
ôté. Le froid refïerre les arbres; ce ne peut être que parce qu’il en
fouftrait une parôe de la matière ignée ; on eft alluré que ces vé^é- .
taux confervent toujours quelques degrés de chaleur, quand 1 atmofphere
même eft très-réfroidie. Dans le tems' où la terre, auparavant faille
par la gelée, eft couverte de neige, on voit fouvent au pied des gros
arbres un efpace circulaire où elle fond prefque aufli-tôt ; ne peut-on
pas,croire que la caufe en foit un peu de chaleur reftec dans les racines ?
U n jour viendra que quelque phyficien trouvera le moyen de calculer
la quantité de matière ignee contenue dans les végétaux comme
principe nutritif. Le travail ne fera pas facile a caulê de la fubtilite de
■ cet agent qui, en s’échappant d’un corps, pénètre auflkôt tout ce qui
l’environne.
Influence de U éthiolement des plantes privées de la lumière , & le penchant
la lumière. qU’on Voit à celles qui en font éloignées pour fe diriger vers cet élément
, ont fait connoître aux phyficiens obfervateurs qu il influoit fur
la végétation. Ray a parlé. un des premiers de l’éthiolement des
plantes & de fa caufe. MM. Bonnet, Duhamel & Meeffe ont fait.,
des expériences pour éclaircir ces deux phénomènes ; j’apprends
que M. Senebier s’en eft aufli occupé ; mais les recherches des premiers
n’ayant pas été pouffées aufli loin quelles pouvoient letre, J ai cru
devoir fuppiéer au ■ moins a une partie de ce qui leur manquoit.
Je me contenterai de rapporter ici les ftmples refùltats de mes expériences.
.
Les feuilles des plantes oui croifïent a la. lumière du jour font en
général vertes, à moins que. la chaleur ou quelques circonftances de
culture ou de maladie, n’en changent ou n’en altèrent la couleur.
Celles qu’on élève dans les fouterreins s’y éthiolent, c’eft-à-dire, y font
d’autant moins vertes qu’il s y introduit moins de lumière, ou quelle
y parvient plus obliquement.
Dans les fouterreins, les plantes qui reçoivent la ■ lumière cjiredtc
du jour, ont une couleur plus verte que celles qui ne reçoivent que
la lumière réfléchie par un miroir. Plus les reflexions fe multiplient,
plus la couleur verte diminue , parce que la lumière s’affoiblit davantage.
La lumière d’une lampe conferve aux plantes leur verdeur avec
moins d’intenfité que la lumière direéte ou réfléchie. A la réflexion
de la lumière d’une lampe, la couleur verte s affoiblit encore. Peut-
être qu’en employant de fortes mèches pour la lampe, on parviendrait
à conferver aux plantes une verdeur aufli durable que celle
quelles ont à la.lumière du jour réfléchie. Je ne l’ai pas eflayé.
I l n eft pas néceflaire qu’une plante foit très-éloignée de la lumière
pour être décolorée, il fiiffit que la lumière ne tombe pas fur elle.
Toutes les plantes n’ont pas une égale difpolirion à être élevées
dans les fouterreins, qui font les endroits qu’on peut rendre les plus
obfcurs. Il y en a qui n’y croiflent pas, d’autres ne peuvent s’y fbutenir,
d’autres enfin s’y élèvent plus facilement.
La lumière de la lune entrerient dans les végétaux la couleur verte
qu’ils reçoivent de la lumière du jour, puifque des plantes qui avoient
pafle les nuits dans des lieux trèsrobfcurs étoient moins vertes que
celles qui étoient expofées la nuit à la lumière de la lune.
Des plantes ayant végété devant des verres, dont trois colorés,
celles qui étoient devant un verre blanc ont paru les plus vertes ;
celles qui avoient pouffé devant un verre jaune foncé fe trouvoient
moins vertes que celles qui étoient devant un carneau de verre jaune
clair & un carreau bleu, parce que ces derniers laiffoient pafler plus
de lumière que le carreau jaune foncé.
Si c’eft en raifon du plus ou moins de lumière que les plantes font
plus ou moins vertes, pourquoi, dira-t-on, quand le vent du nord
lbuffle long-tems en été, les bleds font-ils plus verds que quand d’autres
vents foufflent? dans ce cas il n’y a pas plus de lumière; pourquoi des
plantes limées au nord, ou à l’ombre des arbres, font-elles plus vertes,
quoiqu’elles reçoivent moins de lumière? Je répondrai qu’indépen-
damment de la lumière, la verdeur des plantes eft dûe aufli au rallen-
tiflèment de leur végétation & à la fraîcheur dans laquelle fe trouvent
leurs racines. Tant que le vent du nord fouffle, la végétation ne fait
pas de progrès vers la maturité, époque de la deflïccation & de la
décoloration. Il faut, outre la lumière, une certaine humidité, fans
laquelle la couleur verte ne fe foutient pas.
A l’égard du fécond phénomène , de celui de l’inclinaifon des
plantes vers la lumière appellée nutation,il réfulte de mes expériences
nombreufes & variées, les vérités fui vantes :
ï- P jus Jes des plantes font près de leur naiffance, plus elles
s inclinent vers la lumière. r
■ . " mmm ^ vaxes xont eioignees ae la lumière,
plus elles ont de penchant pour s’y porter.
C'fl1CSÆ croiirent devant dcs corps'dont les couleurs; abforbent
ou refiechilient peu les rayons de la lumière, ont vers elle une incli-
naiion plus confidérable.
i w ? * “ ! dlJ germe des femences eft encore une des caufes de
la différence de linclmaifon de leurs riges vers la lumière: dans le froment,
par. exemple, la jeune tige qui fort du germe fe prolonge le
°ng e a rondeun II arrive de-là que fi l’on diipofe des grains fur la
rainure, e germe étant oppofé à une fenêtre, ils ont naturellement
au penchant pour s y diriger.