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Leur verdure eft perpétuelles & ils font doués
de propriétés iméteflames, On s’en ferjt contre
la morliirè des ferpçns, ce qui leur a fait donner
le nom d’anti-dejina ou de contre-venin,
Efpèces.
i . A n t i d e s m e a l é x it e r e .
A n t i d e s m a alexitera L . ï> de la côte de
Malabar & de l’Inde.
2. A n t i d e s m e de Madagafcar ou bois de
Mafoutre.
A n t i d e s m a Madagajcarienjts. La M. Diél. ï>
de Madagafcar.
A n t i d e s m e * deCeylan.
A n t i d e s m a Zeylanica La M. Diél. de
l’Ifle de Ceylan.
4. An t id e sm e fauvage.
A n t i d e s m a fylvefiris. La M# Diél. ï) du
Malabar.
Les fleurs de tous ces arbres font uni-fexuelles.
Les fleurs mâles croiffent fur un individu , & les
fleurs femelles fur un autre. Les fleurs femelles ,
lorfqu’elles ont été fécondées , font fuivies de
baies fucculentes, de la grofleur d’une grofeillè*,
leur goût eft acide & elles font agréables à manger
j les graines quelles renferment perdent promptement
leur propriété germinative. Nous en avons
reçu plufieurs fois des pays où elles croiflent.,
qui, quoique confervées avec foin, n’ont jamais
levé dans notre climat, où ces arbres, d’ailleurs ,
font inconnus. ( M. T h o u i n ').
ANTOLFE de gérofle -, nom qu’on donne,
dans le commerce, aux fruits du géroflier. Parvenus
à leur grofleur naturelle, ils fervent, à la multiplication
de l’arbre. Voye\ G é r o f l i e r .
(M . T ho VIN ) .
ANTOINE ( herbe de Saint-Antoine ) fynony-
ine de' Vepilobium Antonianum. Voye{ N é r i e t t j s .
( M. T h o u in ).
AOVARA. C’eft le nom Caraïbe, adopté par
les créoles-de Cayenne, de Vêlais guïneenjis L.
V. A v o i r a de Guinée- ( M. Th o u i n.)
A o u a r a ou A o v a r a , nom créole de Vêlais
guineenfs. L. V. A v o i r a de Guinée.(Af. T hou in.)
AOUST, agriculture, augujlus, un des douze
mois de l’année. C’eft celui dans lequel le cultivateur
recueille le fruit de fes peines. Pendant
tous les autres mois, il entreprend des travaux,
conduit par la feule efpérànce ; il a i redouter
tous les obflacles que lui préfentent Pintempérie
des faifons, les quadrupèdes & les oifeaux def-
truéleurs, les infe&es voraces. Au mois d’août,
il fait fur quoi compter ^ fa récolte eft en quelque
forte aflùrée. Heureux lotfque l’abondance
lui fourit, heureux lorfqu’ il eft forcé , comme
dn l’a vu en 178 7 , d’entaffer une grande partie
de fes gerbes au dehors , fes granges pouvant à
peine en contenir le tiers. J e ne parle ici que
de quelques provinces de France, quand je dis
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que le mois d'août efl confacré à la récolte. Car
ce royaume ayant une grande étendue, la récolte
du froment même, ainfi que les enfe-
mencemens, fe font à des tems différens. J ’en citerai
quelques exemples. Calais & Montpellier
font à des diftancès très-éloignées., Une de ces
villes à l’extrémité nord, l’autre à l’extrémité fud
de la France. Aux environs de Calais, les fro-
mens ne font mûrs que du 15 au 20 août*, aux
environs de Montpellier, ils font bons à couper
peu de tems après la faint-Jean. On récolte les
fromens dans le pays Nantais, 'en Bretagne, à
la fin de juillet*, dans la plaine de Grenoble en
Dauphiné , c’eft depuis la fin de juin jufqu’au 15
juillet *, & dans les montagnes des environs de cette
dernière ville , les feigles ne font moiffonnés
que du 15 août jufqu’û la fin de feptembre. Si
l’on s’écarte de la France, on voit que le fro*
ment eft en pleine maturité en mai aux ifles Canaries,
en juin, dans la Morée,en juillet, à Gênes &àGe-
nève même, &en août, en Hollande, ce qui dépend
de la fituation & de la plus ou moins grande
chaleur. Les meilleurs pays à froment -de France,
tels que la Picardie, la Brie, la Beauce, font dans le
fort delà récolte de leurs fromens pendant tout le
mois d’août. On y moiffonne encore pendant ce mois
l’avoine, Forge, la vefee , les pois, les lentilles, le
chanvre, le lin. Si c’efl le mois deconfolation &de
joie pour le cultivateur, c’eft auffi celui où il a
le plus de peine, parce qu’il eft obligé de commencer
fes travaux de grand matin , & de ne lés
finir fouvent que dans la nuit.
On sème dès le mois d’août dans les cantons où le
froid, la gelée & la neige arrivent de bonne heure.
C’eft fur-tout dans les pays de montagnes, afin que
les grains aient le tems de fe fortifier avant l’hiver.
Aux environs de Paris , les fermiers continuent
pendant le mois d’août à biner leurs
jachères} c’eft-à-diré, à leur donner la fécondé
façon, quand elle« ne doivent en avoir que trois.
Car fi la terre eft affez compaéïe pour en avoir
befoin de quatre, on lui donne la troifième dans
le mois d’août.
C’eft dans le mois d’aout qu’on met le feu
aux monceaux de terre , remplie d’herbes & de
brouffailles, qu’on a pelée de la furface des marais
& des pâturages, pour en répandre les cendres
& en amender le fol.
Le mot d'août fe^prend encore pour moiflon
ou récolte des grains. On dit : avant Y août >
après Y août : c’eft-à-dire, avant ou après la récolte.
( M. Vabbé T essier ).
A o u s t , jardinage. Ce mois eft un des plus
importans pour les travaux du jardinage. Indépendamment
de la culture des jardins , qui doit
être alors dans fa plus grande activité, on fait
encore plufieurs récoltes intérefiàntes, en même
tems que des femis de différente efpèce pour
les récoltes futures. Ces divers objets feront
traités avec quelque étendue dans les articles de
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ce Diélionnaire, qui leur font plus particulièrement
confacrés. Nous nous contenterons ici
d’indiquer aux'Cultivateurs les différens travaux
qu’ils ont à faire pendant ce mois, relativement
aux différentes efpèces de jardins.
i .° Dans les jardins potagers, on recueille
les pois qu’on â laiffé fécher pour fournir des
femences, ainfi que les graines des laitues, des
raves, du cerfeuil, des poireaux, de la ciboule
, des oignons, des betteraves, & généralement
toutes les graines qui font mûres & affez fèches
pour être mifes dans des facs , fans craindre
qu’elles s'altèrent par la fermentation.
Enfuite, fi les fanes des oignons de cuifine font
defféchées , on lève les oignons de terre j on
les fait fécher au foleil pendant quelques jours,
après quoi on les lie par bottes & on les rentre
au grenier, de même que les oignons des
aulx & .des échalotes. On fème en pleine terre
des raves pour l’automne, & des épinards pour
l’hiver,* c’efi auffi dans ce mois qu’on fème di-
verfes efpèces de laitues , telles que la cocajfe ,
la coquette , la crêpe , la romaine dVhiver & la
laitue d'Italie , tant pour avoir des falades pendant
l’hiver, que du jeune plant que l’on puiffe
repiquer , partie fur couche & partie en pleine
terre. Ce dernier , placéJt/Texpolïtion du midi
& défendu des gelées par des couvertures ,
pourra fuccéder à celui qui aura été planté îur
couche.
Il convient pareillement de femer, foit en pleine
terre ou dans des terrines , des graines de frai-
fiers de toupies mois, & autres efpèces defti-
nées à donrier des fruits pendant l’hiver.
Les navets que l’on veut conferver dans le fable
pour les manger pendant l’hiver , doivent
être femés dans le cours de ce mois , avec l’attention
de les couvrir dans les fortes gelées, fi
on les laifle en pleine terre.
On peut encore femer en pleine ferre , à des
expofitions chaudes, les pois mickaux j pour peu
que l’automne foit beau ,on peut efpérer d'en recueillir
les graines dans le mois d’oélobre.
En femant les graines de ciboule & d’oignon
blanc hâtif , dans une terre meuble & légère, &
à une expofition chaude , on aura des petits oignons
propres à être mangés dans le mois de
février.
Les femis de graines de poirée faits au mois
daoût, donneront ce légume au printems, fi
l’on a foin de préferver le jeune plant des grandes
g,elées, en le couvrant de paille longue pendant
l’hiver.
Les choux pommés-hâtifs, frifés-tardifs de Bon-
Deuil , d’Alface & de Milan , dont on veut
avoir du plant propre à être tranfplanté après
1 hi^ver , doivent être femés à cette époque. Par ce
moyen, on a des choux bons à manger dès le mois
de mai & de juin.
C’eft en août qu’on sème pour la fecondefois
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les graines du chou - fleur dur. On en conferve le
jeune plant dans les ferres à légumes,dans des caiffes
dans des baquets qu’on rentre dans des lieux fermés
, lorfque les gelées font cônfidérables. Quelques
perfonnesle laiffent en pleine terre au pied
d’un mur bien expoféau midi, fans autre précaution
que celle de le couvrir de litière dans les
fortes gelées, & ce moyen leur réuffit fouvent. •
Les brocolis demandent aufli à être femés en la
même faifon. Alors le jeune plant eft beaucoup
plus hâtif, & peut-être repiqué en place au
printems.
On sème encore en pleine terre des grainës
d’ofeille, de perfil, de cerfeuil, de raiponce, de
radis, de chicorée, d’épinards, de mâches, de
falfifis d’Efpagne, & autres légumes ou falades peu
délicates.
C’eft également dans ce mois qu’il convient de
repiquer eh place, les jeunes plants de chicorée,
de laitues royales & de Perpignan, provenus de.
graines femées dans les mois précédens , fi l’on
veut avoir de bonnes falades pendant l’automne
& l’hiver.
On lie la chicorée qui a été plantée depuis quelques
mois , quand les feuilles en font affez longues.
On les refferre avec deux liens, pour faire
blanchir la plante jufques dans le coeur, & rendre
cette falade plus tendre.
On plante les oeilletons des frai fiers de la dernière
pouffe, foit en planche pour avoir des
fruits la faifon fuivante, foit dans des pots, afin
de les mettre fous chaffis, & d’en obtenir des
fruits pendant l’hiver. Les fraifiers dès Alpes fe
tranfplantent aufli dans ce mois , lorfqu’on veut
les faire fruélifier en oéîobre & novembre.
C’eft encore l’époque à laquelle on coupe lesvieux
montans d’artichauds dont on a ôté les fruits,
ainfi que les feuilles de toutes les racines légumi-
neufes, telles que des betteraves, des carottes
des panais, &c. îeCquelles commencent à fe flétrir,
& qui , ne contribuant plus à la nourriture,
des plantes, peuvent fervir à celle des beftiaux.
2.0 Dans les jardins fleuriftes, on plante dans
des pots les griffes d’anémones , les oignons
de jonquille fimples, la renoncule pivoine, les
jacinthes communes, telles que la blanche de montagne
, de vitri & le paffetour, &c. Ces oignons
étant deftinés à donner des fleurs pendant
l’hiver, doivent être placés fur couche & fous chaflis..
On met en place dans les parterres, les plantes
annuelles qui doivent former la décoration d’automne,
telles que les Reines-Marguerite,, les oeHlets. '
d’Inde, les tricolors, les amaranthes, les belfami-
nes,.&c. &c.
On sème les graines d’anémones ,dè renoncule y
de jacinthe avec les précautions requifes pour en.
affurer la réuffite.
On sème encore en pleine terre, & en place.,, •
les graines de plantes annuelles d’ornement, peu
délicates, telles que celles des feabieufes des jar—