
1. àmmi commun. Sa racine eft pivotante &
rameute, elle s’enfonce à douze ou quinze pouces
,de profondeur*, les tiges font droites, hautés de
deux pieds , & garnies de branches , qui s’en
écartent*, les feuilles ont différentes formes, celles
du bas de la plante font ailées & compofées de
cinq folioles ou quelquefois (impies , les autres
font plus ou moins finement découpées à rne-
fure qu’elles approchent du fommet. Les tiges &
les branches fe terminent dans les mois de juin
& de juillet, par des ombelles de fleurs blanches
peu ferrées, lefquelles donnent nai(Tance à un
grand nombre de petites graines qui mùrifîènt dans
les mois de juillet & d’août.
Culture.
Cette plante croît naturellement dans les champs,
par toute l’Europe tempérée, au moyen de quoi
il eft aifé de la cultiver & de la multiplier dans
nos jardins ; il ne faut que fuivre les indications
données par la nature. Les graines de cette plante
abandonnée à elle-même, mùriffent cormne nous
l’avons dit , à la fin de l’été*, elles refient fixées
à leur (upport jufqu’au deflechement complet
des tiges ; les pluies & les vents les font tomber
à l’automne , & lorfqu’elies rencontrent un ter-
rein meuble & de nature fèche, elles lèvent dès
l’automne ou au printems fuivant, félon que les
circonfiances font plus ou moins favorables au
développement de leur germe. On doit donc
femer à l’automne les graines de cetre—plante en
pleine terre, dans un terrein analogue à celui où
elle croît naturellement *, elles lèveront dès la
même faifon , ou au plus tard au premier printemps
, c’efi - à - dire en mars. Mais, comme le
jeune plant ne fouffre que difficilement d’être
tranfplanté , il eft à propos de le femer à la
place qu’il doit occuper.
Sa. culture fe réduit enfuite à éclaircir les
individus de manière qu’ils fe trouvent efpacés
à fix pouces environ les uns des autres , & à
les garantir des mauvaifes herbes. Si on les
arrofe de tems en -teins pendant les chaleurs de
l ’été , on en obtiendra des récoltes de graines
plus abondantes & de plus belle qualité.
Ufage : La graine de cette plante eft regardée
comme une des quatre femences chaudes. Elle
eft fréquemment employée en médecine.
2. Ammi vifnage. Les tiges de cette efpèce
sélèvent à deux pieds & demi de haut environ.
Elles portent des branches difpofées alternativement,
lefquelles , ainfi que la tige , font
garnies de feuilles extrêmement découpées & d’un
verd luifant. Ses fleurs viennent en août, &
forment de groffes ombelles blanches à l’extrémité
des rameaux. Ces ombelles , dans le tems
de leur fleuraifon, font très-étendues & bombées
(dans le milieu *, mais, après que les fleurs font
paffées, & à mefure que les graines approchent
d# leur maturité, leurs rayons fe refferrent , &
forment un cilindre applati par le fommet. Ler
graines mûriflènr dans les mois de feptembre &
oélobre, après quoi toute la plante fe defsèche
& meurt.
Culture : Dans les provinces méridionales de
l’Europe , les graines de vifnage doivent être
. fanées à l’automne & en pleine terre, de la même
manière que le perfil & le cerfeuil, mais beaucoup
moins dru. Il faut enfuite éclaircir le jeune
plant pour qu’il fe trouve efpacé à huit ou dix
pouces de'diftance , & le débaraffer des mauvaifes
herbes qui pourroient lui nuire. Tout
terrein lui convient, pourvu qu’il foit meuble 9
plus fec qu’humide, & fi tué à l’expofition la plus
chaude. Dans nos provinces feptentrionales ,
comme il eft rare que les' vifnages ayent le
tems de perfectionner leur fructification à caufe
du peu de durée de nos étés, il convient d’en
| femer les graines dès la fin de mars, dans des
j pots placés fur couche, & couverts de chaffispen-
! dant le premier mois *, après cela , on peut mettre
; le jeune plant en pleine terre dans un terrein
' fec , & à l’expofirion du midi. Des arrofemens
! donnés de tems en tems , avant & pendant la
fleuraifon , . fnffifent à cette culture. Lorfque la
plante fera deflechée , on cueillera les graines
avec leurs ombelles , & on les confervera fans
les égrainer , jufqu’à ce qu’on veuille les femer.
Quelques-uns de nos agriculteurs fement les
graines de vifnage à l’automne , & en pleine
terre, mais lorfqu’il furvient enfuite des tems
doux, accompagnés de pluies chaudes, les graines
lèvent promptement, & le jeune plant eft ordinairement
détruit par les gelées de l’hiver. Pour
remédier à cet inconvénient, on peut femer les
graines dans des terrines qu’on laiffe à l’air libre,
tout le tems qu’il ne gèle pas , & qu’on rentre
à l’orangerie lorfqu’il furvient des froids capables
d’endommager le jeuneplant. Si on a la précaution
de l’aërer Couvent, & de le garantir de l’humidité,
il fe conferve pendant l’hiver , &. en le
plaçant au printems , fur une couche chaude,
pendant un mois, on obtient des individus vigoureux
qu’on peut mettre en pleine terre dans
îes mois de mai. Alors ils fleuriffent de bonne
heure, & ont le tems de perfeClionner leurs femences.
Il eft bon d’obferver que cette plante
reprend très-difficilement , lorfqu’on la repique
à racines nues , & qu’il faut quand on veut
l’avoir belle , la tranfplanter en motte.
Ufage : Dans tout J e levant , fur la côte de
Barbarie , & en Efpagne, on fe fert des fupports
des ombelles particulières des fleurs de cette
plante en guife de cure-dents. Ils ont une odeur
aromatique*, qui rend l’haleine agréable , &
forrifie les gencives. D’ailleurs les femences foa*
employées en médecine , elles font apéritives diurétiques,
&c.
Obfervation : M. Adanfon nous a communiqué
:des graines de cçtte plante, qu’il avojt recueillies
dans l’île deTénériffe en 1,745) ,& qui ont
bien levé en 1777, vingt-huit ans après leur récolte,
ce qui eft d’autant plus étonnant que les
femences de la plupart des plantes de cette famille
, ne confervent leur propriété germinative
que deux ou trois années après avoir été récoltées*,
celles-ci avoient été confervées avec leurs
ombelles dans un fac de papier qui avoit été oublié
dans une armoire.
3. L’Ammi à feuilles d’anet eft une plante vivace,
dont les racines tracent à quelques pouces
de la fui Face de la terre. Elles font noueufes, &
donnent naiffance à des tiges qui s’élèvent droites,
à deux pieds de haut environ. Elles font garnies
clans le bas de quelques branches courtes,
lefquelles ainfi que les tiges font couvertes d’un
feuillage très-élégamment découpé, & d’une belle
verdure foncée. Ces fleurs, qui viennent en automne
& durent jufqu’aux gelées, font blanches &
difpofées en petites ombelles plates à l’extrémité
des tiges & des branches. Jufqu’à préfent
elles n’ont point donné de bonnes graines dans
notre climat , parce quelles fleuriffent trop
tard.
Culture : Cette plante fe conferve très-bien
en pleine terre dans notre climat, en ayant la
précaution de la couvrir dans les gelées de plus
de cinq degrés. Lorfqu’elle eft placée dans un
fol un peu fort, & légèrement humide, à une
expolition chaude, elfe poufl’e avec beaucoup de
vigueur. On la multiplie aifément par les nombreux
drageons enracinés qui fortent de fa fouche.
Le tems'le plus favorable pour les tranfplanter, eft
le mois de mars. Dans les écoles de botanique, on
eft obligé de mettre cette plante dans un grand pot
qu’on enterre à fa place qu’elle doit occuper, pour
lempêcher de tracer au loin. Alors il convient
de la relever tous les deux ou trois ans, pour
renouveller la terre , & fupprimer les trois
quarts des drageons qui nuifent à la vigueur de la
plante, & diminuent la beauté de fa touffe. Si on
vouloit en obtenir des femences, il conviendroit
d’en cultiver un individu dans un grand pot
quon renferineroif à l’approche des froids fôus
un chaffis ou dans une ferre tempérée.
Ufage : Cette efpèce mérite d’occuper une
place dans les jardins des curieux parmi les
plantes (ingulières. Elle peut auffi figurer agréablement,
fur les iifières des bofquets à des pofi-
tions découvertes dans les jardins pay fa gifles *,
elle y produira de la variété par la délicateffe &
1 élégance de fon feuillage. ( M. T h o u i n .)
AMODIER. En Bourgogne & en Champagne,
amodier, c’efl prendre une terre à ferme pour
payer le prix convenu , foit en argent , foit en
grain. L amodiateur eft ce qu’on nomme dans
d autres pays, fermier ou métayer. Il eft vraisemblable
que l’amodiation fe faifoit autrefois
toute en grain, parce que ce mot paroît dérivé
| de modiûs , mefure de grain , comme boiffeau.
Cependant il fignifie auffi mefure de terre ,
médius agri. Virg. Il y a des pays ou la mefure
de terre & la mefure de grains ont les plus
grands rapports. En Beaucè, par exemple, on
dit une mine de terre , parce qu’il faut à-peu-
près une mine de grain pour l’enfemencer. ( M*
l’abbé T e s s ie r .)
À M O M E. A m o m ü m.
Ce genre de la famille des B a l i s ie r s , fec*'
lion de la claffe des L il ia c é e s , n’eft corn-
pofé que de plantes étrangères, qui croiffent naturellement
(ous les climats les plus chauds de
la terre, dans les terrais humides, marécageux
& ombragés. Leurs racines font vivaces, charnues
& tubéreufes ; élles pouffent des tiges qui
périffënt chaque année. Leur port a quelque
reffemblance avec celui des rofeaux , & leurs
fleurs ont en général beaucoup d’éclat. Les graines
de ces plantes font fort aromatiques, & particulièrement
leurs racines, ce qui les fait rechercher,
dans les pays où elles croiffent, pour affai-
fonner les mets. On les cultive en. Europe dans
quelques jardins de botanique , elles s’y confervent
dans les ferres les plus chaudes, mais
rarement elles ÿ fructifient.
Efpèces•
1. A mome de Madagafcar ,011 grand Cardamome«
A momum Madagafcarienfe. La M. Diét. n.° 1 3
2f d’Afrique.
2. A mome des Indes, ou Gingembre.
A momum [ingïber. L . des Indes orientales
& occidentales.
3. A mom e fauvage, ou Gingembre fauvage.
A momum [erumbet. L . 2C de l’ Inde.
4. A m om e à larges feuilles.
A momum latifolium. La M. Diét. n.° 4. 2L
du Malabar, - ^
■ ç. A mome à grappes.
A momum racemofum. La M. Diét. n.° ç.
A momum cardamomum. L. 2L des grandes
Indes. T
B. A mome à grappes courtes.
A momum granum-paradifi. L . 2f d’Afrique
& d’Afie.
6. A m om e vêlu.
A momum hirfutum. La M. D i61. n.° 6.
Cos tu s arabicus. L. 2f d’Afie v& d’Amérique.
7 . A mome petiolé.
A momum petiolatum. La M. Di61. n.° 7.
A z p in i a fpicata. Jacq. Amer. p. 1. t. 1. 2L
de la Martinique.
8. A m om e pyramidale.
A momum pyramidale. La M. Di61. n.* 8.
A l p in a racemofa. L . 2L de l’Amérique méridionale.