ceft figue de vent : mais fi leurs croaffemens font entrecoupés SC
interrompus, ceft figne de vent &: de pluie tout enfemble.
Lorfque les choucas fe retirent fort tard, après avoir pris leur pâture,'
cela pronoftique l’orage.
I l en eft de même, lorfqu’on voit les oifeaux blancs s’amafler par
troupes, ou lorfque les pifeaux de terre vont crier fur le bord des eaux,
& s’arrofent eux-mêmes, principalement û ceft la corneille.
Quand l’hirondelle vole fi près de l’eau quelle la frappe fouvent
avec l’aile : quand les oifeaux qui habitent fur les arbres s’enfuient &
fe retirent dans leurs nids : quand les oies nous étourdiffont par leurs
cris : quand les hérons paroiffent triftes au milieu des fables, ce font
les avant-coureurs de l’orage.
Signes tirés des animaux. On ne doit pas s’étonner fi les oifeaux
aquatiques & généralement toutes fortes d’oifeaux fentent d’avance les
changemens du tems & s’ils nous le font connoître. Ces changemens
nous font indiqués auflî par les bondiflemens & les jeux des beftiaux ?
par les boeufs, lorfqu’ils lèvent la tête 8é le muffle pour flairer l’air 8ç
lorfqu’ils fe lèchent à contre-poil : par les cochons, lorfqu’ils éparpillent
le foin, dont ils ne fe foucient guère, comme netant pas
propre à leur nourriture : par les fourmis, lorfque contre leur cou-?
tume, elles deviennent pareffeufes & fe tiennent renfermées fans rien
Élire, qu’elles courent de côté 8c d’autre, ou quelles tranfportent leurs
oeufs hors de la fourmilière : enfin par les vers de terre, quand ils;
fortent de leurs trous.
Signes tirés des herbes. À l’égard des herbes, il eft certain que
quand il doit y avoir un orage, le tréfilé fe relève &C drcflè fcs
feuilles.
Signes tirés des p la ts qu'on fe r t fu r la table. Lorfque les plats
où l’on met les viandes pour les feftins ou pour les repas ordinaires,
tranfpirent, & que cette fueur refte attachée aux plats pu porte-
plats, ceft ligne d’un violent orage?
l ’aftadjus. Nous n’avons rien de certain fur la perfonne de Palladius, non
plus que fur le tems où il a vécu ; on croit cependant qu’il a écrit fous
l’empereur Antonin Pie, vers l’an 140 de l’ère chrétienne. Le traite
qu’il nous a laiffé fur l’agriculture eft divifé en douze parties, fuivant
l'ordre des mois qui compofent l’année. Son ftyle n’eft point, a la
vérité, auffi poli, ni aufli élégant que celui des auteurs romains dont
nous avons déjà parlé; mais le fonds n’en eft pas moins eftimable. Il
a puifé dans les meilleures fdurces, dans Caton, Varron, Columelle,
Gargilius Marrialis, Magon le Carthaginois, Scc. & il s’eft approprié
toutes les découvertes que l’expérience, cette maîtreffe de tous les arts,
avoir produit depuis ces auteurs jufqua lui. Le fucces meme de
Palladius a été fi brillant, qu’il a été préféré à Columelle pai; tous les
agriculteurs qui font venus après lui ; foit que fon ouvrage fut plus a
leur portée ; foit que la diftriburion des travaux par mois facilitât davantage
leur inftruétion, en abrégeant leurs recherches.^ ;
Dans le premier livre de fon économie rurale,, 1 auteur prêtent les
obfervations qu’il fout faire lorfquon veut acheter un domaine; il
donne des préceptes fur l’emplacement de la maifon,. fur ht diftn-
bution du logement, fur la pofition du jardin, du verger, de faire &
fur l’entretien des ruches. . . , ,
Obfervations générales. Lorfqu il s agit d acheter un domaine, on
doit faire en forte qu’il foit dans une fimarion avantageufo. Lacquerei r
doit donc examiner, fi l’air du lieu qui! fe propofe d habiter .eftmt.r
&t falutaire; fi l’eau y eft bonne; fi le terreui eft fertile & fitue
commodément. , t 0
Salubrité de Vair. Où peut conclure que 1 air eft bon: 1. quand
il n’y a point de vallées profondes d’où selèvent des brouillards épaist
z.° quand les habitans de cette contrée ont je teint yermeilj la tête
forme & dégagée, la'vue perçante, louïe fine & un gofier ha,.-
monieux.
Salubrité de Veau. L ’eau qui prend fa fource dans des mines ou
qui vient des lacs & des marais, eft.ordinairement mauyaife ; elle eft
au contraire, de bonne qualité, quand elle eft claire ôc. tianfparenoe,
quelle n’a ni mauvais goût ni mauvaife odeur; quand elle ne depofe
aucune efpèce de limon; & lorfque fa température eft telle, quelle eft
chaude en hiver & fraîche en été. î . :
Fertilité du terrein. On reconnoitra quune terre eft fécondé,
lorfqu’elle n’eft point dans une vallée trop fombre.& pierreufe; Iqrfquq
les mottes ne font ni blanches ni nues; lorfque le lonci au foj 0 cil ni
un fable maigre & fans aucun mélange de terre; ni de ljargille pure ; ni
du caillou grôflier; ni du gravier foc; ni; une poufljère jaqne aufli
maigre que la pierre même; ni une terre falée, amère ou bôurbeufe ;
ni un tuf fablonneux. I l faut au contraire que les mottes foient naturellement
humectées, prefque noires & quelles aient aflèz de jùbftançe
pour fe couvrir d’elles-mêmes dune couche de gazqn; ou fi elles ionc
d’une couleur mélangée, il eft néçeflaire. que,, fins etre compactes,
elles foient conglutinées à l’aide d’une terre . grafie, . Les autres, lignes
que Palladius indique, pour juger de ,1a fécondité d’un terrein, font
rapportés dans les géorgiques de Virgile. V
Pofition des terres. Les ferres quion fe. propofe d’acquérir ne
doivent être, ni afïez plates pour que 1 eau y refte dans un état çontinuel
de ftagnation; ni fituées fur une pente; tellement rapide, quelle n y