.
A t r ip l e x rofea. L . 0 des Provinces méridionales
de la France..
5. Àr r o c h e .de Sibérie.
A t r i p l e x Sibitica. L. t
A t r i p l e x r o fe a . La M- Diél. Yanet. B. © de
Sibérie.
6. Ar r o c h e de Tartarie.
A t r i p l e x Tartarica. L.
A t r i p l e x rofea. La M. Dich Variet. V . 0
de Tartarie.
7 . A r r o c h e laciniée.
A t r i p l e x laciniata. © des Provinces maritimes
de la France.
B. A r r o c h e laciniée, à tige droite.
A t r i p l e x laciniata erecla. © de Sibérie.
8. Ar r o c h e marine.
A t r i p l e x m a r in a . L . © des côtes d Angleterre
& de Suède.
9. A r r o c h e pédonculée.
A t r i p l e x pedunculata. L. © des environs
d’Abbeville, & des côtes d’Angleterre.
10. A r r o ch e des rives.
A t r i p l e x littoralis. L . © des environs de
Paris , & dans, les pays feptentrionaux de
l’Eu rr- pe.
1 1 . A r r o c h e étalée.
A t r i p l e x patula. L . 0 des environs de
Paris.
1 2 . A r r o ch e haftée.
A t r i p l e x hafiata. L. © des environs de
Paris.
13. Ar r o c h e du Bengale ou Béroua.
A t r i p l e x Bengalenfis. La M. Diét. n.° II.
© de l’Inde.
1 4 . A r r o c h e des jardins, bonne dame
ou folette.
A t r i p l e x hortenfis. L.
B. Ar r o c h e rouge des jardins.
A t r i p l e x h o r te n fis r u b e r r im a .
C. Ar r o c h e des jardins, à tiges rouges. ^
A t r i p l e x hortenfis rubricaulis. © originaire
d’A fie, & cultivée en Europe.
1. L ’Arroche halime, ou le pourpier de mer,
eft un arbriffeau qui s’élève en Efpagne & en
Portugal, à la hauteur de quinze à dix-huit
pieds \ fes branches font longues, flexibles &
garnies de feuilles d’une verdure blanchâtre qu’il
conferve toute l’année. En France, dans nos
jardins, il ne s’élève guères que de fix à huit
pieds, & fon port eft fort irrégulier.
Culture. Cet arbriffeau aime les terreins fablon-
neux plus fecs qu’humides. L’expofit'on du midi
lui eft la plus favorable, mais il eft plus fujet
à y être gelé qu’a celle du nord, où il croit
moins vigoureufement. Sa v ie , qui n’eft pas de
longue durée , eft fouvent encore abrégée par
les grands froids. Les oifeaux contribuent beaucoup
aufli à le faire périr, en le dépouillant de
fes feuilles au milieu de l’été, & à mefure quelles
pouffent. Il fe multiplie par fes graines qui munirent
dans nos provinces méridionales, mais trè,-
rarement chez nous. On les sème au printems
dans des terrines, fur des couches chaudes, à
l’expofition du levant. Elles lèvent dans le courant
de l’été lorfqu’elles ont été bien aoûtées &
qu’elles n’ont pas plus de trois ans. Il eft à
propos de les femer dans une terre légère & fub-
fiantielle, & de les arrofer fréquemment jufqu’i
ce quelles commencent à lever. Les jeunes plants
croilfent lentement, il eft rare qu’ils foient eu
état d’étre féparés la même année. Au refie, il
eft toujours plus fûr de leur faire paffer le premier
hiver dans leurs pots à l’orangerie, &
d’attendre au printems fuivant pour les féparer.
Vers la mi-mars, & avant qu’ils n’entrent en
végétation , on . les repique en pépinière dans
une plate-bande de terre fubftantielle bien ameu-
blée par des labours. Il eft à propos de les efpacer
à dix-huit pouces les uns des autres, en tout
fens, & de couvrir la terre de gros terreau de
couche pour la préferver du hâle. En deux ans
de tems, ces arbrifli aux ont acquis affez de force
pour être tranfplantés & placés à leur deflina-
tion; fi l’on attend plus tard, ils reprennent difficilement
, parce que leurs racines ayant fort peu
de chevelu, & n’étant recouvertes que d’une
mince épiderme, font fufceptibles de fe deffécher
promptement. C’eft pourquoi il eft néceffaire de
les planter à mefure qu’on les arrache de la
pépinière, ou de les mettre dans des mannequins
avec de la terre, s’ils doivent être transportés à
la difiance de plnfieurs journées de chemin, avant
que d’être mis en terre.
La difficulté de fe procurer de bonnes graines
de cet arbriffeau, & plus encore la facilité qu’on
a de le multiplier de marcottes & même de boutures
, fait négliger la voie des femences, qui
d’ailleurs eft beaucoup plus longue. Les boutures
peuvent être faites toute l’année, mais particuliérement
au printems. Il fuftit de couper des
rameaux de fix à huit pouces de long, & de les
piquer en terre aux deux tiets de leur longueur,
dans : une plate-bande de terre meuble, fraîche
& ombragée. Si, pendant les féchereffes, on a foin
de les arrofer de tems-en-tems, on aura de?
plants vigoureux qui pourront, au printems buvant,
être mis en place à leur deftination. Mais
quoique les boutures reprennent affez facilement,
les marcottes font cependant encore plus litres,
St n’exigent pas' beaucoup plus de foin. On fe
contente fouvent de butter, avec de la terre
franche, les individus qui, ayant beaucoup de
jeunes branches1 dans le pied, promettent un plus
grand nombre de marcottes. Ces rameaux ainfi
enterrés pouffent des racines pendant iété, fans
qu'il foit befoin ni de les incifer, ni de faire
aucune ligature. Quelquefois même ils font affez
forts pour être fevrés à l'automne; mais il vaut
toujours mieux attendre au printems pour faire
cette opération, parce que l’hiver eft louvent
funefte aux jeunes marcottes qui ont été féparéej