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I l eft divifé en trois livres féparés, dont chacun renferme plufiéurS'
chapitres. , , P
Dans l’introdu&ion, qui eft en dialogue ainü que le refte de I ouvrage,,
Critobule donne à Socrate la définition de l'économie & du
mot bien. I l afligne en quoi confiftent les véritables richelfes. I l
recherche comment les exemples peuvent fuppléer aux leçons, & la
manjèpç de mettre à profit les leçons- &c les exemples. I l diftingue les
arts mêchaniques d’avec les arts libéraux. I l loue la politique du roi de
Perfe^ qui, aux connoiflânces parfaites de l’art militaire, joignoit celles
& l’agriculture. Avec quel enthoufiafme ne parle-t-il pas de Cyrus le
jeune.,..qui,ne.:prenoit fes repas qü’après? s’être couvert de Lueur & de
porÂrèrdjj iQit çnfâifânt des évolutions militaires, foit en cultivant fes
jardins i-Ces deux traits d’hiftoire qu’il vient de rapporter le conduifenc
a fàûje un éloge pompeuxdé Lagrieulture.il parle enfûitede la puiffance
des dieux, qui influent autant fur lès travaux des champs que fur les événement
de ..la, guerre», xi. U :;h ■' -, ; d'il!1..
Qans le premier livre, ils agit des fonctions du ménagé, qui font
particulières aux femmes. Socrate -& Ifchomaque font les interlocuteurs.
Ifchomaque1 rapporte à Socrate une converfation tres-intereflante
qu’il eut avec fa femme fur cet objet. Il lui raconte la maniéré dont
il lavoït formée, & ce qu’il lui avoir dit fur la portion d’autorité
quelle devok avoir dans la maifon. I l parle de 1 ordre quils
avoient établi dans leur ménage. Les détails qu il donne fur cette
matière, feumillênt les préceptes lés plus inftruétits fur 1 économie
domefiique. Qn y trouve quelle doit être la difpofition generale de la
maifon, la diftribution des meubles ; on y apprend quels font les
devoirs des maîtres envers leurs domeftiques; quels font les domeftiques
qu’il faut punir & ceux qu’il;. faut récompenfer. La bonne intelli-
o-ence qui règnoit entre Ifehomaque & fa femme ne pouvoir que
produire des effets avantageux: auifi partage-t-i-1- avec, elle la gloire de
tous fes fuccès & de fa profpérité. .
Le deuxième livre concerne les fondions qui font propres a 1 homme.
Dafis, l’avant-prppos,. l’auteur difcute fi , c’eft dans les richelTes que
confifte le mérite perfonnel; il conclut que c’eft, dans les fentimens &
la yertu. Larmi les devoirs, que l’homme, a à.$ejhpla d.e. premier & le, plus
important, eft. celui • de fe rendre les dieux favorables', en-fuite viennent
l’exercice & le travail. L ’un procure la fanre & 1 autre» les. richeffe.
Ici Ifchomaque. développe les devoirs, du maître à 1 égard de fes fer-
iwexs..,11. -inftraire lui-même & fe les attacher, leur donner
de farceur, de l’émulation, & exclure de cette place ceux en qui il
recqjqpoîtra quelque vice. Ç ’e'ft lui qui doit leur montrer le bon exemple
& veiller fur leurs travaux.. Mais ce n’eft pas aftès d’ayok donné d®
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brdres, il fauf encore que les qualités du fermier répondent à l’inftruc-
tiqn & à la vigilance du maître. U n bon fermier doit donc avoir dés
principes &C de la méthode. I l faut qu il fâche non-feulement ce qui
regarde fan état., mais encore lia manière & le teins de faire chaque
■choie en particulier. I l eft effentiel qu’il ait le talent de fè faire obéir
des autres ouvriers. Il y réuffira en donnant à chacun des fakires
1 proportionnés à leurs, travaux. -Celui qui fait le double d e .travail doit
avoir une double récompenfe. Parmi les bonnes qualités qui câràété-
rifenc .un bon fermier, la fidélité eft la plus recommandable. Un
i -fermier infidèle entraîne tôt ou tard la ruine de fon maître.
Après avoir ajnfi détaillé les devoirs du mari envers fa femme, du
•maître envers fon -fermier,; & réciproquement du .-fermier à l’égard de
Jou maître, Xénophon paffe à la connoifTance parfaite des principes
& des méthodes * en un mot, aux opérations d e d’agriculture.
Le ' troifième livre eft gôn-fâçré à cette matière '. intéreflante. On
voir d’abord que l’agriculture eft un art fimple & facile à apprendre.
| Ifchomaque & Socrate difqourent enfemble fur les moyens de con-
jnoitre les propriétés d’un têrrein , objet de la »première importance
pour un fermier; car comment feiner ou planter, fi l’on ignore ce
que le terrein peut produire. Ils parlent des tems qui font propres aux
difFérens labours, aux feinailles. Les dieux n’ayant pas réglé la température
des faifons d’une manière invariable., une année demande
quon sème dé bonne heure, une autre qu’on sème plus tard, & une
autre qu’on sème dans un tems également éloigné de ces deux extrêmes.
Quant à la manière de ferner,Ils difent qu elle doit être proportionnée
ia la qualité des terres. La terre foible exige moins de femence qu’une
■terre forte. 1
I l ne .fqftit pas d’avoir bien enfemencé fes champs pour efpérer une
-bonne récolte, il faut.encore avoir foin du bled lorfqu’il a levé; en
confequencé, les interlocuteurs regardent le farcloir comme un infiniment
inf P enfable Pour arracher les mauvaifes herbes qui haiffent parmi
le bon grain, foie pour dégager les grains de femence , qui pendant
.Unver font enfevelis fous la vafe dans des terres humides, ou pour
recouvrir de, terre ceux qui ont été, pour ainfi dire, déracinés par la
Violence de la pluie ou l’écoulement des eaux. Leur entretien fe porte
.Cnluite fur-la maniéré de moiflonner, de feuler ou battre le bled, & de le
-vanner. Socrate., qui ne fait pas la manière de planter les arbres j apprend
A Ifchomaque tour ce qui a rapport à cette opération. Leur conver-
iation fe termine par des réflexions philofophiques fur ce qui reearde
.lagnculture. Ils conviennent l’un & l’autre que l’art confifte dans
1 obfervation de la nature, & que ne .n’eft pas l’ignorance; mais la
parclîe qui nuic dans la culture des terres. «;Ce* principe v ra ie»