
ainfi, l’on achète plus volontiers un boeuf dont les cornes font noires,1
que celui qui les a blanches.
Race du bétail. La troifième parde confifte a examiner de quelle
race eft le bétail. Les ânes d’Arcadie en Grèce, font les plus eftimes,
ainfi que ceux de Réate en Italie. j K ,
Formes de droit àfuivre. La quatrième partie traite des réglés de
droit qu’ü" faut fuivre dans l’acquifition, & des formes prétraités en
juftice pour acheter chaque efpece de bétail. » j •
Entretien du bétail. Les quatre autres parties que Ion doit exa-,
miner après l’achat du bétail, font relatives à fa pâture, a la portée,
à l’éducation des petits quil donnera, & a fa fante. A ,
Pâture du bétail. Quant au premier objet, qui eft la pâture du
bétail, il y a trois chofes à confidérer; le pays dans lequel on doit
faire paître chaque efpèce de bétail; le tems de fa pâture, 5 1 le genre
de pâturage quon doit lui donner: on doit faire paître, par exemple,
les chèvres, dans les lieux montagneux & couverts darbnfleaux,
plutôt que dans des terres fertiles en herbes ; c’eft tout le contraire
pour les jumens. . , , ,
En fécond lieu, les mêmes endroits ne font point egalement bons
en été 8r en hiver, pour la pâture de toutes fortes de bétail: ceft
pour cela que l’on chaffe de la Pouille, les troupeaux de brebis
pendant l’été, & qu’on les envoie pafter çette faifop dans le bam-j
Ilium, ' ,
Enfin, il faut avoir égard au pâturage qui convient le mieux
à chaque efpèce de bétail. Ainfi, non-feulement on doit ne pas
ignorer qu’on nourrit les jumens ou les boeufs avec du foin ; au lieu
que les porcs n’en veulent point, & qu’îls preferent le gland a cette
nourriture; mais encore il faut favoir quil y a des beftiaux auxquels
il faut donner de tems en tems de l’orge & de fèves, & que Ion doit
donner des lupins aux boe u f; ainfi que de la lulernç & du cytilc aux
bêtes qui allaitçnt leurs petits. . -, .
Portée des beftiaux. Le fécond objet a confidcrcr eft la portée du
bétail, c’eft-à-dire, cet efpaee.de tems compris entre le moment ou la
bête a concu, & celui auquel elle met bas, La première confideranon
regarde le tems auquel il faut dans chaque efpèce donner le male
à la femelle, & les tenir féparés avant de les mettre cnfemblc pour
la première fois. Le fécond point confifte à obfervçr' g ||g § a des
bêtës qui mettent plutôt bas les unes que les autres, & queîlcs deman-
dent des foins différons. La jument porte un an, la vaçhç dix mois,
la brebis & ,1a chèyre cinq, la ixuie quatre,
" Education des beftiaux, L ’éducation des petits forme le trolfieme
ipbjçt; les pbferyations à faire fw cet article, fç reduifçnt a.examine
Combien de jours ils doivent terrer la mère, dans quel tems & dans quel
lieu on les fera tetter, & quand eft-ce qu’il faudra les donner à allaiter
à une autre mère, fi la leur manque de lait. On ne févre guère les
agneaux qu’au bout de quatre mois, les chevreaux à trois, les porcs
à deux.
Santé du bétail. Le quatrième objet fê rapporte à la fanré du bétail.
C ’eft un point qui a des branches très-étendues, .& qu’il eft néceffaire
d’approfondir. Cette fcience doit s’appliquer également aux maladies
pour lefquelles il faut des médecins; & à celles que les feuls foins du
pâtre peuvent guérir. . Elle renferme trois’parties : il faut obferver les
caufes .de chaque maladie , les lignes qui les annoncent, & la manière
de les traiter chacune en particulier.
Caufes des maladies. Prefque toutes les maladies des beftiaux
viennent ou de ce qu’ils travaillent par le grand froid ou par le grand
chaud, ou d’un excès de travail, ou dun défaut d’exercice, ou enfin
de ce qu’auffi-rtôt après le travail & fans laiffer d’intervalle, on leur
aura donné à boire ou à manger.
Signes dés maladies. Les lignes auxquels on connoît leurs maladies,
font (par exemple, dans le cas d’une fièvre occafionnée par la
chaleur ou par le travail) d’avoir la bouche ouverte, la refpiration entrecoupée
& le corps brûlant.
Remède. On guérit cette maladie, en baignant l’animal, en le
frottant avec de l’huile & du vin tiède; on le met à la diette; on le
couvre de quelque chofe, de peur que le froid ne le faifîfle, & on lui
donne’ de l’eau tiède pour étancher fa foif. Si on ne gagne rien par
ce traitement, on lui tire du fang, principalemeat de la tête. Les
autres maladies ont aufîî chacune leurs caufes & leurs lignes différai?
dans les différentes efpèces d’animaux.
Refte la neuvième partie.qui a été!annoncée, comme étant commune
aux deux premières divifions; elle concerne le nombre.de bêtes
qu’il faut acheter ou nourrir. U n homme prévoyant examine combien
de troupeaux fl pourra faire paître, & de combien de têtes chacun
fera formé, de peur qu’il ne foit dans le cas de manquer de pâturage
pour les nourrir.
Scrofa ayant fini l’objet qti’il avoir entrepris de traiter, les per-
fonnés qui compofoient la fociété, s’obligèrent de parler, chacun à fon
tour,.de.chaque efpèce de bétail.
, Soin des brebis. Attiras commença à parler des brebis. Quiconque,
dit-il, veut acheter des brebis, doit choiïir celles qui ne font ni trop
vieilles ni trop jeunes; attendu que celles-ci ne peuvent donner encore
aucun profit, & que les autres ne le peuvent plus. Quant à leur forme,
-il faut qu’une brebis ait la taille grande, que fa laine foit abondante