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jufqu’à trente, & dont la hauteur moyenne eft de
vingt-cinq p ie d s . Voye% l e mot A r b r i s s e a u .
Les Arbriffeaux feront ceux qui croiffent depuis
douze jufqu’à vingt pieds, & dont ïa| hauteur
moyenne eft de feize pieds. Voyei A r b r i s s
e a u .
Les fous - arbriffeaux feront compris dans la
hauteur de quatre à douze pieds, dont le terme
moyen -eft de huit pieds. Voye[ A r b r i s s e a u .
Enfin les Arbuftes qui ne s’élèvent que d’un
pouce à quatre pieds, & dont la moyenne hauteur
eft de deux pieds, formeront la dernière divifion,
Voyei A r b u s t e s .
Ainfi, parArbufte, nous entendrons un végétal
ligneux d’environ deux pieds de haut. Par fous-
arbriffeau, un autre de 8 pieds; par Arbriffeau,
un de feizë pieds ; par grand Arbriffeau, un de
vingt-cinq ; par petit Arbre ou Arbre de troisième
grandeur, un de quarante - cinq pieds; par
Arbre moyen ou arbre de deuxième grandeur ,
un arbre de quatre-vingts pieds; & enfin, par
grand Arbre ou Arbre de première grandeur ,
tin arbre de cent vingt-cinq pieds de haut.
Cette manière de divifer les arbres n’eft pas fans
quelques inconvéniens, mais .elle réunit plufieurs
avantages.
2.° Direction des tiges.
Les fept divifions que nous venons d’établir
renferment tons les arbrês dont les tiges font
verticales ; mais il y a beaucoup de végétaux
ligneux, dont les branches foibles & grêlés ne
peuvent jamais s’élever d’elles-mêmes; d’autres
qui rampent fur la fürface de la terre, & d’autres
enfin qui ont befoin d’être dans une fituation
perpendiculaire, pouHaiffer pendre leurs tiges,;
& pour lefquels il faut par conféquent admettre
'quatre autres divifions.
On 'donne le nom d’Arbufte rampant à ceux
qui rampent fur la terre, comme la germandrée,
différentes efpèces de ronces , &c.
On appelle Arbriffeaux grimpans ceux dont
les figés s’entortillent autour des arbres vpifins,
comme la clématite des bois, le bourreau des
arbres, &c.
On nomme Arbriffeaux farmenteüx, ceux qui,
fans fe contourner autour des fupports qu’ils
rencontrent dans leur yoifinage, s’y attachent
par leurs vrilles'& s’élèvent, tels que la vigne,
la• grenadille, &c.
' Enfin on donne le nom d’Arbriffeaux pendans
a ceux qui, comme quelques efpèces de ronces,
jyfminoides, douce-amere, &c., croiffent dans
les fentes des rochers, & laiffent pendre leurs
branchés fouvént à des diftances affez confi-
dérables;
. De forme des arbres.
La forme d$$ Arbres & autres végétaux li-
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gneux, eft prefqûe aufli variée qu’il y a d'efpècei
différentes. Cependant ils fe rapprochent tous
plus ou moins des formes fuivantes.
A r b r e e n c o l o n n e . O n d o n n e c e n o m à
c e u x q u i p o r t e n t l e u r s b r a n c h e s f e r r é e s p r è s d u
t r o n c , t r è s - r a p p r o c h é e s le s u n e s d e s a u t r e s , de
m a n i è r e q u e l e s d e r n iè r e s f o n t r e c o u v e r t e s p a r
le s p r e m i è r e s , c o m m e d a n s l e p e u p l i e r d ’Ita lie
. & l e c y p r è s p y r a m id a l ; c e q u i d o n n e à ces
: a r b r e s l a f ig u r e d ’u n f u t d e c o lo n n e .
A r b r e pyramidal. Les branches de ceux- ci
font horizontales , & vont toujours ■ en diminuant
proportionnellement depuis la bafe jufqu’au
fommet; ce qui produit des pyramides plus ou moins
aiguës, comme dans le mélèfe d’Europe, le platane
du levant, le hêtre, &c.
A r b r e conique. On nomme ainfi les arbres
dont les branches forment avec la tige un angle
aigu, & dont le fommet eft plus ou moins obtus ; ce
qui leur donne une figure conique, comme on
le remarque dans le frêne, le tilleul, le maron-
nier d’Inde, &c.
A r b r e ^ fphérique. Ceux - ci portent leurs
branches inférleuçes à une grande diftance du
tronc , pendant que les fupérieures diminuent
rapidement de longueur,. & que le fommet eft
applati; ce qui donne à la tête de ces arbres
une forme arrondie, telle que, le pommier, le
pin cultivé, &c.
A r b r e trille. Cette divifion eft a f te z remarquable.
Leurs branches commencent d’abord par
s’éloigner du tronc en ligne droite, à plus ou
moins de diftance; enfuite elles fe recourbent,
.& tombent fouvent jufqu’à terre,, en décrivant
une portion de cercle fort arrondie , comme
on Je voit dans le bouleau commun, le Taule
de Bahylonne, &c.
A r b r e s pittorefques. On appelle ainfi ceux
dont la forme efl irrégulière, & ne peut être
rangée dans les autres divifionstels que l’épicia,
le pin de Jérufalem, &c.
4.0 Couleur des arbres.
La couleur des Arbres n’eft pas moins variée
que la forme. Non - feulement chaque efpèce
d’arbre a fa teinte particulière, mais fouvent le
même individu change de couleur à mefure. que
Ton feuillage vieillir. Dans les uns, il eft blanc,
argenté & foyeux, comme on le remarque dans
le fauie, l’olivier de Bohême,, le protea,A&c.
Dans d’autre.s , il eft d’un ver,à blanchâtre, ou gris,
.comme dans les peupliers blancs, les fauges, &c.
Beaucoup font d’un verd clair & luifant, comme
le tilleul, le hêtre , le filaria , &e. Plufieurs
font d’un verd obfcur ou noir, tels que le
marronnier d’Jnde, le peuplier noir, l’I f .. , &c
Quelques-uns j comme le phlomis en arbriffeau
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I*erable à feuilles de frêne, &c., ont leur feuillage
d’un verd jaune. Quelquefois les mêmes
feuilles font teintes de plufieurs couleurs, jaune,
blanche, rouge, &c. comme dans les végétaux panachés.
Très - fouvent elles font de couleurs differentes
de chaque côté ; pour l’ordinaire, vertes
en-deffus & blanches en-deffous, comme celles
du peuplier beaumier, de l’érable rouge de Virginie,
&c. Enfin prefque toutes les feuilles des
arbres changent de couleur à l’automne ; le plus
grandnomhre devient jaune, & quelques-unes d’un
rouge éclatant, comme celles du noyer , de
l’acacia , du fumac de Virginie, du chêne rouge
d’Amérique, &c.
5.* Fleurs des arbres, & temps de leurflcuraifon.
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branches, & dans les autres, par paquets, aux
extrémités des rameaux.
y.° Durée des feuilles des arbres.
Mais, indépendamment de la couleur & 'd
la forme des feuilles , il faut aufli connoître
leur durée. .11 y a des arbres qui pouffent toute«
leurs feuilles au printems, & les perdent toutes
enfemble à l’automne , tandis qu’il y en a d’autres
qui les confervent jufqu’à ce quelles foient rem
placées par de nouvelles, en forte qu’ils fonrtoujours
couverts de feuilles ; c’eft ce qui a fait donner à ces
derniers le nom d’arbres verds, & aux premiers,
celui d’arbres qui fe dépouillent, ou, ce qui eft là
même chofe, d’arbres d’hiver & d’arbres d’été.
Le temps de la fleuraîfon des arbres eft une
chofe à laquelle on doit avoir égard dans la
plantation, & fur-tout dans la diftribution des
maffes, afin de ne pas réunir inconfidérément
des végétaux qui veulent être féparés pour produire
tout l’agrément & fleffet dont ils font fufeep-
tibles. C’eft cette confidération qui a fait naître
l’idée de les divifer en arbres de printems, d’été
& d’automne. Il en fera parlé à 1 article bofquet.
Voyt[ ce mot.
Il n’eft pas moins effentiel de connoître la
fleur de chacun des arbres dont on veut faire
ufage pour la décorarion des jardins, parce que ,
s’il y a un grand nombre d’arbres qui produifent
des fleurs non moins agréables par leur éclat
que par leur forme ou leur odeur, il y en a
plus encore qui ne portent que des fleurs très-
petites, peu -apparentes, & qui, par conféquent,
doivent être comptées pour rien.
6.° Forme des feuilles des arbres.
La forme des feuilles eft encore une chofe
à laquelle on doit faire attention. Elle fournit
un nouveau moyen de produire des contrafles
piquans dans l’enfemble d’une plantation. Parmi
les Arbres, il y en a dont les feuilles préfenrent
des furfaces planes & unies , d’autres des
furfaeës convexes & couvertes d’épines. Plufieurs
d’entr’elles ont leurs contours arrondis,
fans la moindre finuofiré, tandis que d’autres,
au contrajre > font anguleufes & découpées de
mille manières différentes'; les unes font longues
& étroites, & ne préfentent, pour ainfi dire, que
«es lignes dont 1 épaiffeur eft égale à la largeur,
comme celles du pin, des mélèfes; d’autres font
a u Jarges que longues, & offrent une furfaee
■confidérable, telles que les feuilles du catalpa,
u PeuP&sr de la Caroline, &c. Enfuite une
parue des arbres ont leurs feuilles Amples ,
autres les ont compofées & furcompofées; enfin,
3os les uns, elles croiffent feules le long des
8.° De la faculte qu’ont les arb es de croire
dans différens climats & dans dlfférens fols.t
Des fables brûlans du Sénégal aux terres glacées
du Kamchatka, la nature offre par - tout des
végétaux, dont les uns, circonfcrits dans une
petite étendue de pays, paroiffent ne pas avoir
îa faculté de croître ailleurs, pendant que les
autres vivent également dans des climats tempérés
& dans les lieux les plus froids. Les diverfes
natures de terreins, les différentes expofitions ont
aufli leurs productions particulières que la nature
bienfaifanre a répandu avec largeffe fur toute
la furface du globe, pour l’orner & l'embellir-
en forte qu’il n’eft point, ou du moins très-peu
de terreins & d’expofitions qui ne puiffent donner
naiffance à des végétaux. Tout dépend de connoître
les facultés de chaque efpèce d’arbre le
terrein, l’expofition & le climat où ils croiffent
naturellement, & de les diftribuer en conféquence.
Nous indiquerons à chacun de leurs articles la
nature du terrein qui leur eft propre, l’cxpo-
fition qui leur convient, le plus ou moins de
fenfibilité qu’ils ont pour la chaleur ou pour le
froid ; nous traiterons enfuite de ce qui a rapport
à leur culture, à la forme & à la couleur de
leurs différentes parties, &Nnous terminerons
chaque article par l’ufage qu’on en peut faire
dans la décoration des jardins.
Deces différentes confidérations,il réfulte qu’une
des connoiffances la plus néceffaire à l’arrifte,
compofiteur de jardins, eft celle des végétaux
fous leurs divers rapports, puifqu’il n’y a qu’elle
feule qui puiffe lui fournir les moyens de produire
des oppofitions de grandeur, de forme«
& de couleurs bien contraftées, & de donner
enfin .à fes produélionsT agrément & la variété
de la nature embellie. Sans cette connoiffance
indifpenfable, il ne fera jamais, dans toutes Tes
plantations, que des contre-fens groffiers, en
plaçant, tantôt dans un fol maigre ce qui doit
être dans un bon terrein, tantôt en plantant au
midi ce qui devroit être au nord, & en foraiaar
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