
les jardins des curieux, 1 été parmi les'plantes
étrangères dans des plates-bandes,' & l’hiver fur
les gradins des orangeries, par-tout elles répandront
de la variété. L’efpèce annuelle mérite une attention
particulière à caufe de la multitude de fleurs
d’un beau jaune dont elle fe couvre, & qui durent
longtems. Comme elle eft d’une petite nature,
.on peut la planter dans les plates-bandes des petits
jardins à fleurs, fur la première ligne , parmi les
plantes d’automne, ou la mettre en pots & la
placer fur des gradins, elle n’y jetera pas moins
de variété que d’agrément. ( M. T houin.)
A TOLLE ou ANATE. Nom Mexicain du Bixa
-Orellana. L. Voye\ R o ü c o u . T rou in .)
ATRAPE-MOÜCHE. Nom que tes jardiniers
fleurifles donnent à une plante d’ornement, nommée
par les Botanifles Silene Mufcipula. L. Voye{
S i j .e n e A tr.a p e -Moüch'E. (M. Thouin.) -
ATRAPE-MOÜCHE. A utre plante d’ornement à
laquelle les jardiniers fleurifles donnent auflï le
même nom, quoiqu’elle foit différente de la
première; elle efTconnue fous celui de Lychnis
V i f caria Z . Eôyq: L ychnàde V isq u e u s e . .
( M.- T houin. )
ATRAPHACE, A t r a ph a x is .
Ce genre de plante, qui fait partie de la famille
des P o l y g o n é e s ,n’eft compofé que de trois efpè-
ces. Ce font des aibufles étrangers qui croiffent dans
des lieux fablonneux , & qui ont fort peu d’apparence.
En Europe , on ne les cultive que dans les
» jardins de botanique , & on les conferve dans
l’orangerie pendant l’hiver. Ils fe multiplient de
graines, de drageons & de marcottes.
Efpeces.
i . A t r a p h a c e épineux.
A t r a p h a x i s fpinoja L. ï> delà Perfe & de
l’Arménie.
2. Atraphace replié.
A t r a ph a x is replicata. La M. Diéh n.° 2. ï)
de l’Alie boréale;
3. A t r a ph a c e ondulé.
: A t r a ph a x is undulata. L. ï) d’Ethiopie.
Defcription du port des efpeces.
-Les racinès des Atraphaces font ligneufe's ,
dures, coriaces & rampanrês. Elles font garnies
d’un chevelu noir, délié caffanr. Leurs tiges
partent de diffèrèns points des racines , & s’élèvent
depuis fix pouces jufqu’à deux pieds de haut,
en fe ramifiant dans toute leur longueur.,Les feuilles
qui croiffent fur toutes les parties'de ces arbufles
font petites, alternes, <f un vert pâle & fe confer-
vent toute l’année.Xes fleurs viennent vers l’extrémité
des branches, tantôt feules & tantôt raffem-
blées par paquets; elles font petites, blanches ou
verdâtres & de peu d’apparence. Rarement elles'
donnent des femences dans notre climat.
Culture. Les• Atraphaces fe cultivent dans des,
cots, avec une terré (ablonneufe qui ne retienne
pasîôngtems l’humidité. L’hiver on les rentre dans
l’orangerie, & on les- place dans, la fit nation la
plusaëréé. Il leur faut, pendant l’été, dès arrofe-
mens fréquens, mais légers ; l’hiver , ils doivent être
plus rares & proportionnés au befoin des plantes.
En général, il vaut mieux pécher par défaut que
par excès, l’humidité dans cette faifon leur étant
nuifible. Mais, en tour rems, l’expofition la plus
chaude leur eft très-favorable. .
Nous avons cultivé la fécondé efpèce en pleine
terre, dans un rerredn fablonneux , fituéen pente
rapide, & expofé au midi ; elle y a paffé plufieurs
hivers fans autre précaution de notre part, que
celle de la couvrir de feuilles sèches & de lirière.
Elle traçoit par fes racines& donnoit une grande
quantité de fleurs qui étoient fuivies dé femences
bien aoûtées. Mais les gelées de1788 l’ont fait périr.
On multiplie les Atraphaces de femences, qui
doivent êtremifes en terre, dans des pots, vers
la mi-Mars. Si l’on place ces femis fur une couche
chaude , à l’expofition du midi, les graines lèvent
dans le commencement de l’été ; elles font plus
tardives quand on les abandonne à la chaleur naturelle
du climar. Lorfqué le jeune plant a trois
pouces de haut, il eft enétat d’être repiqué; alors
on le fépare & on plante chaque pied en particulier,
dans des pots remplis d’une terre fablonneufe &
légère , que l’on place fur une couche tiède , au
nord & à l’air libre, jufqu’à ce qu’ils foient bien
repris. A l’approche des gelées on les rentre dans
une. orangerie , & on les place fur les appuis des
croi fées. Les années fui vantes, fi l’on poffède plufieurs
pieds de ces arbufles, on peut en rifqner
quelques-uns en pleine terre, à une expofition
sèche & chaude. On les confervera pendant plu-
fieurs années, fi l’on a la précaution»de les couvrir
pendant les gelées. .
On peut également multiplier ces arbufles par le
moyen des marcottes ; il fufEt de coucher dans des
pots, au pris rems & dans le commencement de
l’été, de jeunes branches faines & vigoureufes,
pour qu’elles pouffent des. racines & forment de
nouveaux pieds à l’automne; mais la voie des drageons
eft encore plus expéditive. Lorfqu’on s’eflaf-
furé qu’ils font pourvus d’une fuffifante quantité de
racines, il ne s’agit que de les lever & de les mettre
dans des pots. La multiplication-par boutures
eft plus incertaine quoiqu’elle exige plus de foins.
Il faut choifir de jeunes rameau^ un peu ligneux 3
les planter au primeurs fur une couche tiède, &
les couvrir de cloches. Pendant l’été, lorfque la
terre eft échauffée , on peur faire les boutures en
plaine terre en les plaçant à une expofition garantie
des rayons du foleil ; fi le terris eft doux & humide
, il y en aura plufieurs qui reprendront de
cette manière.
Ùfdgf. Les Atraphaces ne font guères cultivés
que dans les jardins de botanique , & véritablement
; j ils ne méritent pas d^iures places.CH. T houin«•)
A T T
. ATROPE. Nom employé par quelques perfon-
nes pour dèfigner ’un genre de plante nommé
Atropa par les Botanifles. Voye\ B e l la do ne .
(ikf. T houin.)
ATTACHE. Ce qui fert à lier une chofe ou à
laffujettir à une autre; la paille, le jene, le
fparte, l’ofier ,' les cordes de tilleul, la laine,
les loques , &c. font autant d’attaches qui ont
chacune leur ufage particulier dans le jardinage.
La paille s’emploie particulièrement pour lier
des faiades & les faire blanchir.
Le jonc de marais, pour contenir les branches
des plantes annuelles, & pour tous les objets ou
il ne faut pas beaucoup de force & de folidité.
. Le fparte , ou le jonc de mer, fert à attacher
les arbufles qu’on cultive dans des pots & que
l’on’ conferve dans les ferres.
Les brirrdilles de l’ofier ou l’ofier lui-même,
refendu dans fa longueur , eft deftiné au palif-
fage des arbres fruitiers & d’ornement, lorfqu ils
font appuyés contre un treillage.
Les loques fervent à paliffer, au moyen “des
clous-, les branches des arbfes fruitiers qui font
immédiatement appliquées fur les murs.
Des laines de différentes couleurs font très-
utiles pour attacher des fleurs à leurs foutiens,
parce qu’en même-tems qu’elles les' tiennent fondement
& fans les endommager, elles fervent
encore à faire diftinguer leurs couleurs lorlqu’elles
font paffées. , f ' ,
Les cordes, faites avec l’écorce du tilleul ou
de tout autre arbre, font propres à affujettir de
gros arbres nouvellement plantés , ou qui ont
befoin d’être contraints pour refler dans la direction
où l’on veut qu’ils c ro iff e n t.^ ^ ‘ '
L’intelligence du Jardinier fuffit pour lui faire
diftinguer laquelle de ces différentes matières il
doit employer, de préférence , fuivant les cir-
conftances & le befoin. (M . T houin. )
ATTACHER. Jardinage. Action parlaqùelleon
affujettit un corps à. un autre. On attache les
branches d’un arbre fruitier à des treillages ; on
les fixe aux murs par des loques. Onaflujettit un
jeune arbre à un tuteur , lojt pour le foutenir,
(bit pour le drefler & lui donner une belle forme.
Cette opération revient fouvent en jardinage,
& la manière dont un la pratique n’eft pas indifférente
au fuccès.
En général, il convient de n’employer , pour
attacher les végétaux, que des fubftances douces,
élaftiques, qui „ fe prêtant à l’accroiflèment des
arbres, ne puiffent pas les bleffer, & qui, par
leur courte durée, n’apportent .point d’obflacle
à l’augmentation uniforme de toutes leurs parties.
C’eft par cette raifon que les fjc.elles y les
cordes de chanvre & le fil de fer doivent être
entièrement rejettés & quon doit fe borner ,
jorfqu’on a befoin d’une forte attache pour drefler
de jeunes arhres & les affujettir à des tuteurs
s à n’çmployer que .de l’ofier. 11 a cet avan-
A T T
tage ; que fi l’on oublie de ferrer les liens (ce
qui arrive fréquemment ), ils fe rompent d eux-
mêmes , après un certain tems, & le mal eft
alors moins grand que fi l’on eût fait ufage d attaches
plus folides. Malgré cela, il eft important ,
lorfqu’on affujettit de jeunes, arbres à leurs, tu- -
teurs, de mettre à tous les points de contaèl
de la ligature avec l’arbre , & même , entre
l’àrbre & le tuteur, dé la moufle longue. Cette
précaution diminue l’effet de la preflion, & empêche
que l’écorce ne forme des bourrelets &
que l'arbre ne s’étrangle ou ne fe coupe. Il
convient aufli d’examiner deux ou trois fois ,
dans le courant d’une même année, l’effet que
produifent les attaches fur les tiges, des jeunes
arbres, foit pour donner du jeu à celles qui font
trop ferrées , foit pour rétablir celles qui fetrou-
veroient trop lâches ou rompues.
Toures ces attentions font plus néceffaires quon
ne le croit ordinairement , & ne peuvent être
négligées qu’au détriment des végétaux dont la
confervation doit être l’objet principal du cultivateur.
(Af. Thouin.),
ATTEINTE. C’eft une bleffure qui fe fait au
pied du cheval, foit parce qu’il fe frappe contre
quelque corps dur , foit parce que d autres
chevaux devant lelquels, ou à la fuite defquels
il eft, lui marchent fur le pied , foit parce que
avec la pince du fer de derrière, il fe donne
uil coup fur le talon du pied de devant.
Cette bleffure peut être plus ou moins con-
fidérable ; quand elle eft légère, c eft une Atteinte
fimple.; fi elle pénètre jufqu au-deffous de
la corne, c’en une Atteinte encornée. Quelque--
fois elle ne forme qu’une contufion (ans bleffure
apparente. On l’appelle, dans ce cas, A t te in ts ,
fçurde.
L’Atteinte f.:it boiter le cheval ; il fonffre. difficilement
quon -touche la partie aficclée; fou-
vent, elle s’enflamme , & donne naiflance a du
pus. Dès quon s’apperçoit qu’un cheval a reçu ui®
Atteinte, fi la pièce n’a été quen partie détachée,
il faut l’emporter tout-à fait ; on panfe la
plaie avec du vin chaud, dans lequel on a.; fait
diffoudre du fel, ou feulement ayec de l’eau faiée.
Lorfqu’il y a un trou, on confeiile de le remplir
de thérébentine ou de poudre -à canon , à laquelle
on met le feu, ou d’y introduire , pour
le cautérifer, un bouton de feu. Çes moyens ne
font pas toujours fuflifans ; ils n empêchent pas
que la partie rie s’enflamme. Alors on a recours
aux. émoi lien s & aux ma.turatifs ; on aonne iffue
à la matière , & on détergf. la plaie. L Atreintc
encornée fe traitecomm.e le Javart encorné. Voye%
J ava rt. ( M. l’Abbé T p s s ie r . )
ATTELAGE, affemblage d’animaux attachés
pour traîner une voiture, une charrette , une
charrue. Il, y en a de chevaux , de mulets,,
d’àne$? de boeufs St, de chiens. Celui qui a le
y,yyy ÿ