
meres. Apres ces obfrervations, voulez-vous faire accoupler les taureaux
avec les vaches ? Commencez par engraiffer le taureau ; nourrifféz-le
d herbes tendres \ donnez-lui du fon mêlé avec de l’eau, afin qu’il puifie
foutenir fes ; forces, & que les veaux qui en naîtront, ne fe reflentent
point de la maigreur de leur pere famélique. A l’égard des .vaches,'
laites le contraire: tachez de les rendre maigres, lorfque la volupté
commencera a leur faire fentir fes premiers aiguillons ; privez-les du
fourrage; éloignez-les des fontaines, & exercez-les à la fatigue pendant
la chaleur du jour. Ce régime eft néceffaire pour les rendre habiles à
la génération.
,, jAuffi-tot quelles feront pleines, ne les mettez plus' fous le joüg;j
empgche^-lçsjde fauter, de courir dans lés plaines * de traverfer lçs
rivières a la nage ; mettez-les dans de gras pâturages, au milieu des
IjoK & le long des rivietes bordées de moufle, de-gazon, de rochers,
afin qu elles paillent s y repofer à l’ombre. Il eft une efpèce de; mouche
redoutable qui effraye les ttoüpeauxpar fon bourdonnement, & les met
ppfurse; garantiifez vos vaches de ^Cé crtrel'fléau. Là fureur de cet
infeéte:eft;a craindre; fur-tout dans la ichaleuf du jour"; ainfi , faitss
paitre vQS yàchcs le matin, au lever du foleil, & le fdir, quand le
retpur des ; étoiles amène la nuit.
LorfquélkS auront mis baggrceft fur les'veaux que doit fé- porter
votre attention. Marquez,les d’un fer chaud pour en diftinguer la
race, pour-ÿeconnoître ceux que’votai d'eflinèz à peupler le troupeau,
ceux qui doivent fervir de viétimes dprisf-les; facrificeS, & cénx qui'font'
confacres.au labourage. Qimnt'asrx:getailfes, il fuffit de les la'iffer.
pâme; mais, à 1 égard des taureaux qu’on'élève pour l’agriculture,
i faut t e dompter -de bonne - heure-; tandis qu’ils;font encore dans
W gge,-dotale,'■'pour les accoutumer' au joug.|Faites' tfabord 'flotter fur
leqr cou un collier defierjoignez enfuite deux taureaux de la même
grandeur ;fa:ttes-le:matcfaef d’un pas égal; &r aC'cOütümei-les à-’ traîner
es ehartettes vuides;; nourriflcz-les de J menus fourrages, de véfee
de feuilles de faute g d’herbes de marais & d’un peu de bled Verd.
I our les vaches qui ont des veaux , gardez-vous de -rlésJ trairë
coi^efyez. q ces nourriflons' tout le lait de- leurs mères.
3 ,F * 'aTOlr 3 chevaux intrépides dan's'les>combats, & propres
aux-fatfgues.de la guerre, il faut- leur faire éhtendre de bonne heure le
Ion bruyant du clairon, le bruit des aimes, des harnois, deVcharriots.
Auüi-çocque lecpoukin ferâfevréyon-l’accButuinerâ au fteifi dès fa
plus; rendre, jeunette, tandisuquil eft"-éMarb râble; c r a i n t i f{Ms
expericdce tJorfquil stftra trois-rdnS pbn lui -âppreridra-- a âllèr au pas,
puis a faire des voltes & des évolutions fatigantes; en faire ";V g-.ilnimer
a bride abbatue, à voler dans la plak à , à tèticher à pêne' k tèrrè de
fes pieds légers. Un cheval ainfi dreffé brillera un jour dans les champs
de Mars & dans 1a vafte carrière des jeux Olympiques: au refte, on
peut alors, fins inconvénient, lui donner la plus forte nourriture. Avant
ce tems-là, fi on lui dopnoit des nourritures trop abondantes, il foroit
indomptable, & réfîfteroic à la main & au fouet du cavalier.
Le moyen le plus efficace pour conferver long-rems la vigueur fait du
taureau, foit du cheval étalon, éeft de réprimer leur ardeur pour les
plaifirs de l’amour. A cet effet, il faut faire paître le taureau dans des
endroits écartés, & féparés par des montagnes ou des rivières du refte
,du troupeau, ou bien le tenir enfermé dans les étables. La feule vue
d ’une femelle le brûle, le defsèche, & caufe fouvent entr’eux des
combats fa-nglans. Les chevaux 11C font pas moins fenfibjes à cés effets
dangereux. S’ils'viennent à fencir feulement l’odeur d’une' cavale, les
freins, les- fouets , les- rochers; les précipices, les rapides torrens qui
entraînent dans leur cours les débris des montagnes, ne peuvent les
retenir. A cette occafion, le poète fait une defeription brillante des
effets de l’amour fur tous les êtres de la nature,
îiJ Soins qu’exigent lès brebis & les chèvres. O vous, dit Virgile,
robufles habitans de la campagne, occupez-vous du foin d’élever le
menu bétail, &c fongez que votre honneur en dépend. Il recommande
d abord de retenir pendant l’hiver les brebis dans la bergerie, & de
leur fournir de l’herbe jufqu au retour du printems. On aura foin d’étendre
fous elles*de la fougère & de la paille, de peur que le froid n’incommode
ces animaux délicats, & ne leur caufe de triftes makdies, telles que k
gale, k goutte.
• Les chèvres demandent les mêmes foins1. On leur donne des
feuilles d’arboifier, & on leur fait boire de l’eau fraîche. On pkee
leurs étables à couvert du vent du nord, & fous l’expofition du
midi : elles doivent refter ainfi renfermées jufques vers k fin de
1 hiver. Le profit que l’on retire de cette efpèce' de bétail, neft pas
moins eonfiderable que celui que rapportent les1 brebis : à 1a vérité,
les chevrès ne donnent point ces laines rares que 1a précieufe teinture
de Tyr embellit d’une couleur éclatante; mais, outre qu’elles font
plus fécondes, ce font des fourees intarriffables de kit. Leurs poils
longs fervent à faire des habits pour les foldacs & les matelots. On lès
nourrit facilement; elles broutent les ronces, les buiffons ftériles, & le fbir
elles reviennent au bercail, fans conduéteurs, fuivies de leurs chevreaux.
Leurs mamrrielles font quelquefois fi chargées de k it, qu’à peine elles
peuvent franchir le feuil de k porte. Ces avantages quelles procurent,
doivent ranimer le zèle de ceux qui les noufriifént. Incapables par
elles-mêmes de fe garantir des injures du tems, .& de fe procurer de
quoi fatisfàlre leurs befoins, les bergers vigikns ies préferveront du froid,